Traditions et sortilèges

Personnages : OC (Gladys Owain), Drago Malefoy

Genre : Romance

Résumé : Jeune fiancée éplorée cherche une issue à ses problèmes. Fils de mangemort cherche à se faire oublier, pris au piège entre deux camps. Lorsque deux histoires se rencontrent...

Disclaimer : L'univers appartient à une certaine JKR (vous connaissez ?). Si, quelques personnages sont de moi, vous devinerez vite lesquels.


Après avoir écrit pas mal d'OS, j'ai commencé une fic longue. J'ai déjà le fil directeur et 3 chapitres en stock.

Bonne lecture !


Chapitre 1 : Une famille en or

Je vais me fiancer. Me fiancer. J'entends déjà les « Félicitations ! Tu en as de la chance ! Alors, qui c'est ? ».

Je ne peux pas leur dire ; comment leur expliquer que mon père m'a fiancée sans mon avis, et, comble de son mépris, n'a pas voulu me dire le nom de l'heureux élu.

Ils ne comprendraient pas. Quoi de plus normal, comment peuvent-ils imaginer cela ? Je crois que moi-même, je m'étais enfermée dans une illusion, en étant à Poudlard. Je m'étais caché que mon père était un tyran, qui ne voit en moi qu'un moyen de tisser des alliances avec des familles hautement importantes. Je n'avais pas imaginé qu'il me traînait dans ces horribles soirées mondaines, pour me présenter au gratin de la communauté sorcière.

Pendant que lui devait discuter avec les parents afin de me choisir un parti digne de ce nom, il me faisait danser avec tous les fils à papa, coincés dans leurs tenues de soirées, me parlant de choses si futiles ! En fait, ces fils de bourgeois ne me voyaient que comme un dû, une proie facile, qui selon les négociations, pourrait tomber entre leurs mains. Si j'avais su cela, j'aurais peut-être remarqué leurs regards aiguisés et luisants, je n'aurais pas ressenti pareillement la façon, dont il posait leurs mains sur moi, et les danses effrénées qu'ils m'imposaient. Je n'aurais vu en tout cela, qu'un rituel d'approche pour tester la marchandise.

Et je me suis faite avoir, je n'ai rien vu. Et même si j'avais su, qu'aurais-je fait ? Que puis-je faire maintenant ? C'est peut-être bien de n'avoir rien vu, je suis restée heureuse, jusqu'à la veille de mon départ pour Poudlard.

Je vais démarrer ma dernière année à l'école de sorcellerie.

Oh ! Désolée, je me suis même pas présentée. Je m'appelle Gladys Owain.

Je fais partie de l'illustre famille Owain, dont pour mon plus grand malheur, je suis la dernière descendante, et comme me l'a rappelé ma mère, le nom des Owain disparaîtra avec moi. Mon père tient donc à m'unir à une famille très « côtée », comme je dis : bref, vous voyez le topo, un futur fiancé riche, avec des relations, et surtout Sang-Pur.

Je vous explique tout cela, mais mon père ne s'est pas donné cette peine.

Il m'avait fait demander dans son bureau, alors que j'étais en train de préparer mes affaires, pour retourner le lendemain à l'école de sorcellerie. Je frappai à sa porte et rentrai. Mon père était assis derrière son bureau, lisant toutes sortes de documents, de façon très attentive. Ses cheveux poivre et sel et sa moustache impeccable imposaient sa respectabilité. Son visage, je l'avais appris à mes dépens, pouvait être des plus séduisants, comme des plus froids et sévères :

« Gladys, assieds-toi », m'intima-t-il.

Je ne me fis pas prier, et m'installai dans le fauteuil garni de velours face à son bureau. Je n'étais pas vraiment à l'aise, je redoutai ce qu'il allait m'annoncer, sachant que venir dans son bureau n'était pas courant pour moi.

Pour être exacte, c'était la deuxième fois que je m'introduisais dans cette pièce, c'était en quelque sorte l'endroit où trônait mon père par excellence, là où il concluait ses affaires. Je n'ai d'ailleurs jamais su de quoi il s'agissait, ni comment mon père gérait sa fortune.

La seule fois où j'étais entrée ici, j'avais cinq ans, et j'avais réussi à échapper à la surveillance insupportable de ma gouvernante. J'étais alors mue par la curiosité, et me demandais ce que mon père si mystérieux pouvait cacher en cet endroit. J'avais alors été très déçue de n'apercevoir que ce bureau Louis XV, semblable à bien d'autres meubles du manoir. Je crois qu'à l'époque, je m'attendais à y trouver un laboratoire secret, un coffre-fort, une salle secrète, et bien d'autres choses qui pouvaient naître de mon imagination fertile de petite fille.

D'ailleurs cette imagination et la curiosité qui étaient miennes alors, mon père a réussi à les réprimer.

Je reprends donc, alors que je contemplais le bureau, légèrement déçue, qu'il ne soit juste recouvert que de piles de papiers. Mon père entra, et se mit dans une colère noire, et il ne me toucha pas ; il ne m'a jamais touché, jamais frappé, ni même embrassé. Il ne dit qu'un mot : Dehors ! d'une voix tellement glaciale et emplie de colère, que j'allais me terrer dans ma chambre, subissant en plus les remontrances de ma gouvernante pour une énième échappée à sa surveillance. Mais ses menaces et reproches ne m'atteignirent pas, seuls restaient gravés dans mon esprit l'expression de haine que j'avais lue sur le visage de mon père, et ce mot qu'il avait craché comme si je n'étais même pas digne qu'il gaspille davantage sa salive pour moi.

Imaginez donc ma surprise quand, aujourd'hui, un elfe de maison me demande de me rendre dans son bureau.

Mon père n'a jamais été présent dans ma vie, et je crois que c'est l'image de mon père trônant à la table de la salle à manger, ne parlant à ma mère que pour discuter de l'intendance de la maison, et des bêtises que j'avais pu faire dans la journée, qui me vient à l'esprit quand je pense à lui.

Ma mère est assez absente, je crois qu'elle n'a été pour moi que l'assistante de mon père. Jamais de gestes d'affection, elle ne me parlait généralement que pour me reprocher mon manque d'assiduité lors de mes leçons avec mes professeurs particuliers, ou ma conduite négligée et peu digne d'une fille de mon rang.

D'ailleurs, j'ai toujours eu du mal à imaginer qu'il ait pu y avoir le moindre amour entre mes deux parents, juste une complicité machiavélique, ou plutôt l'asservissement volontaire de ma mère. Qu'est-elle pour mon père ? L'intendante de ce manoir, une idéale épouse charmeuse lors des soirées mondaines. Vraiment un mariage conclu de façon parfaite.

Pendant que je songeais à tout cela, mon père rangeait ses papiers. Il se retourna alors enfin vers moi, et me regarda comme s'il avait pu oublier ma présence. Il s'installa alors dans son fauteuil face à moi, me regardant fixement. Je détournai les yeux, toujours aussi mal à l'aise.

« Si je t'ai fait demander, c'est pour te parler d'une affaire importante », annonça-t-il.

Une affaire importante, pourquoi voulait-il m'entretenir de ses affaires ?

« Une affaire te concernant. »

J'en ai eu alors le vertige. Qu'entendait-il par là ? J'étais encore beaucoup trop jeune pour qu'il veuille que je l'aide dans ses entreprises. Il m'observait, je compris qu'il faisait exprès d'être obscur, et que ça lui plaisait de me voir paniquer. Je repris donc mon sang-froid.

« J'ai décidé de te fiancer. »

Je fus comme assommé !

« Je t'ai trouvé un parti respectable et riche ; tu seras pour lui une parfaite épouse dévouée, et tu lui donneras des héritiers dignes de ce nom.

- Mais… je ne peux pas me marier si jeune, je dois finir mes études, protestai-je.

- Et, alors ? Dès la fin de ta dernière année à Poudlard, nous pourrons vous unir.

- Ce n'est pas possible, je me suis démenée lors de mes BUSEs pour pouvoir envisager une carrière dans la recherche… »

La flamme que je vis dans le regard de mon père me fit immédiatement taire. J'avais dépassé les limites : j'avais osé contredire mon père ! J'étais abasourdie de mon audace et de ma bêtise. Et à l'expression de mon père, je pouvais deviner que ça allait me coûter très cher.

« Je ne crois pas t'avoir demandé ton avis, dit-il d'une voix glaciale. Tu feras comme je te le dirais. Oublie les sornettes que tu viens de dire. Tu ne poursuivras pas tes études. Tu te marieras, tu donneras des enfants à ton époux. Tes fiançailles seront annoncées au Bal de Noël que nous organisons au manoir. Tu peux quitter cette pièce, et j'espère ne pas avoir à te rappeler à tes devoirs. »

« Père, puis-je connaître le nom de mon fiancé ? demandai-je, d'une voix éteinte.

- Je crois que tu en sais suffisamment, et tu n'as pas mérité cette faveur. Tu apprendras le nom de ton futur époux en même temps que tous mes invités à Noël. Et maintenant, sors ! »

Je sortis, et mes jambes me conduisirent tant bien que mal vers ma chambre, où je m'effondrai sur mon lit. J'avais la nausée. Ca y est, mon destin était tracé, et c'était mon père, que je détestais tant, qui s'en était chargé. J'allais être livrée à un inconnu, comme une vulgaire marchandise. Une affaire, il avait dit, j'étais une affaire !

Désormais, il ne me restait qu'une année de liberté à Poudlard !