Pendant le trajet en fiacre, je relisais à nouveau pour la centième fois la lettre qui j'avais reçu, il y'a une semaine d'un ami, ancien soldat comme moi pendant la campagne des Indes. James était un frère d'arme, nous avions vécu beaucoup de choses ensemble. Nous avions vu des horreurs. Ensemble nous avions compris que la guerre était en réalité plus dure et cruelle que le décrivait les journaux.

Ainsi nous avions perdu ensemble une part de notre jeunesse innocente.

J'apprécié James car il était le soldat le plus loyal, fidèle, courageux et doué que j'ai connu. Il était intelligent et souvent même le commandant lui demandait son opinion avant de lancer une offensive. De lui se dégager une confiance et un charisme impressionnant. Une fois j'avais même était témoin d'une scène irréaliste entre lui et un général. Alors que le général perdit sa patience et se mit à crier pour défendre ses idées sur une stratégie militaire, James avait gardé un calme froid et hautain. Il n'avait jamais levé le ton et avait eu gain de cause.

Il est facile de divine la suite, un général qui perd son calme perd rapidement le respect de son régiment et c'est ce qui arriva. Quant à James, il en sorti, plus respecté que jamais. On le prix réellement au sérieux après cette altercation. Il avait eu vu juste et on lui donna petit à petit plus de responsabilité.

James était de la même classe sociale que moi, une famille ni démunie ni aisée. J'avais décidé de devenir mes soldats pour recevoir une bourse pour le financement de mes études de médecine, James le voulais par conviction et devoir envers son pays comme il aimait le répétait.

Dans ce fiacre, en direction du bar où James m'avait donné rendez vous, je revis des souvenirs de James sous le ciel brulant de l'Inde. Je me souviens de sa carrure impressionnante, de des yeux bleu honnête mais implacable.

Un instant j'eu une notre vision fugace, moi contre un mur brulant dans un village pauvre de l'inde le jour du marché, l'atmosphère brulante et bondée nous procurant une certaine intimité, lui me bloquant le soleil, une main prés de ma tête et son regard impatient sur moi.

Je secouai la tête de ces images d'une vie enterrée. Je sentis la culpabilité me rongé un instant mais je la balayai aussitôt.

Le fiacre s'arrêta et je descendis rapidement, à la fois pressé et intimidée par la rencontre avec James. Je vis le bar qui était le lieu de notre rencontre. Le quartier était habité par la petite bourgeoisie, l'endroit était donc élégant mais sans plus.

J'entrai donc, la lumière était tamisée, le bar n'était pas encore complet. Je vérifiai l'heure, dix-neuf heures passée de quelques minutes, James devait être déjà arrivé. Je fis un signe de tête à celui qui semblait être le propriétaire puis mon regard passa aux hommes assis sur les tabourets, buvant seul puis je vis quelques couples. Un mouvement attira mon regard et j'eu le souffle coupé en voyant James se levait, un sourire sur les lèvres.

Mes souvenirs étaient éloignés de la réalité sans doute à cause des huit ans qui s'étaient écoulés depuis notre dernière poignée de main. Il s'avança vers moi et je me repris en dominant mes sentiments. Il arriva enfin à ma hauteur et l'émotion me pris que je sentis mes mains légèrement tremblaient.

Son regard était sur moi aussi confiant qu'avant, son charisme imposant était mis en valeur par son costume élégant. Ses yeux bleu féroce me dévisagèrent et sa main calleuse et forte se posa sur mon épaule avec une étrange douceur

« John, mon camarade, tu as à peine changé. Cette même impression se dégage de vous.»

Je ne sus quoi répondre, il rit doucement à cela et me pris doucement l'épaule pour me faire assoir. Son regard toujours sur moi brillait d'un plaisir non dissimulé, de petite ride se dessiner autour de ses yeux quand il souriait. Il posa une main sur ses cheveux bruns qu'il jeta en arrière puis commanda pour nous deux.

« James cela fait des années, j'aimerais dire que tu n'as pas changé mais cela serait faux. Tu es bien plus effrayant qu'auparavant »

Il éclata d'un rire sincère et posa une main sur mon avant-bras

« Ton honnête m'avais manqué John.»

Puis en buvant une gorgée de scotch sans glaçon il reprit d'une voix moins forte

« Et il n'a pas que cela qui m'a manqué chez toi. J'ai beaucoup pensé à toi, John »

Gêné, je baissai les yeux sur mes mains. Il serra légèrement mon avant-bras puis le relâcha complétement et parla d'une voix dénué de rancune :

« Allons, mon ami ne le prends pas de cette façon. Il m'est toujours délicieux de me rappeler de mes années avec toi dans l'enfer de la guerre. Ton visage après une nuit de sommeil est une des plus belles choses qui m'a était permis de voir dans ma vie.»

Un serveur nous apporta deux verres de scotch, je pris celui avec glaçon comme je le faisais huit ans avant.

« Tu sais que les glaçons diluent le scotch, il perd de sa pureté et de son gout subtil John »

Je souris à ce reproche, comme je le faisais des années auparavant.

« Je suis un mauvais buveur James »

James sourit et but une gorgée en me jetant le même regard intriguait que j'avais pris l'habitude de connaitre.

« La moustache te va bien peut-être que je devais essayer »

« James ! »

Il rit en posant son verre sur la table.

« Quoi ? C'est un compliment. Tu as toujours du mal à les accepter n'est-ce pas ? »

Je haussai les épaules pour toute réponse. Puis je me souvins de la lettre qu'il m'avait envoyée

« James, pourquoi as-tu demandais qu'on se voit rapidement ? »

Ces yeux perdu toute luminosité, ses traits se durcirent, sa mâchoire se crispa. Etre témoin de cette transmission m'inquiéta énormément. J'eu l'impression que le bar devint silencieux et que tout le monde attendait la révélation mais lorsque je me retournai vers la salle, tous les clients semblaient indifférent à nous.

Je pris courage et posa une main sur son bras, mon inquiétude devait se lire tout aussi facilement car James se repris et bu une longue gorgée du scotch.

D'une voix rassurante je mis fin à ce silence pesant et qui me glaçait le sang :

« Quoi qu'il se passe, sois assuré de mon soutien James »

James me sourit et posa la main sur la mienne, sa chaleur me donna des picotements mais je le dissimulai. Nos yeux ne se quittèrent pas, un instant son regard glissa sur mes lèvres puis revinrent à mes yeux. Ne sachant pas comment réagir, je bougeai sur mon chaise, il lâcha ma main.

« John sais-tu qui je suis devenu ? »

Presque vexé qu'il puisse penser que je n'ai pas porté intérêt à sa carrière militaire alors que la mienne s'était arrêtée rapidement.

« Bien sûr James, Haut Général, Conseiller Militaire à la Cour »

Il sourit mais ses yeux étaient aussi inquiet qu'il y'a quelques instants. Il semblait fier. Ne vous trompez pas lecteur, cette fierté n'était pas de l'orgueil mal placé au contraire, je savais qu'il était fier d'apprendre que j'avais suivis sa carrière prouvant ainsi mon attachement à lui.

Son charisme sembla encore plus impressionnant à cet insant, il hocha poliment la tête.

« J'ai bataillé dur pour arriver à cet place. Tu sais mes origines John et il n'est pas exagéré de dire que ma vie ne m'a jamais fait de cadeaux. Je suis arrivé où je suis grâce à mes seuls talents. »

Je lui souris :

« Et je n'ai jamais eu l'opportunité de te dire que je suis très heureux pour toi. Tu étais le plus doué de notre régiment »

Il leva la main et commanda à nouveaux deux verres puis reprit

« Et pourtant tout aujourd'hui tout va s'écrouler. Ma carrière, mon statut social vont être ruinés.»

Le silence reprit quand le serveur nous débarrassa et déposa les verres pour repartir tout aussi rapidement. James et moi nous n'étions pas quitter des yeux, cherchant à lire dans l'autre.

« Dis-moi, que se passe-t-il ? »

« Chantage »

A ce mot, je me figeai ne comprenant plus rien à la situation. James sembla mal à l'aise et cela me surpris car jamais je ne l'avais vu ainsi. Tout en lui d'habitude respirait la confiance en soi et l'orgueil du militaire. Il bu une gorgée et repoussa son verre comme si le scotch l'avait dégouté. J'attendis patiemment qu'il reprenne pour ne pas le brusquer

« J'ai aimé John. J'ai fait l'erreur de croire être aimé. Et pourtant mon soi-disant bien aimé est prêt à me vendre »

Le choc m'empêcha de dire un seul mot, mon sang taper dans mes tempes. James sembla un instant embarrassé puis il soupira mais sa voix était d'une volonté féroce lorsqu'il reprit

« Tu sais ce que je pense de la moral John. Pour ma part, chacun fais ce qu'il veut et assume les conséquences quand il le faut. »

« Tu n'as pas à te justifier envers moi James »

Il me regarda avec un soupçon de regret puis repris comme si de rien n'était

« Je ne me justifie pas, je m'explique. J'ai fait une erreur et je comprendrais John que tu ne veuille pas être mêlé à ça. J'ai moi aussi suivi ta carrière, tu as un cabinet de médecin maintenant »

« C'est exact mais cela ne m'empêchera pas de t'aider du mieux que je peux »

Il sembla légèrement surpris, vexé je répliquai.

« Tu doutes de moi ? »

Il secoua la tête et ses yeux s'adoucis, un sourire sincère dessinait ses lèvres

« Non je doute de mériter ton aide, mon ami. Tu as m'as était précieux dans le passé et tu l'es toujours autant mais je ne voudrais que par ma faute... »

« Ne continue pas, je suis là non ? Donc ne te remplis pas de pensée décourageante. Parle-moi un peu plus sur ta situation »

« J'ai écrit des lettres, ces lettres ne peuvent être niées, mon nom, ma signature y est dans chacune d'elles. Elles contiennent des choses…intimes, privées John.»

Il s'approcha de moi et je ne me sentis nullement mal à l'aise parce que des années auparavant cela était une chose normale pour nous deux. Sa voix devint proche du murmure.

« Je n'ai pas honte de dire que dans ces lettres, je lui ai déclaré mes sentiments en des termes non équivoques et cela plusieurs fois. Il n'y a pas que ça…mais tu n'as pas besoin de connaitre tous les détails, tu comprends déjà aisément la situation »

Je hochai la tête pris d'effroi

« Que veux-t-il ? »

James frotta son visage et repris

« Sept mille livres »

J'ouvris les yeux en grands choqué par le montant exorbitant.

« John écoute moi, tu me connais, je déteste ces personnes sans fierté dénué de toute humanité profitant d'un moment de faiblesse des autres pour les mettre à terre et pourtant si j'avais la somme je le paierais sans discuter mais voilà je ne l'ai pas et l'aurais sans doute jamais. »

Je pris une gorgée rapide pour me donner une certaine consistance et avoir le temps de tout comprendre de la situation.

« Qu'attends-tu de moi James ? »

Il sembla un instant hésité, chose encore rare pour lui, il balaya la salle de son regard puis revint à moi

« Je sais que tu vis avec ce détective, Mr Holmes, ces prouesses sont souvent dans le journal. Il est spécialisé dans ce genre de situation n'est-ce pas ? Les situations délicates et qui demande de la discrétion »

Lorsque j'entendis le nom de Holmes, je fus pris d'une inquiétude qui me noua l'estomac.

« James tu ne sais pas ce que tu demandes, Holmes ne s'occupe pas des affaires de mœurs, il ne les intéresse pas les trouvant ennuyantes et une perte de temps. Il n'acceptera jamais. »

James posa une main sur mon bras et repris

« Même si tu lui demandais personnellement, je ne sais pas par exemple comme une faveur personnelle. Tu vis avec lui depuis des années, exact ? »

« Oui c'est exact mais… »

« N'êtes-vous pas ami ? »

Je levai un regard interrogatif vers James qui semblait déterminé.

« Si nous le sommes mais James… je n'ai pas mon mot à dire sur les affaires qu'il choisit. Je ne veux pas qu'il se sent obligé de faire cela au nom de notre amitié »

James me regarda silencieusement un long moment puis me souris lentement avec une douceur qui me fit me sentir mal à l'aise.

« Je comprends John, ne t'inquiète pas. C'est ma faute, je n'aurais pas dû te parler de cela. Pardonne-moi mon ami. »

Je hochai silencieusement la tête. Il se leva et posa des billets sur la table lorsque je vous refuser, il me sourit en silence et parti.

Une minute de silence suivit son départ, je regardai nos verre de scotch sur la table. Les glaçons avaient fondus dans le mien donnant une couleur plus claire à mon scotch qu'à celui de James. Je me sentis coupable, James allait tout perdre parce que je refusai d'essayer de convaincre Holmes de prendre cette affaire.

Ou peut-être que ce n'est pas totalement la vérité. Peut-être que ce qui m'inquiétez vraiment c'était que ces deux hommes si différents et pourtant avec beaucoup de chose en commun se rencontre.

Je soupirai et me leva d'un bond pour sortir du bar. Je tombai sur une rue remplie de passant sorti pour sans doute aller diner ou profiter d'une soirée à l'opéra. Je criai le prénom de mon ami mais seul des regards agacés me répondirent.

Alors que je serai les points de frustration, ne sachant même pas où il résidé, une main se posa sur mon épaule. Je me retournai instantanément et James me regard avec une tendresse qui bouleversa quelque chose en moi. Une fine pluie commençait à tomber mais je la sentis à peine.

« James, je vais en parler à Holmes. J'essayerais de le convaincre de prendre cette affaire et de t'aider »

«John »

Je secouai la tête ne voulant pas entendre la suite, sachant déjà ce qu'il allait dire.

« Ne t'inquiète pas, il n'est pas à Londres en ce moment mais j'ai reçu un télégramme me prévenant de son arrivée demain, je lui en parlerais à ce moment-là. Dis-moi comment puis-je te joindre ? »

Il sortit une carte de son portefeuille et me la tendis, je la rangeai aussitôt pour la protéger de la pluie.

« Merci John, peu importe la réponse de ton ami, je me souviendrais des efforts pour moi, ton vieil ami de l'armée »

Je souris et voulu lui dire qu'il n'avait pas à me remercier mais il glissa une main chaude sur ma nuque et s'approcha d'un pas vers moi, stupéfait je ne bougeai pas. Les gens semblaient à peine faire attention à nous, ils étaient pressés de se mettre à l'abri et la pluie semblait redoubler.

« Merci » murmura-t-il à mon oreille. Sa voix grave me fit fermer instinctivement les yeux, son ton intime me fit plonger des années en arrière quand j'étais un jeune soldat envoyé dans un pays chaud et sauvage pour protéger ma patrie et où j'avais la rencontre de cet homme impressionnant.

Il recula et n'attendant pas de réponse, il partit en me laissant seul avec ces émotions étranges. Je sentis mon estomac se noué, mes mains tremblaient légèrement et j'avais à peine conscience de la pluie sur moi.

Mon retour en fiacre se fit dans un brouillard complet. Mes sentiments et mes pensées étaient mitigées.

Et j'appréhendais plus que tout, la réaction de Holmes. Demain.

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Qu'est-ce que j'ai écrit ? ?!

Cette histoire me hantait presque depuis un bon mois.

J'adore le prénom James, je trouve qu'une quelque chose d'héroïque s'y dégage. C'est un prénom de soldat ….

Bref, j'espère ne pas être trop ambitieuse pour cette fic mais je suis super excitée à l'idée d'écrire la suite, plein idée me viens à l'esprit.

Le trio : Holmes, Watson et James va être intéressant à raconte avec plein de tension !

Pour donner une petite idée de la suite (sans doute 5/6 chapitre plus ou moins long ou peut-être plus si l'histoire plait) :

a. Holmes va être très possessif

b. Watson va être un peu perdu avec lui-même

c. Holmes va défendre son territoire

d. James ne sera nullement impressionné par Holmes, au contraire même

e. Watson va défendre James et peut être mettre son amitié(ou plus) avec Holmes en danger

f. Holmes sera possessif

g. je vais raconter le passer de John/James..

H. Et Holmes sera très possessif

Bref que du plaisir à écrire.

D'habitude dans mes fic, Holmes et Watson sont déjà ensemble mais pas dans celle-ci.

Des avis, critiques, opinion ou juste un «c'est bien», ça me fait toujours super plaisir et j'ai besoin de ça en ce moment donc N'HESITEZ-PAS !

Nouveau chapitre, tous les mercredi mais peut être que je posterais le chapitre 2 dimanche.