Cher Albus,

Je suis désolé de ne pas t'avoir répondu plutôt. Vraiment. J'espère que tu n'étais pas trop inquiet, et que la suite de tes vacances s'est bien déroulée.

Je vais bien. Aussi bien que possible. Les premiers jours étaient étranges…je me sentais triste, terriblement triste, et j'étais incapable de pleurer.
J'avais oublié beaucoup de choses, de toute ma vie, je ne me souvenais que de ce qui m'avait rendu triste.

Papa a passé les dernières semaines à me raconter ma vie en détails : tout ce que j'aimais faire, les livres que je lisais, les blagues qui me faisaient rire… C'est étrange, d'être comme si on n'avait jamais existé. Comme si on n'avait jamais été heureux.
Et découvrir qu'en fait… si.
C'est finalement assez plaisant, de redécouvrir sa vie.

Hm… mais je ne crois pas que je recommencerai.

Néanmoins, comme je te disais, je vais bien. J'ai des « pensées positives ». Je retrouve la mémoire.
Je ris un peu, parfois.

Nous avons un gros pot de bonbons à la maison, et quand je le vois, je pense souvent à notre premier moment en tant qu'amis, à l'infirmerie, à Halloween. C'est un des meilleurs souvenirs, une des meilleures « pensées positives » que j'ai.

En fait, je pense souvent à vous, Rose et toi.
Tout le temps.

Vous me manquez, et j'ai hâte de vous revoir.

A bientôt,

Scorpius

PS : salue Rose de ma part, et rassure-la : je sais qu'elle s'inquiète presque autant que ma mère pour ce genre de choses (et pourtant, je n'aurais jamais cru cela possible avant de la rencontrer)

PPS : (avant de rencontrer Rose, pas ma mère)