Chansons du Chapitre 1 : The Big Bang by Rock Mafia - Pumped Up Kicks by Foster The People
"Escort boy désigne, en anglais, un service d'accompagnement individuel personnalisé (Escort pour cavalier et boy pour homme). Dans certains pays le terme de "Gigolo" est souvent associé au terme "escort boy" alors que cependant, une légère nuance peut les différencier : le sexe. En effet, seulement une rencontre sur trois entre la cliente et l'escort boy se termine par du sexe, alors que le concept de gigolo reprend l'envie de partager une relation sexuelle entre les deux partenaires, et ce, depuis le début.
Dans le cas de l'escort boy, l'accompagnement peut se faire par exemple au cours de soirées ou pour tenir compagnie à une personne esseulée. Il peut aussi s'agir d'un service de sécurité. Il arrive fréquemment qu'une confusion soit faite avec un service de prostitution de luxe : il est vrai que c'est une demande qui existe et qui se pratique. La confusion vient d'une méconnaissance (souvent sciemment entretenue) du terme anglais escort qui signifie accompagner et rien d'autre. Il existe des services d'escorte en tous genres. Le plus triste étant la connotation péjorative du terme "escort boy" associé à son activité, alors que ils satisfont des milliers de femmes chaque jour. C'est pourquoi, il s'agit essentiellement de jouer un rôle d'accompagnateur, d'ami, d'amant, pendant une courte durée déterminée (soirée, journée, week-ends…) pour satisfaire le/la client(e)." - Wikipédia est un de mes plus grands amis. ;)
Un des nombreux taxis de la ville se gara finalement en face de l'hôtel luxueux, alors qu'un homme à la carrure imposante et au regard d'acier en sortit, après avoir jeté négligemment une petite liasse de billets à l'avant de la voiture.
Il épousseta rapidement la veste de son costume et réajusta le col de sa chemise, avant de se diriger d'une démarche assurée vers l'entrée du bâtiment, où un jeune garçon se précipita pour tenir la porte ouverte au futur client, qui ne lui prêta aucune attention.
Les oeuvres d'art et la splendeur des lieux laissèrent, eux aussi, Jacob Black complètement indifférent, alors qu'il préférait se rendre directement au café de l'hôtel pour attendre son rendez-vous.
Il alla s'installer dans un des fauteuils qui se trouvaient au fond de la salle, ne voulant pas prendre le risque d'être aperçu par une de ses connaissances, ou pire par une des connaissances de sa future ex-femme, tandis qu'une serveuse au sourire commercial se posta en face de lui et lui tendit la carte, après lui avoir lancé un chaleureux « Bienvenue parmi nous, Monsieur ».
Il n'adressa qu'un rapide coup d'oeil à la jeune femme, tout en attrapant le menu qui lui était tendu, pour finalement commander un whisky accompagné d'un verre d'eau.
Une légère part de lui craignait que son potentiel employé n'honore pas sa parole et ne se rende pas à leur entretien, ou encore qu'il refuse son offre, et Jacob Black avait indéniablement besoin de quelque chose de fort pour faire face à un possible refus à sa proposition audacieuse.
Il fit craquer discrètement ses doigts et inspira à plusieurs reprises profondément, comme pour se calmer, au même moment où un jeune homme entrait dans le hall du prestigieux hôtel.
Ce dernier passa une main presque nerveuse dans sa tignasse savamment désordonnée et se demanda une nouvelle fois pourquoi était-il venu à ce rendez-vous. Après tout, il n'était définitivement pas attiré ou intéressé par la gente masculine et son interlocuteur, qui ne lui semblait absolument pas cordial, voir à la limite de la politesse, n'avait même pas pris la peine de passer par l'agence dont il faisait parti.
Alors pourquoi Diable avoir accepté cet entretien ?
La curiosité. Et cette constatation le fit souffler d'exaspération contre lui-même et toutes les questions sans réponses qui semblaient harceler son esprit.
Monsieur Black avait été bien trop énigmatique à son goût, refusant de répondre clairement à n'importe quelle de ses questions, mais insistant fortement sur le fait que ce n'était pas ce qu'il croyait et que toutes les réponses dont il avait besoin étaient à la clef de ce rendez-vous.
Il aperçut une femme d'un certain âge qui ne se privait pas de lorgner discrètement, ou du moins c'est ce qu'elle devait espérer, sur son physique et plus particulièrement sur son postérieur, qui était parfaitement moulé dans son pantalon noir.
Le regard envieux de l'inconnue lui arracha une légère grimace de dégoût, avant qu'il ne se reprenne et se dirige vers l'entrée du café de l'hôtel, où une jeune serveuse lui désigna un homme typé indien, lorsqu'il lui donna le nom de son potentiel client.
Celui-ci remarqua immédiatement l'arrivée d'Edward Cullen et l'observa avancer dans sa direction, ainsi que la réaction de certaines femmes qui se retournaient sur son passage.
Il marmonna pour lui-même un « Parfait. », tout en arborant un sourire satisfait, avant de se lever et de tendre une main au jeune homme qui venait d'entrer.
« Monsieur Cullen, je vous en prie, asseyez-vous, » déclara-t-il tandis que l'interloqué s'exécutait, après avoir serré rapidement la main tendue, et ôta sa veste en cuir. Il passa une nouvelle fois une main rapidement dans ses cheveux, tira sur le col de sa chemise blanche pour le remettre en place et s'installa plus confortablement dans son fauteuil.
Jacob Black regarda quelques instants le blouson du jeune homme en face de lui, qui contrastait assez avec le côté classique du reste de sa tenue et pensa avec satisfaction que ce style vestimentaire plairait énormément à Isabella.
« En tout premier lieu, » commença l'indien, « je tenais à vous remercier d'être venu. J'ai bien ressenti votre réticence à l'idée de me rencontrer pour une possible entente entre nous et je suis heureux que vous ayez tenu votre engagement.
-Je n'ai qu'une parole, » répliqua le concerné, faisant ainsi sourire Black, qui hocha légèrement la tête avant de reprendre.
« Mais, comme j'ai pu vous le répéter durant notre conversation téléphonique, ce n'est absolument pas ce que vous pouvez penser. »
Il fut coupé par l'arrivée de la serveuse, qui posa délicatement les deux verres de whisky et d'eau en face de son client, pour finalement se tourner vers Edward Cullen et lui demander ce qu'il désirait.
« Hum. Un café serait bien, merci, » lui répondit-il en lui adressant un sourire poli, avant de reporter son attention sur l'indien, qui attendit le départ de la jeune femme pour continuer.
« En effet, vos services ne me concerneraient pas... Ou du moins, ni directement, ni officiellement. » Cette remarque fit légèrement froncer les sourcils du jeune homme, qui était complètement perdu et Black inspira profondément, pour finalement sortir d'une traite : « Je suis en instance de divorce avec ma future ex-femme. » Un flash de compréhension traversa le visage de Cullen, avant qu'il ne refronce à nouveau les sourcils sous l'incompréhension.
« Et comment suis-je censé vous être utile ? Je veux dire... Je ne suis qu'un escort-boy. » Son ton était hésitant, mais une pointe de curiosité était présente dans sa voix et cette constatation rassura quelque peu l'indien, qui se cala correctement contre le dossier de son fauteuil.
Contrairement aux apparences, Jacob Black était extrêmement nerveux et mal à l'aise en cet instant et se battait intérieurement pour garder cette attitude décontractée et presque indifférente à la situation.
« Voyez-vous Monsieur Cullen, si je ne vous ai pas contacté par le biais de votre agence n'est pas anodin, » déclara-t-il calmement.
Edward fronça les sourcils et se pencha en avant, posant ses coudes sur ses genoux et appuyant son menton contre ses poings refermés, alors qu'il essayait vainement de comprendre où l'homme qui se trouvait en face de lui voulait en venir.
« Que voulez-v...
-Laissez-moi vous expliquer les circonstances qui m'ont poussées à faire appel à vos services, avant que vous ne posiez toutes vos questions, » le coupa Black, avant de reprendre : « Je suis certain que je répondrai à un grand nombre d'entre elles dans les minutes qui suivent. »
L'escort-boy haussa un sourcil, mais finit par hocher légèrement la tête et laissa l'indien continuer.
« Comme j'ai pu le dire précédemment, je suis en pleine procédure de divorce avec ma conjointe et bien que nous voulions tout deux mettre fin à notre mariage, le contrat prénuptial que nous avons signé quelques jours avant notre union m'empêche d'obtenir ce que je souhaite de cette future séparation. »
Cette nouvelle fit légèrement grimacer Cullen, qui avait toujours trouvé l'idée du contrat prénuptial stupide et quelque peu morbide. Penser au divorce, avant même d'être marié. Cette idée le dépassait et, quelque part, le révoltait.
« Ma femme vient d'une famille des plus aisées, dirons-nous, et son avocat, qui est aussi un de ses amis les plus proches, lui a fortement recommandé de mettre en place cet accord, au cas-où notre mariage échouait, » continua Black, qui n'avait pas remarqué la grimace que le jeune homme en face de lui avait affiché. Son ton était devenu fielleux dès qu'il avait mentionné l'avocat et Edward comprit facilement que son potentiel client avait une certaine rancoeur envers cet homme.
« Et c'est ce contrat prénuptial qui me pose problème, Monsieur Cullen, » reprit l'indien, après un léger instant. « Je viens, certes, aussi d'un milieu favorisé, mais ma fortune n'est rien comparée à celle de la famille de mon épouse ; c'est pourquoi il est hors de question que je ne rafle pas quelques millions de dollars à l'issue de notre divorce. »
La serveuse revint avec le café qu'avait commandé le jeune homme, interrompant ainsi une nouvelle fois Black, et posa rapidement la tasse sur la table en face de lui, avant de s'éclipser discrètement.
Edward avait affiché un léger sourire en coin, presque moqueur à la réplique de Jacob : 'quelques millions de dollars' - rien que ça... Et l'indien avait bien remarqué, cette fois-ci, le sourire de Cullen mais préféra l'ignorer et continuer.
« Mais ce contrat stipule clairement qu'en cas de séparation, les deux partis doivent se partager leurs biens communs et qu'aucun d'eux ne... comment dire ? touchera une indemnité financière ? Enfin, que ni moi, ni ma conjointe ne devra verser une certaine somme d'argent à l'autre. »
L'escort-boy acquiesça mais fronça à nouveau les sourcils, ne comprenant toujours pas où il voulait en venir. Certes, Black venait de répondre à certaines de ses questions, mais il n'arrivait pas à comprendre en quoi, lui, Edward Cullen, pouvait l'aider.
« Au risque de me répéter... Je ne vois toujours pas en quoi je peux vous être utile, » déclara-t-il sur le même ton hésitant que précédemment.
Cette remarque fut écartée par un mouvement vague de la main de la part de l'indien, qui marmonna un « J'y viens, j'y viens, » avant de prendre son verre d'eau et d'en boire une petite gorgée.
« Ce contrat nous a donné du fil à retordre, à mon avocat et moi, et vous pouvez me croire lorsque je vous dis que nous avons passé des heures dessus pour y trouver une faille. Et c'est cette faille, Monsieur Cullen, qui m'a poussée à entrer en contact avec vous, » déclara Jacob, avant de marquer une pause.
Il ne savait pas comment s'y prendre pour expliquer la situation et après avoir pris une nouvelle inspiration, il décida de ne pas tourner autour du pot et d'aller droit au but.
« Il y est déclaré que si un de nous deux commet un adultère alors que nous sommes toujours mariés, les consignes du contrat seront alors annulées et le parti 'trahi' » il mima le geste des guillemets avec ses doigts « pourra aller devant la justice et ouvrir un procès pour le divorce, ne réglant plus cette séparation à l'amiable, comme c'est initialement prévu. »
Edward était sur le point de répliquer qu'il ne voyait toujours pas en quoi il pouvait être utile mais réfléchit une nouvelle fois à ce que Black venait de lui dire et resta finalement bouche bée, pensant savoir où l'indien voulait en venir mais espérant de tout coeur qu'il se trompait.
Devant le silence du jeune homme, Jacob fronça légèrement les sourcils, ne sachant pas si c'était un bon ou un mauvais signe et choisit de continuer.
« Bien que nous soyons séparés et ne vivions plus sous le même toit, ma femme et moi sommes toujours unis par les liens du mariage et tant que nous n'aurons pas signé les papiers du divorce, nous ne pourrons voir personne d'autre sans avoir cette possible répercussion.
-En quoi est-ce une 'faille' ? L'avocat de votre épouse a bien du lui faire relire le contrat ou lui rappeler ce point-là, » demanda Cullen peu sûr de lui, alors qu'il se calait le plus au fond possible de son fauteuil, espérant toujours qu'il se trompait par rapport aux intentions de l'indien.
« Disons que la phrase n'est pas tournée clairement, elle peut porter à confusion. À vrai dire, au premier abord, on pense que l'annulement des consignes du contrat n'aura lieu que si l'un de nous deux trompe l'autre alors que nous sommes toujours réellement ensemble et non séparés, mais en réalité, ce n'est pas avant que nous ayons officiellement divorcé. »
Black marqua un temps de pause, où il termina d'une traite son verre d'eau, alors qu'Edward acquiesçait lentement d'un hochement de tête.
« Après que nous aillons découvert cette unique possibilité, mon avocat et moi n'arrivions pas à savoir comment tourner cela en notre faveur, jusqu'à ce qu'il me propose de faire appel aux services d'un escort-boy. »
À la suite de cette remarque, Cullen inspira profondément, tout en baissant la tête, et plaça ses deux mains dans ses cheveux, avant de refermer ses poings sur ces derniers et de tirer fortement dessus, se les arrachant presque. Il avait finalement bien raison sur les intentions de l'indien.
« Comprenez que nous avions besoin d'une jeune homme séduisant, doté d'une certaine intelligence et culture générale, qui ne faisait pas partie de mon entourage ni celui de ma femme et qui serait susceptible d'accepter mon offre. Cela réduisait considérablement notre choix et lorsque nous avons contacté les agences d'escorte de la ville, votre profil a tout de suite retenu notre attention. »
Jacob Black se racla la gorge, encore plus mal à l'aise qu'auparavant, voyant que le jeune homme en face de lui semblait bien loin d'être enthousiaste par rapport à ce qu'il lui disait.
« Je sais que vous n'avez jamais eu de relations sexuelles avec une de vos clientes et que vous vous contentez de les accompagner aux événements mondains, où elles ont besoin de vous, mais...
-Vous voulez que je couche avec votre femme ? » coupa Edward, après avoir finalement relever la tête, alors que sa remarque sonnait à la fois comme une affirmation et une question.
L'indien fut déstabilisé par la franchise de l'escort-boy et mit quelques secondes pour répondre calmement :
« Pas dans un premier temps... mais, par la suite, oui. »
À peine eut-il le temps de finir sa phrase que Cullen se leva d'un bond de son fauteuil, attrapa son blouson et marmonna plus pour lui-même que pour Black : « OK. J'ai besoin d'une clope, » avant de quitter le café à grands pas.
Le jeune homme sortit précipitamment de l'hôtel tout en tapotant à plusieurs reprises les poches de son pantalon, pour finalement trouver son paquet et son briquet dans celle externe de sa veste.
Il commença à marcher le long de la grande avenue, après avoir attrapé nerveusement une de ses cigarettes et l'avoir allumée.
Un vent assez froid pour la saison soufflait dehors et l'obligea à enfiler son blouson, qu'il tenait encore à la main, tandis qu'il tirait plusieurs taffs successives en même temps sur sa clope, avant d'expirer toute la fumée accumulée.
Très peu de personnes étaient présentent sur le trottoir et Edward accéléra sa cadence, s'éloignant de plus en plus de l'hôtel duquel il venait juste de sortir et commençant à réfléchir à l'offre que venait de lui faire Black.
Il n'avait jamais accepté d'avoir tout type de rapports physiques avec ses clientes et ce n'était pas parce que c'était la première règle qu'imposait l'agence dont il faisait parti, non, c'était tout simplement parce qu'il ne le pouvait pas. Il ne pouvait même pas s'imaginer toucher une femme de l'âge de sa mère, qu'il ne connaissait en plus ni d'Eve, ni d'Adam.
S'il était actuellement escort-boy, ce n'était pas par plaisir, non, c'était pour payer ses études plus que coûteuses et lui éviter d'avoir un de ces prêts étudiants qui vous pourrissait la vie à devoir le rembourser par la suite.
C'était un des seuls métiers qu'il avait trouvé dont les horaires lui permettait d'aller en cours, étudier, avoir un minimum de temps libre pour sa musique et qui payait bien, très bien même.
Au départ assez récalcitrant à l'idée d'être un escort -avouons que ce genre de profession n'était pas forcément bien vu-, la jeune directrice de l'agence dont il faisait désormais parti avait réussi à le convaincre et à 'redorer' l'image qu'il se faisait de ce métier.
Et ce qui l'avait surtout convaincu était le fait qu'elle lui avait assuré qu'il ne serait en aucun obligé d'avoir des rapports avec ses clientes, ce qui était en réalité l'exact opposé de ce que Jacob Black lui demandait.
Il ne savait pas comment il était supposé prendre cette proposition. Devait-il se sentir offensé ? Ou au contraire... flatté ? Après tout, il l'avait tout de même catégorisé indirectement de 'jeune homme séduisant, doté d'une certaine intelligence et culture générale', mais le 'susceptible d'accepter mon offre' venait détruire le possible compliment et le mettait mal à l'aise.
À vrai dire, il ne savait même pas en cet instant s'il allait accepter ce que l'indien lui proposait.
Edward était certain qu'une somme plus que considérable devait attendre la personne qui accepterait cette offre et il se doutait bien que l'épouse de Black devait être une belle femme. Parce que, même s'il n'était pas intéressé par la gente masculine, il ne pouvait pas nier que Jacob Black était un homme séduisant et il avait beaucoup de mal à l'imaginer avec une personne juste pour son argent.
Et puis, il devait s'avouer qu'il avait déjà passé plusieurs nuits sans lendemain avec des inconnues et coucher avec cette femme reviendrait quelque part à passer plusieurs nuits consécutives de ce genre. Pas d'attache ni de sentiment, juste du sexe.
Mais ce n'était finalement pas ce point-là qui le dérangeait le plus, non, c'était surtout d'être payé pour coucher avec quelqu'un qui lui déplaisait fortement et le poussait presque à immédiatement refuser la proposition de l'indien.
Sa cigarette finie, il s'arrêta finalement de marcher, l'écrasa au sol et en reprit une autre immédiatement. Il regarda ensuite jusqu'à quel point il s'était éloigné de l'hôtel et soupira lorsqu'il remarqua qu'il était presqu'à la fin de l'avenue.
Il hésita, ne sachant pas quoi faire. Devait-il partir et continuer son train de vie actuel ? Ou retourner au café où, il en était sûr, Jacob Black l'attendait et écouter la fin de ses explications, pour finalement, au cas où, refuser son offre ?
Il coinça le mégot entre ses lèvres et inspira profondément avant de se retourner et de partir à grands pas vers la gauche, en direction du prestigieux hôtel.
Sa curiosité lui apportera bien des ennuis un jour, se dit-il alors que -pendant ce temps- Jacob Black commandait un nouveau verre de whisky à la serveuse, après avoir finit le sien d'une traite.
Il ne savait pas si Cullen allait revenir et cette incertitude le rendait extrêmement nerveux. Bien évidemment d'autres hommes avaient retenu son attention, mais l'indien connaissait suffisamment Isabella pour savoir que celui qui serait le plus apte à la faire succomber était Edward Cullen et il espérait réellement que ce dernier allait accepter sa proposition, ou du moins écouter tout ce qu'il avait à lui dire.
La jeune femme revint quelques minutes plus tard avec un nouveau verre, au même moment où l'escort-boy refaisait son entrée dans le café.
Cette fois-ci, il se dirigea directement vers Black et prit à nouveau place dans son fauteuil, alors que son potentiel client soufflait discrètement de soulagement et que la serveuse se dirigeait vers d'autres consommateurs.
Edward prit une grande gorgée de son café désormais froid et reposa sa tasse sur la table basse, avant de demander d'une voix calme et contrôlée :
« Vous disiez donc que vous aviez besoin d'un homme ne faisant pas parti de votre entourage ou de celui de votre femme, » il obtint un léger hochement de tête de la part de l'indien et continua : « donc, dans la possibilité d'un futur accord entre nous, comment suis-je censé rentrer en contact avec votre épouse ? Je veux dire, je ne sais strictement rien d'elle, pas même son nom. »
En effet, Cullen avait remarqué que Black n'avait jamais dit le nom de famille, ni même le prénom de sa femme durant toute leur conversation et il se doutait bien que cela non plus n'était pas anodin. Peut-être avait-il peur qu'il refuse son offre et aille même vendre ces information à son épouse.
« Un gala de charité est organisé Mercredi prochain, où ma femme et moi en sommes les principaux organisateurs. Nous avons commencé à préparer cette soirée avant notre séparation et malgré nos difficultés à rester dans la même pièce sans nous disputer, notre présence y est obligatoire. Vous y serez donc invités et pourrez facilement vous présenter à elle. »
La chaleur quelque peu étouffante du café obligea Edward à retirer son blouson en cuir, alors que l'indien en profitait pour se redresser correctement contre le dossier de son fauteuil.
« Sachez que je vous laisse, dans ces cas-là, champs libre pour votre manière de l'approcher et de la... séduire. Mais il faut que vous compreniez qu'elle sera excessivement méfiante ces prochains temps. Elle l'est déjà naturellement, ne voulant pas que les hommes s'intéressent à elle pour son argent, mais qu'elle sorte en plus d'un mariage qui n'a pas marché la mettra d'avantage sur ces gardes. »
Il attrapa son verre de whisky et en but une légère gorgée avant de continuer.
« J'attends de vous tout de même certaines choses. » Cette remarque fit relever la tête de Cullen, qui fixait auparavant ses mains, avant qu'il n'hoche légèrement de la tête, attendant que Jacob ne reprenne.
« Je me doute bien que les premiers jours vous ne pourrez pas la voir quotidiennement, mais il est impératif que vous la voyez fréquemment. Très fréquemment, même. Comprenez que, si vous acceptez mon offre, vous ne disposez que de peu de temps pour devenir intime avec elle. Je n'ai pas beaucoup de possibilités pour faire retarder les signatures du divorce et l'unique probable ne vous laisserait que six mois. »
Lorsqu'il vit le jeune homme être sur le point de répliquer, il leva sa main dans un geste lui intimant de le laisser continuer.
« Six mois peuvent paraître long Monsieur Cullen, mais c'est en réalité un délai très court. Rien que pour que vous puissiez obtenir un premier rendez-vous, il faudra déjà au minimum compter deux à trois semaines pour qu'elle accepte votre proposition sans qu'elle ne trouve ça trop précipité. Comptant sur le fait qu'elle doit souvent voyager durant la période de la rentrée et que vous allez reprendre vos études, cela nous fait déjà un mois en moins. » Il marqua un léger temps de pause, avant de reprendre.
« Je ne vais pas vous décrire toutes les étapes de votre possible relation, puisque je n'en sais pas moi-même les grandes lignes. Mais je peux vous assurer que le temps ne sera pas forcément avec vous et sa méfiance ne vous facilitera pas les choses. »
Edward passa une main lasse sur son visage et acquiesça par un petit hochement de tête, tandis que Black but une nouvelle gorgée du liquide ambré.
« Mais comme je vous l'ai dit, j'attends certaines choses de votre part. Contrairement à mon épouse, il n'y a pas qu'en période de rentrée que je dois voyager. Je suis un homme d'affaire et la plupart de mes congrès ne se trouvent même pas sur notre continent. Mais j'exige tout de même que nous arrivions à avoir un à deux rendez-vous par mois, pour que nous puissions faire une mise au point. »
Cullen prit sa tasse de café et en finit le contenu, alors qu'il écoutait attentivement son potentiel client.
« De plus, je vous demanderai de m'envoyer chaque semaine un mail, que l'on se soit rencontré récemment ou pas. Ce sera ma manière de m'assurer que tout se passe pour le mieux et que je peux vous faire confiance pour cette affaire. Ce sera aussi par ce biais que je vous informerai de la date et de l'heure de nos rendez-vous. »
Quelques questions lui venaient à l'esprit, mais il préférait attendre d'être sûr que l'indien ait finit ses explications pour les poser.
« Pour ce qui concerne votre salaire, je pense que dix mille dollars par semaine est tout à fait convenable. Bien sûr, une somme conséquente vous sera versée en plus si vous réussissez votre travail et que je remporte ainsi mon divorce grâce à vos services. »
Edward failli s'étouffer avec sa propre salive, lorsqu'il entendit ce que lui proposait par semaine Jacob et crut ne pas avoir bien entendu mal compris, pourtant l'air sérieux de l'homme en face de lui lui fit comprendre que non, il ne s'était pas trompé et que oui, il lui proposait bien vingt mille dollars pour chaque semaine.
Il ne préférait même pas imaginer ce que signifiait une 'somme conséquente' pour Black, alors qu'il attrapait le verre d'eau qui avait été servi avec son café et en but une bonne partie.
« Avez-vous des questions ? » demanda l'indien calmement, alors qu'il croisait ses jambes.
« Plusieurs, à vrai dire, » déclara Cullen sur un ton hésitant, ne sachant pas par où commencer, tandis que Jacob afficha un léger sourire en coin, s'attendant à ce genre de réponse.
« En tout premier lieu, pour quelle raison suis-je invité au gala de Mercredi soir, pour votre femme ? Je suppose qu'elle ne doit pas savoir que nous nous connaissons.
-Bonne déduction. Vous direz juste que vous êtes une des connaissances de mon avocat. Aussi surprenant que cela puisse paraître, mon épouse et ce dernier sont toujours en bons thermes, même si je doute fortement que ce sera toujours le cas après le divorce.
-Quelle profession exerce-je, pour elle ? » continua-t-il, après avoir acquiescé.
« Restons près de la vérité. Vous être étudiant en médecine, n'est-ce pas ? » Edward fronça légèrement ses sourcils se demandant où Black avait pu apprendre ça, avant de se rappeler que c'était écrit dans sa description à l'agence dont il faisait parti, et finit par hocher affirmativement la tête. « Et bien, dites-lui que vous êtes étudiant en médecine, mais qu'à la place d'être escort-boy à vos heures perdues pour pouvoir continuer à suivre vos études, ces dernières sont payées par vos parents. À vrai dire, essayez de mentir le moins possible ; rester le plus proche de la vérité sera bien mieux.
-Hum. D'accord. Je suppose que je dois, aussi, quitter l'agence dont je faisais parti, n'est-ce pas ? » Cette question fut immédiatement répondue par un « Évidemment, » de la part de l'indien, tandis que le jeune homme pencha sa tête sur le côté et plissa légèrement son nez, avant de demander :
« Dans la possibilité où j'échoue et que vous ne gagnez pas votre divorce, l'argent que vous m'aurez versé durant ces six mois devra vous être rendu ou sera mien ?
-Je suis un honnête homme, Monsieur Cullen. Ce que je vous aurai donné au cours de notre accord sera vôtre et en aucun j'en réclamerai le retour. »
Edward acquiesça et réfléchit quelques secondes à comment tourner sa future question.
« Comment pourrez-vous prouver l'adultère de votre conjointe ? Je veux dire... Devrai-je prendre... des preuves ? » Rien qu'au ton de sa voix et à la petite grimace qu'il affichait, on pouvait facilement comprendre qu'il était réticent à cette idée.
« Non, non, absolument pas. Vous devrez juste déposer une lettre signée où vous confirmez votre relation avec mon épouse et être prêt à venir témoigner en ma faveur si cela est nécessaire, mais en aucun cas vous ne... devrez prendre des preuves. »
Cette déclaration soulagea quelque peu Edward, qui ne se serait définitivement pas vu devoir se filmer pendant un moment intime, pour après donner cette vidéo à Black ou au procureur qui s'occuperait du divorce.
« Pour finir, vous ne m'avez toujours pas dit le nom de votre femme. »
Jacob Black souffla fortement à la remarque et baissa son regard sur ses mains, qui tenaient toujours son verre de whisky et c'est en fixant le liquide ambré, qu'il faisait légèrement tourner et entrechoquer contre les parois en cristal, qu'il reprit d'une voix bien plus sérieuse qu'auparavant.
« Est-ce que le nom d'Isabella Marie Swan vous dit quelque chose, Monsieur Cullen ? »
Ce dernier hocha immédiatement la tête, même si son interlocuteur ne pouvait pas le voir. Il n'en connaissait pas beaucoup sur cette jeune femme, ne s'intéressant pas réellement aux personnes mondaines, mais savait tout de même qu'elle était une des plus grandes puissances du pays et qu'elle était désormais à la tête de la société familiale, depuis la mort de ses parents.
Il vit l'homme en face de lui boire d'un trait tout son verre de whisky et écarquilla même légèrement ses yeux sous la surprise, alors que l'indien prenait une grande inspiration pour finalement déclarer d'une voix dénuée de toute émotion :
« Eh bien, c'est cette personne-là que vous devrez séduire, si vous acceptez ma proposition. »
Edward haussa un de ses sourcils alors qu'il regardait Black d'un air dubitatif, avant de marmonner pour lui-même « Je comprends mieux pourquoi il ne voulait pas me dire son nom... », tout en baissant sa tête et commençant à fixer ses chaussures.
Plusieurs minutes passèrent où aucun des deux hommes ne dit un mot, Jacob laissant réfléchir l'escort-boy et Cullen pensant à toutes ses possibilités, puis il finit par relever la tête et ancrer son regard dans celui de l'indien.
« C'est d'accord, marché conclu. »
J'espère que ce premier chapitre vous a plu et que vous me laisserez vos avis -positifs comme négatifs, tout est bon à prendre !
À très bientôt pour la suite de cette histoire, avec la première rencontre entre Bella & Edward :)
Passez un excellent week-end !
