Bonjour, bonjour ! Je suis tombée à la télé sur une série avec Christian Coulon, qui interprète avec panache Tom Jedusor, dans le second film de la saga, et comme il était yummy yummy, ça m'a donné envie d'écrire une Tomione, alors j'en ai repris une que j'avais commencé il y a quelques années.

AVERTISSEMENT : Hermione n'est pas comme d'habitude, imaginez bien que grandir dans un monde contrôlé par Voldemort peut être à l'origine de quelques… aspérités dans la personnalité. Je ne ferai pas dans la dentelle, et l'histoire devrait mériter son rating « M ». Lemons et scène des violence à prévoir.

En ce qui concerne Tom, il est beau, il est jeune, il est talentueux, mais il n'est pas gentil. Bonne lecture !


Prologue : La pire journée d'Hermione

Repaire de la Brigade de l'Aube, 7 Septembre 1997, 6h45

C'était encore un de ces soirs. Un soir de perte, de deuil, de chagrin. Comme tous les soirs, ou presque, à y bien réfléchir, songea tristement Hermione.

– Ils… Ils doivent l'avoir noyé dans son sang, gémit Ginny Weasley en bégayant. Elle est si… cruelle.

« Elle », c'était bien entendu Bellatrix Lestrange. Le bras droit du Maître des Ténèbres, sa plus fidèle, fervente et dangereuse suivante, connue pour sa démence sans égale. Aujourd'hui, c'était Dean Thomas qui avait fait les frais de son sadisme sans bornes, mais tous les membres de la Brigade de l'Aube - seule faction de rebelles résistant encore à Voldemort – savaient ce qu'avoir affaire à Lestrange signifiait.

La première fois qu'Hermione avait vécu cette expérience, elle avait vu deux cadavres. Elle avait seulement une dizaine d'années, à l'époque, et vivait encore dans le monde moldu, sans seulement oser imaginer l'existence du monde sorcier. Elle était rentrée de l'école, accompagnée de la jeune étudiante qui se chargeait de venir la chercher à l'heure du goûter.

En ouvrant la porte d'entrée, elle avait trouvé ses deux parents. A l'horizontale. En sang. Hermione n'oublierait jamais l'image, qui s'était depuis gravée dans sa mémoire. En relevant des yeux hallucinés, elle avait rencontré la silhouette sombre et dégingandée de Bellatrix Lestrange.

– Allez, Sang-de-Bourbe, avait dit la Mangemort d'un air facétieux. Tu pleureras plus tard, tu as bien le temps pour ça.

Hermione ne demanda pas ce que signifiait « Sang-de-Bourbe » lorsque Bellatrix la traîna dans le Londres sorcier, mais elle l'apprit bien vite. Elle avait atterri dans une famille noble, où elle servit d'esclave pendant plus d'un an.
Jusqu'où ce soir où elle avait rencontré Rogue, qui était à l'époque agent double. Il l'avait libérée de l'emprise des Malefoy, puis l'avait ramenée ici.C'est alors qu'elle avait intégré la Brigade de Crépuscule, qui résistait tant bien que mal à l'oppression des Mangemorts.

– Vous avez terminé votre rapport ?

La voix roide de Rogue réveilla Hermione de sa torpeur.
– Oui. Rien d'autre à ajouter, confirma Hermione. La mission est un succès : les potions ont bien été subtilisées, bien que la perte de Thomas soit à déplorer.
Ginny grimaça en entendant le mot « succès ».
Hermione n'ignorait pas ce que sa jeune amie rousse devait penser en cet instant : qu'était un lot de potions en comparaison de la vie d'un des leurs ?

Malheureusement, Hermione ne pouvait abonder en ce sens : dans l'état actuel des choses, mieux valait perdre un Dean Thomas que les potions. Les potions servaient à soigner, mais aussi à protéger les secrets les mieux gardés de la Brigade de l'Aube, c'était notamment le cas des antidotes contre le véritaserum.
C'était laid, mais c'était ainsi : mieux valait perdre Dean Thomas, sachant que ce genre de philosophie hérissait Ginny. D'ailleurs, Hermione se demandait comment son amie rousse avait pu conserver tant de sensibilité dans le contexte actuel. Elle-même estimait avoir perdu son cœur à la guerre : elle avait aimé, elle avait pleuré, mais tant et si fort qu'elle en était épuisée, et prenait toutes les nouvelles avec la même résignation mélancolique.

C'était toujours ainsi : ça passait.
Oh, elle avait encore de l'affection pour ses proches amis, ainsi que pour Rogue, son mentor qui lui avait tout appris, mais elle savait que si elle devait les perdre, elle n'aurait plus de larmes à verser. Elle les avait même déjà perdus, dans sa tête.
– Au moins, dit Rogue, nous avons les potions. Hermione, Ginny, allez ranger le butin à l'endroit habituel. Quand vous aurez terminé, viens me voir, Hermione. J'ai à te parler de la prochaine mission.

Les jeunes filles hochèrent la tête et quittèrent la pièce, rejoignant Luna dans la petite mansarde qui leur servait de réserve.
– Vous êtes saines et sauves ! souffla la blonde avec soulagement, les serrant contre elle.
Les trois jeunes filles se mirent à ranger en silence, jusqu'à ce que la fantasque Luna posât la question qu'elle posait inlassablement, chaque soir :
– Dites, ça vous arrive de vous imaginer la vie qu'on aurait si Tu-Sais-Qui avait perdu la Première Guerre ?
– Non, mentit Hermione.
– Ma mère m'a raconté, dit Luna, rêveuse. Tout le monde allait à Poudlard, Sang-Pur, Sang-Mêlé, Nés-Moldus…
Hermione détestait ce genre de discussions, qui étaient si douces au début, puis, affreusement cruelles quand on revenait à la réalité.

– Tu nous as déjà dit ça des dizaines de fois, soupira Ginny. Pour une fois, tu pourrais pas simplement ranger en silence ? Dean est mort, alors qu'est-ce qu'on en a branler des « si » ?
– Rêver m'aide à tenir, dit doucement Luna, nullement vexée.

– Quand je pense aux prophéties à la con de cette vieille siphonnée du bocal de Trelawney, j'ai envie de gerber. « Celui qui a le pouvoir de… bla bla, septième mois ». Elu, mon cul ! Potter, Londubat, des élus, tu parles ! Elle les a bien mis dans la merde, les familles Potter et Londubat : grâce à elle, ils se font fait zigouiller alors qu'ils étaient bébés, les parents avec ! Tout ça à cause d'une vieille tarée mal baisée…
– C'est bon Ginny, murmura Hermione. Tu l'insultes tous les soirs, la Trelawney. Pour des événements qui ont eu lieu avant ta naissance !
Ginny haussa les épaules. Elle en voulait au monde entier, c'était plus fort qu'elle. Hermione eut un sourire mélancolique pour sa jeune amie, suivie par Luna.

– Allez, va. Avec un peu de chances, plaisanta-t-elle, on va crever bientôt et tout ça ne sera qu'un mauvais souvenir.
Les trois jeunes filles eurent le même rire aigre.
Hermione se rendit alors dans le bureau de Rogue.

– Alors ? demanda-t-elle, s'asseyant.
– Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Ce sera ma dernière mission.
Hermione retint son souffle.
– Tu nous abandonnes ?
– Non. Mais je n'en reviendrai probablement pas.
La sorcière fronça les sourcils : une mission suicide, un sacrifice ?
– Qu'est-ce que c'est que ce plan foireux ?

– Notre dernière chance, dit Rogue sombrement. A l'issue de cette mission, tu prendras la tête de la Brigade de l'Aube.
– Elle est bonne celle-là ! C'est n'importe quoi ! Comme si j'avais le niveau !
– C'est ce que j'ai pensé lorsque j'ai pris le poste, il y a quatorze ans.
– Sauf qu'à l'époque, Dumbledore ne s'était pas suicidé. Il a été tué en combattant, rugit Hermione. C'est…
– C'est bien ce que je compte faire, Hermione, coupa Rogue, cassant. Mais aux grands maux, les grands remèdes. Aujourd'hui, la situation de notre Brigade est plus que tendue. C'est notre dernière chance de frapper un grand coup. Si nous ne faisons rien de percutant dans l'immédiat, nous ne survivrons pas deux mois.

– N'exagère pas, Rogue !
– Tu ne te rends pas compte… soupira Rogue. Ils sont des milliers, et ceux qui sont neutres courbent l'échine devant eux tout en nous traitant comme des criminels. En face, nous sommes une vingtaine de sorciers actifs, et moins de jour en jour.
– Il y en a qui sont infiltrés chez l'ennemi.

– Oui, une trentaine peut-être. Dont 95% sont seulement des esclaves, relégués au rang d'efles de maison. Et qu'avons-nous fait depuis la mort de Dumbledore ? Rien. Stagnation. Déchéance !
– Et te suicider y changera quelque chose ?

– Veux-tu au moins écouter mon plan avant de le condamner ?
Hermione haussa les épaules, de mauvaise grâce, mais prête à écouter.

– Tu connais la tribu des Géants d'Ukraine, n'est-ce pas ?
– S'il y en a bien une à connaître, c'est celle-là. Ce sont les plus puissants… et les seuls à ne pas avoir juré allégeance à Tu-Sais-Qui.
–Mais s'ils s'alliaient à nous ?

– Autant demander à une prostituée de coucher pour la beauté du geste.
– Et quand on n'a pas d'argent pour les prostituées, ni de beau physique pour la séduction, que fait-on ?
– On viole, ricana Hermione.
Elle était bien placée pour le savoir, elle y était passée. Et pas qu'une fois.

– Précisément, approuva Rogue.
– Mais nous n'avons pas le pouvoir de forcer qui que ce soit, objecta Hermione. – Non, mais nous avons assez d'habileté pour utiliser des personnes qui l'ont.
– Alors, crache le morceau !

– Nos informateurs m'ont signalé que cette nuit se tiendra la Grande Réunion des Géants, cette rencontre intertribale qui réunit toutes les tribus de Géants d'Europe. Et je compte m'y rendre. Avec ceci.
Hermione saisit le parchemin, qui était un accord d'alliance – affreusement mal orthographié, mais pas étonnant, les Géants étaient connus pour être des Trolls en orthographe –, une sorte de pacte garantissant le soutien des Géants d'Ukraine à la Brigade de l'Aube. Le plus étonnant était que le Sceau des Géants d'Ukraine était sur le parchemin.

– Le Sceau des Géants est infalsifiable, comment as-tu fait ?
– Aux grands maux les grands remèdes. J'ai utilisé la seule chose que Tu-Sais-Qui connaisse moins bien que nous : la technologie moldue. S'il est vrai que notre ennemi nous dépasse dans tous les domaines de la magie, il a bien trop de mépris pour s'intéresser aux pouvoirs des moldus, qui sont, tu es bien placée pour le savoir, non négligeables. La missive est réelle – elle avait été envoyée à Dumbledore par les Géants d'Ukraine, en 1972, en réponde négative à une proposition d'alliance qu'il leur avait faite. S'il est vrai que les sorts sont impuissants à modifier un parchemin scellé, les imprimantes, lasers, et autres scanners moldus sont tout à fait compétents.

– Quel esprit retors, dit Hermione, admirative. Le Seigneur Noir lui-même n'y aurait pas songé.
– Merci, dit Rogue, feignant une superbe qu'il était loin d'éprouver.
Hermione prit le temps de réfléchir et de replacer tous les éléments du plan dans sa tête.

– Donc, tu vas faire semblant d'être en mission ultra-secrète, avec cette missive en poche, et te faire tuer sur le chemin du retour, afin qu'on croie à une alliance des Géants avec nous, contre les Mangemorts. Les Mangemorts attaqueront les Géants, qui deviendront de fait nos alliés pour la simple raison qu'ils se défendront.
– Parfaitement. Ma mort est nécessaire dans le processus. Elle te laissera le temps de réorganiser nos troupes, et surtout, elle donnera de la crédibilité à mon message. Le tout est de leur faire croire qu'ils m'ont eu alors qu'ils m'auront précisément parce que je le veux.

– C'est un plan brillant, dit Hermione.

– Il faudra par contre réagir très vite, après son exécution. Tu devras négocier une véritable alliance avec les Géants. Ils n'auront plus le choix, mais il faudra que tu organises deux armées, afin de créer de la synergie. Peut-être même pourront-ils convaincre des tribus ennemies de nous rallier.
– C'est un sale coup que nous jouons aux Géants, dit Hermione, sans regret dans la voix.
– C'est la guerre.

– Et je suppose que j'ai quand même un rôle dans cette mission ? Ça paraîtrait bizarre qu'une mission de cette importance soit réalisé sans l'aide de ton bras droit.
Rogue sourit. Voilà exactement pourquoi la petite Granger était devenue son bras droit.
– Tu es tout aussi déterminante que moi dans le succès de la mission. Ton travail sera de tuer les Géants.
– Pour éviter qu'ils ne nient avoir souhaité contracter une alliance avec nous ?
– Oui. Leur tribu croira à un assassinat perpétré par les Mangemorts, lesquels ne se préoccuperont même pas de nier, étant donné qu'ils auront déjà décidé d'entrer en guerre. Il se peut même parmi leurs rangs un Mangemort en mal de reconnaissance revendique la paternité des meurtres que tu auras toi-même commis.

– C'est un véritable jeu de dupes…
– Oui. Maintenant, va te reposer. Nous partons ce soir, et il est primordial que tu sois en forme.
Hermione ne refusa pas.

Elle se laissa tomber comme une feuille morte sur la paillasse qui lui servait de couchage. En attendant que la Potion de Sommeil Sans Rêve fît effet, elle laissa son esprit errer. Rogue allait mourir. Le soir-même. Elle en éprouvait une vive mélancolie, mais ses yeux restaient secs. En fait, il y avait bien un an qu'elle n'avait plus versé une larme, bien que la vie lui en offrît l'occasion presque tous les jours.

Le 7 juillet 1996. C'était ce jour-là qu'elle avait versé ses dernières larmes. Au retour d'une mission. Fiasco total. Une de ses premières missions, à dire vrai. Ce qui devait être un simple larcin s'était avéré être une boucherie. Rémus Lupin avait trouvé la mort, mais également Ron, fauché en plein air par un Avada estampillé Bellatrix Lestrange, qui lui était destiné, à elle.

Interposé au dernier moment. Elle se souvenait encore de l'expression soucieuse qu'il avait à l'instant où l'éclair vert avait traversé sa poitrine, et pouvait reconstituer mentalement, avec une exactitude effroyable, le craquement sonore, provoqué par le choc de son corps inerte contre le sol.

Ron… Oh, ce cher rouquin, songea Hermione, nostalgique. Son premier et seul amour. L'un des premiers à lui avoir souri, quand elle avait débarqué à la Brigade, après des mois et des mois de mauvais traitements. Le seul à qui elle s'était offerte, lors d'une nuit dont elle n'oublierait jamais la tendresse. Bien qu'elle eût été abondamment violée avant de le rencontrer, elle s'était sentie vierge, ce soir-là, entre ses bras, et c'était le plus beau cadeau qu'on lui eût jamais fait.

Les effets de son somnifère commencèrent à se faire ressentir…


Repaire de la Brigade de l'Aube, 7 Septembre 1997, 17h00

Hermione était fin prête. Un quart d'heure plus tôt, Rogue était parti. Il avait eu ce geste étrange : lui embrasser le front et lui dire qu'elle était la fille qu'il n'avait jamais eue. Elle avait failli de peu rompre son abstinence de larmes, mais elle avait tenu le coup, se contentant de murmurer un « Adieu, tu as été un grand, Rogue ».

C'était l'heure pour elle de partir, au lieu de rendez-vous des Géants, qui était indiqué sur la petite carte que Rogue avait eu l'amabilité de lui donner. Elle découvrit avec stupeur que ce lieu n'était autre que la Forêt Interdite. Vêtue d'une cape noire, et portant une petite bedaine fermée dans laquelle elle gardait des potions, elle se mit en route.

Tuer des Géants n'allait pas être facile, surtout que selon les dires de Rogue, ils étaient trois. Mais elle allait y parvenir.

Pour lui. Parce qu'elle lui devait tout. Parce qu'elle n'avait pas le choix, parce qu'il fallait bien que cette putain de liberté devienne enfin réalité.

Elle arriva à la Forêt Interdite, restant près de l'orée. Si tout s'était bien passé, Rogue devait être déjà mort, et les Mangemorts au courant de la prétendue alliance. Elle était pile à l'heure, jugea-t-elle, voyant les géantes silhouettes se profiler au loin.

Elle pratiqua un sortilège de désillusion et fonça vers eux, à califourchon sur son balai. Au début, elle avait détesté apprendre à voler sur un balai, mais elle avait dû se rendre à l'évidence : c'était nécessaire. Arrivée à distance suffisante, elle lança un Avada Kedavra. L'éclair vert jaillit de sa baguette rencontra l'épiderme rêche du Géant, qui s'effondra l'instant d'après. Des trois sortilèges impardonnables, l'Avada Kedavra était le seul qu'elle maîtrisât parfaitement. Son Doloris n'était pas assez sadique, même privée d'humanité par la guerre, elle n'avait pas vraiment de plaisir à infliger la souffrance lente et méthodique. Elle préférait infliger la mort, car la mort était une solution, contrairement à la souffrance.

Les Géants étaient incapables de voir la source de l'agression, et bougeaient dans tous les sens, détruisant tout sur leur passage. Hermione en lança un autre, mais cette fois, le dernier Géant vit l'éclair, et donc sa provenance. Il courut vers la source de lumière, tandis qu'Hermione fonça pour s'éloigner, malgré la piètre qualité de son balai. Malheureusement pour elle, le Géant, dans un large geste du bras, avait déraciné un arbre, dont une branche heurta douloureusement le crâne de la jeune fille, qui vacilla sur son balai. Elle reprit ses esprits et constata que son sortilège de désillusion avait été levé.

– C'est la Putain de l'Aube ! Regarde ça, Dray.

Zabini. Et son ami Malefoy.

Hermione tâcha d'ignorer la douleur lancinante qui pulsait à son crâne. Malefoy et Zabini s'étaient placés de manière à ne pas lui laisser d'ouverture pour s'enfuir.

– Ne te fatigue pas, Granger, on est déjà au courant. Vous avez contacté une alliance avec les Géants, dit Zabini. Nous avons croisé ton cher maître.

Hermione ricana intérieurement. Ces bébés mangemorts étaient d'une opaque stupidité. Révéler ce qu'ils savaient à leur prisonnière : riche idée !

– Par contre, ajouta Zabini, je crois que tu ne le croiseras plus jamais, toi.

Hermione simula la peine et le choc à la perfection. La seconde d'après, elle avait jeté une fiole de Gaz Etrangleur qui atteignit directement la tête de Zabini, lequel s'évanouit et tomba de son balai.

– Garce ! pesta Malefoy. Stupefix !

Hermione esquiva, le sang coulant sur la moitié gauche de son visage, et s'enfuit. Malefoy se lança à sa poursuite. Elle regretta de ne pas être en mesure de rester pour lui régler son compte lors d'un duel d'autres mangemorts arriveraient bientôt, et elle préféra mourir d'une hémorragie en plein vol plutôt que de tomber entre leurs mains.

Malheureusement pour elle, ils étaient déjà là, leurs silhouettes sombres entourant les hauts murs de Poudlard, l'école de Magie réservée aux Sang-Pur, et qui servait de quartier général aux Mangemorts, parallèlement au Ministère. Se sentant cernée, Hermione se demanda si elle ne ferait pas mieux d'avaler le poison qu'elle gardait toujours avec elle, au cas où elle serait attrapée.

Elle se ravisa, préférant quand même tenter le coup. Toujours sur son misérable balai, elle fonça vers la seule direction qui lui était ouverte : la Forêt. Là, elle pourrait peut-être trouver une cachette, à la faveur de l'obscurité.

Fonçant vers la forêt, elle s'y engouffra allègrement, délaissant son balai, qui serait trop dangereux en basse altitude, pour courir. Elle entendait les bruits de pas des mangemorts qui s'étaient lancés à sa poursuite, à pied également. Le souffle court, elle avait également la migraine et blessure à la tête la lançait furieusement, provoquant un début de fièvre qu'elle sentait s'étendre au reste de son corps.

Elle comprit avec qu'elle était perdue lorsqu'elle vit des araignées loin devant elle. Araignées ou Mangemorts ? Elle opta pour les araignées et continua sa course, quand elle se prit les pieds aux racines d'un arbre.

– Putain, mais quelle garce de journée ! pesta Hermione dans sa chute.

Elle fut surprise de heurter une surface lisse et dure, qui se brisa en morceaux : du verre ? Elle se redressa et étouffa un cri de douleur : son abdomen était entaillé et saignait abondamment. C'était un miroir qu'elle venait de briser, un miroir sur lequel elle était tombée et qui lui avait déchiré le ventre. Qu'est-ce qu'un miroir faisait ici, et comment ne l'avait-elle pas vu ? D'autant qu'il était imposant, avec son châssis d'acajou gravé d'or, et frappé de signes étranges qu'elle aurait adoré étudier.

Elle n'eut pas le temps de s'appesantir sur le mystère de ce miroir, car les Mangemorts arrivaient. Se tenant le ventre pour empêcher le sang de couler, elle chercha son poison et constata avec effarement qu'elle n'avait plus son précieux flacon.

– C'est la fin, gémit-elle. Ron, j'espère que tu m'attends…

Sur cette prière larmoyante, elle sombra dans un sommeil violent.


Pourdlard, Ecole de Magie, 2 septembre 1944

Une main, sur sa gorge.

Hermione se réveilla en sursaut, et se redressa brutalement, sur la défensive.

– Oh, la, dit une voix suave.

La voix appartenait à un jeune homme qui se tenait en face d'elle, dont le visage sublime était à peine éclairé par un lumos qui émanait de la baguette qu'il tenait. Hermione se demanda qui était ce garçon – un ange ? - et pourquoi elle n'était pas chez l'un des Mangemorts, torturée par Bellatrix. Elle voulut se relever pour s'enfuir, mais retomba bien vite, trop mal en point. L'ange eut un sourire moqueur et Hermione sombra à nouveau dans le doux coma qui endormait sa douleur. Elle sentit, au dernier moment, les bras de l'ange lui entourer la taille pour la porter, et elle s'y laissa couler avec soulagement.

A ce moment, elle ignorait qu'en employant le terme « ange », elle n'aurait pas pu être plus loin de la vérité.


Quel est ce miroir étrange qui se trouvait dans la Forêt Interdite, et pourquoi s'y trouvait-il ? Comment ce voyage dans le temps a-t-il pu se produire ?
Explications - ou débuts d'explication - dans le prochain chapitre. ^^