Titre : Le Sceau d'Albâtre - Chapitre 1
Auteur : Lametoile anciennement Julia E. Harrington

Genre : Action/Aventure

Public : Tous public(je pense que les quelques scènes de violence décrites sont parfaitement lisibles par tous. Mais si ce n'est pas votre avis, faites m'en part.)

Univers : Harry Potter (c'est la période)
Disclaimer : Les personnages et l'univers ne m'appartiennent pas, malgré tous mes voeux. Tout est à JK Rowling et Warner Bros.

Résumé : (en version longue ), Victoria Spring, jeune employée de Talbot Antiquities, doit retrouver une cliente pour négocier l'achat d'un bijou ancien appelé « le Sceau d'Albâtre ». Mais voilà d'autres convoitent l'objet. Meurtres et vol entourent l'enquête pour le retrouver et la seule piste que détient Victoria l'oblige à intégrer Poudlard en tant que professeur.
Elle devra faire face à de nombreux dangers dont les farces des Maraudeurs ne sont pas les moindres. Réussira-t-elle à démêler l'intrigue ? Mais surtout mènera-t-elle son enquête à bien sans être démasquée ? Car la jeune femme a un énorme handicap : elle n'a aucun pouvoir.

Notes : Commencée en janvier 2007, cette fic est donc antérieure à « 13B Allée des Embrumes ». Elle est prévue sur une vingtaine chapitres avec un OC en personnage principal. Mon challenge est maintenant de ne pas tomber dans le travers du grosbillisme ou autrement dit d'éviter Mary-Sue, c'est pas gagner. N'hésitez pas à me critiquer, cela ne pourra que m'aider à m'améliorer.

Bêta-reader : Caliadne

Je vous souhaite une bonne lecture !


Chapitre 1

Le taxi arriva à destination. La jeune femme blonde, à l'arrière, referma le dossier qu'elle lisait d'un geste sec, puis régla la course. Après être sortie du véhicule, elle resta un long moment à observer les façades des maisons devant elle. A l'ouest de Londres, le quartier résidentiel de Brentford où elle se trouvait était plutôt singulier : on aurait dit que quelqu'un s'était amusé à construire les maisons d'un bout de la rue puis de l'autre sans qu'elles ne se rejoignent au milieu. Un vent froid remonta alors la rue, faisant claquer les feuillets du dossier. La jeune femme s'empressa de le ranger dans sa petite serviette de cuir tout en se résumant les informations qu'il contenait.

Elle avait rendez-vous avec Emerald Goldsmith, ancienne employée de Talbot Antiquities. La vieille dame avait pris contact avec l'antiquaire après avoir hérité de sa sœur, morte dans d'étranges circonstances. Dans sa lettre, elle disait que sa parente lui avait laissé un bijou très ancien dont l'aspect magique était non négligeable. Elle était prête à le remettre, ou plutôt le vendre, à Daniel Talbot, le patron. La vieille Emerald était âpre au gain et cela n'avait guère étonné l'antiquaire. Il avait été prêt à négocier en personne avec elle, mais d'autres affaires l'avaient obligé à quitter Londres. Il avait donc demandé à sa collaboratrice la plus compétente de s'occuper du problème. Et c'est ainsi que Victoria Spring se retrouvait, ici, à Brentford.

Passant devant une vitre, la jeune femme en profita pour vérifier sa mise. Elle resserra son manteau, s'assura qu'aucune mèche ne dépassait de son chignon sévère, puis chaussa une paire de lunettes à lourde monture en écailles. Victoria n'avait aucun problème de vue, mais sa jeunesse la desservant, elle avait opté pour une tenue stricte et sérieuse tant dans sa coiffure que dans les accessoires portés. De plus cela la rassurait d'avoir cette barrière entre elle et le monde. Plus confiante, elle put rejoindre la petite maison de sa future interlocutrice et au passage salua deux bobbies en patrouille.

Arrivée devant la porte, elle essuya ses mains moites sur son manteau. Elle était nerveuse car c'était la première fois qu'elle avait à traiter une telle affaire. Négocier, marchander ; elle commençait tout juste à prendre l'habitude. Elle craignait de faire perdre de l'argent à son patron ou de mal évaluer les objets à expertiser. « Allons, ma fille, se morigéna-t-elle. Pourquoi penser immédiatement au pire ? » Elle prit une profonde inspiration et s'empara du heurtoir, qu'elle laissa retomber de trois coups brefs.

Victoria attendait patiemment que la maîtresse de maison vienne ouvrir. Elle détailla plus précisément la petite maison à étage. Les fenêtres s'ornaient de rideaux à la blancheur immaculée et de petites jardinières où, malgré ce froid mois de mars, s'épanouissaient déjà les couleurs pâles des crocus et des jacinthes.

Elle tendait à nouveau la main vers le heurtoir quand il lui sembla entendre des gémissements. Elle fronça les sourcils, puis prêta l'oreille et cette fois perçut un son mat. Une chute ? La jeune femme s'inquiéta. Après tout, sorcière ou pas, c'était une vieille dame et à cet âge, un accident était si vite arrivé. Elle utilisa à nouveau le heurtoir tout en parlant d'une voix forte.

« Madame Goldsmith, c'est Victoria Spring, nous avons rendez-vous. Madame Goldsmith, vous êtes là ? »

A peine achevait-elle sa phrase qu'un cri angoissé balaya ses doutes. Elle lâcha sa serviette et d'une main tenta d'ouvrir la porte tout en frappant de l'autre.

« Madame Goldsmith, avez-vous besoin d'aide ? Madame Goldsmith ! » criait-elle, alarmée.

Puis, n'ayant aucune réponse, elle tenta de voir quelque chose à travers l'une des fenêtres, mais il n'y avait rien de probant. Elle recommença à frapper à la porte tout en cherchant des yeux les policiers croisés peu avant. Des bruits de verre brisé et des feulements affolés lui parvinrent alors que la panique la gagnait. Elle regardait autour d'elle à la recherche d'une aide quelconque mais les voisins, s'ils étaient présents, ne semblaient pas se préoccuper des cris venant du dehors. Victoria laissa échapper un juron bien senti sur l'incivisme de certains. Puis elle abandonna la porte pour remonter la rue jusqu'au dernier point où elle avait vu les agents.

Elle espérait qu'ils fussent toujours dans le coin car son inquiétude était grande concernant Emerald. Là, au bout de la rue, elle aperçut leurs silhouettes surmontées de leurs casques bombées si caractéristiques, mais ils étaient loin et quitteraient les lieux d'un instant à l'autre. Elle n'avait pas le choix et se mit à hurler avec tout le coffre possible.

« Au secours ! A l'aide ! Police ! A l'aide ! »

Ils se retournèrent alors avec une belle simultanéité et après un coup d'œil rejoignirent la jeune femme. Toujours aussi synchrones, ils la saluèrent bien poliment tout en s'enquérant :

« Miss, vous avez besoin d'aide ?

- Oui, répondit Victoria tout en essayant de retrouver son souffle, Madame Goldsmith... tombée... j'ai entendu... cri... »

Elle désignait d'un geste vague le perron qu'elle venait de quitter. Le regard des deux hommes suivit la direction et l'un d'eux résuma :

« Arrêtez-moi si je me trompe ; Madame Goldsmith habitant le coin serait tombée et vous auriez entendu un cri. Est-ce cela ? »

Elle hocha la tête et les pressa d'intervenir en leur expliquant qu'Emerald était une vieille dame et qu'elle craignait pour sa santé.

Les deux hommes l'étudièrent un instant pour s'assurer qu'elle ne leur faisait pas une mauvaise farce mais ses joues rouges, son souffle et ses regards perpétuels vers la maison Goldsmith les convainquirent.

« Bien, Miss, montrez-nous le chemin pendant qu'on appelle les pompiers.

- C'est par là. »

Elle repartit d'un pas rapide et put entendre le crépitement d'un talkie-walkie. Les agents avertissaient leurs collègues qu'ils allaient intervenir donnant les quelques informations transmises par la jeune femme. Enfin, on leur annonça que les secours étaient en route.

Devant la maison, Victoria laissa la place aux policiers et attendit derrière eux. Ils refirent exactement les mêmes gestes qu'elle et lancèrent les mêmes appels. Finalement, la seule réponse qu'ils eurent furent un léger frémissement de rideaux chez un voisin. Après concertation et devant l'insistance de la femme, ils décidèrent de forcer l'entrée tandis que la sirène des pompiers résonnait au loin.

La porte offrit une solide résistance aux hommes, qui durent attendre l'aide des pompiers pour pouvoir entrer. Quand enfin la porte céda, ils furent interdit par le spectacle qui les attendait dans le petit couloir. La scène qui s'offrait à leurs yeux tenait de la vision apocalyptique : les meubles avaient été renversés et les tiroirs, sortis de leur emplacement, avaient dégorgés leur contenu au sol. Livres et papiers avaient été jetés par terre eux aussi. Sous les pieds des arrivants, les morceaux d'un vase brisé craquèrent. Ils avancèrent prudemment tout en appelant l'occupante des lieux. Une vieille horloge marqua l'heure, brisant ainsi le silence pesant installé entre les intervenants. Tout à coup, tous entendirent un faible miaulement provenant du salon.

Ils y dirigèrent leurs pas et Victoria porta sa main à la bouche, son visage exprimant le saisissement qui la gagnait. À l'entrée se traînait un pauvre chat non plus blanc mais rouge et poisseux. Il avait été battu et se mourrait tout en miaulant de douleur. La jeune femme retint un hoquet d'horreur. Elle vit alors un des agents se pencher vers l'animal. Elle n'eut pas le courage de regarder et préféra détourner les yeux. Un frisson lui traversa tout le corps quand elle entendit les derniers cris de la bête. L'agent se releva peu après, les mains salies et tremblantes. Il ne dit que quelques mots d'une voix basse.

« C'te pauvre bête n'en avait plus longtemps. 'Valait mieux l'achever. »

Victoria acquiesça lentement, elle comprenait le geste. Le silence reprit alors ses droits plongeant les protagonistes dans des réflexions lugubres. Plus elle avançait dans la pièce, plus elle tremblait. Elle craignait d'avoir à faire face à un spectacle encore pire quand ils trouveraient Emerald. Ses yeux n'osaient se poser sur le désordre régnant et l'odeur délétère du sang la prenait à la gorge, qui ne présageait rien de bon.

« Oh ! Seigneur ! » laissa échapper un des policiers.

Victoria se retourna avec vivacité mais sa vue était gênée par les dos larges d'un pompier et des policiers. Pour la énième fois, elle déplora sa petite taille, mais lorsqu'un des i bobbies /i sortit en courant, elle cessa de se plaindre et dut retenir la bile qui lui montait aux lèvres. Étendue de tout son long devant la cheminée se trouvait Emerald Goldsmith. L'état de la vieille femme n'avait rien à envier à son familier. Elle avait été, elle aussi, martyrisée, pour finir le cœur transpercé par le tisonnier. Victoria ne pouvait en supporter plus et sortit à son tour en bousculant d'autres pompiers entrés derrière elle.

L'air froid de l'extérieur l'apaisa quelque peu mais la vue de l'agent restituant son repas lui souleva le cœur. Elle regarda ailleurs essayant de faire abstraction des bruits désagréables qu'elle entendait. Il lui fallait détourner son esprit et surtout comprendre ce qu'il venait de se passer.

Emerald était morte et apparemment, sa maison fouillée. Une idée effroyable lui traversa l'esprit : un sorcier avait eu vent de l'existence du sceau et avait voulu s'en emparer, voire s'en était emparé. « D'accord, un autre que nous connaît le Sceau d'Albâtre, mais qui ? » pensait-elle frénétiquement. Puis, elle se demanda si les partisans de Voldemort dont lui parlait Daniel n'étaient pas à l'origine de tout cela. Elle déglutit péniblement tout en levant la tête à la recherche de la marque qu'on lui avait décrite.

Mais rien ne troublait le ciel gris et froid au-dessus de Brentford. Le soulagement la gagna et la tension qui l'habitait relâcha son emprise sur ses nerfs à vifs. Elle devait se calmer. Il fallait qu'elle se calme et pour cela, elle n'avait qu'une solution : elle fouilla une de ses poches à la recherche de son porte-cigarettes et du paquet de tabac qui l'accompagnait. Ses mains tremblaient encore quand elle alluma sa cigarette, mais après deux ou trois bouffées, elle se sentit un peu moins secouée.

Elle continua de réfléchir ; Un suspect avait été éliminé, mais cela ne voulait pas dire que ce Sorcier Noir ne s'intéresserait pas bientôt au Sceau. Il avait commencé à faire parler de lui, quelques années auparavant, et semblait à la recherche d'un pouvoir de plus en plus grand. Le Sceau d'Albâtre pouvait être un des nombreux moyens d'accéder à des connaissances inconnues de cette contrée. Victoria grimaça à cette idée et préféra la mettre de côté.

En fait, plus elle y pensait, plus il lui était évident que l'Omnium était le coupable le plus probable. L'Omnium, société secrète, était opposée au Chapitre, société toute aussi secrète, et dont Talbot Antiquities était une des parties visibles. Il y avait plusieurs siècles de cela, les deux groupes n'en formaient qu'un seul, qui avait pour but de récupérer les artefacts anciens et de s'assurer de leur non-dangerosité pour les sorciers comme pour les Moldus. Car les sorciers de l'Antiquité avaient expérimenté bien des choses, créant des sortilèges ou des objets si puissants que le Monde Magique actuel, voire le monde entier, pouvaient être entièrement bouleversés. Seulement certains sorciers à l'orgueil démesuré se croyaient capables de contrôler ces objets et la division avait été consommée, créant deux sociétés antagonistes. Depuis des siècles, elles se livraient une guerre larvée et secrète et dont Emerald semblait être l'une des victimes.

Victoria acheva sa cigarette sur cette dernière réflexion lorsqu'un des policiers vint la voir et l'invita à le suivre au commissariat. Ils avaient besoin de sa déposition pour l'enquête qui venait de débuter. Elle monta donc dans la voiture de police qu'elle avait vue arriver d'un oeil distrait pendant qu'elle fumait. Alors qu'elle quittait les lieux, elle s'aperçut qu'on évacuait le corps et absurdement elle se demanda si on s'occuperait aussi de la dépouille du chat.


Voilà fin du premier chapitre, j'espère que cela vous aura plu. Le rythme de parution de la suite sera plutôt chaotique. En tous les cas, les 8 premiers chapitres peuvent être potentiellement mis en ligne, mais je préfère les poster lentement, histoire de me laisser le temps d'écrire la suite XD. Tout commentaire sera le bienvenue.

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