Chapitre 1 : La Fuite.

Disclaimer : Saint Seiya ne m'appartient pas, tous les droits sont réservés à Masami Kurumada et à son imagination débordante !

Seuls les différents OCs de cette fic m'appartiennent !

Sur ce, bonne lecture :)


Dans l'immense temple de marbre blanc, des bruits de courses effrénées se faisaient entendre. Des ombres affolées glissaient sur les murs, tentant en vain d'échapper à la menace mortelle qui les talonnait.

Les poursuivies essayaient tant bien que mal de retenir leurs cris affolés. Parmi elles, neuf jeunes femmes, courant dans les interminables corridors du Temple. Elles arrivèrent enfin devant une série de portes piégées qu'elles s'empressèrent de traverser, puis montèrent quatre à quatre l'escalier en colimaçon de la plus haute tour du sanctuaire.

- Dépêchez-vous ! Les houspilla la plus âgée.

Les neuf jeunes femmes arrivèrent rapidement au dernier étage de la tour. L'aînée sortit alors de sa poche un athamée d'argent, qu'elle s'empressa d'utiliser pour s'entailler la paume gauche, qu'elle apposa sur la complexe serrure de l'immense porte en pierre qui leur faisait face. Au contact du sang, la porte se déverrouilla, laissant ainsi entrer les neuf jeunes femmes. L'aînée referma prestement la porte. Elles se retrouvèrent alors face à un immense bâton d'argent, finement ouvragé, qui émettait une vive lumière bleutée. Le bâton était parcouru de veines argentées luminescentes et sur toute sa longueur étaient représentées plusieurs fois les différentes phases de la Lune. La partie supérieure était sculptée de différents signes que les neuf jeunes femmes semblaient bien connaître.

La plus âgée se retourna vers ses compagnes.
- Les filles, je ne vais pas vous faire un long discours en vous exposant ce que vous savez déjà. Le bâton de Lune ici-présent contient actuellement les douze morceaux dont vous êtes les gardiennes. Vous possédez toutes un fragment qui s'imbrique dans votre armure, alors chacune va récupérer le sien pour que nous puissions dématérialiser le bâton. Néanmoins, nous sommes neuf et pas douze. Trois d'entre nous devront prendre en charge les morceaux restants.
- Cali, tu sais bien que prendre des morceaux qui ne nous sont pas associés va nous affaiblir ! Ils vont puiser dans notre énergie vitale ! S'exclama une autre femme.
- Je le sais très bien Hali ! Mais nous n'avons pas le choix, nous ne pouvons pas nous permettre de les laisser ici. Les trois plus robustes d'entre nous en prendront un. Bien, maintenant mettez vos armures.
Chacune s'exécuta prestement.

- Vous avez les armures restantes ? Demanda Cali.
- Question rhétorique, bien sûr qu'on les a ! Se manifesta une des neuf femmes.
- Très bien. Tanastre tu t'occuperas de la quatrième armure, Myrha de la cinquième et Astraan de la neuvième.

Cali murmura quelques mots et le bâton se sépara en douze morceaux qui s'imbriquèrent dans les douze armures. Les trois restantes se transformèrent en médaillons dont Tanastre, Myrha et Astraan se saisirent. Elles entendaient déjà des bruits de courses dans les escaliers et sentaient la tour trembler.
- Et maintenant ? Demanda Myrha.
- Maintenant, on fuit.
Les neuf jeunes femmes se donnèrent la main et s'avancèrent au centre de la pièce, là où se tenait le scêptre quelques secondes plus tôt.

- Incantez la formule, ordonna Cali.
Une fraction de seconde plus tard elles disparurent de la tour pour atterrir sur le sable d'une petite crique.
- Du nerf, on n'est pas là pour se détendre ! Les exhorta Cali qui était déjà debout.
Elle scruta rapidement chacune des huit jeunes femmes qui se relevaient. Personne de blessé.
Lorsqu'elles furent toutes debout, Cali prit la parole.
- Mes chères sœurs, n'oubliez pas qui vous êtes, qui vous servez et quelle est votre mission. Je compte sur vous pour rester en vie. Cependant si par malheur il devait vous arriver quelque chose... Envoyez votre armure, et le médaillon pour celles qui en ont un, à une de nous que vous sentez encore en vie.
Elle fit une légère pause puis lança à ses consœurs :
- Ils sont là, tout prêt, je les sens. Alors maintenant COUREZ ! Et ne vous arrêtez surtout pas !
Les neufs jeunes femmes détalèrent à une vitesse impressionnante, se rapprochant de la vitesse de la lumière. Néanmoins leurs poursuivants n'avaient pas dit leur dernier mot. Au bout de plusieurs kilomètres de course dans la garrigue puis la forêt, à lancer des sorts et des flèches à leurs ennemis, les neuf femmes se retrouvèrent face à un embranchement. Cali jeta alors quelques ordres à ses sœurs.
- Linam, Astraan, Manil, Myrha, prenez à gauche ! Amirae, Tanastre, Vaelann, à droite ! Hali, avec moi ! Courage mes sœurs ! Hurla-t-elle avant que chaque groupe ne détale dans une direction.

Linam, Myrha et Astraan s'enfuirent alors à gauche. Myrha lança de nombreux sorts pour éliminer leurs poursuivants. Malheureusement, plus elle en tuait, plus il en arrivait.
Elle délaissa les attaques lunaires et décida d'utiliser ses pouvoirs pyrotechniques. Myrha lançait en permanence d'énormes boules enflammées sur leurs poursuivants. Elle réussit à en éliminer plusieurs, mais elle ne s'arrêta pas pour autant.
- Linam ! Hurla-t-elle, j'ai besoin de toi !
Linam se retourna vers elle et d'un regard elle comprit ce que Myrha attendait d'elle. Elle pris son élan et sauta dans les airs, atterrissant souplement sous une forme de loup. Myrha accéléra et monta sur son dos, face aux démons qui les poursuivaient. Elle augmenta la cadence de ses boules de feu, et bientôt, elles n'entendirent plus rien, à part un grognement sourd au loin.

Cependant, elles obéirent aux ordres de Cali et coururent encore pendant ce qui leur sembla être une éternité. Elles avaient en réalité couru trois bonnes heures. Astraan et Manil avançaient toujours aussi vite et Myrha et Linam avaient inversés leurs rôles.
Soudain, Astraan remarqua que Manil, qui courait à sa droite, avait disparu. Elle se retourna et la vit quelques pas derrière elle, se relevant difficilement.

- Manil ! Hurla Astraan, attirant ainsi l'attention de Linam.
Astraan se précipita vers la blessée qu'elle força à se lever et à courir.
- Astraan... murmura Manil.
- On ne peut pas faiblir, tu ne peux pas ! Lui hurla-t-elle.
- Astraan, regarde …
L'interpellée observa le flanc droit de sa consœur qu'elle lui avait indiqué de la tête.
Un projectile habilement lancé s'était glissé dans les interstices de son armure, laissant une plaie béante colorée de noir et de bleu foncé. La peau avait été réduite en cendre.
- Tu es plus forte que ça Manil, tiens bon ! L'exhorta Astraan.

Une heure plus tard, Manil s'effondra par terre, faisant râler Astraan. Elle saisit dans ses bras le corps de sa consœur et se remit à courir.
- Linam, j'ai besoin de toi ! Cria-t-elle, toujours sans s'arrêter.
Linam sauta du dos de Myrha et accouru vers Astraan.
- Tu dois essayer de la soigner avant que nous trouvions un endroit plus sûr !
- Myrha, couvre-nous ! Astraan, je vais devoir rester juste devant toi.
Astraan ne répondit pas. Linam commença alors à réciter une lente incantation, pendant que ses mains devenaient de plus en plus lumineuses. Elle les apposa sur la plaie de Manil, et le saignement s'arrêta rapidement. La blessure commença à se refermer quand elle vit Myrha aux prises avec de nouvelles abominations. Elles devaient s'enfuir et vite.
- Myrha, éloigne-toi d'eux ! Hurla la guérisseuse à sa consœur. Astraan, nous devons nous envoler, c'est notre seule chance de rester en vie !
Astraan observa les alentours pendant quelques secondes, sans jamais s'arrêter de courir, puis jeta des instructions à ses amies.

- Linam, tu vas m'aider à déclencher la transformation de Manil et la prendre dans tes bras. Ensuite tu lanceras tes rayons lunaires devant Myrha. Pendant ce temps-là Myrha, tu vas te transformer en condor et t'envoler. Puis je me transformerai et tu vas mettre Manil dans mon bec. Ensuite tu t'envoleras à ton tour. Myrha, tu ouvriras la voie. Prêtes ?
Chacune opina de la tête.
- Maintenant !

Linam et Astraan firent converger leurs énergies vers le corps de Manil, afin de stimuler ses pouvoirs et l'obliger à se transformer. Au bout de 3 minutes de courses, Astraan découvrit dans ses mains une chouette harfang presque adulte.
- Lance tes éclairs ! Myrha, envole-toi !
Cette dernière ne se fit pas prier, et décolla en quelques secondes, s'envolant au-dessus des arbres.
Leurs poursuivants se rapprochaient. Astraan en profita pour se transformer et Linam lui mit la chouette dans le bec, puis s'envola aussitôt.
Elles s'enfuirent à tire-d'ailes pendant quinze bonnes minutes. Elles pensaient avoir semés leurs assaillants quand d'un coup, Astraan ressentit une vive douleur à l'aile droite. Elle la scruta et vit qu'une flèche l'avait pénétrée. Elle perdait peu à peu de l'altitude et vit le sol se rapprocher beaucoup trop vite. Linam, sous sa forme de condor, invectiva sa consœur à rester se poser sur son dos. Au bout de vingt minutes dans une posture plus ou moins acrobatique, Astraan tomba de Linam, toujours avec Manil dans son bec. Linam voulu la retenir mais elle ne put rien pour elle.
Elle entendit alors la voix d'Astraan dans son esprit.
« Ne t'inquiète pas, je prendrai soin de Manil. Toi et Myra, protégez-vous et retrouvez les autres. Nous nous reverrons en temps voulu. »
Astraan vit le sol arriver bien trop rapidement. Elle essaya de se rattraper comme elle pu pour finalement s'écrouler sur le sable d'une petite crique, Manil toujours dans son bec.

Elle reprit son apparence humaine et observa son bras avec circonspection. Tout son avant bras était labouré. La flèche ne l'avait pas ratée. Manil quant à elle était restée sous sa forme aviaire. Astraan vérifia si elle respirait encore et si son cœur battait toujours. Elle fut rassurée de voir que sa consœur était vivante. La douleur qu'elle ressentit aux hanches la rappela à la dure réalité de cet instant. Un projectile l'avait touché, certes moins gravement que Manil, et elle avait sûrement plusieurs côtes cassées. Elle était complètement perdue, blessée, sans ses amies, et devait veiller sur sa consœur elle aussi blessée.
« Un beau programme... » songea-t-elle en se relevant péniblement.
- J'imaginais ma soirée autrement, râla-t-elle.

Heureusement, elle pouvait encore marcher. Elle arracha rageusement la flèche de son bras en réprimant un long gémissement de douleur qui lui fit regretter d'y être allée aussi brutalement.
- Il me faut de l'aide, et vite. Sinon nous ne risquons pas de revoir Linam et les autres de si tôt, lança-t-elle pour elle-même.
Elle ferma les yeux pour se ressaisir et garder la tête froide. Puis lorsqu'elle fut calmée, elle se mit à implorer à voix basse.
- Ô déesse, vous qui m'avez en partie conférée ces pouvoirs afin que je vous serve, je vous en supplie, indiquez-moi un lieu où nous serons en sûreté ma consœur Manil et moi.
Elle attendit plusieurs minutes avant de percevoir quelque chose. Un rayon lumineux horizontal, argenté comme la Lune, partant d'elle et se perdant dans la forêt. Et un murmure éthéré, une voix féminine, « Suis-le, je vous protégerai ».

Astraan rouvrit alors les yeux et apposa ses mains sur son flanc gauche. Elle fit arrêter le saignement et referma grossièrement sa plaie. Elle sortit une gourde d'eau du sac en cuir qu'elle avait en bandoulière pour assouvir sa soif, puis un flacon remplit d'un liquide blanchâtre. Elle le déboucha et versa quelques goûtes dans l'eau de la gourde. Elle en prit plusieurs gorgées puis fit avaler le mélange à Manil, toujours inconsciente.

- Ce lait de pavot va rendre la douleur supportable ma sœur. On va en avoir besoin. Grandement besoin.
Elle enveloppa la chouette dans sa cape qu'elle accrocha autour de son cou. Puis se mit en marche et suivit aveuglément le rayon lumineux, en priant pour arriver vite à l'endroit indiqué.
« Tu y seras plus tôt que tu ne le penses Astraan » lui susurra doucement la voix avant de définitivement s'estomper.
- J'espère bien déesse, j'espère bien...


Voilààààà ! J'espère que vous avez aimé :))