Comme dit dans le résumé, ici je posterai les OS/drabbles et autres petits essais qui ne méritent pas tellement d'être disséminés dans le site, et pour ne pas multiplier les fic à un chapitre. Et puis c'est souvent les mêmes personnages qui ressortent.
Ici, Áskell est Islande, et Fai est Hong Kong. Tiago est Portugal, l'OC de Caphazar.
Bonne lecture ! Et n'hésitez pas à pointer les trucs qui vous semblent moches, ce sont des textes faits pour m'essayer à d'autres styles et donc à voir où sont mes lacunes.
Un cri retentit, un nouveau, encore. Des bruits répétitifs. Comme si on cognait quelque chose contre le mur. Un véritable concert de voix rauques et de soupirs langoureux qui brisaient allègrement le silence de la nuit.
Putain de merde.
Sa main tâtonna en arrière, cherchant la poignée qu'il actionna une fois trouvée. Áskell ouvrit la porte, ce qui est plutôt logique vu le geste précédent, reculant alors qu'il attirait Fai à l'intérieur de sa chambre. On passera sur la description de la pièce qui ne nous intéresse nullement dans ce procédé littéraire qui se voudrait un tant soit peu érotique. Quoi ? Ne dites pas que vous ne l'aviez pas venue voir celle-là.
Dans une impatience toute teintée d'un désir certain, Áskell claqua la porte derrière eux, ne lâchant pas Fai qu'il embrassait avec passion et envie, embrassade largement rendue. Ces mots semblent tellement clichés et vains qu'ils sonnent presque comme un documentaire animalier. Ce qui déplaît fortement à l'auteur qui ne saurait comment décrire autrement le ballet des langues qui s'entremêlent, des lèvres qui se rencontrent et se quittent avant de se rechercher encore et encore, laissant échapper de l'air nécessaire à la continuité de la chose.
Le pull d'Áskell ne trouva pas grâce aux yeux de Fai, qui décida purement et simplement de lui débarrasser de ce fardeau inutile. Le t-shirt de Fai alla bientôt rejoindre le pull sur le lit inoccupé de la chambre, à croire qu'ils avaient eux aussi décidé de copuler, histoire de faire des bébés mi-t-shirt, mi-pull. On appellerait ça des t-shirts en laine. Les pantalons durent se contenter de la moquette, comme les chaussures et les chaussettes. Putain de privilégiés.
Les doigts légèrement boudinés d'Áskell allèrent divaguer sous l'élastique du boxer de Fai, tandis que sa bouche s'occupait à laisser des marques rouges sur la peau hâlée, rouge qui irait virer au violet au cours de la nuit, bien évidemment. Les mains de Fai, quant à elles, flattaient le dos de l'islandais, avant de descendre plus au sud pour tirer aussi sur l'élastique du sous-vêtement, et l'en défaire. Áskell décida qu'il ne resterait pas seul en tenue d'Adam et fit subir le même traitement au dernier vêtement de Fai qui alla rejoindre la moquette.
Le fait de se retrouver alors dans le plus simple appareil ne sembla pas gêner les deux adolescents. Plus de place dans la pudeur, pas alors que les mains ne se contentaient plus de simples caresses et que les lèvres dérivaient vers d'autres horizons. Les dents d'Áskell se refermèrent sur la peau de l'épaule droite de Fai, déclenchant l'émission d'un gémissement chez le dit Fai. Áskell se retrouva alors basculé sur le matelas, Fai au-dessus de lui. Leurs parties de jambes en l'air avaient souvent des allures de matche de lutte gréco-romaine, sans les maillots ridicules et avec un peu plus de sensualité tout de même. Si tant est qu'on peut dire qu'une main se refermant sur un membre dressé avait quelque chose de sensuel. Hors contexte, ça n'avait rien de tel. Mais les regards et les longs soupirs échangés rendaient la chose bien plus appréciable. Un tableau plus délicat déjà.
Áskell appréciait également la dite chose, mais décida de ne pas profiter de ce traitement plus longtemps, et refit basculer Fai en dessous de lui. L'embrassant une énième fois, il alla caresser ses cuisses, lui surélevant légèrement les jambes. Prenant garde à ne pas la jouer bourrin de film pornographique – quand bien même il n'en avait jamais vu un seul – il se laissa glisser en lui, le pénétrant avec toute la douceur dont il était capable, même si son instinct primaire d'être sexué lui criait tout autre chose. C'est là que l'humain dépasse l'animal, n'écoutant plus son désir et ses besoins de bête, mais plus sa raison et son cœur. Il s'enfonçait donc avec une lenteur d'escargot, même si la comparaison est somme toute mal choisie, étant donné le caractère hermaphrodite de ces invertébrés, et comparer un phallus humain avec ces créatures visqueuses n'avait rien de bien approprié.
Fai se crispa naturellement à l'entrée d'Áskell. Il n'était pas non plus un grand habitué qui écartait volontiers les cuisses pour tout le quartier, donc oui, ça tirait quand même pas mal. Mais la douleur passa avec les caresses et attentions de son petit ami, et ses mains allèrent s'agripper aux épaules de l'islandais, geste hautement érotique de son point de vue, que l'autre interpréta comme le signal que « vas-y Simone, tu peux y aller », même s'il ne s'appelait pas Simone. Mais il y alla quand même, donnant un premier coup de reins.
Le concert des cris s'enclencha avec le début des mouvements de va-et-vient d'Áskell, qui enchainait les coups de butoir. Agrippant d'abord les hanches de Fai, il finit par s'appuyer sur ses mains, posées de part et d'autre de la tête de son amant. Les ongles de Fai dessinaient des sillons dans la peau blanchâtre du dos d'Áskell, ses jambes relevées par réflexe, alors que de ses lèvres s'échappaient les cris les plus sonores, accordés en rythme avec les ondulations de leur bassin. Áskell haletait, gémissant allègrement, articulant le prénom de Fai entre deux, le sien sifflait entre les dents de celui en dessous.
Après quelques minutes qui s'écoulèrent en éternité, les deux se rapprochaient de plus en plus de leur libération, Áskell accéléra le rythme en quelque chose de plus bestial, suivant ce que demandait son corps, ne déplaise à Fai dont les hanches allaient à la rencontre d'Áskell. Bientôt, un râle plus puissant, le coup de reins fatal qui amène à l'orgasme dévastateur qui laisse pantois et donne l'impression avoir momentanément touché les étoiles.
Áskell se laissa retomber sur le matelas, à côté d'un Fai pantelant qui reprenait doucement ses esprits. Ceci fait, il enlaça Áskell, le serrant contre lui, avant de rabattre sur eux la couverture. Des sourires furent échangés, un premier « je t'aime » lancé, aussitôt renvoyé, un dernier baiser, et c'est là que cette salope de Morphée décida de commettre un double kidnapping. Áskell s'endormit presque aussitôt, se laissant abuser par la chaleur émise par le corps de Fai contre lui. Fai eut le loisir d'observer quelques minutes son amant, profiter du silence et de cette brume dans laquelle était plongé son esprit, vaguant à des âneries qui ne regardaient que lui, sombrant dans le sommeil à son tour.
Le silence était retombé. Mais pour être sûr, il garda son oreiller sur ses oreilles encore quelques minutes. Puis il soupira de soulagement avant de taper contre le coussin pour le ramollir et se recoucher convenablement. Non, sérieusement, on avait pas idée de s'envoyer en l'air à des heures pareilles. Tiago se promit de ne plus oublier de recharger son Ipod.
