L'amour est un acteur…

Chapitre 1 : Une maladie empoisonnée

Cet homme avait voulu toucher à Kyoko et mes sentiments pour elle ont prit le dessus. Ma part sombre est ressortie et, de nouveau, je n'ai pas su la contrôler. Le passé m'a enseveli et je ne sais plus ce qui est réel de ce qui ne l'est pas. Soudain, une main douce c'est posée sur mon épaule et une voix me parvient comme un chuchotement mais cette voix je la connaissais, cette voix je l'aimais, cette voix m'avait déjà sauvé, cette voix c'était la sienne, celle de celle que j'aime… Kyoko. Je suis revenu dans le présent, tout chamboulé une fois de plus mais, cette fois, ma passion si dévorante pour elle obstruait tout désir de lutter. Je voulais m'y abandonner quitte à sombrer après, avoir le bonheur de l'aimer un petit peu même si après je devais ne plus vivre car je ne pourrais survivre loin de sa lumière…

Oni-san, vient avec moi, il faut que nous parlions.

Sans prendre plus attention à ce qui nous entourait, j'en oubliais même le rôle que je devais jouer : l'amour que j'avais trop longtemps refusé avait grignoté chacune partie de mon être jusqu'à ne me laisser plus aucune porte de sortie. Oui, c'était tel que je l'avais un jour pensé : une maladie où le seul remède est l'amour réciproque de l'être tant adoré.

Elle m'entraine dans une salle à part où nous retrouvions seuls. Alors seulement, elle afficha sa peur, sa crainte, ses soucis… tous ses sentiments que j'avais fait naitre en elle et que seul pour moi elle ressentait. J'étais unique pour elle… Doucement, elle me sortit de mes pensées en utilisant le moyen le plus radical mais aussi le plus simple, ce qui me fit réagir, mais peut être pas comme je l'aurais du.

Ren, allez-vous bien ?

Je ne pus empêcher la vague qui m'assaillit lorsqu'elle prononça ce nom de cette voix si douce, si tendre… Je n'eus que le temps de lui dire quelques mots, échappés de justesse de mes lèvres entrouvertes avant de céder une fois pour toute à cette maladie empoisonnée que l'on nomme amour.

Pardonne-moi, Kyoko. Pardonne moi pour ce que je vais faire…

Je me penchai alors vers ses lèvres qui m'attiraient tant et dont j'avais tant de fois résister à l'appel ensorcelant. Le temps sembla s'arrêter avant que la douceur de ses lèvres innocentes n'entre en contact avec les miennes. Alors toute ma vie bascula et j'oubliai même jusqu'à mon nom, ne pensant et ne vivant que pour cet être auquel je me raccrochais désespérément.

Mon premier baiser fut doux, simple et léger mais lorsque je m'arrachai une première fois à ses lèvres, le souffle me manqua : comme si elle était devenue le souffle de ma vie et que sans son contact, j'en mourrais sur le champ. Comment avais-je pu vivre si longtemps sans cela. Je compris à cet instant que je ne vivais pas, que ce n'était qu'une illusion de vie. Je ne faisais que survivre, planer et laisser paraitre une illusion de vie alors que je n'étais qu'un fantôme sans véritable consistance jusqu'à cet instant.

Je me raccrochai à ses lèvres, qui me servaient d'ancre dans cette mer houleuse de mes sentiments, dans un baiser passionné et dévorant cette fois, un baiser qui ne laissait plus aucune équivoque à mes sentiments, un baiser que jamais je n'avais su donner ou recevoir. Je l'embrassais comme si c'était la première et dernière fois que je pourrais le faire, ne savant pas comment elle allait réagir…

Puis se fut l'extase, l'apothéose, le point culminant, le Paradis, le sommet… quand soudain, elle relâcha la pression qu'il y avait sur elle et qu'elle me rendit fiévreusement mon baiser. Elle ne savait peut être pas ce qu'elle faisait mais mon cœur ne me laissa aucune alternative et je l'embrassai sans plus aucune retenu, la serrant contre moi comme si je voulais la sceller à moi pour toujours. Doucement, pour ne pas la brusquer et lui faire prendre conscience trop rapidement de ce qu'elle faisait, je requerrai l'entrée de sa bouche du bout de ma langue. Elle ne se fit pas prier longtemps pour m'en laisser l'accès et bientôt je l'embrassais à pleine bouche, jouant avec sa langue, son palais, ses dents… Voulant tout savoir d'elle et qu'elle ignore rien de moi…

Mais, l'inévitable se produisit : l'air nous manqua et, dans un léger gémissement de protestation de nos deux consciences, nous nous se séparâmes de quelques centimètres. Peu de centimètres a vrai dire puisque je viens lui mordiller doucement l'oreille pendant qu'un petit soupir de plaisir s'échappait de ses lèvres tentatrices. Pour la punir doucement, je descendis le long de sa gorge pour y semer des petits baisers brulants et aimants. Son odeur était capiteuse et envoutante, j'étais chez moi entre ses bras et je ne voulais plus jamais en repartir. Pour la marquée comme mienne et que nul ne me la prenne jamais, je gravai en sa chair si tendre un petit suçon rouge rempli d'amour. Puis je remontai, satisfait de moi, jusqu'à son oreille pour y chuchoter doucement ma confidence la plus évidente mais aussi la plus profonde d'une voix devenue rauque par le désir.

Kyko, je t'aime…