[n/a] :Slash un peu beaucoup traumatisant... Suite à un défi me voilà à écrire un mini one-shot portant sur un thème peu ou pas exploité et à raison me direz-vous... N'empêche que j'ai tenté de relever le défi... Je tiens à préciser que le couple mis en scène est hors du commun et pourrait choquer certaine personne, je vous aurai donc averti, inutile de crier sur moi par la suite...

Comme toujours, rien ne m'appartient, tout est à une dénommée JK Rowling auprès de qui je m'excuse platement d'avoir fait cela à ses persos. Mille excuses...


Avec la complicité de la nuit

La pièce n'était éclairée que par le faible clair de lune qui filtrait à travers la mince lucarne.. Des minces volutes de fumées s'échappaient des brûleurs d'encens dispersés dans la pièce. Le lit avait des draps propres qui embaumaient la lavande mais pour l'heure, ils étaient collés comme une seconde peau au corps de cet homme qui était étendu là, les yeux clos, se mordant la lèvre inférieure pour ne pas crier.

Ses doigts s'agrippaient aux draps sous lui comme un naufragé à une bouée. Son corps en entier était maintenant recouvert de perles de sueurs viriles. La danse improvisée de ses orteils témoignait de son degré d'appréciation. Sa respiration était rapide et saccadée, laborieuse même mais jamais il n'aurait eu même l'idée de s'en plaindre... Non, il aimait bien, il aimait trop le traitement dont il était la victime consentante. Sa tête allait et venait d'un bord à l'autre sur son oreiller trempé de sueur.

Au-dessus de lui, se tenait le responsable de cet état peu commun pour lui. En fait, jamais, il n'avait autant apprécié une séance d'intimité et de proximité corporelle. Jamais il n'avait ressenti autant de plaisir aux contacts charnels sur son corps nu. Il avait bien ressentit jadis diverses formes de plaisir mais jamais rien de comparable à ce qu'il ressentait à ce moment. Jamais torture et soumission ne l'avaient fait se sentir si en vie, si accompli. Il découvrait avec beaucoup de retard, les joies de la luxure et du lubrique. Et s'il avait expérimenté ce genre de plaisir plus tôt, aurait-il été un autre genre d'homme ? Aurait-il profité des beautés de la vie au lieu de commettre les atrocités qui avaient été jusque là sa raison d'être ? Personne ne saurait jamais, car on ne pouvait revenir sur le passé...

Au Merlin que c'était bon ! Il était étonné des capacités cachées de son amant. Qui aurait cru qu'il possédait de tels talents ? Pas lui, pour sûr, car il en aurait profité bien avant. Il devait étouffer les gémissements que son amant lui arrachait, il ne fallait pas que l'on sache, il ne fallait pas que l'on se doute. Il ne donnait plus cher de sa peau si jamais on venait qu'à apprendre son vice. Sa réputation ainsi que son statut seraient irrémédiablement souillés et ce à jamais. On n'avouait pas de tel travers, cette tendance frôlait la perversion. Non, il ne fallait pas que l'on sache qu'il entretenait de tels fantasmes.

Fantasmes qui étaient si réels cette nuit là. Son amant lui prodiguait ses meilleurs soins, l'amenant constamment de plus en plus loin vers la frontière du monde des plaisirs charnels. Son corps tout entier réclamait ses caresses sensuelles, réclamait ses baisers enflammés, réclamait le frottement de son corps sur le sien. C'était si bon, si agréable, si parfait.

Son être en entier s'enflammait aux paroles que lui chuchotait à l'oreille l'objet de sa passion. Son esprit s'embrumait à la vue du corps de son amant. Son âme, ou du moins ce qui en restait, se serait vendue elle-même pour seulement pouvoir subir encore et encore de si agréables supplices, prodigués d'une main de maître par son amant.

Non, jamais Lucius Malfoy n'aurait même seulement imaginé qu'il pouvait être si bon d'échanger des moments de qualités intimement avec quelqu'un d'autre que lui-même. Jamais il n'avait imaginé pouvoir ressentir autre chose que haine, mépris et supériorité. Jamais il n'aurait imaginé apprécier réellement, pire aimer et souhaiter de tels instants. Oh oui, il les souhaitait ces moments, il les attendait avec anticipation et excitation.

Qui aurait put croire qu'un jour Lucius Malfoy, mangemort de profession tomberait dépendant au point d'avoir mal d'être séparé de celui qui hantait ses pensées, hantait ses rêves.

Rêves, oui c'était ce qui résumait leur relation. Ils ne se côtoyaient qu'en rêve, que la nuit lorsque Lucius était profondément endormi. Seulement là il permettait à ses pensées et désirs inconvenants de prendre vie. Seulement là il se permettait de fantasmer sur ce qui lui était en réalité interdit. Seulement là il se permettait cette perversité malsaine.

Lucius atteignit l'orgasme une nuit de plus en rêvant des attouchements de son amant imaginaire. Un cri perçant le réveilla cependant en sursaut, le privant de cette période bénie suivant la libération de ses désirs. Il s'assit, affolé dans son lit, les yeux grands ouverts mais ne voyant pas clairement. Il avait bien entendu ce cri, il avait bien comprit ce qui avait été hurlé. Il avait bel et bien crié le nom de son amant nocturne.

Merlin, faites que personne d'autre dans cette damnée prison ne l'ait entendu crier d'extase le nom de celui qui le faisait jouir nuit après nuit en songe. Il tendit l'oreille un moment, puis ne percevant aucun bruit pouvant prouver qu'il s'était lui-même trahi, il se laissa retomber contre l'oreiller en soupirant d'aise. Pourtant une partie de son cerveau continuait à le harceler, à le tourmenter... Et si quelqu'un l'avait bel et bien entendu ?

Lucius ne retrouva pas le sommeil cette nuit là dans sa cellule aménagée d'Azkaban. Toujours, en boucle, il entendant nettement sa propre voix, un peu éraillée par le plaisir, crier le nom de celui qui le damnait. Dobby, Dobby, Dobby...


[n/a] : Je vous avais averti que c'était dérangeant lol... Dites-moi ce que vous en pensez !