Le Café des Princes

Twilight à S. Meyer -The 1st Shop of Coffee Prince à Lee Sun Mi

Création de Lex Lina

Résumé : Bella, vrai garçon manqué enchaine les petits boulots. Elle rencontre Edward qui suite à un malentendu, l'engage pour qu'elle passe pour son petit ami gay, sans réellement savoir qu'elle est une véritable fille. Tiré de Coffee Prince.

Réédition des neufs chapitres (corrigés et redécoupés de manière plus lisible) ainsi qu'ajout d'un nouveau chapitre !

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Chapitre 01

Caramel Macchiato

15h30

Dans les rues de Seattle, une moto noire et jaune roule à vive allure et freine brutalement lorsque le feu passe au rouge.

Ah merde. Je vais être en retard... Mais Charlie va me tuer si j'ai encore une amende...

Plusieurs autres véhicules s'arrêtent aussi. Dans l'attente, les moteurs vrombissent. Avant même que le feu passe au vert, la moto bicolore est déjà repartie laissant tout le monde sur le carreau.

Encore trois livraisons et je peux passer à autre chose...

Son premier arrêt, est dans un chantier à proximité de l'aéroport. Le livreur se fait indiqué l'endroit où se trouve le contremaitre. Il virevolte pour éviter au possible les flaques et les projections de boue. « Ah vous voilà ! Je vous remercie d'avoir fait aussi vite ! Sans ces documents, l'assureur risque de nous faire arrêter le chantier. ». Il fait signer les documents de livraison et repart aussitôt, enjambant aisément les poutres et autres matériaux qui trainent.

De la boue provenant du chantier s'est accumulée sur ses vêtements et son visage. Mais par manque de temps, il n'époussette que sa veste en cuir et repart de plus belle.

Purée, je vais être en retard pour mon autre boulot ! Dépêche !

La moto s'arrête devant un de ces salons de beauté à la mode. Le livreur ne prend même pas le temps d'enlever son casque et se dirige vers la réception. C'est pour une cliente qui doit se trouver dans le hammam.

« Je peux vous laisser le paquet. ». L'hôtesse d'accueil le regarde d'un air morne et répond.

« Je n'ai pas le droit de signer pour une cliente. Quatrième porte à gauche. Vous frappez mais vous n'entrez pas. ».

Un long soupir s'échappe du casque. La main gantée reprend le paquet posé sur le comptoir, se dirige vers le lieu-dit, puis frappe à la porte. Aucune réponse.

Le livreur ouvre la porte et entre. « Bonjour. Mmm... Madame Meyer ? Est-ce que vous êtes là ? ». Obligé de relever sa visière car elle est complètement embuée, le livreur se retrouve dans une grande salle remplie de femmes vêtues uniquement de serviettes qui profitent du hammam à disposition. Elles se retournent toutes d'un coup et des hurlements se font entendre.

Mon dieu, on doit les entendre à Port Angeles...

« Un homme ! »... « Sortez de là pervers ! »... « Police ! »... « AAAahhhh ! ». Toutes les femmes s'enfuient ou tentent de cacher le peu de dignité qui entre dans leurs serviettes de bain.

Hein ? Quoi ?

« Mais attendez là ! Je suis une fille ! ». Deux esthéticiennes arrivent devant le livreur pour l'expédier dehors. Il se retrouve encadré par les deux femmes ainsi que par une responsable.

« Je vous assure, je suis une fille ! ». Le livreur pose le paquet sur une chaise à proximité et retire son casque. La première chose que l'on remarque ce sont des cheveux courts en bataille et un visage assez négligé pouvant tout autant être une fille qu'un garçon. Cela étant dû aux traces de boue récoltées sur le chantier quelques minutes plus tôt.

« C'est ça oui... déguerpis avant qu'on appelle la police ! ».

Elle se frotte le visage pour montrer qu'il est bien féminin mais ne fait qu'aggraver son cas en étalant un peu plus de boue. « Bon OK, une signature et je me casse. ».

La responsable prend sa plaquette et y appose le tampon de son établissement. « Si vous êtes vraiment une fille, venez faire un tour dans nos locaux, ça ne vous ferait pas de mal ! ».

L'envie de mettre un coup de pied dans le premier meuble à proximité, démange fortement la jeune fille mais elle sait que ça n'arrangerait rien et qu'elle pourrait perdre son boulot.

Elle range sa plaquette et part vers sa dernière destination.

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Un peu plus tôt, au-dessus de Seattle. Edward joue aux cartes avec une jeune femme rencontrée à l'embarquement. La partie est passionnée. Ils flirtent et se chamaillent. À la fin de la partie, la jeune femme déclare.

« J'ai failli gagner. ». Elle bat ses longs cils dans la direction du jeune homme.

« Je te l'ai fait croire au début mais non, tu n'avais aucune chance. ».

« On est presque arrivé. Est-ce qu'on pourra se revoir à Seattle ? ». Elle appuie un peu sur son décolleté pour accentuer sa poitrine et commence à poser sa main sur le haut de la cuisse du jeune homme.

« Non. ». Edward sort ses lunettes de soleil, les pose sur ses yeux et commence à ranger ses affaires, montrant bien que la conversation est terminée.

La jeune femme a bien compris le message, et même si cela ne lui plait pas, elle acquiesce. Au moins, elle gardera un bon souvenir de ce vol et pourra se vanter auprès de ses copines de faire partie du Miles High Club.

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De retour chez lui, Edward pose son sac et se prépare un bain moussant. Il sait que sa mère a dû prévoir la livraison de son repas pour ce soir, alors il n'a plus qu'à se détendre.

Une fois dans son bain, il commence à repenser à sa semaine à New York. Soirée. Rousse. Soirée. Blonde. Soirée. Blonde encore. Soirée. Brune. Soirée. Blondes dont une fausse. Sans compter la femme de chambre. La serveuse au restaurant. La petite libraire. Et celle de l'avion...

Je me rappelle même pas de son visage... Mais sa bouche par contre...

Les sensations lui reviennent doucement. Son sexe commence à prendre vie doucement et vibre presque pour demander de l'attention. Edward, plonge sa main dans l'eau et se caresse doucement. Il repense à cette rousse et sa bouche fabuleuse faisant des va-et-vient langoureux autour de son sexe. Il ressent les succions, pressions et autres gestes tendres qu'elle pratiquait alors qu'il emmêlait ses doigts dans une cascade de boucles couleur feu.

C'était quoi déjà son nom... Victoria.

Il arrive presque au bout de son désir. Son estomac pulse sous la pression. Mais une sonnerie cinglante le ramène sur terre. Il ne reste que quelques mouvements à faire pour qu'il soit soulagé. Il serre plus fortement son membre engorgé et accélère la cadence. Son portable, posé sur le lavabo vibre et sonne de plus en plus fort. Le moment est passé.

Putain. Je paris que c'est ma mère... Bingo... Elle a le truc pour tomber au bon moment.

« Ouais... Salut Maman... Oui, bien arrivé oui... Non, pas trop fatigué non... J'étais dans mon bain... Oui, je passerais demain oui... Attends cinq secondes... ».

Il s'empresse de sortir de l'eau, serre une serviette autour de sa taille, en passe une autour de son cou et se dirige vers la cuisine.

« Oui, moi aussi, tu me manques, oui... ». Il prend une bouteille d'eau dans son frigo. D'ailleurs c'est tout ce qu'il y a dedans. Des dizaines de bouteilles d'eau et du chocolat.

Putain, j'ai oublié les courses...

« Tu m'as fait livrer un plat comme prévu... J'ai la dalle. ». Il écoute le monologue de sa mère sur les bénéfices des repas maisons. « Comment ça après demain ?... ». Il prend une gorgée. Il cale son portable maladroitement dans son cou et entreprend de se sécher un peu.

« Non pas encore ! Mais maman, j'ai tout le temps de trouver quelqu'un ! ». Il lève les yeux au ciel, interrompant son idée de se sécher. « Quoi Jasper ? Oui... je sais... il est casé... ». Ses yeux se posent sur un cadre où il pose à côté de son frère et d'une jeune femme. « Oui, je dois aller le voir, je sais. ». Il se retourne pour repartir vers la salle de bains et se rend compte d'une série de flaques retraçant son parcours jusqu'au séjour. Il s'arrête pour pouvoir en finir avec sa conversation téléphonique.

Toc. Toc. Toc.

« Maman, on frappe à la porte. Ça doit être ton livreur... Oui … Oui … Je t'aime aussi... Bisou. ». Il raccroche brusquement sinon il sait qu'il en a encore pour un bon quart d'heure. « Entrez. C'est ouvert. ».

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La moto s'arrête devant un immeuble de standing. La jeune femme regarde sa plaquette et se dirige vers l'entrée. Elle tape le code indiqué dans sa fiche de renseignement et monte jusqu'au toit où se situe la dernière livraison qu'elle doit effectuer. Elle se retrouve devant une grande porte en métal et frappe sans hésiter. N'entendant aucune réponse, elle tente d'actionner la poignée. Celle-ci ouvre l'accès à une cour et un jardin bien entretenus.

Ouah la classe...

« Hé Ho, il y a quelqu'un ? ». La jeune fille n'apprécie pas vraiment d'entrer ainsi dans une maison. On ne sait jamais sur quoi on peut tomber. Au bout de la cour, il y a une maison dont les fenêtres sont éclairées.

Une maison sur un immeuble ! C'est dingue !

Il ne lui reste pas beaucoup de temps avant son deuxième boulot alors elle se dirige d'un pas ferme vers l'entrée de la maison. Elle n'ôte pas son casque car elle sait qu'elle est encore couverte de boue et de toutes les façons, ça ne change pas grand-chose à la situation. Elle frappe à la porte.

Toc. Toc. Toc.

Elle entend du mouvement à l'intérieur. Puis une voix grave se fait entendre. « Entrez. C'est ouvert. ». Elle entre et se retrouve dans une grande pièce, bien éclairée et surement meublée par un décorateur de renom.

Ouah la classe ! Ils sont pétés de thune ici.

« Bonsoir, je viens pour une livraison. ». Elle ne voit pas son interlocuteur et cherche du regard quiconque qui pourrait signer son papelard, qu'elle puisse repartir vite fait.

« Poses ça sur la table. ». Elle se dirige vers la table à proximité, veillant à ne pas salir le sol avec ses bottes boueuses. Elle pose le paquet sur la table et pose son regard sur le propriétaire de la voix. Elle rougit un peu face à ce qui se présente devant elle. Un magnifique jeune homme, vêtu uniquement d'une serviette, se sèche langoureusement le corps.

Bon OK peut être pas langoureusement...

Des gouttelettes d'eau perlent sur son torse bien fait, et sur ses épaules musclées. Il passe sa serviette dessus. « Tu te dépêches ouais. ».

Reprends-toi Bella ! Tu baves là... tu baves !

« Oui, Oui, excusez-moi. Hum... il faut signer le reçu. ». Le jeune homme, toujours affairé à s'essuyer, lui fait signe de se rapprocher.

Si je m'approche je vais lui sauter dessus ou au moins lécher les petites gouttes qui restent sur lui...

Elle avance doucement, prenant le temps d'admirer discrètement sa peau pale, et ses muscles bien dessinés. Elle peut voir la forme de son sexe qui appuie contre la serviette attachée lâchement autour de sa taille.

Les courants d'air ne sont jamais là quand on en a besoin... mais qu'est-ce que je raconte-moi !

Il attrape la plaquette de sa main large et prend stylo qu'elle lui tend. Leurs doigts entrent en contact l'espace d'une seconde et une petite décharge électrique les traverse. Il a à peine le temps d'apposer sa signature qu'elle est déjà repartie en claquant la porte.

Le hammam et maintenant lui. Des gens nus... aujourd'hui je ne vois que des gens nus... bon des comme lui j'en veux plus souvent...

Elle ne prend même pas le temps d'attendre l'ascenseur, qu'elle file dans les escaliers. Dix étages lui permettront de se calmer et de refroidir les différentes parties de son corps qui ont réagis face au bel adonis qui se balade à poil dans sa maison.

Une fois de retour devant sa moto, elle commence à ranger ses affaires et se rend compte qu'elle ne lui a pas donné son exemplaire du reçu. Elle observe le bout de papier comme s'il allait lui dire quelque chose de plus.

Elle lève les yeux vers le haut de l'immeuble et soupire. « Cullen... ».

Elle s'installe sur sa moto et entreprend de retourner à son boulot pour rendre ses comptes.

Au moins, j'ai quelque chose de puissant entre mes jambes... et maintenant j'ai l'image d'un beau mec imprimée dans le crane.

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Une décharge électrique lui parcourt les doigts, la plaquette lui est arraché violemment et la porte d'entrée claque bruyamment.

« OK. Donc d'abord il me mate comme un dingue et ensuite il se casse en courant. ». Edward finit de se sécher et se regarde. Il remarque que son sexe n'est pas encore vraiment calmé.

« C'est toi qui lui a fait peur ? Faut pas qu'il s'inquiète, je ne mange pas de ce pain-là. ». Il se dirige vers la table et déballe le paquet posé. Sa mère a bien fait les choses et lui a préparé un plat de poulet et de pâtes au parmesan. Il le pose dans le micro-ondes et se dirige dans sa chambre pour finir de s'habiller.

Enfin une soirée tranquille.

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18h15

Bella respire calmement. Elle sert les poings et prend une pose de combat. Elle pousse un cri et enchaine toute une série de mouvements gracieux, violents et vifs. Elle finit par un saut retourné assez haut en l'air, repose ses pieds au sol, reprend une grande inspiration et desserre les points.

« Vous faites une série d'échauffements et ensuite vous reprenez les exercices un à quatre. ». Elle salue les disciples en face d'elle. Ils ont entre six et dix-sept ans. Ils restent bouche bée devant son talent avant de la saluer et de s'éparpiller à grand renfort de cris et de chaos, partout dans la salle.

Charlie passe sa tête à l'entrée du dojo et lui fait signe de se rapprocher. « Bells, Bells... Il y a un problème, il faut que tu viennes dans le bureau. ». Elle passe sa main dans ses cheveux humides et soupire.

Qu'est ce qui va encore me tomber sur le coin de la gueule.

Elle entre dans la petite pièce encombrée qui lui sert de bureau, de vestiaire et de chambre de temps en temps. Charlie est installé là, avec un journal et mangeant une glace.

« Alors qu'est ce qui se passe ? ».

Charlie lève les yeux vers elle et dit. « Les toilettes sont bouchées, la facture d'électricité est arrivée et je ne peux pas faire le cours de demain soir car il y a un match important. ».

Bella se passe la main dans les cheveux. Comment les problèmes font-ils pour toujours la retrouver ? Elle regarde son père avachi sur le fauteuil qui note les paris qu'il compte faire avec l'argent qu'elle a durement gagné. « Demain soir est ma seule soirée de libre. Je suis censée étudier ce soir-là. Tu ne peux pas me faire çà. Tu devais trouver un autre prof. Je te rappelle que je suis là que pour dépanner et ça fait déjà six mois ! ». Elle a déjà pas mal de retard sur les devoirs qu'elle a à rendre et n'est pas sûre que les profs soient toujours aussi conciliant avec elle.

« J'aurais l'argent demain pour la facture et je passerais directement à l'agence pour payer. Et en ce qui concerne les toilettes, tu les bouches, tu les nettoies ! Tu me déranges en plein cours pour que j'aille déboucher des toilettes ! Tu testes mes limites papa ! ».

Charlie se lève doucement. « Quand tu auras mon âge, on verra si tu arrives à te retenir ! Et c'est important demain, je suis sûr que je vais pouvoir me refaire. Ah au fait, j'ai entendu dire que le propriétaire du dojo compte reprendre son bail. Tu auras déjà ça de moins à payer. Bon, j'y vais. Tu fermes en partant hein ! ».

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Les entrainements sont finis. Bella est sous la douche. Elle frotte énergiquement son corps couvert de sueur et inspecte soigneusement les endroits où il est susceptible qu'elle ai un bleu.

Les arts martiaux c'est sympa mais ça laisse des marques... Aille.

Elle repense à sa journée. Le matin, à la boulangerie, puis le restaurant à midi, les livraisons de l'après-midi et les cours aux ados le soir. Et cela au moins cinq jours par semaine. Sans compter les cours qu'elle est censée suivre à la fac.

Dormir, c'est mourir... Je vais tomber à ce rythme.

Elle sort de la douche et se passe de la crème sur tout le corps. Elle se rend bien compte que son corps subit tout cet acharnement. Ses formes, avant voluptueuses, ont quasiment disparues pour laisser place à un corps musclé et ferme. Sa poitrine est toujours comprimée par une bande de tissus élastique qu'elle place afin de se mouvoir plus facilement. Elle finit de s'habiller et se dirige vers sa moto. Elle voit sur le trottoir d'en face, une belle femme d'un certain âge, habillée avec élégance et dotée de plusieurs sacs provenant de grands magasins.

Pretty woman walking down the street...

Bella sifflote, en enfilant son casque, avant de se rendre compte qu'elle connait cette personne.

« Maman... MAMAN ! ». Elle court comme une dératée pour rattraper la femme qui l'ayant aperçue s'enfuit, comme il est possible avec des talons hauts.

Bella tourne au coin de la rue et voit qu'elle a perdu de vue sa mère. Elle sort son téléphone portable de l'intérieur de sa veste et compose rapidement un numéro.

« Rosalie ! Je viens de croiser maman. Elle est encore allée faire des courses. Je croyais que tu étais censée la surveiller !... Oui... OK... Bon, j'arrive. ». Elle se redirige vers sa moto et part en direction du lieu indiqué par sa sœur.

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Elle se gare devant un vieux café et s'approche d'une des baies vitrées pour voir l'intérieur. Le café est vétuste et mal entretenu, mais il y a tout de même quelques clients à l'intérieur et il est accueillant. Rosalie et un jeune homme sont installés dans une des alcôves et semblent en grande discussion.

Le jeune homme assez baraqué pose sa main sur le bras de Rosalie. « Tu es superbe aujourd'hui. Tu sais que nous sommes fait pour être ensemble. Je sais que tu veux privilégier ta carrière et tout mais faut me laisser une chance... Aille. Qui t'es toi ! ». Il frotte son épaule endolori par le coup que vient de lui porter Bella. Elle s'apprête à s'installer auprès de Rosalie mais le jeune homme change vite de place pour que Bella s'asseye en face d'eux.

« Qui c'est ce mec Rosie ? Tu tentes de me remplacer c'est ça ? ». Rosalie lève les yeux, une fois que l'inspection de ses ongles manucurés soit terminée. « Emmett tu es adorable mais tu n'es pas fait pour moi... ». Le fameux Emmett en question regarde Bella d'un air mauvais. « Il ne fait pas le poids contre moi. C'est d'un mec comme moi dont tu as besoin. ». Rosalie soupire. « Tu n'as pas de boulot, ni de diplôme et d'accord, ton corps est parfait mais sinon le reste n'est pas suffisant. ».

Bella soupire. Sa sœur est tellement superficielle que dans le dictionnaire la photo de Rosalie doit être à côté du mot. Elle passe sa main dans ses cheveux et laisse son esprit dérivé pour ne pas écouter l'échange entre Rosalie et Emmett. Elle est abasourdie d'entendre Rosie déclarer ouvertement qu'elle est plus après le statut de la personne que par les sentiments. Au moins elle peut voir qu'Emmett est complètement sous la coupe de sa sœur.

Qui ne le serait pas ?

Rosalie est tout ce que Bella n'est pas. Elle est grande, blonde et d'une féminité qui lui sort par les pores de la peau. Elle est toujours à la mode pour tout ce qui concerne l'apparence. Mais Bella sait que sa sœur a tout de même un cœur en or. D'ailleurs c'est à se demander si elle ne serait pas prête à vendre cet or pour une paire de Jimmy Choo. Elle lui a déjà parlé d'Emmett. Il est adorable mais un peu trop normal pour les envies de grandeur de Rosalie. Et c'est vrai qu'il est beau. Les muscles sont saillants au travers de son t-shirt.

En parlant de muscles... miam...

Bella repense à sa rencontre avec le beau Cullen. Son corps, les gouttelettes d'eau qui ruissellent le long de sa peau. Rien qu'avec ces souvenirs, des picotements se font sentir dans son bas ventre. Elle réprime un bâillement. Elle commence à revenir sur terre car de nouveaux problèmes viennent ternir son horizon. Puis fantasmer sur un mec qu'on a vu et qu'on ne verra qu'une fois c'est qu'on est dans un désert sentimental auquel il faut vite remédier.

Cling. Cling.

Trois cafés sont posés sur leur table. Emmett demande. « C'est quoi ça ? Nous n'avons pas encore fait de commande. ». Le serveur le regarde d'un air fatigué et répond.

« C'est pour que tu te taises. On t'entend à l'autre bout du café. Salut Bells. ».

Elle lève un regard fatigué vers le vieux serveur. « Salut Billy. ». Elle sirote son café et soupire de contentement. Les problèmes peuvent attendre un peu. Billy commence à repartir en boitant. « Bells quand tu as fini, tu me rejoins de l'autre côté ? ». Elle passe sa main dans ses cheveux et hoche la tête, sachant très bien qu'il a des yeux derrière le dos. Rosalie donne son carré de chocolat à sa sœur.

« Tu vas être chauve à force de faire ce tic. ». Emmett regarde énervé l'échange entre eux.

« Tu peux pas le préféré à moi tout de même ! Il a quoi de plus que moi ? Hein ? ».

Aucune des deux ne relèvent ses propos, ce qui l'énerve encore plus. « Billy, ce café est génial ! ».

Du fond du café, on peut entendre « Merci Bells. ».

Emmett se lève et tente d'empoigner Bella. « Bats toi contre moi ! ». Les deux filles reportent leur attention sur Emmett. Rosalie le regarde avec de grands yeux. « Pardon ? Allez viens Bells on rentre à la maison. ».

« COMMENT ÇA ON RENTRE À LA MAISON ? Qu'est-ce que tu fais à ma Rosie ?». Il secoue Bella qui tente de manger son petit chocolat.

« Depuis quand vivez-vous ensemble hein ? ». Bella le regarde et commence à être énervée par cette situation. Il tire un peu trop sur sa veste qu'elle a mis tant de temps avant de pouvoir l'acheter.

« Tu vas me lâcher tout de suite, tu entends ? ». Rosalie commence à s'inquiéter du risque que sa sœur s'en prenne à Emmett. Puis après réflexion, elle se dit que cela lui fera une bonne leçon. Bella agrippe le bras d'Emmett et lui fait une prise qui l'immobilise contre la table. « Je te le répète une dernière fois. Lâches moi. ».

Emmett retire son bras douloureux et caresse les endroits qui ont subis durement la prise. Il ne compte pas laisser passer cet affront. Il se redresse et tente de parcourir la courte distance qui les sépare. Bella lui fait une prise avec ses jambes qui le fait tomber. « Le dernier mec dont je me suis occupée est encore à l'hôpital à l'heure qu'il est. Alors lâche l'affaire. ».

Rosalie se penche vers lui et lui dit. « C'est un prof en art martiaux. Tu devrais abdiquer Emmett. Puis tu attires l'attention sur nous et ce ne serait pas bon qu'on se fasse arrêter. ». Emmett reste assis par terre, calculant ses risques à poursuivre son attaque vers le gringalet assis au-dessus de lui. Il fait une dernière tentative qui se solde par un échec complet... enfin si on considère que sa tête aplatie contre la table est une preuve d'échec.

Bella se lève et dit. « J'ai faim, je vais voir si Billy a un truc à grailler. ». Elle passe derrière le comptoir et se retrouve derrière un chien d'une taille impressionnante au pelage cuivré. Elle tapote sa tête affectueusement. « Salut Jack. ». Billy est au téléphone en train de passer une commande pour son repas. « Tu en prends un pour moi aussi s'il te plait Billy. ». Elle regarde la feuille de papier qui sert de menu au café et dodeline dessus à l'aide d'un stylo à proximité.

Le café des princes... si le mien pouvait arriver... pfff.

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Bella se retrouve devant au moins trois assiettes différentes. Elle pioche avec sa fourchette dans les plats et se régale. Emmett la regarde toujours d'un air noir. Il tente par tous les moyens de convaincre Rosalie de sortir avec lui plutôt qu'avec 'ce Bells' comme il la décrit si bien. Rosie, elle, s'amuse de ce quiproquo et mange délicatement l'assiette posée devant elle. Billy intervient.

« Jeune homme si tu arrives à manger autant que Bells tu auras la fille, sinon tu paies l'addition. ». Bella lui fait un clin d'œil.

Ils viennent de finir une pizza qui était précédée d'un plat de pâtes. Emmett montre déjà des signes de faiblesse, surtout que Rosalie s'amuse à lui raconter des choses ragoutantes. Bella mange de bon cœur, les histoires de Rosie ne l'atteignent plus et en plus elle a extrêmement faim. Emmett fait des hoquets proches du vomissement surtout lorsqu'il voit Bella s'empiffrer de pain pour récupérer la sauce des raviolis qu'elle vient d'avaler. Rosalie regarde les raviolis d'Emmett et y pose un peu de sauce piquante dedans. Elle prend ensuite la mayonnaise et le ketchup et y verse une bonne rasade de chaque. Elle remue le tout et tend la fourchette en direction de la bouche d'Emmett. Celui-ci hésite entre tourner de l'œil ou déverser le contenu de son estomac. Bella le prévient.

« Les toilettes sont sur la droite. ». Il court dans la direction indiquée. Elle continue à manger de bon cœur.

Encore une victoire facile...

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Edward arrive chez ses parents. Il pose ses affaires à l'entrée et se dirige droit vers le bureau de son père.

La pièce lui inspire toujours les mêmes sentiments. Respect et dégout. Un mur dédié aux prix et récompenses attribués au chirurgien Carlisle Cullen. Des photos où il pose en compagnie de personnes célèbres sont aussi affichées.

Est-ce que sacrifier sa vie de famille vaut tout ça... Je ne serais jamais comme lui.

Un autre remplit de livres et collections encyclopédiques médicaux. La grande baie vitrée donnant sur la fontaine dans le jardin. Quelques photos de famille trônent sur le grand bureau en bois sombre ainsi qu'une pile de papiers. Et le dernier mur où tout un équipement média est installé. C'est de là que vient la musique classique qui se diffuse doucement dans la pièce.

Son père est confortablement installé dans un des fauteuils, verre de whisky à la main et faisant s'entrechoquer doucement les glaçons. Il lève les yeux vers son fils et lui demande. « Pourquoi n'es-tu pas venu diner avec nous ? Cela aurait fait très plaisir à ta mère. ».

Edward soupire. « Je viens d'arriver et j'avais besoin de souffler un peu. Mais je suis là maintenant. ». Ses relations avec son père sont de plus en plus distantes.

« Vas voir ta mère. Elle souhaite te parler. ». Il prend une gorgée et retourne dans son écoute de la musique.

Edward fait demi-tour et va à la rencontre de sa mère. Il la rejoint dans le jardin. Elle sert de grands verres de thé glacé ainsi que des fruits frais coupés par ses soins. Elle se prépare mentalement à l'arrivée du plus jeune de ses fils. Elle sait que certains sujets seront déplaisants mais l'abcès devrait être crevé une bonne fois pour toute.

Le jeune homme arrive et la prend dans ses bras. Elle trouve son fils toujours aussi beau mais il a cette mélancolie qui ne le quitte pas. Autant prendre le taureau par les cornes et elle commence donc les hostilités.

« Cela fait cinq ans que tu as arrêté tes études. Tu m'as dit que tu voulais trouver ta voie. J'ai accepté et ai alimenté ton compte régulièrement comme promis. Mais maintenant tu dois me dire où tu en es... ».

Ça fait du bien de retourner chez ses parents. Ça permet de se faire rabaisser régulièrement. Génial ! Il ne manque que mon père en train de hurler et je me sentirais vraiment chez moi.

« J'ai financé tous tes voyages, toutes tes sorties. Et ne tentes pas de me baratiner car la coupe est pleine. Ton ultimatum était de te laisser libre jusqu'à tes 25 ans. Et nous y sommes. ». Elle sent la colère monter en elle alors qu'elle voit son fils la regarder d'un air narquois.

Edward prend un grain de raisin et l'enfourne dans sa bouche. « Maman chérie, je n'ai pas encore tout à fait 25 ans... ». Il sait très bien comment retourner les situations à son avantage surtout que sa mère est une crème avec lui.

« Ça te dirais que demain nous allions manger une crème glacée et une tarte à la cerise ? ». Il voit bien que sa mère a déjà perdu le fil de ses pensées. La gourmandise est à Esmée, ce que la luxure est à Edward, indispensable.

Elle tente de se reprendre en prenant une gorgée de sa boisson. Elle tire une feuille de sa pochette et lit ce qu'il y a dessus, avant de la poser à plat sur la table.

Oh Oh. Je vois qu'elle est venue préparer. Concentres toi Edward, il ne faut pas te faire avoir.

Elle sort ensuite une enveloppe de cette même pochette et en déverse le contenu sur la table. Des photos d'Edward, toujours en bonne compagnie, s'éparpillent devant lui.

Merde. Là c'est l'artillerie lourde...

« Tu peux m'expliquer tout ça ? ». Esmée agrippe la serviette comme si c'était le bout de tissus qui l'empêchait de tomber de sa chaise.

« Tu me fais surveiller maintenant ? ». Il repère plusieurs photos où il avec certains gars de son ancienne fac et vu qu'ils sont dans un état d'ébriété avancé, on peut se tromper sur leur tendance sexuelle.

« Je pense que tu as eu le temps de t'amuser durant ces dernières années. Alors maintenant, je veux que tu te cases, que tu te maries et que tu te prépares à reprendre l'affaire familiale. ». Elle prend son verre un peu violemment et regrette de ne pas avoir quelque chose de plus fort que du thé glacé.

« Si tu veux m'organiser des rencards, je veux bien. Mais la fille doit être jolie et intelligente. Penses aux gènes que nous transmettrons à tes futurs petits enfants. ».

Rien que l'idée de petits enfants la fait fondre. Edward sourit en voyant sa mère céder un peu plus à son charme. « Maman Esmée tu sais que je ferais n'importe quoi pour toi. Mais je souhaite vraiment me marier par amour. ». Elle lui sert des fruits et une assiette où sont disposés ses gâteaux préférés.

Elle le regarde et lui dit. « Je trouverais cette perle et si elle te convient, tu l'épousera. ».

Gagné...

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21h30.

Bella rentre enfin chez elle. Elle est crevée mais au moins elle a le ventre plein. Rosalie se fait les ongles dans le séjour pendant que sa mère coud du linge. Elle l'embrasse pour lui dire bonsoir et se rappelle tout d'un coup.

« Maman ! Les sacs ! ».

Renée lève de grands yeux innocents vers sa fille et dit. « Ce n'était que quelques petites promotions ma chérie. Rien de bien cher tu sais. ».

« On a plus un rond maman. Je ne peux pas travailler plus. ».

Rosalie les regarde et dit à l'intention de Bella. « Mais tu sais bien Bella. Les problèmes d'argent passent par-dessus sa tête. Ça ne la dérange pas de compter sur sa fille pour payer ses factures. Puis qu'est-ce que cent dollars ? Tu n'auras qu'à faire des heures supplémentaires pour payer le loyer. Ce n'est pas de sa faute si Renée est une artiste. ». Renée lui lance un des vêtements qu'elle est en train de coudre.

« Je sais que c'est une certaine somme mais regarde j'aide la voisine à recoudre ces vêtements et elle me donnera un petit quelque chose. ».

Bella se passe la main dans les cheveux et accepte la bouteille d'eau que lui tend sa sœur. « Tu n'aurais pas à faire cela si tu ne dépensais pas tout cet argent inutilement. D'ailleurs où as-tu eu autant d'argent ? ».

Renée regarde l'avancée de son travail puis lui jette un petit coup d'œil craintif. « Dans ta tirelire. ». Bella recrache la gorgée d'eau sur le visage de sa sœur et hurle.

« QUOI ! ». Elle balance par terre tout ce qui est posé sur la table, pendant que Rosalie se nettoie avec précaution, le visage des projections d'eau.

Bella se lève et se dirige vers sa chambre d'où elle claque la porte. Rosalie dit calmement. « Maman. Je pense que la coupe est pleine. ».

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Réédition des neufs chapitres (corrigés et redécoupés de manière plus lisible) ainsi qu'ajout d'un nouveau chapitre !

À bientôt !

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