Bonjour,
Alors, voici ma première fiction, surtout première fiction sur OUAT, et sur SQ, alors soyez indulgents. J'accepte tout de même toutes critiques, positives ou négatives. En espérant tout de même que ça vous plaise.
Bonne lecture !
Chapitre I
« Swan, il y a eu un meurtre à la mairie, j'ai besoin de vous sur place. » annonçait la voix de Mr. Gold, à l'autre bout du combiné, dont l'intonation ne laissait aucun doute quant à la nature de cette requête : c'était un ordre.
Emma se retint de justesse de soupirer d'agacement. Son supérieur avait tendance à se montrer tyrannique, bien qu'il compensait avec une paye généreuse, son rôle de directeur du FBI de New York lui tenait visiblement beaucoup à cœur.
« Sérieusement ? Savez-vous que c'est mon jour de congé ? » geignait la jeune femme.
« Vous aurez une prime. J'ai besoin de mes deux meilleurs agents sur le coup, votre coéquipier, Mr. Nolan est déjà en route. »
La vérité c'est qu'elle se passerait volontiers d'une prime contre un peu plus de sommeil. Néanmoins, n'ayant pas la capacité de contester l'ordre, elle mit simplement le téléphone sur haut-parleur alors qu'elle finissait de s'équiper, notamment en matière d'armes.
« Bien. Quels sont les faits ? »
« Une dénommée Ashley Boyd a été victime d'empoisonnement. Je vous transmets en ce moment son dossier. C'était une assistante. »
« Une assistante ? Vous déplacez vos deux meilleurs agents pour une assistante ? »
« Miss Swan, je suis votre supérieur, j'agis donc comme bon me semble. Et pour information, nous avons toutes les raisons de penser que ce n'était pas elle qui était visée, mais le Maire, ou son adjointe. »
« Votre fille... » Elle entendit le souffle de son interlocuteur se bloquer soudainement, et devina sans difficulté les traits soudainement pincés de son patron.
« C'est pour ça que j'envoie mes deux meilleurs agents. Je vous transmets les autres informations. Ne perdez pas de temps. »
Mais la jolie blonde avait déjà quitté son loft, et arrivait tout juste au pied de l'immeuble, son casque en main, puis sa tête après, alors qu'elle prit place sur sa moto. Objet qu'elle affectionnait tout particulièrement, autant pour la sensation de vitesse et d'adrénaline qu'il procurait, mais également pour des questions pratiques. Les embouteillages new-yorkais étaient bien trop conséquents, et une moto permettait de se faufiler entre ces milliers de voiture qui formaient un amas métallique. Chose bien plus pratique avec son travail.
A peine arrivée à la mairie, elle put apercevoir la berline noire du FBI, et une voiture de police. Elle grimaça malgré elle. Les deux partis n'aimaient pas particulièrement travailler ensemble. Le FBI était méthodique, précis, et utilisait des méthodes bien mystérieuses parfois, alors que les policiers prenaient plus de temps, n'ayant pas les mêmes outils de travail.
Les journalistes allaient bientôt se mêler au lot, arrivant d'ici quelques minutes, et là, ce serait le chaos. Emma détestait ces affaires si médiatisées. Il suffisait que ça arrive dans une enceinte du gouvernement et tout le monde accourait.
« Em' ! » l'accueillit David Nolan, son équipier, un sourire aux lèvres.
« Salut David ! » Elle lui rendit son sourire, alors qu'ils entraient rapidement dans l'hôtel de ville. « Alors où est-elle ? »
La fameuse Ashley, une petite blonde, relativement jeune, avait été envoyé pour préparer un café pour l'adjointe du Maire. Ce qu'elle avait fait, d'après les dires de ses collègues, témoins de la scène. Sauf qu'au dernier moment, le Maire en avait voulu un également, et la jeune femme avait fini par s'en faire un pour elle, mélangeant ainsi les trois tasses. Et se servant manifestement de celle qui ne lui était pas destinée.
« Où se trouve la machine à café ? » interrogeait calmement Emma, à l'adresse d'une jolie asiatique, employée de la mairie, qui connaissait plutôt bien la défunte.
« Dans la salle du fond. » répondit-elle, ravalant une nouvelle fois ses sanglots.
« Et vous me dites qu'Ashley a quitté cette salle un instant, pour aller discuter avec vous. Avez-vous vu quelqu'un y entrer ? »
« Non... nous étions.. à l'opposé. Dans mon bureau, et à aucun moment nous n'avons regardé dehors. »
L'agent du FBI continua son interrogatoire quelques secondes encore, puis remercia la jeune femme, avant de prendre congé. Les interrogatoires de David n'avaient pas été plus fructueux, mais tous deux en étaient venus à la conclusion que la jeune assistante n'était pas celle visée. Mais bien une des deux figures emblématiques de la ville.
Figures qui étaient mises sous protection pour le moment, chacune dans son bureau, à l'étage au dessus. Les deux agents s'y rendirent donc, s'arrêtant devant une porte, dont l'écriteau indiquait « Mrs. Gold ». Emma et David se lancèrent un regard, lorsqu'une rouquine en sorti soudainement.
« Excusez-moi, vous êtes ? » demanda immédiatement la blonde avec suspicion.
La jeune femme sursauta, mais leur sourit finalement. « Ariel (..), la psychologue. Je suis ici pour les cas de crise. Madame le Maire a refusé de voir une psychologue, mais son adjointe a accepté de me parler. »
« Agent Nolan, et Agent Swan, du FBI. » répondit le blond.
Ils échangèrent quelques informations, puis la dénommée Ariel redescendit à l'étage inférieure, pour maintenant s'occuper des collègues de la victime, et appréhender leur état émotionnel.
« Bon, je vais parler à la fille de Mr. Gold, et toi au Maire ! » décida David.
« Quoi ? Qu'est ce que ça cache cette prise de décision soudaine ? Tu trouves la fille de Gold sexy ? » demanda la blonde, les sourcils froncés.
« N'importe quoi. » Il s'esclaffa. « Je ne l'ai pas plus vu que toi. Je sais juste que le Maire est assez... antipathique.. »
« Oh.. » Elle grimaça. « Génial, merci. »
Faussement coupable, son coéquipier lui adressa une moue amusée, puis entra dans le bureau de la fameuse progéniture de leur supérieur, tandis qu'Emma dû traverser le couloir pour atteindre le bureau du Maire. « Mrs. Mills » indiquait l'écriteau doré sur la porte. Puis elle frappa.
« Entrez. » répondit une voix féminine, grave, et froide à la fois.
La blonde s'exécuta, actionnant la poignée de la porte, avant de pousser cette dernière, pour pénétrer dans l'immense bureau de la femme. Cette dernière n'était pas seule, mais presque. Un homme blond, aux cheveux ondulés, était avec elle. Assis en face de l'autre, à une distance normale, sur des fauteuils.
Regina Mills était une belle femme. Tout l'État le savait, peut-être même tout le pays, mais la télévision ne lui rendait pourtant pas justice. La télévision ne faisait pas transparaître certains détails qui faisaient d'elle, non pas une simple femme belle, avec des atouts physiques, mais une femme attirante, terriblement attirante.
Emma comprit pourquoi elle devait faire autant tourner les têtes, et ne put s'empêcher de sourire intérieurement. Pourquoi s'en priver avec un physique pareil ?
« Oui ? » demandait froidement la brune, ses prunelles noisettes se posant sur la nouvelle arrivante.
« Bonjour, je suis Emma Swan, du FBI. J'ai quelques questions à vous poser, et je dois m'assurer de votre sécurité. »
Le blond, se releva de son siège, et vint saluer l'agent du FBI, un grand sourire aux lèvres. Lui était peut-être heureux, mais le Maire semblait penser toute autre chose, fusillant l'arrivante du regard.
« Le FBI ? C'est la meilleure. Comme si une psychologue n'avait pas suffit. » soupira t-elle, avant de reprendre. « L'agent Humbert, qui est à vos côtés est mon garde du corps, il assure déjà ma sécurité. »
« Imaginez que vous envoyez votre attachée de presse s'occuper des journalistes, et vous servir de porte-parole, pour que vous puissiez assister à une entrevue sans être dérangée, que diriez-vous si au lieu de ça elle rentrait chez elle, sans obéir à vos directives ? » demanda alors subitement l'agent, prenant Regina au dépourvu.
« Pardon ? Je ne vois pas ce que ç.. »
« Vous la vireriez. » la coupa la blonde. « Mon supérieur m'a donné des ordres, je les exécute. C'est mon travail Madame. Je ne viens pas m'occuper de vous pour mon bon plaisir, mais pour mon travail. Alors, je vais faire ce qu'il m'a été demandé, et vous allez coopérer. »
L'intéressée resta bouche bée, son expression reflétant l'exact copie de celle de l'homme. Jamais personne n'avait parlé comme ça à Regina Mills. Personne n'osait. Premièrement parce que c'était un personnage public important, mais aussi, et surtout, parce que quiconque s'y risquerait, s'exposerait aux foudres de celle-ci.
Mais Emma Swan n'avait pas hésité une seule seconde à la remettre à sa place, d'un ton sec, froid, et totalement désintéressé.
Regina s'autorisa alors à vraiment la regarder pour la première fois depuis qu'elle avait fait son entrée. Elle s'étonna dans un premier temps qu'on engage des filles si jolies au FBI, d'autant plus pour aller sur le terrain, mais quelque chose, une expression de confiance, de détermination et de professionnalisme sur le visage de l'agent Swan lui fit comprendre ce que l'instance avait pu lui trouver. Et ses yeux émeraudes..
« Je pourrais vous faire virer. »
« Essayez donc si ça vous chante. » Emma haussa les épaules avec nonchalance, accentuant la surprise des deux autres protagonistes. « En attendant, je vais vous poser des questions. »
La brune se sentit en proie à deux émotions contradictoires. A la fois fulminante, et intriguée.
« Graham, laissez-nous. Je vous contacterais lorsque nous aurons fini. » ordonna finalement le Maire.
« Bien madame. Agent Swan. » la salua t-il.
« Je vous en prie, vous pouvez m'appeler Emma. »
Cette annonce sembla ravir le garde du corps, dont le sourire s'agrandit. « Alors appelez-moi Graham. »
« Bien, alors à plus tard Graham. »
La blonde lui rendit son sourire, mais de façon polie et discrète, avant que celui-ci ne quitte la pièce, sous le regard agacée de l'autre femme.
« Maintenant vous flirtez avec mon employé, près d'une scène de crime, et sous mes yeux. De mieux en mieux. » siffla la mairesse.
Emma l'ignora si royalement que la femme se sentit prise au dépourvu. C'est elle qui agissait comme ça normalement. Personne ne se permettait non plus de l'ignorer de la sorte.
« Etiez-vous proche d'Ashley Boyd ? » commença la blonde, s'asseyant sur un fauteuil face à son interlocutrice, à l'ancienne place de Graham, un bloc note dans une main, et un stylo de l'autre.
« On aimait le même café. » répondit Regina, sarcastique et agacée.
« A t-elle déjà eu des différends avec quelqu'un ici ? Quelqu'un pourrait-il lui en vouloir ? »
« A ma connaissance non. Elle était discrète, et transparente. »
« Bien. » Emma continua de noter, puis releva la tête de son calepin, pour regarder la brune. « Et quelqu'un pourrait-il vous en vouloir ? »
« Miss Swan, je suis le Maire de New-York, évidemment que des gens m'en veulent, ou souhaitent que je disparaisse. » soupira la brune avec une exaspération plus que perceptible.
« Bien. Une liste de personnes récurrentes ? Ou quelqu'un en particulier ces derniers temps ? »
La femme sembla réfléchir, puis lui donna quelques noms, tout en ajoutant néanmoins qu'elle doutait que ces personnes seraient capables de la faire assassiner. Emma conclut l'interrogatoire en lui demandant si des gens pouvaient en vouloir à son adjointe, ce à quoi Regina répondit qu'elle en doutait, bien que son poste était convoité.
La blonde s'apprêtait à répondre quelque chose, lorsque un appel entrant l'en empêcha. Elle s'excusa brièvement auprès du Maire, puis décrocha.
« Oui ? »
« Swan. Vous êtes avec Miss Mills là ? » demandait Mr. Gold, à l'autre bout du fil.
« Oui. Pourquoi ? »
« J'aimerais que vous la reconduisiez chez elle. »
« Pardon ? Mais elle n'en a pas besoin ! »
« Ne discutez pas mes ordres. Tous les journalistes encerclent la mairie, et nous n'avons pas besoin qu'ils s'en mêlent plus que de raison. De plus, nous sommes désormais pratiquement sûrs que la victime n'était pas la personne visée. Alors j'aimerais que vous raccompagniez le Maire à son domicile, saine et sauve. »
« Bien. »
Il raccrocha, et Emma rangea son téléphone, agacée, sous le regard interrogateur de la brune.
« Je dois vous reconduire à votre domicile. Question de sécurité. » annonça t-elle d'un ton professionnel, alors que son regard indiquait que ça ne l'enchantait guère.
« Je peux rentrer chez moi sans être escortée ! Je n'ai pas besoin de ça. » rétorqua Regina, agacée à la fois par tout ça, mais aussi parce que bizarrement vexée de voir à quel point la blonde ne voulait pas rester en sa présence.
« Je suis d'accord avec vous. Mais la plupart ne le sont pas. Je vais donc vous raccompagner. Avez-vous des choses à faire avant ? »
« Bien. » Elle soupira. « Eh bien, juste un mail à envoyer. »
« Dans ce cas, je vais vous attendre à l'entrée. »
Emma se leva, lui adressa un signe de tête auquel la femme répondit, puis quitta le bureau, se retrouvant dans le couloir de nouveau. Graham était à quelques mètres de là, accoudé contre un balcon, une cigarette à la bouche, profitant de l'air libre pour ne pas gêner avec la fumée. Il fit signe à la blonde de le rejoindre, et après réflexion, elle s'exécuta, son regard fixé sur la porte du Maire tout de même, par sécurité.
« Eh bien, ce n'est pas la première fois que je rencontre un agent du FBI, mais c'est la première fois que j'en vois un avec autant de cran. » s'enquit-il, un nuage de fumée lui échappant. Il proposa une cigarette à Emma, qui refusa poliment.
« Disons que je fais mon travail. Maire ou pas Maire, à mes yeux, c'est juste ma cliente. »
« Soyez heureuse qu'elle ne vous ait pas tué sur place. »
« J'ai une arme je vous signale ! » rétorqua la blonde.
Graham se mit alors à rire de bon cœur, et ils continuèrent à discuter pendant quelques minutes encore, riant tous les deux cette fois, lorsque la porte s'ouvrit. Regina ne mit que quelques secondes à les apercevoir, et leur jeta un regard noir. Ils étaient en train de s'amuser alors qu'elle était placée sous une protection ridicule. Et cette Miss Swan devait la protéger, pas flirter avec ses employés.
Lorsqu'ils captèrent tous les deux le regard de l'intimidante brune, ils sourirent à l'unisson, jusqu'à ce que Emma finisse par prendre congé auprès de lui, pour aller rejoindre Regina.
Elles sortirent par la porte de service, cliché, mais efficace, et s'engouffrèrent en vitesse dans la berline noire mise à leur disposition. Emma, qui boudait intérieurement d'avoir dû laisser sa moto à quelques mètres d'une agitation qui prendrait encore plus d'ampleur, envoya un sms à David, pour lui demander de s'occuper de sa moto au cas où.
« Vais-je devoir rester chez moi toute la journée ? » demanda finalement la brune, alors que le véhicule démarrait.
« C'est préférable, mais pas vraiment obligatoire. Du moment que vous ne vous rendez pas sur votre lieu de travail. »
« Et demain, pourrais-je aller travailler ? »
« Tout dépend de l'avancement de l'enquête. Mais j'en doute fort. »
« Je vois. » Regina soupira. « Comme si j'avais peur de quelques personnes mécontentes des résultats des dernières élections. »
« C'est peut-être autre chose, nous n'en savons rien. »
« Oh moi je sais Miss Swan. Beaucoup veulent se débarrasser de moi. »
« Si vous êtes aussi désagréable avec tout le monde, ça peut se comprendre. » répondit Emma d'un air profondément sérieux.
« Pardon ? » hoqueta la brune, surprise et indignée.
« Je plaisante Madame le Maire. Calmez-vous. Je serais mal placée pour dire ça alors que j'ai voté pour vous. »
« Vraiment ? » Regina arqua ses sourcils, de nouveau sujet à l'étonnement, et reprit en voyant son interlocutrice confirmer d'un hochement de tête. « Pourquoi ? »
« Outre votre froideur incommensurable.. » Elle sourit en voyant la tête de la brune, mais ne se laissa pas démonter. « Vous dirigez la ville à merveille. J'ai beaucoup apprécié votre discours d'investiture, et également celui que vous avez tenu à l'orphelinat. Ils étaient à la fois émouvants, et fermes. »
« Oh.. Eh bien, je vous remercie Miss Swan, pour quelqu'un qui avait l'air horrifié à l'idée de me raccompagner, je dois dire que cela m'étonne. »
« Et on revient donc au début de ma phrase précédente. »
« Je ne suis pas froide ! » Et devant le regard que l'autre femme lui lança, en diagonale, l'air absolument pas dupe, elle rectifia. « Je suis juste, professionnelle. »
« Je suis professionnelle et pourtant je ne suis pas aussi désagréable que vous. »
« Pardon ? Vous avez été bien plus désagréable en me faisant comprendre de me taire, et de vous laisser faire votre travail. »
« Parce que vous aviez commencé. »
Regina se tut, ses lèvres se tordant en une moue désapprobatrice, et elle lança un regard noir à son interlocutrice lorsque celle-ci lui jeta un regard victorieux. En plus d'être désagréable, cette femme était terriblement agaçante et arrogante. Et bien sûr, la mairesse se doutait que celle-ci devait penser la même chose d'elle.
Elles ne s'adressèrent plus la parole pendant tout le reste du trajet, chacune au téléphone de son côté, pour superviser diverses choses. Puis finalement elles mirent chacune fin à leur conversation, une fois qu'elles approchèrent de la résidence du Maire. Cette immense et imposante demeure, à l'architecture ancienne, très certainement construite à partir d'influences européennes.
Leur berline se gara devant la maison, juste derrière une petite voiture, modeste, mais que la brune sembla reconnaître. Elle se crispa soudainement, ses traits se muant en une colère bouillonnante.
« Miss Mills ? Que se passe t-il, vous connaissez le propriétaire de ce véhicule ? »
La brune ne répondit pas, réajustant simplement son sac à main le long de son bras, alors que la porte de la voiture s'ouvrait, pour la laisser sortir.
« Bonne journée Agent Swan. »
« Attendez. » Elle la retint fermement par le bras. « Vous devez tout nous dire, ça peut-être important pour l'enquête. »
Regina lui jeta alors un regard si glacial, et si méprisant, que la blonde eut presque envie de s'enfoncer sous terre. Mais au lieu de ça, elle resta là, droite et fière, soutenant les prunelles noisettes, sans flancher.
« Je ne vois pas en quoi l'identité de la maîtresse de mon mari pourrait vous intéresser. Maintenant, veuillez m'excuser. » cracha t-elle, glaciale, avant de s'extirper du véhicule pour de bon, et de foncer vers sa maison, sans ajouter un mot de plus.
Emma resta bouche bée, du moins quelques secondes, avant d'esquisser une grimace n'en revenant pas. Comment pouvait-on être infidèle à une aussi belle créature ?
La blonde dû retourner à la mairie juste après ça, pour boucler leur travail de la journée. David et elle finirent de ratisser les moindres détails, et témoignages, accompagnés de Graham qui ne faisaient qu'écouter en silence, sans trop intervenir, si ce n'est pour leur donner des indications concernant le fonctionnement de l'institution. Il était d'une aide utile, et les deux agents appréciaient autant celle-ci, que sa compagnie.
Vers dix-neuf heures, ils se décidèrent à quitter les lieux, assez éreintés de leur journée de travail, que Graham proposa d'effacer en allant boire un coup, ou manger quelque part.
« Je ne peux pas, j'ai un rendez-vous avec Mary-Margaret, l'institutrice dont je t'ai parlé Em'. » répondait David.
« Ah ! Celle sur qui tu craques. Allez, vas y, t'es en retard à mon avis. »
L'intéressé hocha la tête, salua les deux jeunes gens, et s'engouffra dans une voiture noire, qui démarra quelques secondes après. D'un commun accord, les deux restant décidèrent d'aller se détendre. Emma proposa d'aller au Granny's dinner, qui appartenait à la grand-mère d'une amie à elle, qui elle-même travaillait là-bas.
Ils s'installèrent à une table tranquillement, et commencèrent à discuter, chacun un sourire aux lèvres. Emma avait bien remarqué qu'elle plaisait au garde du corps, et avait décidé d'en profiter. Après tout, il était beau garçon, sympathique, et amusant, alors pourquoi se priver de sa compagnie ?
« Em' ! » s'exclama soudainement la serveuse, Ruby, qui s'approcha pour prendre son amie dans ses bras, cette dernière s'étant levée pour.
« Tiens, j'espérais justement que tu travaillais ce soir ! »
La blonde fit les présentations, et fit mine d'ignorer le regard entendu de son amie, qui signifiait très clairement qu'elle approuvait son choix de prétendant, et surtout de potentielle conquête. Puis la brune repartit s'occuper des autres clients.
Ils restèrent plusieurs heures. La brune avait fini par les rejoindre de temps à autre, pendant des moments plus ou moins longs, et l'alcool s'écoulait progressivement. A eux trois, ils avaient fini une bouteille de vin et demi, et l'alcool commençait à faire son effet. Ruby étant de loin la plus pompette, les deux autres sentaient surtout l'étourdissement, et l'euphorie, mais rien d'alarmant.
Au final, Graham et Emma rentrèrent ensemble, chez ce premier, puisque la blonde n'avait pas pour habitude de laisser quelqu'un qu'elle connaissait à peine venir chez elle, mesure de sécurité.
A peine la porte d'entrée fut-elle ouverte qu'ils se jetèrent l'un sur l'autre, s'embrassant sauvagement. Et une fois la porte refermée derrière eux, les vêtements commencèrent à tomber, jonchant un peu partout sur le sol de l'appartement.
Ils furent réveillés aux alentours de neuf heures du matin par un frappement sur la porte. Puis plusieurs, à répétition. Graham marmonna quelque chose, puis sortit finalement du lit, enfilant rapidement un caleçon et un t-shirt pour se couvrir, avant d'aller ouvrir. Toujours nue sous les draps, les cheveux en bataille, Emma espérait simplement que la personne n'allait pas entrer parce que son jean slim était toujours par terre, non loin de l'entrée du loft, et donc assez loin d'elle.
« Graham. Que faites-vous ? Voilà deux heures que je vous appelle. »
Regina. Merde. Hors de question que le Maire entre et la surprenne comme ça. Mais Emma eut à peine le temps de réagir, s'étant redressée en couvrant son corps à l'aide du drap, qu'elle entendit vaguement Graham répondre, ce qui ne servit absolument à rien puisque la brune entra. Ses prunelles noisettes se posèrent sur un chemisier familier lancé sur le rebord du canapé, puis un soutien gorge un peu plus loin, semé sur un chemin qui menait tout droit vers le lit, et vers une Emma l'air horrifié, et embarrassé.
La mairesse hoqueta de surprise, et écarquilla les yeux, tandis que le blond ne savait définitivement plus où se mettre.
« Euuh.. Madame le Maire. Bonjour. » bafouilla la blonde, remontant le drap pour couvrir son corps au maximum.
L'intéressée la fusilla du regard et posa ses prunelles sur son garde du corps, demandant visiblement une explication.
« Je ne vous paie pas pour batifoler Mr. Humbert. » déclara t-elle froidement.
« Je.. Désolé, je n'ai pas entendu mon téléphone. »
Regina se sentait en colère, presque de façon inexplicable. Graham et Emma n'avaient aucun droit de coucher ensemble, à ses yeux. Certes, ils avaient tous les deux des physiques avantageux, mais ne devaient pas en faire profiter l'un et l'autre. Graham, parce que c'était l'ancien amant de la mairesse, et le partage n'a jamais été son point fort. Quant à Emma.. Eh bien, elle n'en savait rien, mais son comportement l'agaçait. Pour qui se prenait-elle pour coucher avec ses employés ?
La blonde, se releva alors, entraînant le drap avec elle, et vint ramasser ses affaires un peu partout dans la pièce, sous le regard noir de Regina, avant de lancer vaguement une excuse qu'elle allait se changer, et rentrer chez elle. Elle leur tourna donc le dos, filant dans la salle de bain, mais la brune bloqua un instant sur une image en particulier.
Si le drap était spécialement bien tenu à l'avant, l'arrière était tombé dans la précipitation, découvrant entièrement le dos de la jeune femme, à la naissance de ses fesses, frisant presque l'indécence. La brune, qui sentit soudainement une vague de chaleur l'envahir, bouche bée quant à la perfection de cette peau, malgré les quelques cicatrices, détourna brusquement le regard, pour le reporter sur son employé.
La conversation fut tendue. Et Regina voulait retourner à la mairie aujourd'hui, mais son conseiller l'avait prévenu qu'il valait mieux qu'elle ait un, ou même des gardes du corps avec elle.
Emma repassa brièvement, adressant un sourire aux deux protagonistes, la gêne ayant cédé la place à l'amusement.
« Je vais chez moi pour prendre une douche et me changer. Je vous vois tout à l'heure. »
« Oh, n'oubliez pas votre soutien gorge, Miss Swan. » achevait Regina d'une voix aussi cassante que dédaigneuse.
Voilà, fin du premier chapitre ! J'essayerais de publier tous les samedis.
Ps : Ne vous attendez pas à ce que l'intrigue tourne essentiellement autour du meurtre à la mairie, puisque celui-ci est plus une façon d'amener un peu le contexte, les personnages, et les rencontres entre eux.
