-Les mémoires d'un mur -

Auteur : Danacarine (Carine)

Spoilers : aucun

Disclaimer : Rien n'est à moi, tout est à la MGM… Tant pis !

(18.11.05 - 10.09.06)

Le voilà qui déambule dans les couloirs… Vous pensez peut-être qu'il n'a pas de but précis, mais moi, je sais où il va. Comme à chaque fois qu'il a cette démarche souple, les mains nonchalamment enfoncées dans ses poches, le regard perdu au loin, il va la voir…

Il va d'abord se tenir un instant sur le pas de sa porte, l'observant à son insu, puis il pénétrera d'un pas vif dans son labo. Elle lèvera alors la tête de son travail et là, un sourire resplendissant éclairera son visage.

Bien sûr, leur conversation sera très sérieuse, toujours professionnelle, elle ne durera d'ailleurs pas plus de 5 minutes. Mais les regards échangés pendant cette courte discussion diront tout ce qui leur est interdit.

Si je vous raconte tout ça, c'est que je les observe se tourner autour depuis bientôt 8 ans… Ils ne se rendent pas compte eux-mêmes de la profondeur de leurs sentiments respectifs, mais moi je sais.

Je le vois arpenter les couloirs de long en large, une ride creusée sur son front, le regard baissé, quand elle est en retard au retour d'une mission. Ces jours là, personne ne se risque à l'aborder sans une excellente raison. Il peut être tellement irascible quand elle n'est pas là.

Je sens son soulagement quand elle apparaît enfin au milieu de la grande flaque bleutée, indemne. Ses épaules se redressent libérées du poids de l'inquiétude. Il ne fait rien, ne dit rien mais je perçois l'étincelle particulière qui danse dans ses yeux quand il est heureux.

Parfois, les retours se passent moins bien. Soutenue par un de ses compagnons dans le meilleur des cas… Inerte et livide dans les bras du Jaffa dans les cas les plus graves… Là, plus rien n'a d'importance pour lui tant qu'elle n'est pas hors de danger.

Un quidam ne verra rien, juste l'inquiétude normale d'un chef pour ses troupes. Mais moi, je saurai le désarroi qui l'habite dans ces moments là. Il passera des heures prostré dans son bureau, un dossier devant les yeux pour tromper l'ennemi, à attendre le coup de téléphone qui lui dira qu'elle est sauvée.

Il sautera alors d'un coup sur ses pieds et rien ni personne ne pourra le détourner de son chemin vers l'infirmerie, afin de constater de ses propres yeux qu'elle va bien. Il l'observera un moment en silence, serrant les poings dans ses poches pour s'empêcher de la toucher.

De retour dans son bureau, il se permettra de souffler, juste un peu. Appuyé contre la porte, il se laissera glisser jusqu'à terre, remerciant les Dieux de la lui avoir rendue encore une fois. Après s'être passé une main énergique dans les cheveux, il se remettra sur pied, de nouveau prêt à affronter les épreuves que la vie lui réserve.

Si je vous raconte tout ça ce soir, c'est pour me libérer…J'en crève un peu plus chaque jour de les observer secrètement… Je sais que leur vie leur interdit d'être ensemble mais rien ni personne ne pourra leur enlever ce qui les unit. Et j'aimerais tellement que quelqu'un me regarde comme il la regarde, comme si elle était la chose la plus précieuse au monde…

Malheureusement, ça n'arrivera jamais… Je ne suis qu'un mur…