Hermione était assise dans un des compartiments du Poudlard Express.
Le train était parti depuis une dizaine de minutes et elle regardait le paysage défiler.
Elle réfléchissait aux nouvelles responsabilités auxquelles elle devrait faire face pour sa dernière année.
Cet été, elle avait reçu une lettre de Dumbeldore lui annonçant sa nomination en tant que Préfète-en-chef.
Elle était donc dans le compartiment réservé aux deux élèves qui avaient été désignés à ce poste et elle attendait son homologue masculin.
L'identité de ce dernier lui était inconnue et elle s'en moquait.
La seule chose qui la préoccupait, c'était Harry.
Il ne lui avait donné aucune nouvelle depuis le début des vacances et cela l'inquiétait.
Il pouvait être blessé ou même mort et elle n'en savait rien.
Elle détestait être dans l'ignorance ainsi que de se sentir impuissante.
Elle était dans l'incapacité d'aider son ami.
Ami…
Hemione soupira. Elle se souvenait que pendant un certain temps, elle avait espéré plus qu'une amitié entre eux.
Cependant, entendre Harry lui répéter à longueur de journée à quelle point elle était une amie formidable, lui avait ôté tout espoir sur une éventuelle relation amoureuse.
Absorbée dans ses pensées, elle n'entendit pas la porte s'ouvrir et sursauta en entendant une voix la saluer.
Elle se tourna vers son nouvel interlocuteur, la main sur le coeur à cause de sa frayeur.
« Zabini ! »
C'était donc lui le second Préfet-en-chef.
Un Serpentard.
Pire !
Le meilleur ami de Malfoy.
« Je dois dire que je ne suis que très peu surpris de te voir ici, avoua-t-il.
- Ah oui ? répondit-elle sceptique, attendant une réplique bien cinglante.
- Bien sûr. Tu es sûrement une des meilleures élèves de l'école, c'est normal que Dumbeldore te fasse confiance. » dit-il le plus naturellement du monde.
Elle n'en revenait pas !
Blaise Zabini lui avait parlé sans l'insulter allant jusqu'à la complimenter.
Elle allait lui répondre quand la porte du compartiment s'ouvrit laissant apparaître Malfoy.
Après avoir lancé un regard furtif à Hermione, Draco salua son ami en lui serrant la main.
Hermione de son côté fronça les sourcils. Son ennemi de toujours ne lui avait envoyé aucune injure mais surtout elle venait de remarquer que Malfoy ne portait pas sa chevalière.
C'était la première fois qu'elle voyait Draco sans ce bijou et pour cause, celui-ci marquait l'appartenance à la prestigieuse famille Malfoy.
Elle sortit de sa réflexion en voyant Draco se tourner vers elle.
« Bonjour Granger. »
A ce moment là, le corps d'Hermione se figea, la bouche ouverte et le regard perdu dans le vide.
Au bout de quelques secondes, Draco se pencha vers elle.
« Granger ? Youhou ! » dit-il en agitant sa main devant les yeux de la jeune fille.
Devant son manque de réaction, il se retourna vers son ami avec un regard interrogateur.
« Que lui as-tu fait ?
- Rien, répondit Blaise en secouant la tête. Elle allait bien avant que tu n'arrives. »
Hermione était tout simplement en état de choque. Son cerveau n'arrivait pas à analyser la situation dans laquelle elle était.
Les Serpentards s'étaient montrés polis avec elle. Mais c'était surtout le comportement de Malfoy qui avait provoqué son « blocage ». Il l'avait saluée comme si il y avait toujours eu une entente cordiale entre eux.
Elle reprit ses esprits quelques secondes plus tard.
Elle leva les yeux vers les deux garçons et put les voir lui sourire gentiment.
Sa bouche s'ouvrait et se refermait mais aucun son n'en sortait.
Pour la première fois de sa vie, Hermione Granger ne savait pas quoi répondre.
Elle se leva brusquement et sortit tout aussi rapidement du compartiment, confuse par cette étrange situation.
Draco la regarda partir en se mettant dans l'encadrement de la porte, Blaise à ses côtés.
« Elle semble perturbée, lâcha Draco en regardant Hermione s'éloigner.
- C'est normal. Nous avons été plus qu'invivable avec elle ces dernières années. »
Draco acquiesça.
« Nous n'avons pas pris le bon chemin mais est-ce vraiment de notre faute ? » continua Blaise.
Draco ne répondit pas.
Trop longtemps il s'était trouvé des excuses, aujourd'hui il avait compris.
Tout ceci remontait à l'enfance.
Son éducation était basée sur les principes même de la suprématie des « sangs purs ».
Son dégoût et son acharnement envers les enfants de moldus venaient de là et s'il avait ne serait-ce qu'un soupçon de remord face à la façon dont il traitait un sang-de-bourbe, il le chassait aussitôt de son esprit se persuadant qu'il ne pouvait agir autrement, étant donné la manière dont ses parents l'avaient éduqué.
Mais au cours d'un été, la réalité le frappa en plein visage en découvrant son lien de parenté avec Sirius Black.
Cet homme avait eu le même apprentissage que lui, pourtant il avait pris un chemin totalement différent.
Ce fut ce jour que Draco ouvrit les yeux.
Ce n'était pas son éducation qui avait fait de lui ce qu'il était, mais plutôt ses actes. Il se cachait derrière ce prétexte pour ne pas avoir à affronter celui qu'il était devenu.
Un être méprisable et méprisé.
Pour Blaise tout c'était passé différemment.
Il n'avait jamais partagé les idées de ses parents.
En fait, il s'en moquait tout simplement. Il savait que les talents magiques n'étaient pas une histoire de sang.
S'il s'était comporté de cette manière avec les enfants nés de moldus, c'était parce qu'il ne voulait pas être rejeté par ses amis en restant à l'écart de leur petit « jeu ».
Il n'en avait jamais parlé jusqu'à ce que Draco vienne lui confesser ses remords et ses regrets.
Ce fut ce jour que les deux jeunes hommes prirent leur décision.
Blaise resterait lui-même, stoppant toutes injures envers les « non sangs purs ».
Quant à Draco, il ne serait plus cet être arrogant qui le répugnait tant à ce jour.
Un sourire se dessina sur ses lèvres en regardant Hermione saluer avec enthousiasme son amie Ginny.
« Pourquoi ne lui dis-tu pas ? » demanda Blaise.
Draco rentra dans le compartiment suivit de son ami et ferma la porte.
« Je ne vois pas en quoi cela pourrait l'intéresser. Connaissant Granger… »
Draco n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la porte s'ouvrit sur MacGonagall, Hermione à ses côtés.
A en voir l'expression d'Hermione à ce moment, elle avait dut entendre Draco parler d'elle.
« Monsieur Malfoy, dois-je vous rappeler que ce compartiment est réservé aux Préfets-en-chef ? demanda MacGonagall.
- J'étais simplement venu saluer Blaise Professeur.
- Peu importe Monsieur Malfoy. Veuillez nous laisser, je dois entretenir Miss Granger et Monsieur Zabini en privé. Vous reprendrez votre conversation sur Miss Granger un peu plus tard. »
Draco était devenu plus pâle qu'à l'accoutumée après la réflèction de son professeur, alors que Blaise avait la main devant la bouche pour étouffer son fou rire.
Le pire était qu'il n'avait rien à cacher mais la situation laissait penser le contraire.
Il sorti du compartiment et s'adossa en soupirant contre la porte de celui-ci après l'avoir refermé.
Il n'aurait pas dû confier ses sentiments à Blaise, celui-ci ne manquait pas une occasion pour le taquiner à ce sujet.
D'ailleurs, pouvait-il parler de sentiment ? Il respectait Granger pour sa force de caractère voilà tout. Et depuis qu'il en avait parlé à son ami, ce dernier agissait comme s'il lui avait avoué qu'il était amoureux d'elle.
Baliverne !
Certes, elle était une personne appréciable, toujours prête à rendre service, intelligente et plutôt jolie.
Il l'avait toujours pensé même s'il ne l'avait jamais montré.
Ce qu'il préférait chez elle, c'était son parfum doux comme le printemps qui lui chatouillait le nez dès qu'elle passait à côté de lui.
Il ouvrit grand les yeux de stupeur.
Par Merlin ! A quoi pensait-il !
Etait-il vraiment amoureux de Granger ou était-ce les taquineries de son ami qui lui monté à la tête ?
Alors qu'il était en pleine réflèction, la porte sur laquelle il était toujours adossé s'ouvrit.
Ne s'y attendant pas, Draco perdit l'équilibre et tomba à terre.
MacGonagall le regarda les sourcils levés et passa à côté de lui en lui souhaitant une bonne journée.
Il était prêt à se relever quand une voix attira son attention.
« Tu as enfin trouvé ta place Malfoy.
- Potter, dit Drago en serrant les dents.
- Harry ! » Cria Hermione en lui sauta au cou, bousculant par la même occasion Draco qui se relevait.
Harry reserra son étreinte sur Hermione, alors que la jeune fille ne cessait de lui dire à quel point il lui avait manqué.
Draco entra dans le compartiment en poussant un léger grognement et claqua la porte dans un geste brusque, laissant les deux amis dans le couloir.
Il se tourna vers Blaise. Celui-ci souriait jusqu'aux oreilles et à peine eut-il ouvert la bouche que Draco lui intimait le silence en le regardant de façon meurtrière.
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Après quelques heures de trajet, le train arriva à destination en freinant de façon plus brusque que les autres fois.
Draco et Blaise étaient assis par terre. L'arrêt brutal du train les avait surpris et ils en étaient tombés de leur banquette.
Ils se relevèrent en ramassant les valises qui avaient glissées de leur rangement, ainsi que quelques affaires qui en étaient sorti.
Draco ramassa un petit carnet rouge qu'il contempla pendant un petit moment.
« Qu"est-ce que c"est ? demanda Blaise.
- Je ne sais pas, répondit Draco. Il y a le nom de Granger sur la couverture.
- C'est sûrement son journal intime, fit remarquer Blaise. Qu'attends-tu pour l'ouvrir ?"
Draco refusa catégoriquement. Lire le journal d'une jeune fille n'était pas dans ses habitudes mais Blaise ne partageait pas son avis et lui arracha des mains sans qu'il ait le temps de réagir.
Blaise était un garçon curieux, trop curieux même.
Il ouvrit le journal d'Hermione sous le regard réprobateur de Draco.
"Il n'y a rien ! dit-il étonné.
- Peut-être qu'elle vient de l'avoir.
- Impossible, répondit Blaise. Je l'ai vu en sa possession l'année dernière.
- Elle utilise peut-être de l'encre invisible pour empêcher les petits fouineurs dans ton genre de le lire."
Blaise souriait. Si ce n'était que de l'encre invisible il n'y avait pas de problème.
Il sortit sa baguette et murmura une formule qui devait faire réapparaître l'encre mais rien ne se produisit.
" Peut-être que…commença Draco.
- Quoi ? demanda Blaise.
- N'oublions pas que Granger est brillante. Elle s'est peut-être inspirée du journal de Jedusor.
Blaise regardait son ami sans comprendre où celui-ci voulait en venir. D'ailleurs, qui était Jedusor ?
Draco comprit soudain que Blaise n'était pas au courant de la fameuse histoire qui entourait l'ouverture de la chambre des secrets lors de leur seconde année.
Il lui raconta qu'il avait surpris une conversation entre son père et un autre mangemort lors de son retour de Poudlard cette fameuse année.
Il lui parla du journal de Tom Jedusor, alias Voldemort. Ce petit journal était vierge pour quiconque voulait le lire. Mais si on écrivait dessus, l'encre disparaissait et Jedusor, enfin son souvenir à l'âge de seize ans, répondait et ses écrits finissaient par disparaître aussi.
"Comme je le disais, elle s'est peut-être inspirée de cela. Ainsi ses écrits s'effacent dès qu'elle a fini et donc personne ne peut lire son journal." conclu Draco.
Le regard de Blaise venait de s'illuminer, signe qu'une idée venait de germer en son esprit.
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Après l'arrêt du train, Hermione avait voulu aller chercher ses bagages dans le compartiment des Préfets en chef, mais Harry l'en avait empêché.
Il avait insisté pour y aller lui-même pour rendre service à son amie et en même temps, pour qu'elle ne se retrouve pas en présence de Malfoy si celui-ci s'y trouvait encore.
Elle lui avait raconté l'étrange comportement des deux Serpentards et Harry ne pouvait s'empêcher de penser que tout ceci cachait quelque chose.
Il se trouvait donc devant la porte du compartiment où devait se trouver Zabini et Malfoy.
Quand il ouvrit la porte, il fronça les sourcils. Draco avait dans les mains le journal intime d'Hermione. Il connaissait se cahier car son amie ne s'en séparait que rarement.
Il entra dans le compartiment et arracha d'un geste brusque le carnet des mains de Malfoy.
Sans dire un mot, il prit les valises d'Hermione et sortit.
Une fois dans le couloir, il ne put s'empêcher de contempler le journal.
Il était curieux de savoir ce que Hermione pensait de lui et si cette dernière avait quelques sentiments plus qu'amicaux pour lui.
Il ouvrit le carnet et trouva étrange le fait qu'il soit vierge.
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Voilà le premier chapitre. J'espère qu'il vous aura plû.
N'hésitez pas à me faire part de vos critiques (constructives) qui ne pourront que me faire évoluer.
Biz,
Kitty50
