Mille excuses pour le retard! Je reprenais ma session (elle était compressée) et je mourrais sous la pile de travaux. Me revoici donc avec une suite de "Ce n'est que..."! Merci à tous ceux qui ont lu et commenté ma fic précédente. C'est très apprécié. J'espère que vous allez aimer celle-ci! :)
Un gros merci aussi à ma béta, Iliana Kate. Corriger, ce n'est jamais facile. Un gros gros merci! :)
Oh! Soit dit en passant, je vais essayer de publier bientôt, mais étant donné que ma session a repris, ce ne sera pas dans une semaine c'est certain. Mille excuses.
Disclaimer : Castle ne m'appartient pas. :(
Ce n'était que pour un rien
Le tonnerre gronda une nouvelle fois alors que le jet de lumière provenant de l'éclair illumina la pièce. Un vent surgissant de nulle part souffla soudainement et la dernière bougie s'éteignit. Dans la pièce dont les lumières étaient tamisées, on pouvait discerner deux formes. D'un côté à l'extrémité de la salle, il y avait Rick, se tenant debout, droit et rigide. De l'autre, il y avait Kate, imitant la posture de Rick. Leurs regards s'affrontaient alors que leurs respirations se faisaient lourdes et profondes. Le visage crispé, ni l'un ni l'autre n'osaient dire un mot maintenant qu'ils s'étaient crié tout ce qu'ils avaient sur le cœur. Et puis s'en fut trop, il fallait que ça cesse. L'ambiance était trop lourde. Tous les meubles qui les séparaient semblaient maintenant insuffisants. Rick quitta la pièce, allant dans son bureau et claqua la porte derrière lui au moment même où Kate se retournait, ouvrant la porte derrière elle et la refermant, sans un dernier regard.
Dévalant les marches de l'appartement de Rick, Kate ne put retenir les larmes qui coulaient doucement sur ses joues. Elle se remémora leurs conversations, les coups de poignard qu'elle avait senti dans son ventre après ce qu'il lui avait dit, la gifle qu'il lui avait donnée sans même la toucher. Et elle pleura de plus belle, son cœur se faisant de plus en plus petit dans sa poitrine, refusant de vivre cette dure épreuve. Elle se rappela ensuite ce qu'elle lui avait répondu, ce qu'elle lui avait craché en pleine figure, elle se souvint de son visage, à lui, qui avait blémît à ses mots, elle se souvint de son expression qui se décomposa et qui se fit plus rigide. Elle se rappela du sentiment de culpabilité qui l'avait envahie après avoir laissé échapper son venin, elle se rappela la colère qu'elle avait ressentie à ce moment-là et elle se demanda, qu'avaient-ils donc fait pour en arriver là? Ah oui. C'est vrai. Cela n'avait commencé qu'avec un rien.
La porte du loft s'ouvrit doucement et le bruit de clés se fit entendre, signifiant son arrivée. Une douce odeur envahissait l'appartement de Rick et Kate ne put s'empêcher de sourire en l'apercevant, dos à elle, servant des portions dans des plats.
- Bonsoir, je suis rentrée!, lança Kate de la porte d'entrée en enlevant ses chaussures.
- Juste à temps pour le souper. C'est un synchronisme parfait!, répondit Rick de la cuisine, déposant deux plats de pâtes garnis d'une sauce italienne maison sur la table.
Elle remarqua alors qu'il avait même allumé des bougies dans l'appartement et ne put empêcher son sourire de grandir sur son visage. Replaçant une mèche derrière son oreille, elle s'avança doucement vers son amant.
- Ça sent drôlement bon, je meurs de faim, dit-elle tout bas d'une voix douce en l'embrassant chastement.
Cela faisait des jours qu'elle travaillait sur une enquête qui n'avançait pas. Bien que normalement Rick vienne à son secours en trouvant des pistes qui échappaient au reste de l'équipe, celui-ci était en pleine rédaction du prochain roman de Nikki Heat. Il lui manquait au 12th. Elle s'ennuyait de ses gestes tendres à son égard, de ses théories farfelues, de son sourire qui savait si bien la charmer. Alors elle était plus que contente de revenir, chaque soir chez lui, et ce même si elle rentraittrès tard.
Elle lui envoyait parfois de courts textos, lui disant qu'elle rentrerait tard à cause de l'enquête. Il lui répondait toujours qu'il n'y avait pas de problème. Lorsqu'elle rentrait, elle retrouvait toujours un restant du repas dans le réfrigérateur avec une petite note pour elle et, à chaque fois, elle allait le voir dans son bureau pour le remercier. Il n'était jamais couché, toujours en train d'écrire Nikki Heat.
Enfin, c'est ce qu'elle croyait au début jusqu'à ce qu'elle l'entende parler au téléphone, un soir où elle revenait tard du travail, avec une inconnue. Une femme, elle en était sûre. Il avait ce regard pétillant qu'il n'avait qu'avec les femmes. Et puis il avait dit «Moi aussi» d'un ton enjoué et un regard si tendre. C'était à elle que ce regard et ce ton revenait, c'était avec elle seule qu'il n'avait le droit d'agir ainsi. Et ce n'était pas Alexis, il lui parlait toujours différemment. Il lui parlait en étant revêtu d'une aura paternelle. Non, elle était certaine que c'était une autre femme. Qui? Elle l'ignorait. Elle le lui avait demandé tout de suite après. Qui était-ce? Il lui avait tout simplement répondu que c'était Paula qui voulait lui parler de la série Nikki Heat. Il avait eu l'air très confiant lorsqu'il lui a dit, mais son instinct de détective lui susurrait que quelque chose clochait.
Les jours passèrent et plus elle accumulait des preuves que quelque chose ne tournait pas rond. Il répondait, par exemple, plus de trente minutes en retard à ses textos alors qu'habituellement c'était sept minutes de retard, maximum. Il y avait aussi quelque chose qu'il semblait cacher, lorsqu'elle arrivait, dans son bureau. Dès qu'elle arrivait il fermait rapidement le tiroir de son bureau. Il disait que c'était une partie de Nikki Heat qu'il voulait garder en surprise, mais encore une fois, elle n'y croyait pas. Plus les jours passaient, plus il était au téléphone, chuchotant presque à son interlocuteur avant de raccrocher lorsqu'il l'entendait approcher. Son comportement louche la laissa suspicieuse toute la semaine, mais ce soir, ce soir il était là, à table avec elle, ne lui faisant aucune cachoterie.
Il s'assirent, comme à l'habitude, et parlèrent de leurs journées, de la progression de chacun dans leur tâche. Ils s'observèrent mutuellement en cachette pendant que l'autre mangeait et reprenait une bouchée en fixant leur assiette et en rougissant d'un rouge écarlate, honteux d'avoir été pris sur le fait lorsque celui-ci levait les yeux. Un long silence régna la plupart du repas jusqu'à ce qu'ils finissent de manger. Certes, ce silence était long, mais il était agréable. Il laissait la sérénité les envahir, les laissait se perdre en la présence de l'autre, assis à quelques centimètres de soi. Et puis il fallut que ça tourne ainsi. Il fallut qu'elle pose la question ainsi, qu'elle rajoute ce petit commentaire sans pouvoir le retenir.
- C'est délicieux Castle! Quand as-tu eu le temps de faire tous ces petits plats? Entre les coups de téléphones anonymes?, blagua-t-elle.
Il se figea, fixant son assiette soudainement. Kate s'en voulut immédiatement d'avoir amené ce sujet alors que la soirée était magnifique, qu'il était là, avec elle.
- Kate ce n'est pas ce que tu crois, dit-il d'un ton calme. Trop calme.
- Bien sûr, ne put-elle s'empêcher de répondre, gâchant officiellement leur soirée une bonne fois pour toute.
- Et on en revient à ça, s'exaspéra-t-il.
- Et on en revient à ça, confirma-t-elle, puisque visiblement il y a quelque chose qui se passe dans mon dos Castle. Quelque chose que tu prends soin de me cacher!
- Ce n'est pas ce que tu crois, répéta-t-il.
- Qu'est-ce que tu penses que je crois? Parce que si ce ne l'est pas, que veux-tu que ce soit?, s'exclama-t-elle.
- Kate ne gâche pas cela. Fais-moi seulement confiance. Je ne te trompe pas si c'est ce que tu crois, murmura-t-il d'une voix pleine de tristesse.
Elle resta silencieuse, ne sachant pas quoi dire. Lui faisait-elle réellement confiance? Au point de le laisser transporter une arme? Au point de le laisser seul avec une autre femme dans une pièce? Elle laisserait sa vie entre ses mains, certes. Mais son coeur? Un long silence régna dans la pièce.
- Tu ne me fais pas confiance, lâcha-t-il après quelques secondes, devinant la réponse par son silence.
Ce n'était pas une question, c'était un fait. Ses yeux se remplirent tranquillement d'eau. Comment ne pouvait-elle pas faire confiance à l'homme qu'elle aimait? Comment pouvait-elle si facilement l'accuser de mentir? Lui qui lui accordait toute sa confiance, tout ce qu'elle voulait, elle ne lui laissait même pas le bénéfice du doute.
- Depuis le temps que tu me connais, depuis le temps que l'on est ensemble..., murmura-t-il. Je croyais que l'on avait passé cette étape.
Ce commentaire fut comme un coup de poignard. Pourquoi, pourquoi avait-elle tant de difficulté à donner son coeur à quelqu'un? Par ce commentaire, Kate avait l'impression qu'elle ne méritait pas d'être avec lui en ce moment, qu'ils n'étaient pas au même point dans leur relation. Elle avait l'impression que si ce n'était pas d'elle, ils pourraient être tellement plus, avancer tellement plus rapidement. S'ils en étaient à cette dispute, c'était à cause d'elle...
Soudain, une bouffée de colère monta en elle. Elle avait de très bonnes raisons de ne pas lui faire confiance. Avec sa réputation de playboy, de coureur de jupons, elle pouvait très bien se méfier de ses cachoteries. Ses murs prirent le dessus et elle oublia. Elle oublia qu'il avait changé, qu'il avait changé pour elle. Elle oublia qu'elle avait enfin réussi à le laisser passer ses barrières parce qu'il avait prouvé qu'il était sérieux, qu'il ne souhaitait qu'elle, qu'il n'aimait qu'elle. Elle oublia qu'elle l'aimait et que c'était ça l'amour. Faire tout simplement confiance à l'autre.
- Ce n'est pas comme si tu ne m'avais pas aidé à croire en ta réputation de coureur de jupons!railla-t-elle. Ce n'est pas comme si je ne t'avais jamais vu te pavaner devant moi deux bimbos aux bras! Qu'est-ce qui me dit que tu n'es plus comme ça, que tu ne seras plus comme ça?
Le visage de Rick s'assombrit, perdant toute trace de bonheur qui pouvait y rester. Son sourire disparut tout comme la lumière dans ses yeux. Elle pouvait lire sur son visage qu'elle venait de lui donner une gifle en pleine figure. Elle pouvait lire qu'elle venait de le faire souffrir, de le rendre triste, de fendre son coeur. Elle s'en voulut immédiatement d'avoir dit cela, mais elle n'arrivait pas à s'en excuser, pas encore. Elle sentait encore la rage dans son coeur et maintenant, elle n'avait vraiment pas envie de le plaindre en ce moment.
- Parce que maintenant je suis avec toi. Parce que je n'aime que toi, murmura-t-il les yeux humides. Je croyais que tu me connaissais mieux que ça Kate. Mais visiblement, ce n'est pas le cas. Et visiblement, je suis le seul à faire confiance à l'autre dans cette relation.
Et le coeur de Katese mit à saigner silencieusement. Ne voyait-il pas qu'elle faisait des efforts? Qu'elle voulait tant que cette relation fonctionne? Son visage afficha un masque, celui qu'elle avait l'habitude de porter lorsqu'elle travaillait, celui qu'elle avait l'habitude de porter depuis le meurtre de sa mère. Un silence régna entre eux durant quelques secondes. Rick pencha la tête, fixant pendant un temps indéterminé le sol, puis releva la tête, le regard dur et déterminé, comme s'il venait de prendre une décision.
- Qu'est-ce que tu crois que je faisais pendant quatre ans Kate? Je restais près de toi. Je t'attendais parce qu'il n'y avait que toi à mes yeux. Qu'est-ce que tu crois que je fais pendant que nous sommes ensemble? J'essaye du mieux que je peux de convenir à tes attentes, je m'occupe de notre lavage pendant que tu es au 12th, j'organise des soirées poker au loft ou des soirées au Old Haunt lorsque tu me dis que tu aimerais bien passer une soirée avec Lanie et les gars, je te prépare toujours un plat lorsque tu reviens du travail, même si on ne le mange pas ensemble. Je te donne tout mon amour, te le murmure quand j'ai l'impression que tu en as besoin. Je te disais que je t'aimais même si, toi, tu ne me l'as jamais dit en retour. Je te donne de l'espace quand tu as besoin de réfléchir et j'attends que tu me fasses signes avant de te prendre de nouveau dans mes bras. Alors dis-moi Kate, est-ce que tout ça, c'est rien pour toi? Est-ce que ça vaut au moins quelque chose à tes yeux?
Elle resta silencieuse. Bien sûr que cela voulait dire quelque chose. Mais est-ce que ça pouvait réellement effacer sa peur d'être mise de côté, d'être remplacée? Est-ce que cela peut réellement lui donner raison de lui faire confiance? Une petite voix lui répondit intérieurement et son coeur se serra. Elle se gifla mentalement pour ne pas avoir vu tout cela plus tôt, de ne pas l'avoir reconnu.
- Tu sais quoi Kate, je vais te le dire ce que je cachais dans ton dos, dit-il, la résignation et le dégoût se faisant sentir dans sa voix.
Kate releva la tête, comme si elle le défiait. Il lui cachait donc bel et bien quelque chose, à elle en particulier. Elle avait finalement raison. Il avouait enfin.
- Je préparais seulement une fête surprise. Ta fête surprise. Je voulais te surprendre pour ton anniversaire dans deux jours. Tout était prêt maintenant. Alors, surprise!, lança-t-il sur un ton ironique. Oh. Et la femme que tu croyais avoir entendu au téléphone? C'était Lanie. Elle m'aidait à organiser l'événement. Ce qu'il y a dans mon bureau, c'était ton cadeau. Alors, bonne fête en avance Kate!
Une larme coula sur la joue de Kate et elle ferma doucement les yeux. Prenant une grande inspiration, elle ne put s'empêcher de penser : pourquoi? Pourquoi est-ce que ça devait être si compliqué entre eux? Pourquoi devait-il y avoir des murs, pourquoi devait-il y avoir des secrets, pourquoi ce genre de situations devait-il leur arriver? Pourquoi devait-elle réagir comme ça? Pourquoi devait-il lui organiser une fête surprise alors qu'il savait très bien qu'elle détestait les surprises.
- Tu sais très bien que je déteste les surprises, laissa-t-elle tomber dans un murmure, ne sachant pas trop quoi d'autre lui répondre pour se justifier.
Il sourit amèrement, son regard balayant la pièce du même coup. Elle réalisa alors à quel point il était loin d'elle. Lui était de l'autre côté du divan, près de sa salle de rédaction. Elle était près de la porte.
- Oui, de la même façon que tu détestes mes théories impossibles, de la même façon que tu détestes que Lanie fassent des petits sous-entendus sur nous deux, de la même façon que tu me détestes. Mais, hey! Ça, ça pourrait être vrai finalement après cette conversation.
Que voulait-il dire par là? Croyait-il réellement qu'elle le détesterait? Qu'elle le détestait? Elle voulut lui dire qu'elle ne le détestait pas, qu'elle ne le détesterait jamais, mais elle pensa au même moment : il a dit après cette conversation. Avait-il l'intention de rompre avec elle? Cette simple pensée la fit figer et les mots moururent dans sa bouche. Elle ne put que le fixer, le visage hagard.
- Là encore, c'est là que notre relation ne va que dans un sens, lâcha-t-il devant son silence qui lui semblait approbateur. Faisant un pas en arrière, comme s'il battait en retraite, il continua. Je te fais confiance. Tu ne me le fais pas. Je t'aime et toi...
Aucun son ne sortit de la bouche de Kate. C'est réellement ce que tu crois Rick?, s'écria-t-elle mentalement. Que cette relation est une blague pour moi? Que je t'utilise, que je profite de toi, que les choses les plus importantes ne vont que dans un sens? La colère refit surface en elle. Comment pouvait-il être si stupide? Elle chercha désespérément les mots pour lui faire comprendre tout ce qu'elle ressentait. Rien ne lui venait à l'esprit. Il était l'écrivain après tout, elle la policière. Elle ne réussit qu'à fixer son regard dans le sien.
Tous deux soutinrent le regard de l'autre, cherchant à deviner ce que disait l'autre, tentant de lui crier tout ce qu'il avait sur le coeur. Le visage dur, le torse se gonflant rapidement, les yeux dans les yeux, ils restèrent ainsi durant de longues minutes. La pièce se faisait de plus en plus sombre sans qu'ils ne s'en rendent compte et le temps passa, seconde après seconde. Puis ils n'en purent plus. Kate se retourna, sans adresser un dernier regard à son compagnon, et quitta son loft. Elle eut juste le temps d'entendre une porte claquer derrière elle avant qu'elle ne ferme elle-même la porte de l'appartement. Lui aussi avait quitté la pièce donc. Lui aussi avait abandonné ce combat.
Les reviews sont toujours appréciés. :)
