Disclaimer : Tout appartient à Capcom, sauf Leticia Salazar.
Première fic sur Resident Evil *stress*. J'espère qu'elle vous plaira… Cette idée me travaille depuis des mois maintenant. Les titres des chapitres seront en espagnol (ça me permet de réviser). Si les traductions vous gênent, je les mettrai à la fin, n'hésitez pas à le dire, ou à signaler des erreurs :)
Bonne lecture :)
Uno: volver al castillo (retour au château)
2002
Seule sur le chemin de campagne tapissé de feuilles d'automne, une jeune femme marchait sans grande hâte vers sa destination. Elle n'avait pour seuls bagages qu'un grand sac de sport et son appréhension. La jeune femme, âgée de vingt et un ans, avait de longs cheveux sombres nattés et de grands yeux bruns. Elle portait un manteau noir à la coupe élégante, un jean noir et des Dr Martens. Il est temps de la présenter un peu : Leticia Salazar. Née en 1981 dans une région reculée de l'Estrémadure, en Espagne, elle était partie à onze ans pour sa scolarité dans un collège renommé de Tolède. Aujourd'hui, après dix ans d'absence, elle revenait au bercail. Certes, elle passait ses vacances chez elle, mais toujours seule, fatiguée par le voyage, les devoirs, et parce qu'elle ne s'entendait pas bien avec sa famille. Comment allait-on l'accueillir ? Quelles seraient ses retrouvailles avec Ramon, son frère (avec qui elle n'avait aucune complicité) et leur tuteur le sévère Osmund Saddler ?
Leticia passa un vieux pont de bois au-dessus d'un ravin et arriva près d'une maison. Le ravin… C'était ici que ses parents s'étaient noyés lorsqu'elle n'avait que huit ans. La gorge nouée, elle tenta de chasser ses sombres pensées en se concentrant de nouveau sur son but. La région n'était pas très peuplée, aussi elle ne fut pas étonnée de ne croiser personne. Après des heures interminables de marche, elle parvint enfin devant le château. Un majordome lui ouvrit et la détailla comme si elle débarquait d'une autre planète.
-¿Señorita? (Mademoiselle?)
-Soy Leticia Salazar. ¿No me reconozca? (Je suis Leticia Salazar. Vous ne me reconnaissez pas?)
-Me perdone, usted ha cambiado... (Pardonnez-moi, vous avez changé…)
-Lo sé… ¿Puedo entrar? (Je sais… Puis-je entrer ?)
-Estáis en casa. (Vous êtes chez vous.)
Leticia entra et détailla le vaste hall au dallage blanc et gris, aux colonnes de marbre rose et au tapis rouge. Ce tapis sur lequel, enfant, elle essuyait ses chaussures boueuses après un moment passé à jouer dehors sous la pluie. La jeune femme eut un vague sourire et traversa ce vieux château plein de souvenirs, bons comme mauvais.
Elle ne rencontra personne dans les couloirs, mais ce n'était pas plus mal. Enfin, elle entra dans sa chambre. Leticia laissa tomber ses affaires et se jeta sur le lit froid et impeccable. La pièce avait été rangée et nettoyée. Fini le bazar qui la caractérisait, avec les vêtements partout sauf dans l'armoire, les livres ouverts et par terre, les paquets de bonbons sous le lit, les cannettes de sodas… L'ordre, la discipline, la rigueur presque militaire avaient pris place. Son enfance, envolée.
Avec amertume, Leticia rangea ses affaires et se changea pour mettre un pantalon de jogging bleu, un débardeur blanc, des baskets blanches et coiffa ses cheveux en une queue de cheval haute. Elle sortit et erra dans les couloirs, jusqu'à arriver devant la porte du bureau du Gouverneur. Cette pièce dans laquelle son père avait passé l'essentiel de sa vie, oubliant presque sa famille. Ramon et elle étaient trop jeunes pour y prêter attention, mais leur mère en avait énormément souffert. Maintenant, c'était son frère qui tenait les rênes de la région. Leticia respira un bon coup et frappa. On l'invita à entrer, et elle ouvrit la porte.
-Leticia ?
Saddler et Ramon étaient plus que surpris de la voir. Quatre ans qu'elle n'avait plus remis les pieds au château familial. Ayant atteint sa majorité avant la fin de l'année scolaire, elle n'était pas revenue pour les vacances d'été et s'était directement installée dans un appartement en colocation avec ses deux amies Cristina et Isabel.
-Que fais-tu ici ?
-Contente aussi de vous revoir, Lord Saddler.
Elle avait mis tout le venin dont elle était capable en saluant son tuteur. En douze ans elle n'avait jamais réussi à éprouver la moindre affection pour cet homme qui l'avait élevée. En retour, il la traitait d'ingrate. Ramon le considérait comme son père, ce qui rendait la situation encore plus délicate entre les trois protagonistes. Le jeune Gouverneur n'avait d'ailleurs rien dit jusqu'à présent, peinant à réaliser que tout ça était réel, que sa sœur était bien là, adossée à l'encadrement de la porte, les bras croisés et son mythique sourire insolent aux lèvres. Quant à Saddler, il se demandait ce qui le retenait de la gifler.
-Je suis revenue car je suis chez moi, après tout, répondit finalement la jeune femme.
-Tu es pourtant partie sans explication, contra Ramon d'un ton accusateur.
-J'avais mes raisons.
Le silence s'installa. Tous trois n'avaient pas grand-chose à se dire, au final. Leticia sortit de la pièce sans un mot, étouffant ses sanglots et sa colère, prenant mécaniquement le chemin des cuisines. Elle se servit un verre d'eau glacée qu'elle serrait de toutes ses forces pour ne pas trembler. Ils ne voulaient pas d'elle ici, ça se voyait. Mais que pouvait-elle faire d'autre ? Reposant son verre, elle partit courir sur les routes de campagne qu'elle redécouvrait. Sans qu'elle puisse dire quoi, quelque chose avait changé dans la région. L'impression d'être une étrangère dans son propre domaine l'assaillit de nouveau.
Leticia ne dîna pas en compagnie de Ramon et Saddler ce soir là. Elle n'était pas encore prête à les affronter aussi longtemps. Elle s'était préparé une simple salade et avait mangé une pomme, avant de retourner dans sa chambre. Allongée sur son lit, les yeux fouillant le plafond, elle se demandait pour la énième fois la raison qui l'avait poussée à revenir. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait fui quelques années auparavant. Elle ne voulait plus affronter Saddler une fois sa majorité atteinte. Depuis qu'il avait pris en charge l'éducation des enfants Salazar, il s'était montré un tuteur sévère, strict et exigeant. Il assistait aux leçons données par les professeurs, surveillait de près les agissements des enfants, les punissait durement lorsqu'ils faisaient des bêtises.
Une fois, quand elle avait dix ans, Leticia avait un contrôle de mathématiques sur dix points, mais les difficultés rencontrées très tôt dans cette matière lui causaient de mauvaises notes. Résultat, une gifle par point perdu. Trois paires de claques ce jour-là, données avec froideur, sans un cri, sans un mot, sans une larme. C'était la peur qui lui murmurait, pendant les vacances en revenant de Tolède, de rester dans sa chambre ou en dehors du château. Mais aujourd'hui, elle avait grandi, elle n'était plus l'enfant apeurée d'autrefois.
Je m'arrête ici pour le premier chapitre. Alors, qu'en avez-vous pensé ? Votre avis compte, vous pouvez vous exprimer. Ne vous inquiétez pas, je n'ai jamais mangé personne )
