Chalut tout le monde… nous revoici Mumuse et moi !
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Il semble que certains mousquetaires soient en manque de lecture ?
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Toutefois ma chère muse avance à son rythme et en ce moment elle est capricieuse : )
Ce tome comporte pour l'instant 12 chapitres mais il n'est pas encore totalement copié donc je n'ai pas le chiffre définitif
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Comme sous entendu lors de la parution du précédent il n'est pas certain que nous conservions notre petit couple jusqu'à la fin vous voilà prévenu (et je rappelle qu'il est interdit de jeter des tomates à l'auteure…)
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Dédicace aux fidèles mousquetaires si patientes et toujours fidèles
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Bonne lecture !
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Finch suivait les gestes de John d'un œil critique
-« Nous aurions dû faire intervenir un professionnel M Reese » remarqua t-il
-« Pourquoi ? Je trouve que je me débrouille bien » protesta doucement celui ci
-« Oui, certes » concéda l'informaticien « Mais si nous avons une mission vous devrez tout interrompre »
-« Ce n'est pas si pressé Finch »
-« Je déteste le désordre vous le savez »
-« Je le sais mais ce n'est pas comme si nous utilisions beaucoup cette pièce donc nous avons le temps »
Finch soupira. Cela partait d'une bonne intention bien sur, mais il avait l'habitude de toujours confier ses travaux à des professionnels. Pourtant il avait accepté, cédant à l'enthousiasme de son compagnon qui voyait là une façon de se détendre entre deux missions
John observait son partenaire du coin de l'œil. Il ne semblait pas vraiment détendu. Pourtant quatre jours plus tôt lorsqu'il lui avait proposé d'assurer lui-même les travaux dans ce petit bureau il lui avait dit oui sans vraiment s'y opposer. Enfin disons qu'il n'avait pas trop eu à plaider sa cause parce qu'il savait comment lui faire dire oui. Un léger dégât des eaux avait abimé un mur. Une fois réparé, Finch avait décidé de refaire la décoration de la pièce, juste un coup de peinture sur les murs. John y avait vu une opportunité de se distraire et lui avait proposé de se transformer en peintre. Le soir même ils avaient débarrassé la pièce des deux tableaux et des quelques bibelots qui la décorait. Et, bien entendu, d'une bonne quantité de livres.
Le lendemain toutefois, un nouveau numéro leur était parvenu et les avaient tenu occupé pendant deux jours. A la fin de la mission, comme il n'était que 16H, John était passé récupérer son partenaire à la bibliothèque et l'avait aussitôt emmené dans un magasin de bricolage. Ce souvenir le fit sourire.
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*********** Flash back ***********
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-« Maintenant vous choisissez la couleur et moi je vais réunir le matériel » avait affirmé Reese en le guidant vers le bon rayon
-« D'accord » avait approuvé Finch
John était revenu vingt minutes plus tard avec l'ensemble des outils dont il aurait besoin pinceaux, bâches, seaux à peinture…etc. Il avait alors constaté que son associé n'avait pas bougé d'un mètre, plongé dans une profonde réflexion devant le tableau des teintes.
-« Vous avez choisi ? » avait-il interrogé
-« Je n'arrive pas à me décider »
-« Bon alors blanc cassé peut être ? »
-« C'est vous qui avez suggéré d'ajouter un peu de couleur M Reese »
-« Oui mais si ça vous perturbe… »
-« Non. C'est une excellente idée. Il me faut juste déterminer la bonne teinte »
Un quart d'heure plus tard il la cherchait toujours…
-« Vous pensez trouver avant la fermeture du magasin Harold ? » s'était moqué l'ex agent
-« John ! C'est sérieux. On ne change pas tout les jours »
-« Heureusement que vous ne prenez pas autant de temps pour tout vos choix » avait affirmé l'ex agent en posant un baiser dans son cou
-« Oh ! » c'était aussitôt offusqué l'informaticien avec un regard inquiet alentour « C'est un lieu public M Reese ! » avait-il protesté en rougissant violement
-« Et un rayon totalement désert »avait constaté celui-ci « Tiens pourquoi ne pas choisir la teinte de vos joues ? Moi je l'aime ! Enfin juste un peu atténuée peut être ? »
-« Ca suffit M Reese ! Un peu de sérieux ! » Avait répliqué Finch en saisissant enfin un pot « Je vous laisse prendre le second ! »
John s'était contenté de sourire, au moins cela l'avait fait réagir. Il avait saisit un second pot et avait suivi son partenaire jusqu'au stand de préparation des couleurs
-« Il faut passer choisir des voilages » avait alors affirmé l'informaticien
-« Il y en a déjà »
-« Mais la couleur ne suivra plus avec la nouvelle teinte des murs »
-« Ah ? » avait demandé John perplexe « Si vous le dites »
-« John ! C'est une question d'harmonie, il faut… »
-« Je vous suis ! » l'avait interrompu l'ex agent pour éviter un cours de décoration intensif
Ils s'étaient donc rendus dans le bon rayon et c'était reparti pour une nouvelle demi-heure d'attente. Mais cette fois John n'avait pu taquiner son compagnon, Finch était occupé avec la vendeuse dont il mettait les nerfs à rude épreuve. La pauvre fille ne fut pas fâchée de le voir quitter son stand.
-« Ils seront prêt demain à midi, c'est rapide » avait estimé Finch satisfait
-« En revanche la vendeuse va surement confier le colis à sa collègue en vous voyant revenir le chercher » avait rétorqué John
Finch l'avait fusillé du regard
-« Je ne vois pas du tout pourquoi elle agirait ainsi » avait-il affirmé
-« Vraiment ? » avait insisté Reese
-« Oui vraiment » et il avait ajouté avant que John ne puisse répliquer « Savez vous que j'ai changé le matelas dans la chambre d'ami ? Il est très confortable »
-« Je vous crois sur parole Harold » avait aussitôt répondu John en saisissant le sens caché du message
Ils étaient passés en caisse et avaient regagné leur véhicule, Reese rangeant les pots et le matériel dans le coffre
-« Au fait Harold… » Avait-il commencé en observant le parking quasiment désert
-« Oui ? »
-« En ce qui concerne mon salaire de peintre… »
Finch lui avait adressé un regard interrogateur
-« Votre salaire ? Que…»
Avant qu'il ait pu achever sa phrase John l'avait saisit par la taille et attiré contre lui
-« je n'accepte que les paiements en nature » lui avait-il chuchoté avant de l'embrasser
Finch avait plaqué ses mains contre sa poitrine pour le repousser
-« John ! »
-« Je voulais juste un acompte Finch ! »
-« Cela peut attendre que nous soyons chez nous ! »
-« Vous croyez ? Bon d'accord» avait-il capitulé devant le regard agacé de son associé « Mais il m'en faudra un autre en arrivant ! »
-« Vous êtes incorrigible » avait marmonné l'informaticien. Toutefois il n'avait pas eu trop de peine à obtenir un autre acompte une fois rentré et le matériel rangé dans le bureau…
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*********** Fin du flash back ***********
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Et ce matin, en l'absence de numéro, John avait commencé le chantier. Finch l'avait aidé à bâcher les meubles et il avait commencé à peindre le premier mur sous l'œil critique de son compagnon
A 11H30 Finch était sorti pour retourner chercher les voilages. Il était revenu avec le déjeuner. John, toujours observateur, avait remarqué qu'il boitait un peu plus que d'habitude. Il devait être fatigué. Les missions s'étaient succédées à un rythme soutenu ces derniers temps et ils avaient tout deux besoin de souffler un peu. C'était leurs premiers jours de détente depuis plusieurs semaines mais, de toute évidence, si lui prenait un réel plaisir à cette séance de bricolage, son compagnon paraissait bien moins à l'aise. A bien y réfléchir John trouvait qu'il avait souvent l'air d'avoir l'esprit ailleurs depuis quelques temps. Il se promit d'essayer de lui préparer une journée spéciale comme celle imaginée trois mois plus tôt pour leur anniversaire. Un sourire lui vint spontanément à l'évocation de ces moments magiques. Cela leur ferait une détente bienvenue.
Après le repas, John reprit sa peinture tranquillement, Finch restant à proximité. Le temps s'écoulait lentement, sereinement, ponctué de quelques mots de temps à autre. A cours de peinture, l'ex agent se tourna vers son partenaire
-« Finch vous pouvez m'avancer le pot de peinture s'il vous plait ? »
L'informaticien se leva et voulu ouvrir le pot avant de l'amener à son compagnon, mais ce faisant il failli renverser le contenu et pesta contre sa maladresse en voyant sa main couverte de peinture et le bord de la manche de sa chemise taché
-« Ca ne partira jamais ! » se plaignit-il
-« Vous auriez dû le laisser fermer Finch ou enfiler une tenue comme la mienne » s'amusa Reese
-« Je ne suis pas censé peindre M Reese ! » marmonna l'informaticien en essuyant sa main
-« Détendez vous Finch. Vous avez des dizaines d'autres chemises ! »
-« Ce n'est pas une raison » affirma celui-ci en lui tendant son pot. Reese voulu lui voler un baiser mais Finch s'était déjà détourné
-« Merci » dit-il. Il hésita puis ajouta « Vous devriez aller vous reposer un peu »
-« Je ne suis pas fatigué » répliqua Finch mais ses traits tirés disaient le contraire
Reese n'insista pas. D'expérience il savait qu'il valait mieux attendre que la mauvaise humeur de son compagnon soit passée sans le forcer. Il continua donc sa peinture. Finch quitta la pièce pour se rendre dans le salon d'où un cri horrifié s'échappa bientôt. John lâcha précipitamment son pinceau, dévala l'escalier et avança rapidement jusqu'au salon. En entrant il trouva Finch occupé à gronder un Bear tout penaud qui se tenait à ses pieds les oreilles basses
-« Qu'est ce qui se passe ? » interrogea John surprit
-« Regardez moi ce carnage ! » s'exclama Finch en désignant le paquet avec les voilages. Visiblement le malinois les avait trouvé à son goût et s'était offert une petite sieste sur les doubles rideaux
-« Ce n'est pas si grave » tenta Reese
-« Pas si grave ? » s'emporta Finch, il se tourna vers lui en brandissant l'un des voilages « Ils sont couvert de poils et complètement froissés ! Que vous faut-il de plus ? »
-« Harold… » Tempéra John
Mais l'informaticien rejeta le tissu d'un geste nerveux
-« Vous ne pouvez pas comprendre ! » répliqua t-il et faisant demi tour il quitta le salon, furieux
John n'essaya pas de l'arrêter à la fois stupéfait de sa réaction et surprit de la violence de sa colère. Il sursauta en l'entendant reclaquer violemment la porte de la chambre.
-« Qu'est ce qui lui arrive ? » demanda t-il à son chien qui venait se frotter à lui réclamant une caresse. Il s'accroupit pour le câliner « Ne t'en fait pas ça va passer. Je vais emmener ça au pressing » affirma t-il en désignant les rideaux « Phong fait des miracles tu sais » Le chien lui donna un petit coup de tête amical «Ca va aller Bear, il est juste fatigué ou peut être un peu souffrant » lui murmura t-il
John monta lentement les escaliers et gratta doucement à la porte de la chambre
-« Harold ? » appela t-il. Il n'obtint pas de réponse « Harold ? » Insista t-il « Tout va bien ? »
-« Je veux être seul » Entendit-il alors
-« D'accord » murmura t-il, désarçonné par le ton sec de son compagnon « Je ne serais pas loin » ajouta t-il tout de même mais il n'eut aucune réponse. Il finit par redescendre, désappointé. Il ne pouvait s'empêcher de réfléchir à l'attitude de son partenaire. Ces deux dernières semaines surtout. Il semblait constamment sur les nerfs. Alors que jusqu'à présent il parvenait toujours à le dérider, qu'il avait même réussi à le rendre bien moins rigide au quotidien, depuis quinze jours ce n'était plus le cas. Et Reese avait beau s'interroger il ne voyait pas d'où venait ce changement. Ses questions prudentes étaient restées sans réponse et après la perplexité il finissait par éprouver une certaine inquiétude.
Finch s'enferma dans la chambre et s'assit sur le lit, la tête entre les mains. La migraine qui le menaçait depuis le matin se fit plus violente. Il se leva et se dirigea vers la salle de bains pour chercher un cachet. Appuyé sur le lavabo il contempla son reflet dans le miroir. Il regrettait déjà son emportement mais il était si fatigué, il y avait trop de tension en lui et la période était compliquée. Il avait cru que se serait une bonne idée de laisser John faire les travaux, il voulait lui faire plaisir mais il n'avait pas prévu que celui lui rappellerait ses restrictions, celles qu'il détestait tant. Il était las de souffrir, de se sentir amoindri et dépendant. Et à cet instant il était furieux de s'être emporté, d'avoir repoussé son compagnon alors qu'il n'y était pour rien et il s'en voulait pour Bear aussi. Bien sur il avait fait une bêtise mais c'était aussi un peu sa faute, il aurait dû ranger le paquet plus soigneusement et de toute façon cela ne méritait pas un tel éclat. Il soupira. D'un geste résigné il avala ses médicaments puis retourna s'allonger. Il avait besoin de se calmer avant tout. Sans s'en rendre compte, comme la douleur s'estompait, il s'endormi.
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Harold se réveilla deux heures plus tard, un peu perdu, cherchant à se rappeler pourquoi il dormait en plein après midi, seul. Ses souvenirs ne lui firent pas plaisir. Il grimaça, des excuses allaient s'imposer. Il s'attarda un instant dans la salle de bains pour se rafraichir et se recoiffer puis se décida à traverser le palier. Il se glissa timidement dans le bureau. Sur son escabeau Reese finissait le mur de droite. Bear au pied de l'échelle semblait monter la garde. Il se redressa légèrement en voyant son second maître mais ne bougea pas gardant les oreilles baissées. Finch se mordit les lèvres et lui fit signe d'approcher. Le Malinois obéit un peu hésitant. L'informaticien le câlina
-« Pardon mon chien » chuchota t-il « Je me suis laissé emporter » Le chien comprit et lui lécha les mains. Finch leva les yeux et croisa le regard de John posé sur lui, un sourire sur son visage
« Comment peut-il me sourire ainsi ? » songea t-il en culpabilisant
John termina le coin et descendit de l'escabeau
-« Ca avance bien non ? » demanda t-il « Plus que deux murs »
-« Oui » murmura Finch
-« Il est tard, je terminerais demain »
L'informaticien laissa passer un silence tandis que John nettoyait son matériel l'air de rien. Il se rapprocha et posa la main sur son bras
-« John… »
-« Oui » répondit ce dernier en lui souriant
-« Je suis désolé pour tout à l'heure. Je ne sais pas ce qui m'a pris »
-« Ce n'est rien Harold » répondit Reese qui lui avait parfaitement deviné
Finch le fixa un instant
-« Vous savez » souffla t-il
-« Hum ? »
-« Vous savez pourquoi j'étais nerveux ? »
-« Je le suppose » concéda l'ex agent
-« Mais vous ne le dites pas ? »
-« Vous n'aimeriez pas que je le dise »
Harold comprit que John lisait en lui comme dans un livre ouvert et adaptait chacune de ses réactions en fonction avec pour seul but de ne jamais le blesser. Son cœur se serra en réalisant cette vérité et une bouffée de tendresse l'envahi. Il passa ses bras autour de son cou et voulu l'embrasser mais John le repoussa brusquement
-« Non Finch ! Votre costume ! » Protesta t-il
L'informaticien lui sourit et l'attira de nouveau contre lui
-« Je m'en moque » murmura t-il contre ses lèvres « J'en ai des dizaines d'autre » remarqua t-il avant de l'embrasser. Reese se laissa faire, heureux de le retrouver « Et puis ça peut s'arranger » ajouta Finch en tirant la fermeture éclair qui fermait la tunique sur le devant, la faisant coulisser avant de repousser la tenue pour la faire glisser des épaules de son compagnon. John l'aida en ôtant les manches et il en profita pour glisser ses mains sous le fin maillot qu'il finit par lui retirer
-« Instructeur, policier, peintre… j'aime tout vos avatars » chuchota t-il en déposant quelques baisers sur la poitrine désormais découverte de son compagnon
-« Mais je sais ce que vous préférez » murmura Reese, souriant au souvenir de sa déclaration un certain soir dans le vieux chalet, tout en lui caressant doucement le dos. Finch continuant son exploration, il voulu lui répondre et entreprit de dénouer la cravate, la laissant glisser au sol avant de déboutonner le gilet et la chemise, de plus en plus frémissant sous les caresses expertes de son compagnon. Les premiers vêtements au sol, il tira sur le maillot, soupirant d'atteindre enfin sa peau et de le sentir frissonner sous ses doigts. Il l'attira davantage contre lui cherchant le contact. Il sentit les mains de son compagnon continuer de repousser la tunique, s'immiscer sous l'élastique de ses sous vêtements
-« Harold » haleta t-il contre son oreille
-« Hum ? » Murmura Finch concentré sur ses caresses
-« Qu'aviez-vous dit …à propos du matelas de la chambre d'ami ? » chuchota John en nichant son visage dans son cou pour y déposer une multitude de petits baisers
-« Qu'il est neuf » soupira Finch en s'abandonnant à son assaut. John continua à l'embrasser suivant la courbe de son épaule laissant ses mains le parcourir puis il se redressa pour capturer ses lèvres jusqu'à ce qu'ils en perdent le souffle
-« Alors nous devrions le tester non ? » murmura t-il alors
Finch laissa ses mains remonter le long de son torse jusqu'à sa nuque et prit son visage entre ses mains
-« Cela me semble une excellente idée » lui chuchota t-il. Il l'embrassa à nouveau, impatient « D'autant que je vous dois une journée de travail Monsieur le peintre » ajouta t-il malicieux. John éclata d'un rire joyeux et l'enlaça pour l'entrainer de l'autre côté du palier.
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Finch observait son compagnon endormi à ses côtés. Le sommeil adoucissait ses traits, faisait tomber ce masque d'impassibilité qu'il affichait tout au long du jour. Apparaissait alors le vrai John Reese, l'homme doux et sensible qui cachait sa fragilité sous une apparente indifférence. L'homme fort, l'agent endurci qui savait se montrer si tendre et si attentif pour lui. Cette double personnalité qui l'avait tant étonnée lorsqu'il l'avait découverte, qui le fascinait encore aujourd'hui. Son regard dériva sur ses mains, ces armes capables de tuer ou de blesser avec tant de facilité mais qui se faisaient si caressantes et si infiniment tendres pour lui. Il lui donnait parfois l'impression d'être fait de cristal tant il usait de douceur dans chacun de ses gestes. Et lorsqu'ils s'aimaient il se faisait si attentionné. Même lorsque la passion rendait leurs gestes plus impatients, plus brusques, il restait attentif. Chaque fois son amour l'enveloppait comme une bulle où il se sentait en parfaite sécurité.
Il ne résista pas à l'envie de passer ses doigts dans les courts cheveux poivre et sel, une caresse, un frôlement. John remua dans son sommeil. Finch se rallongea et se cala contre lui, un bras autour de sa taille
-« Harold ? » marmonna l'ex agent d'une voix ensommeillée
-« Dormez John » chuchota Finch « Je vous aime » ajouta t-il après un instant
-« Moi aussi » bredouilla Reese en posant une main sur la sienne avant de se laisser aller de nouveau au sommeil.
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Finch se réveilla un peu avant 8H. Il se leva le plus silencieusement possible pour se rendre à la salle de bains. Lorsqu'il en sorti il sourit à la vision de son compagnon toujours endormi le nez dans l'oreiller « Sans doute plus pour longtemps » songea t-il. Il se glissa hors de la chambre et descendit l'escalier dans l'intention de préparer le petit déjeuner. Comme il allumait la cafetière le bruit du clapet de la boite aux lettres attira son attention. Il se dirigea donc vers le couloir mais en voyant le courrier sur le sol il se figea un instant. Il finit par avancer et saisit avec réticence la grande enveloppe kraft revêtue de ce logo blanc sur fond vert qu'il connaissait trop bien. Il savait la date. Il attendait cette lettre. Mais la tenir entre ses mains la rendait réelle et il ne pouvait plus désormais en écarter la perspective comme il le faisait ces derniers jours. Il resta immobile dans le couloir, les yeux rivés sur cette missive tant redoutée. Puis un bruit le fit réagir : John…
Il se précipita dans le salon et dissimula soigneusement l'enveloppe au fond d'un tiroir. Reese arrivait au pied de l'escalier comme il ressortait du salon. Il lui sourit spontanément mais son sourire s'effaça devant l'air inquiet de son compagnon. Cela ne dura qu'un instant, déjà l'informaticien s'était repris, mais John demanda :
-« Harold ? Ca ne va pas ? »
Finch força un sourire
-« Tout va bien John Pourquoi ? »
-« Je ne sais pas vous avez l'air… troublé ? »
-« Je ne vous avais pas entendu arriver » mentit Finch. Il s'approcha et se cala contre lui, Reese l'enlaça par reflexe « Et comment ne serais-je pas troublé ? Quand apprendrez-vous à vous couvrir ? » Le taquina t-il
-« Vu l'effet que je vous fais à découvert jamais je pense » rétorqua John. Il posa deux doigts sous son menton pour lever son visage et lui donner un baiser. Il le fixant un instant, et ce regard clair, si franc, mis l'informaticien mal à l'aise
-« Evidemment : vous êtes incorrigible ! » constata t-il sans rien laisser paraitre « Venez, votre café vous attends » ajouta t-il en l'attirant vers la cuisine. Reese le suivit, confiant. Il salua Bear venu à sa rencontre. Ils partagèrent le repas tranquillement, John écoutant d'une oreille distraite les remontrances de son partenaire sur les bouchées abandonnées au malinois qui se tenait à ses pieds, ripostant d'un sourire charmeur à ses remarques. Il ne remarqua pas les efforts que son compagnon faisait pour que tout soit normal, pour oublier un instant la grande enveloppe au logo blanc et vert cachée au fond du tiroir…
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Les deux hommes achevaient le petit déjeuner lorsque le téléphone de Finch sonna. Reese lui adressa un regard interrogatif, il lui répondit d'un petit signe et décrocha
-« Bonjour inspecteur Fusco »
-…
-« Bien merci. Et vous ? »
-…
-« Certainement inspecteur. Je prends de quoi noter » John lui tendit un stylo et un bloc et il le remercia d'un sourire
-…
-« Non, nous ne sommes pas encore à la bibliothèque »
-…
-« Inspecteur Fusco ! » s'exclama Finch. Reese occupé à câliner son chien leva les yeux vers lui et s'amusa de le voir rougir, devinant que Lionel avait encore dû tenter une taquinerie
-…
-« Bien, je vous écoute ! » soupira l'informaticien
-…
-« A midi ? Oui c'est possible. Entendu inspecteur. A tout à l'heure » affirma Finch avant de raccrocher
-« Ca va Finch ? » demanda Reese de son air le plus innocent
L'informaticien le fusilla du regard
-« Il est aussi irrécupérable que vous ! » marmonna t-il. John retint un fou rire
-« Il vous a demandé des informations ? » interrogea t-il pour dévier la conversation
-« Oui. Quelques comptes à éditer. Il nous donne rendez vous à midi chez Stan »
-« Il nous offre le déjeuner ? C'est sympa ! »
-« Je vais me préparer » répondit Finch. John le suivi des yeux. Il semblait plus reposé que la veille. Alors d'où lui venait cette intuition, ce sentiment que quelque chose le gênait ? Il le sentait encore un peu nerveux sans se l'expliquer, il n'était pourtant pas en mission… Il s'affaira quelques instants à débarrasser la table, donna une dernière friandise à son chien
-« Tu ne le trouves pas un peu bizarre toi aussi ? » lui demanda t-il en le caressant. Le malinois le fixa de son regard intelligent. « Allons, je crois qu'on se fait des idées tout les deux, il est juste fatigué ! » ajouta t-il après quelques secondes de réflexion, préférant choisir cette option, confiant en son partenaire. Le chien parut l'approuver d'un petit coup de tête. « A midi je crois que Lionel va encore te gâter, chut ! Il va falloir se faire discret » s'amusa t-il.
Finalement il se releva et se dirigea à son tour vers l'escalier pour aller se préparer.
