Kikou ! Voici enfin le prologue dont je vous avais pas mal parlé ^^
Petite précision : Akashi a les deux yeux rouge. Il a un caractère proche de celui qu'il avait dans ses premières années de collège (en gros il est vraiment humain, avec les défauts qui vont avec...)
Ce prologue n'apprend presque rien sur l'intrigue principale de l'histoire, il est vraiment là pour placer le décor et les personnages. D'ailleurs, j'attendrai vos suppositions pour la suite ^^ Mais, je vous demande vraiment de ne pas juger avec simplement ce prologue, l'intrigue ne sera pas basée sur une simple colocation ( ce serait trop simple ^^).
Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai tant voulu le revoir. Je crois que je ne le saurai jamais. C'était sans doute une simple pulsion. J'ai pensé à lui dès que je suis monté dans l'avion, je crois que je m'ennuyais et que je repensais à mes années passées au Japon. Sans doute son visage est-il la première chose qui m'est venue à l'esprit. Il faut dire que je passais énormément de temps avec lui au collège.
Je crois que j'ai trouvé ma raison, finalement : son visage. Fin, parfait, entouré de longues mèches écarlates, la pâleur de sa peau transpercée par ses yeux intensément rouges. Je me souviens de sa bouche fine qui s'étendait sur son visage, faisant ressortir de mignonnes fossettes quand il souriait. Sa voix aussi, je m'en souviens – mélodieuse, légèrement grave.
Je me demandai s'il avait beaucoup changé. Il avait sans doute grandi et pris de la carrure et de l'assurance (même s'il en avait déjà beaucoup). J'espérai que son sourire était resté le même et que ses yeux brillaient toujours de la flamme ardente qui les illuminait au collège, celle qui intimidait tout le monde, celle qui le rendait vivant.
A vrai dire, je pense que sans ses yeux étincelants, il ne serait plus du tout le même.
Une fois que l'avion eut atterri, j'avais pris ma décision : je devais le revoir. Juste pour savoir comment il allait, juste pour vérifier que son regard était le même, et sans doute aussi parce qu'il me manquait. Nous étions si proches au collège.
Je le cherchai toute la journée, m'adressant partout pour le retrouver. Je voulais une adresse ou un numéro de téléphone, n'importe lequel m'aurait suffi. Au bout d'un long moment, je trouvai enfin ce que je cherchais, quelqu'un qui le connaissait.
Il était grand, les cheveux bleus, le teint basané, une carrure impressionnante, un ballon de basket dans une main et un hamburger dans l'autre. Il discutait avec une autre connaissance, aux cheveux verts et aux yeux de même couleur. Lentement, je m'approchai, espérant qu'ils se souviennent de moi. Je traînais derrière moi ma lourde valise qui crissait sur le béton, je fus donc vite repéré par mes cibles.
-Nijimura ? interrogea le vert.
-Ouais, c'est moi, je suis enfin revenu des États-Unis. Comment vas-tu, Midorima ?
-Très bien.
-Ça fait une paye qu'on t'a pas vu ! s'exclama le bleu.
-En effet, Aomine, depuis la deuxième année de collège.
Eux, en tout cas, ils n'avaient pas changé en 8 ans.
-Comment vont Murasakibara, Kuroko et Kise ?
-Euh... Murasakibara vit toujours à Akita, il est pâtissier, répondit Midorima en remontant ses lunettes. Kuroko est assistant maternel depuis quelques mois, il vient de finir ses études, et Kise est toujours mannequin, il fait de temps en temps des émissions de télévision.
-Sa carrière a donc bien décollé, à ce que je constate. Et vous avez des nouvelles de Haizaki ?
-Aucune, répondit Aomine en grommelant. La dernière fois que je l'ai vu, je lui ai donné un poing dans le gueule, et c'était i ans environ, lors de notre première Winter Cup.
-C'est brutal comme au revoir...
Aomine se mit à rire. Il m'expliqua qu'il avait fait ça pour sauver Kise qui risquait de se faire tabasser par Haizaki après son match.
-Et vous deux, vous devenez quoi, alors ? finis-je par demander.
-Je viens de finir ma troisième année de médecine, je vais bientôt pouvoir travailler à l'hôpital, déclara Midorima avec une once de fierté dans la voix.
-Bah... Moi j'ai fait une formation pour devenir policier et je suis maintenant un officier de police. Comme j'avais un jour de repos, je suis venu faire du street basket. J'ai croisé Midorima par hasard et nous discutions avant que tu n'arrives.
-Moi, j'étais en route pour aller voir Momoi quand j'ai croisé Aomine, expliqua le vert.
-Momoi ? Comment va-t-elle ?
-Elle est enceinte de trois mois et voulait me voir pour que je la conseille sur la grossesse.
-C'est super, qui est le père ?
-Ryo Sakurai, un de mes coéquipiers au lycée, répondit Aomine, soudainement blasé par la tournure que prenait la conversation.
Eh ben ! Il s'en était passées des choses, en 8 ans. Je ne pensais pas qu'ils allaient tous évoluer de la sorte.
-Hum... Je voulais passer voir Akashi et je ne me souviens plus dans quel quartier de Tokyo est sa maison...
-Tes infos sont périmées, il a déménagé en fin de collège et vit désormais à Kyoto. Je pense que tu vas devoir attendre avant d'aller le voir, expliqua Midorima.
Sans le vouloir, je laissai la surprise et la déception teindre mon visage. Je n'allais pas pouvoir le voir. Sauf si... Non, ce serait un peu fou de faire trois heures de train et de passer encore une bonne heure à chercher sa maison, juste pour revoir mon ancien coéquipier.
La conversation suivit son cours jusqu'à ce que Midorima nous quitte après un appel furieux de Momoi. Je quittai ensuite Aomine et me dirigeai vers l'hôtel que j'avais réservé plus tôt. En route, je passai devant la gare. Je vis qu'un train pour Kyoto partait dans un quart d'heure, et personne n'attendait à la caisse pour prendre des billets. Je m'y précipitai et pris l'un des derniers billets pour le train de 18h25. Je serais là-bas vers 21 heures – l'heure parfaite pour l'apéritif.
Dans le train, je faillis m'endormir malgré ma musique sur mes oreilles. L'air du wagon était chargé de fumée de cigarette. La climatisation semblait être en panne aussi. Voir Akashi valait-il vraiment tous ces sacrifices ? Évidemment. Durant tout le voyage, je ne fis que penser à lui. Je ne parvenais pas à l'imaginer adulte. Après tout, la dernière fois que je l'avais vu, il avait 13 ans et ne mesurait même pas un mètre soixante.
La nuit tombait sur le pays. Les lumières brillaient de partout telles des lucioles. Le soleil disparaissait derrière les gratte-ciel des villes environnantes. Je n'étais jamais allé à Kyoto, mais beaucoup de gens disaient que c'était l'une des plus belles villes du Japon. Il est vrai qu'en sortant de la gare, je fus frappé par sa différence avec Tokyo. C'était plus lumineux, moins étouffant comme atmosphère, bien plus agréable.
Comme à Tokyo, je me mis à chercher l'endroit où habitait Akashi – sans grand succès. Jusqu'à ce que j'aperçoive, au fond d'une rue, une grande maison en brique rouge de quatre étages. Son immense jardin était, bien que caché par le mur extérieur qui faisait le tour de la propriété, rempli de fleurs et d'arbres sans doute rares au Japon. Sur le portail massif, un grand "A" était visible, et le nom "Akashi" était lisible au-dessus de l'interphone placé juste à côté du portail.
Je l'avais enfin trouvé. Il m'avait fallu une heure pour le faire. Il était 22 h 15 – je pouvais peut-être encore sonner à l'interphone.
Une voix féminine me répondit.
-Résidence des Akashi, que puis-je pour vous ?
-Bonjour, je suis Nijimura Shuzo, répondis-je. Je suis un ancien ami de Seijuro. Je viens de rentrer au Japon et j'aurais aimé le revoir, serait-ce possible de...
-Désolée, jeune homme, le jeune maître ne vit plus ici depuis déjà 3 ans. Je peux vous communiquer sa nouvelle adresse si vous le désirez.
-Je veux bien, merci.
Décidément, quelqu'un refusait que je le revoie ! Je sortis un morceau de papier qui traînait dans ma poche et écrivis en vitesse l'adresse qu'elle me fournit. Après l'avoir remerciée, je partis à la recherche de l'immeuble qu'on m'avait indiqué. Il fallait pour cela que je prenne le bus.
Il était 22h36 précisément quand je descendis du bus. Une fine pluie commençait à tomber sur Kyoto, et s'accompagnait d'un vent frais qui me fit grelotter. En quelques minutes de marche, je trouvais le quartier et en quelques autres minutes, je voyais l'immeuble. Enfin ! Il était 22h42 – je ne savais pas si Akashi allait m'ouvrir sa porte à cette heure. Peu importe, il fallait bien essayer. Sinon, je prendrais un hôtel et reviendrais le voir demain. Mais honnêtement, je ne voulais pas attendre demain, pas avec toutes les péripéties que j'avais dû endurer pour le voir aujourd'hui.
Et encore, ce n'était pas fini. Akashi habitait au sixième étage et... l'ascenseur était en panne. Je traînai ma grosse valise et parvint en haut des centaines de marches qui me séparaient encore de lui. Son appartement était le 126, et il était heureusement facile à trouver.
Je voyais de la lumière passer sous la porte. Cela me rassura. Akashi allait sans doute m'ouvrir, puisqu'il ne devait pas dormir. Avec une impatience non dissimulée, je frappai à la porte. J'entendis quelques bruits à travers le bois et enfin la porte s'ouvrit. Pendant un instant, la lumière m'aveugla.
Il était là, un air surpris sur le visage, les cheveux rouges toujours en bataille sur sa tête, le visage plus ovale, les yeux plus grands et toujours aussi rouges. Il portait une chemise blanche, une cravate noire desserrée autour du cou et un jean moulant. Il n'était pas aussi grand que je l'aurais pensé : il ne devait faire qu'une quinzaine de centimètres de plus qu'au collège.
-Nijimura-san ?
Pour seule réponse, je lui souris chaleureusement. Il me regarda, surpris, encore un instant avant de reprendre ses esprits et de me faire signe d'entrer.
-Qu'est-ce que tu fais ici ? Je te croyais auprès de ta famille en Amérique, me demanda-t-il pendant que je retirais mes chaussures.
-Mon père va mieux, alors je me suis permis de rentrer au pays. J'ai trouvé un travail très intéressant à Tokyo, c'était l'occasion de revenir.
-A Tokyo ? Mais qu'est-ce que tu fais ici, alors ? Tu t'es trompé à l'aéroport ?
Instinctivement, je me mis à rire. Cela me faisait plaisir de voir qu'Akashi tentait de faire de l'humour. Autrefois, il ne faisait jamais de blagues, et je ne l'avais jamais entendu rire une seule fois en deux ans.
-Pas du tout, j'avais envie de te revoir, cela fait tellement longtemps. Et puis j'ai croisé Midorima et Aomine qui m'ont dit que tu n'habitais plus à Tokyo. J'ai pas mal hésité avant de venir, et j'ai aussi failli renoncer. Je te raconte pas toutes les épreuves que j'ai dû surmonter pour trouver ton adresse et y venir !
Akashi dissimula un léger sourire. Je supposai, peut-être naïvement, que l'idée que je ne l'avais pas oublié lui faisait plaisir.
Il me fit signe de le suivre dans la cuisine.
-J'imagine qu'avec toutes tes péripéties, tu n'as pas mangé ?
-Exact.
Akashi m'adressa un de ses jolis sourires avant d'allumer le feu des plaques de gaz et de faire cuire le reste de nouilles du paquet qu'il avait dû entamer plus tôt dans le soirée. Durant tout le temps de la cuisson, le silence s'installa entre nous deux.
Le minuteur bipa et Akashi versa les nouilles dans la passoire prévue à cette effet, puis il les remit dans la casserole avant d'y ajouter des légumes et de la sauce. Le plat prêt, il m'invita à me mettre à table.
J'observai ce plat avec délice, mes yeux brillant. Akashi se mit à sourire en me voyant dévorer mon assiette. Il ne posa aucune question, et la pièce resta plongée dans un silence agréable. Vers la fin du repas, Akashi me demanda juste si je restais dormir.
-Et ben... Je ne sais pas trop, j'avais réservé un hôtel à Tokyo, mais... je ne pense pas pouvoir y retourner.
-Très bien, reste. À cette heure-ci, tu n'en trouveras pas d'autre qui soit convenable.
C'était sûr – et puis, ça faisait un peu voleur de venir, manger et repartir à 11 h du soir.
En hôte respectueux, Akashi se chargea de débarrasser la table. Toujours sans un mot, il m'indiqua la chambre d'amis et la salle de bains pour que je puisse m'installer. Le seul problème était que j'étais censé reprendre le travail dans deux jours et qu'il fallait que je rentre à Tokyo et trouve un appart pour les deux ans à venir, durée de mon nouveau contrat.
-Tu veux boire quelque chose avant d'aller te coucher ?
Je me retournai, surpris. Je n'avais pas vu qu'Akashi était encore dans la chambre – je le croyais en train de faire la vaisselle dans la cuisine.
-Euh... Pourquoi pas ! répondis-je avec enthousiasme.
Akashi repartit sans un mot. Je défis ma valise avant de retourner dans la pièce principale. J'en profitai pour enfin faire attention à l'architecture de cet appartement bien trop grand pour un jeune étudiant célibataire. L'habitation se composait de deux étages. Au premier, une seule pièce regroupant salon, cuisine et salle à manger. La partie cuisine se trouvait à la droite de l'entrée : c'était une cuisine américaine ouverte avec un petit bar où pouvaient manger deux personnes au maximum. La partie salon était moderne, parfaitement rangée. Trois canapés en cuir blanc encerclaient une petite table basse en verre, et une large télévision était ancrée dans le mur. Le plus impressionnant restait cependant la gigantesque baie vitrée qui laissait voir les lucioles de Kyoto dans le noir de la nuit. Le second étage, quant à lui, était composé de plusieurs pièces. Les escaliers pour y accéder étaient sur le côté de la cuisine, et menaient à une mezzanine qui dégageait le haut de la cuisine et s'arrêtait au-dessus du salon. Là, une première porte menait à la salle de bains carrelée de noir et de blanc. Elle possédait une douche et une baignoire, chacune très grande. Une deuxième pièce était la chambre d'amis et une dernière porte, au-dessus du salon, menait à la chambre d'Akashi. La mezzanine était occupée par un bureau encombré de livres et de classeurs prêts à craquer. Il y avait aussi de grandes bibliothèques sur les bords, remplies de livres parlant d'économie, de finances, des fonds des entreprises, du fonctionnement d'une entreprise,... Bref, que des livres compliqués qui ne m'intéressaient en rien.
-C'est prêt, Nijimura-san !
Cette voix me sortit de ma contemplation. Akashi m'indiqua le salon et je m'y rendis. Je m'assis sur le premier canapé, en face de la baie vitrée, et Akashi s'installa sur celui en face de la télévision. Quel était tout de même l'intérêt d'avoir trois canapés quand on vivait seul ?
-Alors, commença Akashi, tu m'as dit que tu avais trouvé un nouveau travail, il consiste en quoi ?
Je bus une petite gorgée de thé avant de répondre.
-C'est un travail d'informaticien dans une société française qui vient de s'installer à Tokyo. Elle est déjà présente à Sapporo et à Kyoto ainsi qu'en Chine, aux États-Unis, au Maroc et évidemment en France. Je crois qu'elle s'est aussi développée en Corée et au Danemark.
Le rouge hocha la tête en buvant un peu de son thé.
-Et toi, tes études ? demandai-je.
-Mon père m'a forcé à faire des études de gestion, d'économie, de finances et de plein d'autres choses qui sont en rapport direct et indirect avec l'entreprise familiale que je dois normalement reprendre dans quelques années.
A vrai dire, j'étais impressionné. Akashi se lançait dans des tonnes d'études pour plaire à son père. C'est un peu insensé – il devait passer énormément de temps à l'université.
-Et tu trouves encore du temps pour tes loisirs ?
-Pas vraiment. Je crois que cela fait trois mois que je n'ai pas touché une pièce de shogi, quatre mois que je n'ai pas vu un ballon de basket et six mois que je n'ai pas monté Yukimaru.
-Yukimaru ?
-Ma jument. Je fais de l'équitation depuis de nombreuses années.
Je hochai la tête, approbateur.
-Et tu as arrêté le basket, j'imagine.
Une ombre passa sur son visage. Il mit du temps à répondre.
-J'ai arrêté en fin de première année de lycée.
-Ah bon ? Pourquoi si tôt ?
Je ne comprenais pas vraiment. Akashi était extrêmement doué dans ce domaine et il gagnait toujours, alors pourquoi aurait-il arrêté un sport qu'il aimait tellement ?
-J'ai perdu la Winter Cup cette année-là. On peut croire que ce n'est rien, mais aux yeux de mon père, ce fut la fin de ma série de victoires. Or, après le décès de ma mère, il ne me laissait jouer au basket-ball que si je continuais à gagner.
-Je vois... Tu ne joues même plus avec les autres de Teiko ?
Il fit "non" de la tête.
-Mes études prennent tout mon temps, je n'ai plus le temps pour rien, même le week-end. J'ai été obligé de prendre une femme de ménage, récemment, car je n'ai plus le temps de m'occuper de l'appartement.
-En même temps, tu n'as qu'à avoir un appart' plus petit !
Il rit doucement. Je devais avouer que son léger rire m'avait manqué.
Nous finîmes notre thé dans le silence et partîmes nous coucher.
Le lendemain, je me levai après Akashi. Quand je descendis, encore en pyjama et un peu endormi, il prenait son petit déjeuner au bar en regardant les informations à la télévision. J'aperçus à ses côtés une tasse de café et des tartines prêtes a priori pour moi.
La confiture bien rouge sur les tartines donnait vraiment envie. Je descendis à toute allure dire bonjour à mon hôte et commençai à manger.
Après avoir englouti la première tartine, je jetai un rapide coup d'œil à Akashi. Il ne semblait pas aller très bien. Il avait le coude qui reposait sur le bar, son front appuyé sur sa main. Son teint semblait plus pâle que la veille. Je remarquai ensuite le médicament en train de se dissoudre dans son verre. Il délaissa sa tasse de café et attrapa le paquet de céréales et le bol posés sur la table derrière lui. Je le vis s'en servir une grande dose et commencer à les manger à grandes cuillerées.
Crunch. Crunch. Crunch.
Pourquoi je me mis à rire en le voyant ? Je ne sais pas. En tout cas, lui, il ne rigola pas.
-Désolé, Nijimura-san, mais j'ai très mal à la tête et ton rire empire les choses, peux-tu arrêter ?
Je le dévisageai pendant qu'il avalait une autre cuillerée de céréales. Je me tus ensuite en le voyant soupirer.
-Ça t'arrive souvent d'avoir mal comme ça ? finis-je par demander.
-Presque tous les matins, me répondit-il sèchement.
Un silence bien moins confortable qu'hier s'installa entre nous. Il finit son bol et se leva pour débarrasser tandis que je mangeais une troisième tartine, que je trempais dans mon café.
-Tu vas prendre le train de quelle heure ?
-Je ne sais pas encore.
-Dépêche-toi, le lundi le train entre Kyoto et Tokyo est toujours plein.
Alors que j'allais répondre, des coups retentirent contre la porte. Akashi alla ouvrir.
-Bonjour, Chôko, comment allez-vous ?
-Très bien, Akashi-san. J'apporte le courrier.
Elle le tendit à Akashi, qui le prit en souriant – puis l'inconnue m'aperçut et interrogea du regard le rouge.
-Je vous présente Nijimura Shuzo, un ami qui vient de rentrer des États-Unis et qui est passé me voir.
Il s'adressa ensuite à moi :
-Je te présente Chôko, ma femme de ménage.
Les présentations faites, la femme d'une quarantaine d'années commença son travail. Akashi s'installa au bar et ouvrit les enveloppes. Il grimaça devant la première. Mon côté curieux se réveilla alors.
-C'est quoi ? demandai-je innocemment en me penchant sur le côté pour mieux voir.
-Le loyer, j'ai une semaine pour payer, grogna-t-il.
Je faillis m'étouffer en voyant la somme astronomique.
-C'est énorme ! Comment tu fais avec une simple bourse d'étudiant ?
-Jusqu'à il y a peu de temps, je me débrouillais très bien, et puis... Depuis que je dois payer les services de Chôko et mes deux ou trois problèmes avec le réfrigérateur, j'ai quelques soucis pour finir le mois.
Akashi Seijuro, un gosse de riche, avait du mal à joindre les deux bouts ? Désolé, mais je n'y croyais pas trop.
-Pourquoi tu ne prends pas un colocataire ? Ça permettrait de diviser par deux le loyer que tu dois payer, proposai-je.
-J'ai déjà essayé, marmonna-t-il. Personne n'a voulu.
Je me mis à réfléchir. Honnêtement, je n'avais pas envie de retourner à Tokyo, car il était vrai que Kyoto était plus agréable. J'avais aussi très envie de voir Akashi, et je me verrais bien vivre ici. Et enfin, j'étais sûr que la société pour laquelle je m'apprêtais à bosser pourrait me transférer sur un poste à Kyoto – ils l'avaient bien fait quand j'étais aux USA. L'idée fusa dans mon esprit, aussi claire que de l'eau de roche : tout mon plan était en train de se mettre en marche. Ma réflexion fut interrompue quand je vis Akashi se mettre à courir à l'étage, une main sur la bouche. J'entendis une porte claquer et me doutai d'où il se trouvait.
Lentement, je montai moi aussi et frappai à la porte de la salle de bains.
-Akashi ? Tout va bien ? demandai-je, inquiet.
Silence.
-Ça va, ne t'en fais pas, je vais bien, juste... Quelques nausées, mais ça va !
Sa voix semblait assurée. Soulagé, je m'assis sur l'un des poufs de la mezzanine. Akashi ressortit, le teint pâle. Il se mit sur le pouf bleu en face de moi et soupira.
-C'est comme le mal de tête, m'expliqua-t-il. Ça m'arrive souvent d'avoir des nausées le matin, mais ça disparaît vite dans les heures qui suivent.
Il me sourit pour me rassurer. Déjà, il reprenait des couleurs.
Je lui parlai alors de mon idée.
Alors ? Que pensez-vous du début ? L'histoire en elle-même et l'intrigue vont mettre du temps à se développer, ne vous attendez pas à de l'action tout de suite (Si je ne me trompe pas, l'intrigue sera complètement dévoilé dans le chap 3).
Donnez-moi vos impressions sur ce prologue !
Normalement, le premier chapitre viendra après la fin d'Il y a toujours un après et je pense publier toutes les semaines et demie (soit un dimanche soit un mercredi) environ.
Merci encore et toujours à Moira-chan pour la correction de mes innombrables fautes:)
Donc, à dans quelques semaines ^^ et merci d'avoir lu !
