Titre : Les sentiments de Chantho

Fandom : Dr Who (SPOIL fin saison 3)

Personnages : Chantho-Yana

Rating : PG
Nombre de mots : 442

Commentaire : Le texte d'origine était un peu plus long, j'ai dû le remanier par soucis de cohérence. J'aurais vraiment aimé qu'il soit plus long. Chantho le mérite !


Le regard de Chantho sur le Professeur Yana avait bien changé depuis le début de leur collaboration. Lors de leur première rencontre, elle était aussi dans un état d'esprit particulier. Elle avait assisté à l'extinction de son peuple. Elle en était l'unique survivante.

Ce monde sur lequel ils étaient courrait à sa perte. L'univers était en train de se rétracter comme un vieux trognon de pomme oxydé.

Et ce vieil homme fatigué, complètement à la ramasse, lui faisait penser à un charlatan. Personne n'arriverait jusqu'à Utopia. Pour peu qu'elle existe. Le nom ne laissait rien présager de bon.

Sauf que Yana était un véritable génie ! Elle avait pensé passer ses derniers instants dans le désespoir le plus noir. Après tout, à quoi bon vivre, condamné à la solitude du seul être d'une race disparue ?

Mais elle s'était rapidement prise de passion pour le travail du professeur. Ses raisonnements, sa logique était tellement loin de tout ce qu'elle avait pu imaginer. Il révolutionnait la Science à lui tout seul ; c'était comme de la magie.

Être avec lui faisait oublier à Chantho tout ce qui allait mal. Le professeur Yana était si brillant. Ce n'était pas seulement de l'intelligence. A ce stade, c'était comme s'il avait fait partie d'une espèce supérieure capable de prodiges.

Avec lui, Chantho retrouvait espoir et confiance en elle. Tout pouvait être reconstruit s'ils parvenaient à leur but. Elle l'aidait de son mieux. Elle voulait se rendre utile. A force d'efforts, elle avait l'impression de compter pour Yana, d'être importante. Elle était la seule qui parvenait un tant soit peu à approcher son intelligence, à comprendre ce qu'il disait.

Il arrivait néanmoins que ses théories lui restent définitivement hermétique ; dans ces cas-là, il lui jetait un coup d'œil à la fois blasé et déçu. Elle trouvait ça triste, parce qu'elle reconnaissait ce qui se cachait derrière : une terrible solitude, comme s'il était seul au monde. Et c'était en quelque sorte le cas, puisqu'il était l'unique scientifique restant dans tout l'univers. Sauf s'il y en avait d'autres sur Utopia.

Elle ne se décourageait pas. Il ne voyait en elle qu'une amie, sans doute. Mais ses sentiments commençaient à prendre une autre tournure au fur et à mesure que la temps passait – que la fin se rapprochait. Ils effaçaient les larmes amères qu'elle versait le soir venu lorsqu'elle s'allongeait sur sa couchette, l'estomac vide et le cœur en vrac. Quand elle pensait au sourire du professeur, ça adoucissait sa peine. Il était la seule chose bien dans son existence partant en vrille.

Mourir à ses côtés ne seraient pas si mal, dans le pire des cas.