Disclaimer : Les personnages d'un monstre à Paris ne m'appartiennent pas, ils appartiennent à Europa.
Seconde chance
Paris 1910
Introduction
La neige fondue qui tombait de plus en plus aveuglait Francœur, il battit des paupières et regarda vers le bas, étreignant fermement la poutrelle à laquelle il se retenait.
Il avait entendu le cri de terreur de Maud quand Maynott l'avait laissée tomber dans le vide, celui horrifié et furieux d'Émile et la détonation qui avait suivi, il avait perçu un son étrange juste après et le bruit d'un corps qui s'effondre. Une odeur inconnue était parvenue jusqu'à lui, odeur de sang et de poudre, de chair brûlée.
Il entendait Raoul et Lucille qui luttaient pour survivre, accrochés à une dérisoire lanière.
Surtout il entendait Maynott qui gravissait les marches métalliques de l'escalier, montant vers lui.
Il avait peur, il ne savait plus que faire, il était trop fatigué, trop faible pour fuir, trop faible pour franchir la distance séparant la tour du plus proche endroit sur.
Il ne pouvait pas fuir, surtout en laissant ses amis seuls face à Maynott.
Son âme innocente n'avait pas encore réalisé qu'Émile et Maud étaient morts de la main du préfet, il avait peur, il le craignait instinctivement, ayant compris la colère et le désir de l'homme de le détruire, lui le monstre.
Rassemblant ses forces pour un dernier saut il s'élança dans le vide et atterrit sur la plate-forme qu'avait quitté le préfet, non loin du corps sans vie d'Émile.
L'odeur du sang lui fit peur plus encore, de même que l'immobilité du petit homme qu'il avait commencé à voir comme un ami.
Il n'eut pas le temps de se pencher sur lui, Maynott revenait, son pas faisait résonner sinistrement les marches métalliques.
Plus bas la lanière venait de céder et Francœur entendit Lucille et Raoul hurler.
Francœur ne prit pas le temps de réfléchir, il se précipita dans le vide, dans une ultime tentative pour venir en aide à ceux qui avaient tout tenté, tout risqué pour le sauver.
Le cri de rage de Maynott, son dernier tir qui les manqua, lui échappèrent.
Il ne pensait qu'à ses amis qu'il voulait tant sauver.
Il ne voyait et n'entendait plus qu'eux.
Mais ils étaient trop loin de lui, il ne pouvait rien faire.
Rien sinon tomber avec eux.
La chute s'acheva dans l'eau glaciale de la crue noyant une part de la capitale, paralysé par le froid Francœur se sentit couler sans pouvoir rien faire pour ceux qu'il voulait sauver.
Il perdit conscience sans comprendre qu'il mourrait et qu'eux mourraient aussi, comme Maud et Émile avant eux.
A suivre
