Tous les personnages et l'univers X-Men appartiennent à Marvel.

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Bonjour,

Après avoir vu X-Men First Class, je ne pouvais faire autrement que de me lancer dans une fic Charles/Erik tant leur relation est ambiguë (et puis il faut l'avouer ils sont simplement craquants tout comme leurs interprètes, lol).

Je ne connais pas bien l'univers X-Men, j'ai vu les films (il y a longtemps) et j'ai lu quelques comics étant plus jeune, donc, je vous prie de m'excuser pour les incohérences, j'admets avoir pris certains personnages et les avoir adaptés pour les besoins de mon histoire.

En tout cas, j'espère que cette fic vous plaira, je ne connais pas encore le rythme de publication étant donné que je travaille sur deux autres histoires.

Bonne journée et bonne lecture !

A bientôt !

Missloup.

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Chapitre 1 :

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Ses doigts tremblants effleurèrent les contours du visage aux traits ridés avec une tendresse, une douceur que personne n'aurait pu imaginer chez lui. Il ferma brièvement les paupières, chassant les larmes qui menaçaient de lui échapper, il inspira profondément, il devait garder le contrôle, ne rien montrer… Un bruit attira soudain son attention. Ses prunelles d'acier fusillèrent l'infirmière qui avait eu le malheur de revenir alors qu'il n'avait pas terminé sa visite, cette dernière repartie sans demander son reste. Agacé et ne souhaitant plus être dérangé, il verrouilla la porte d'une simple pensée. Son regard se posa alors à nouveau sur le visage du seul homme qu'il avait aimé, il avait l'air si paisible et il espérait que c'était vraiment le cas. Un fin sourire heureux au goût amer se dessina sur son visage, heureux car il l'était de ne l'avoir enfin que pour lui, amer car seul le coma profond dans lequel était plongé son amour leur permettait d'être réunis. Que n'aurait-il donné pour croiser les prunelles à l'azur si pur ? Que n'aurait-il fait pour partager l'une de leur joute verbale ? Que n'aurait-il sacrifié pour retrouver cet amour de jeunesse ? Son seul et unique amour… Lentement, il se pencha vers le corps endormi dans l'immense lit blanc, ses lèvres effleurèrent celles de sa Némésis, il aurait tant aimé les sentir bouger contre lui, mais il y avait longtemps que son âme sœur lui avait refusé ce privilège, l'avait privé de ce goût de paradis. Sa douleur n'en était que plus grande alors qu'il se souvenait de ses sourires, de ses regards emplis d'amour posés sur lui, de sa fougue mêlée d'innocence qui n'appartenait qu'à lui.

Tout à coup, son attention fut attirée par l'un des appareils qui se mit à enregistrer une hausse d'activité. Son sourire s'agrandit. Son plan était en route ! Et vue la soudaine activité cérébrale de son amour, tout marchait selon ses prévisions ! Sa main caressa la joue ridée avant qu'il n'effleure à nouveau les lèvres qui le tentaient depuis tant d'années.

« -Le sens-tu, Charles ? Oui, bien sûr que tu perçois sa présence. Tout va bien se passer, mon ami, et bientôt, oui, bientôt, tu reviendras parmi nous. »

Après un dernier regard sur l'unique personne qui comptait à ses yeux, il sortit de la chambre, l'infirmière se hâta de retrouver sa place auprès de Charles, sachant parfaitement que son sort ne serait guère enviable s'il arrivait quoi que ce soit au Professeur Xavier. Remettant son masque de froideur, Erik Lehnsherr mieux connu sous le nom de Magnéto, observa une dernière fois le corps inanimé de son amour avant de refermer la porte, il ne vit donc pas la fine perle translucide qui roula le long de la joue de son amour.

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Scott Summers descendit précipitamment les quelques marches menant au parc d'où des cris provenaient. Jean et Ororo évacuaient déjà les enfants pour les mettre à l'abri. Son regard dissimulé derrière ses lunettes se posa sur deux formes allongées dans l'herbe dont l'une était déjà en train de se redresser. Un juron franchit le seuil de ses lèvres lorsqu'il vit Logan s'élancer vers les nouveaux venus, toutes griffes dehors. Alors qu'il hurlait à Wolverine de stopper son attaque, Scott fut surpris de voir la moto de Logan s'élever dans les airs pour frapper de plein fouet son propriétaire. Le leader des X-Men s'élança à travers la pelouse et stoppa Logan avant qu'il n'attaque à nouveau les deux inconnus.

« -Ne sois pas stupide, souffla Scott au mutant qui le fusilla du regard, il contrôle le métal !

-Alors, fais quelque chose, p'tite tête ! Ordonna Wolverine en désignant les deux intrus.

Ses doigts se posèrent sur les lunettes bridant son pouvoir, hésitant à utiliser ce dernier. Soudain, ils ne furent plus seuls. Cyclope reçut un violent coup de pied en plein thorax qui l'envoya valser à l'autre bout de la pelouse pendant que Logan se retrouvait immobilisé dans les airs, écartelé par le pouvoir de Magnéto. Scott voulut se relever, mais Azazel qui l'avait attaqué revint à la charge. Alors qu'il parait les coups, il put apercevoir Magnéto s'approcher des deux hommes d'ailleurs celui qui était debout observait avec stupeur le Maître du métal. Soudain, Magnéto propulsa Logan dans sa direction et, malheureusement, Cyclope ne fut pas suffisamment rapide pour éviter le choc.

-Dégage de là ! Hurla Wolverine tout en se levant et en le bousculant sans ménagement.

Le cri de rage de Logan résonna à ses oreilles quand il se rendit compte que leurs assaillants avaient disparu grâce à Azazel. Seul un homme se tenait encore allongé dans l'herbe, c'était l'un des deux intrus.

-Par où sont-ils partis ? Interrogea Logan à l'encontre de Jean et Ororo qui revenaient pour leur donner un coup de main.

-Ils se sont éclipsés avec l'aide d'Azazel, répondit Tornade, on ne pourra pas les rattraper.

-J'ai besoin d'aide ! Appela Jean.

Scott vit sa chère et tendre agenouillée auprès de l'homme qui paraissait inconscient. Il la rejoignit alors qu'elle examinait le jeune homme vêtu d'une étrange combinaison bleue et jaune.

-Il est blessé, constata Jean, il perd du sang ! Il faut le transporter à l'infirmerie. Vite !

En un éclair, Tornade était de retour avec une civière. Tout en vérifiant de ne pas blesser davantage le jeune homme, ils l'installèrent sur le brancard et le transportèrent jusqu'à l'infirmerie. Une fois installé, ils laissèrent l'homme aux bons soins de Jean pour patienter dans le couloir.

-Que s'est-il passé ? Demanda Scott aux deux autres mutants.

-Aucune idée, répondit Ororo, nous étions dehors avec les enfants quand ils sont tout simplement apparus.

-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de laisser Jean seule avec ce type, marmonna Logan en observant la porte d'un œil noir.

-Elle est tout à fait capable de se défendre, argua Scott. Non, ce qui m'inquiète et m'intrigue, c'est l'autre homme, il est clair qu'il possède le pouvoir de contrôler le métal et quelque chose me dit que ce n'est pas une bonne chose qu'il soit entre les mains de Magnéto.

-Vous croyez qu'ils pourraient avoir un lien ? Questionna Logan sans quitter la porte des yeux.

-Un lien ? Répéta Scott perplexe.

-Tu penses qu'il pourrait être son fils ? S'étonna Ororo qui avait suivi le raisonnement de Wolverine.

-Pourquoi pas ? Maugréa le mutant en haussant les épaules. Il y avait quelque chose chez ce type quand il utilisait son pouvoir qui me faisait penser à l'autre taré de Magnéto.

-Enfin, cela ne nous dit pas pourquoi ils sont apparus en plein milieu de l'Institut, leur rappela Ororo.

Logan allait ouvrir la bouche, sûrement pour dire que cela n'avait aucune importance et qu'ils devaient se méfier de l'homme allongé dans l'infirmerie, quand la porte de cette dernière s'ouvrit sur Jean.

-Alors ? L'interrogea Scott.

-Ses jours ne sont pas en danger, avoua Jean d'un ton rassuré, il a eu beaucoup de chance, la balle a effleuré sa colonne vertébrale, à quelques millimètres près, il perdait l'usage de ses jambes. La blessure est superficielle, il devrait être rapidement sur pieds.

-Que sais-tu de lui ? Questionna Ororo.

-Pas grand-chose, j'ai essayé de lire en lui, mais je me suis heurtée à un mur que je n'ai pu franchir.

-Un télépathe ? Supposa Logan.

-Peut-être ou alors je suis passée à côté de quelque chose dans mon examen médical, Hank est meilleur médecin que moi, je devrais l'appeler, j'ai pu passer à côté d'une commotion ou…

-Du calme, ma belle, la stoppa Scott en la prenant dans ses bras, tu es fatiguée et tu sais que ta télépathie est aléatoire depuis la dernière bataille.

-Si seulement le Professeur était là, soupira Ororo dont le regard se voila.

Comme à chaque fois que l'on évoquait son père de cœur, le visage de Scott se durcit. Aussitôt, il sentit la main de Jean se saisir de la sienne dans un élan de réconfort qui ne l'apaisa guère face à la peine qu'il ressentait toujours depuis la disparition de son mentor. Il revoyait encore le visage serein et le sourire rassurant que lui avait offert le Professeur Xavier avant de disparaître.

-Je vais retourner veiller sur mon patient, dit Jean en déposant un baiser sur sa joue. »

Scott lui sourit avant de la suivre du regard, la porte de l'infirmerie refermée, il prit la direction du hall d'où provenaient des éclats de voix. Logan, Ororo et lui ne tardèrent pas à être entourés par des élèves excités et curieux de savoir ce qui s'était passé. Un regard noir de Wolverine suffit à renvoyer chacun à ses occupations et à leur dégager le chemin jusqu'à leur bureau, pour une fois, il ne se plaignit pas que le mutant terrorise leurs protégés. Ils grimpèrent les quelques marches menant au premier étage, puis, ils avancèrent au fond du couloir. Son regard se posa sur la porte menant à la bibliothèque, maintenant condamnée, où il avait tant de fois trouvé refuge avant qu'il n'ouvre celle se trouvant sur la droite.

« -Tout ça sent mauvais, attaqua de suite Wolverine dès que la porte fut fermée.

-Que veux-tu dire ? S'enquit Cyclope.

-Magnéto n'a jamais attaqué l'Institut, c'était le refuge le plus sûr pour les jeunes mutants, mais aujourd'hui il n'a pas hésité. Nous ne sommes plus en sécurité ici !

-Logan a raison, acquiesça Ororo, mais où veux-tu que nous allions ? Nous ne pouvons renvoyer les enfants chez eux puisque pour la plupart d'entre eux leur maison est ici.

-Nous devons alors nous attendre à d'autres attaques, assura Logan.

-Oui, le Professeur était le garant de notre sécurité, soupira Tornade en détournant le regard sûrement pour dissimuler ses larmes.

-Sans parler de cela, poursuivit Wolverine, il reviendra pour récupérer le type qui est à l'infirmerie. Nous pourrions peut-être…

-Si tu envisages de le livrer, c'est hors de question, coupa Scott.

-Tu mets inutilement les élèves en danger, s'emporta le mutant aux griffes d'adamantium.

-L'Institut a toujours été un refuge pour les mutants, c'était le souhait du Professeur X et nous le respecterons ! Déclara Cyclope d'un ton n'admettant aucune contestation.

Il observa les deux autres mutants qui finirent par acquiescer. Même si leurs opinions divergeaient souvent, il savait que Logan ferait tout pour rendre hommage à la mémoire de Charles Xavier. Le Professeur l'avait accueilli et avait réussi à gagner la confiance ainsi que l'estime de cet homme si blessé. Parfois, Cyclope avait comparé Logan à un animal sauvage et le Professeur X avait su le dompter, comme il avait su aimer, rassurer et aider tous les habitants de l'Institut. Scott savait que même avec tous leurs efforts, ils n'arriveraient pas à remplacer son père de cœur, mais Ororo, Logan, Jean et lui n'avaient pas voulu fermer l'Institut.

-Bien et que comptes-tu faire si Magnéto revient ?

La question de Logan lui fit serrer les dents, effectivement, il ignorait ce qu'il ferait, il était hors de question que les élèves reprennent le chemin du combat, non, pas après ce qui s'était passé la dernière fois… Tous étaient encore bien trop traumatisés par la mort du Professeur X.

-Je l'ignore, soupira-t-il.

Aussitôt ces quelques mots prononcés, il sentit Logan prêt à répliquer, mais Ororo vola à son secours.

-Et si nous attendions qu'il soit réveillé ? Offrit-elle. Je ne pense pas que Magnéto revienne de suite. »

Les deux mutants se rangèrent à l'avis de leur amie. Ils quittèrent donc le bureau, Logan partit surveiller les environs, pendant, qu'Ororo retournait auprès des plus jeunes de leurs pensionnaires. Scott rejoignit les adolescents pour arbitrer une partie de base-ball. Pendant que les pensionnaires de l'Institut se disputaient pour former deux équipes, Cyclope se perdit dans ses pensées.

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Flash-back :

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Scott donna un violent coup sur la droite, obligeant le X-jet à amorcer un dangereux virage à 90° pour éviter les débris qui étaient projetés en leur direction. A ses côtés, il vit les yeux de Tornade se voiler alors que des vents violents se levaient pour créer un bouclier autour du jet. Cependant, la violence des turbulences et les nombreux objets allant d'un arbre à une voiture venant dans leur direction ne tardèrent pas à l'obliger à se poser en catastrophe, une aile avait été percutée par un tronc et avait pris feu. Le choc avec le sol fut rude. Néanmoins et malgré leurs contusions, ils s'élancèrent hors de l'X-jet. Bien entendu, ils n'étaient pas les seuls à être là, non seulement, ils devaient éviter les militaires, mais ils devaient aussi se battre contre les mutants qui s'étaient ralliés à Magnéto.

Cyclope venait de se débarrasser de Mystique quand il entendit le cri de rage poussé par Wolverine. Pensant que ce dernier s'était retrouvé prisonnier du pouvoir de Magnéto, il se figea quand il vit que ce n'était pas le cas. Non, Logan était en train d'hésiter et il le comprenait parfaitement. Le Professeur X était en train d'essayer d'apaiser Jean grâce à sa télépathie, mais sa compagne ne semblait pas décidée à se laisser faire. Les dernières batailles avaient eu un étrange effet sur Jean qui avait poussé son don à la limite de ce qu'elle pouvait supporter. Malheureusement, elle avait fini par perdre le contrôle, les conduisant à la situation actuelle, la jeune femme déchaînait les éléments, détruisant tout ce qui se trouvait sur son passage.

« -Charles !

Scott et Logan tournèrent la tête, surpris d'entendre ce cri de détresse franchir le seuil des lèvres de Magnéto. Ils virent le pouvoir de ce dernier agir sur le fauteuil roulant du Professeur X pour l'éloigner de Jean qui était en train de refermer une étreinte mortelle sur leur mentor.

-Non !

Le hurlement de protestation de Magnéto mourut quand il vit le corps du Professeur Xavier s'élever au-dessus du fauteuil. Les mains de Jean enserrèrent dangereusement le cou de leur mentor, celles du Professeur se posèrent sur les tempes de la jeune femme.

-Jean ! Arrête ! Laisse-le ! Supplia Scott.

Le jeune homme allait se jeter sur les deux personnes les plus importantes de sa vie pour les séparer, mais Logan l'en empêcha, le ceinturant fermement et lui sauvant sûrement par la même occasion la vie. Soudain, un éclair blanc les aveugla avant qu'un violent souffle ne les propulse au sol, les assommant à moitié. Lorsqu'il avait de nouveau repris ses esprits, Scott se précipita vers Jean qui était en train de se relever. Il avait été soulagé de voir que la jeune femme était redevenue celle qu'il aimait, même si celle-ci ne semblait pas se rappeler ce qui s'était passé. Scott avait aidé Jean à se relever. Son regard balaya les alentours et le soulagement qu'il avait éprouvé disparu quand il n'aperçut pas le Professeur X. Tornade, Wolverine, Malicia et Bobby vinrent aussitôt les aider dans leur recherche.

-Je… Je ne le ressens plus, balbutia Jean en larmes.

-Non, ce n'est pas possible ! Refusa d'y croire Ororo en fouillant les alentours.

-Il… Il n'est plus… »

Avec l'aide des quelques élèves qui s'étaient battus à leurs côtés, ils cherchèrent le Professeur X, mais ils ne réussirent à trouver que son fauteuil roulant tordu et sa veste déchirée. Dépités et obligés de fuir pour ne pas être confronté aux militaires, ils avaient regagné l'Institut. Entourés par leur chagrin, ils s'étaient tous renfermés sur eux-mêmes, y compris Logan. Scott avait cru que ce dernier allait en profiter pour filer, mais non, Wolverine était resté à leurs côtés et les avait bien épaulés. Dès qu'elle en avait été capable, Jean avait utilisé le Cerebro qui n'avait fait que confirmer la disparition de leur mentor. Le cœur lourd, l'âme en peine, ils avaient alors élevé une stèle en l'honneur de leur Professeur au bord du lac, à un endroit où Charles Xavier aimait passer du temps.

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Fin du flash-back.

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Scott dissimula ses émotions dans un recoin de son esprit quand il entendit la voix de Jean résonner dans sa tête. Il prit la direction de l'infirmerie où en chemin il fut rejoint par Ororo et Logan. Ils pénétrèrent dans la salle où Jean caressait en un geste rassurant l'avant-bras de son patient tout en lui murmurant des paroles apaisantes. Cyclope s'approcha avant de se figer troublé par le regard azur qui venait de se poser sur lui.

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Il ouvrit les paupières et scruta d'un air perdu la pièce où il se trouvait. Son esprit devint un peu confus lorsqu'il vit les appareils qui l'entouraient sans qu'il ne puisse en reconnaître aucun. Où était-il ? Ses derniers souvenirs le ramenèrent à une plage, à une immense tristesse, mais aussi à une incommensurable douleur autant physique que mentale. Il voulut bouger, mais la douleur qui irradia de son dos l'en dissuada. La légère plainte qui franchit le seuil de ses lèvres attira l'attention de la seule autre personne présente. Ses yeux croisèrent ceux doux d'une jeune femme aux cheveux mi-longs d'une couleur s'approchant du rouge qui lui sourit tendrement tout en jetant un rapide coup d'œil à ses constantes. Il ne lui fallut guère de temps pour comprendre que son médecin n'était pas humain, non, il s'agissait d'une mutante qui possédait des pouvoirs semblables aux siens, bien que moins développés. Il vérifia rapidement ses barrières mentales qui étaient toujours intactes.

« -Tout va bien, vous êtes en sécurité, assura la jeune femme en réglant le débit de la perfusion. Je suis le Docteur Jean Grey et…

La jeune femme se tut lorsque trois personnes entrèrent dans la pièce, il reconnut immédiatement leurs particularités faisant d'eux des mutants. Charles ne put s'empêcher d'observer les nouveaux venus, l'homme aux lunettes de quartz rouge possédait un grand sens du devoir malgré son jeune âge, il avait grandi avant l'âge, comprit-il rapidement. Quant à la femme, il fut intrigué par ses cheveux d'un blanc contrastant avec sa couleur de peau, il la trouva belle tout comme il resta un instant ébahi par le don qui sommeillait en elle. Son regard se posa sur la troisième personne et il fut étonné de voir un visage familier qu'il n'aurait pourtant jamais pensé recroiser, la mutation de cet homme était totalement fascinante, il n'avait pas pris une ride depuis qu'ils l'avaient approché dans ce bar ! Il ferma brièvement les yeux, laissant son pouvoir s'étendre quelque peu, suffisamment pour qu'il ait des réponses à ses questions, et trop faiblement pour que le Docteur Grey s'en rende compte.

-Qui êtes-vous ? Et qu'est-ce que vous foutez ici ? Grogna Logan.

Le jeune homme ne put retenir un léger sourire, décidément, il n'avait pas changé, toujours aussi aimable…

-Je vais te faire ravaler ton sourire à deux balles !

-Logan ! Stop !

Les deux mutants se défièrent du regard, finalement, le plus jeune aux yeux dissimulés par des lunettes eut gain de cause et Logan s'installa sur une chaise en marmonnant dans sa barbe.

-Je suis Scott Summers, se présenta l'homme aux lunettes rouges.

Summers ? Etait-ce une coïncidence ? Non, probablement pas, ce jeune homme semblait posséder un don similaire à celui d'Alex même s'il ne l'utilisait pas de la même manière. Il effleura l'esprit du mutant et apprit qu'il s'agissait du jeune frère de son protégé, ses sourcils se froncèrent, d'après le dossier de la CIA, Scott était décédé avec ses parents. Il fut cependant soulagé en apercevant des images des retrouvailles des deux frères.

-Voici Ororo Munroe et Logan Howlett, vous êtes en sécurité ici parmi les vôtres.

-Les miens ? Murmura-t-il alors qu'il commençait à comprendre où il se trouvait.

-Oui, l'Institut Xavier accueille tous les mutants. Nous aidons les nôtres à contrôler leurs dons, expliqua Ororo, nous leur offrons un refuge, une éducation pour les plus jeunes, un travail pour les plus âgés. Donc, détendez-vous, vous êtes en sécurité.

-Merci…

-Bon, p'tite tête, ça suffit avec ta gentillesse à deux balles ! S'énerva soudain Logan dont la patience ne semblait pas être une vertu. Qui es-tu ? Et je le répèterai pas une autre fois, compris ?

Le jeune Professeur observa les lames qui venaient juste de sortir des mains du mutant pour effleurer son visage. Les deux femmes semblèrent vouloir protester alors que Scott semblait partagé. Charles Xavier ferma un peu plus son esprit, il devait prendre une décision et vite !

-Je m'appelle James, mentit-il alors que son esprit se conformait à son mensonge au cas où le Docteur Grey voudrait vérifier ses dires, je… Je ne sais pas trop comment je suis arrivé ici, avoua-t-il sincèrement, mes derniers souvenirs remontent à un avion, un violent choc et… c'était en 1969.

-1969 ? Répéta Ororo alors que les visages de ses amis reflétaient la même stupeur. Nous sommes en 1999.

-1999, répéta-t-il pensif.

-Jean ? Interrogea Logan dont les lames étaient toujours proches de son visage.

-Il dit la vérité, mais ses souvenirs sont confus à cause du choc qu'il a reçu.

Logan le jaugea quelques secondes du regard avant de rentrer ses griffes. Charles ferma les yeux et laissa échapper un léger soupir.

-Tout va bien, on va s'occuper de vous, assura le Docteur Grey en lui offrant un sourire emplit de douceur.

-Merci.

-En quoi consiste votre don ? S'enquit Logan avec intérêt.

-Je ne le maîtrise pas bien, mentit-il à nouveau, mais j'arrive à déplacer des objets par la pensée.

-Je suis aussi télékinésiste, déclara Jean, je vous aiderai, mais avant il va vous falloir du repos.

-Pardonnez-moi, mais je pense qu'il est urgent que je retourne à mon époque, même si cela me paraît difficile n'ayant aucune idée de ce qui m'a amené ici.

-Ce n'est donc pas votre ami qui vous a téléporté ici ? Lui demanda Ororo.

Charles se figea. Il fouilla rapidement les esprits des jeunes gens et une sueur froide coula le long de son échine quand il vit ce qui s'était passé. Erik avait été enlevé ! Enlevé par un homme… un homme ressemblant étrangement à Erik ! Le télépathe ferma les yeux, concentrant tout son pouvoir pour que celui-ci trouve son ami. Quelle étrangeté tout de même de penser qu'Erik avait rencontré son lui futur, Charles se demanda quelle serait sa réaction face à une version plus vieillie de lui-même, mais bien entendu sa question resterait sans réponse car d'après ce qu'il avait lu dans les esprits de ces jeunes gens, le Professeur X n'était plus de ce monde. Il étouffa de justesse un soupir de soulagement quand il trouva l'esprit de son ami et constata que celui-ci était en sécurité.

-Tout va bien ? S'enquit Jean inquiète par sa soudaine pâleur.

-Oui, pardonnez-moi, et pour répondre à votre question, mon ami ne possède pas l'extraordinaire pouvoir de voyager dans le temps, ce n'est donc pas de son fait que nous sommes ici.

-Nous avons pu voir que votre ami contrôle le métal, pourriez-vous nous donner son nom ?

Une nouvelle fois, Charles se retrouva confronté à un dilemme, il ne pouvait souffler le nom d'Erik, car ces jeunes gens ne lui viendraient sûrement pas en aide s'ils apprenaient à qui ils avaient à faire, il risquait même de mettre Erik en danger et ça il ne le souhaitait pas.

-Michael est son nom et vous vous trompez, il ne contrôle pas seulement le métal, mais tous les objets.

-Il utilise lui aussi la télékinésie ? Releva Scott en haussant un sourcil étonné.

-Oui, mais il contrôle bien mieux son don que moi-même, confia Charles avec sincérité sachant que cela était vrai.

-Qu'est-ce que Magnéto peut bien faire de deux télékinésistes ? Murmura Ororo d'un ton pensif.

-Et surtout venant des années 60 ! Précisa dans une exclamation Logan. En tout cas, il ne peut rester ici, Magnéto va venir le chercher !

-Logan, nous avons déjà discuté de cela, il reste ! C'est ce que le Professeur aurait voulu, termina Scott.

-Ecoutez, je ne veux pas vous attirer d'ennuis. Je…

-Cela n'est rien, nous sommes habitués et vous êtes le bienvenu, déclara aussitôt Jean.

-Je vous remercie Docteur Grey, mais votre ami a raison. Des enfants vivent ici et il est hors de question que je les mette en danger. Par ailleurs, il faut que je retrouve mon ami et qu'ensemble nous rentrions à notre époque.

Les mutants échangèrent un regard et il utilisa son don pour faire plier les plus réfractaires à son avis.

-Bien, soupira Scott, mais vous ne partirez d'ici que lorsque vous en serez capable.

Charles remercia le jeune homme d'un regard avant que les mutants ne le laissent pour qu'il se repose. Logan avait à peine franchi la porte que les propos de ce dernier l'interpellèrent.

-Je sais pas pourquoi, mais la tête de ce type me dit quelque chose, marmonna Wolverine alors que la porte se refermait. »

Le jeune homme se permit alors d'effleurer l'esprit du mutant pour qu'il s'assure qu'il ne se souviendrait pas de leur brève rencontre avant un long moment. Une fois seul, Charles se laissa aller contre ses oreillers. Il n'arrivait pas à localiser précisément Erik, mais il pouvait sentir que son ami allait bien. Il ferma les yeux, il se sentait épuisé, les médicaments endiguaient la douleur due à la balle, mais ils l'abrutissaient aussi, le poussant à céder à la fatigue. Pourtant, Charles lutta, il y avait tant de chose à penser. Tout d'abord, son cœur et son corps brisés à Cuba. Il avait perdu Erik, son ami, sur cette plage. Il avait toujours voulu lui laisser son libre arbitre tout en sachant qu'il risquait ainsi de le perdre car jamais il ne pourrait suivre son ami sur le chemin emplit de haine qu'il avait choisi. Charles voulait croire en l'humanité, il voulait croire que humains et mutants pouvaient coexister en paix. Ce qu'il vivait aujourd'hui le réconfortait quelque peu, son école existait et était remplie de jeunes mutants heureux qui apprenaient à s'accepter. Par ailleurs, sa rencontre avec Jean, Ororo, Scott et Logan lui apprit que la relève était prête.

Son esprit se rembrunit quand il repensa à sa situation actuelle. Il devait absolument retrouver Erik et retourner à leur époque en essayant de ne pas apporter trop de modifications à l'espace-temps, il n'osait en imaginer les conséquences. Charles soupira autant pour essayer de détendre son corps que pour chasser les larmes qui noyaient ses yeux lorsqu'il repensait à Erik. Il lui avait tout donné et Erik avait tout pris, le laissant seul et désarmé. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver encore de forts sentiments pour cet homme. Une larme roula sur sa joue alors qu'il perdait sa lutte contre la fatigue et s'endormit.

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Erik observa un moment avec stupeur l'homme qui lui faisait face et qui avait ôté le casque qui dissimulait ses pensées à tout télépathe, casque qu'il avait lui-même pris à Shaw pour cacher ses pensées à Charles, mais qu'il avait perdu lors de son transport dans cette époque. Il repensa aux propos de l'homme, il avait du mal à le croire, pourtant, au fond de lui, il savait qu'il lui disait la vérité, mais il était dur d'admettre qu'il se trouvait face à son lui futur, vieilli. Il passa une main lasse sur son visage avant que ses pensées ne soient accaparées par Charles, il était blessé, blessé par sa faute. Allait-il bien ? Lui avait-on porté secours ?

« -Ne t'inquiète pas pour Charles, il va bien.

-Comment pouvez-vous l'affirmer ? S'enquit Erik.

-Ils vont prendre soin de lui, après tout, ils sont ses enfants.

-Ses enfants ?

-Charles a réalisé son rêve, l'Institut Xavier a vu le jour et je peux affirmer qu'il a réussi à élever deux générations de mutants qui s'appliquent à protéger et à se faire apprécier des humains.

-Et ça marche ? Ne put-il s'empêcher de demander.

-Viens.

Sachant qu'il ne risquait rien en compagnie de son double, du moins il l'espérait, il le suivit dans un dédale de couloirs. Ils s'arrêtèrent devant une immense porte qu'ils ne tardèrent pas à franchir. Du coin de l'œil, il vit une femme sortir précipitamment de la pièce à leur arrivée, refermant la porte derrière eux. Il avança d'un pas intimidé dans la salle qui dégageait une pureté qui lui était étrangère. Des lys blancs embaumaient l'air, les meubles d'un bois clair s'harmonisaient avec les teintes tout aussi chaleureuses des murs qui à son grand étonnement étaient recouverts par d'immenses miroirs, en vérité, chaque pan de mur, aussi bien au sol qu'au plafond, était recouvert par des immenses miroirs. Cependant, son attention fut vite attirée par le majestueux lit en baldaquin blanc où un homme reposait. Il vit son double observer cet homme endormi avec une certaine adoration, avec amour même. Une peur panique s'insinua en lui car il savait que tout au long de sa vie il ne pourrait aimer qu'une seule personne et il était sûr qu'il en allait de même pour son double. Erik vit l'homme caresser tendrement la joue d'un Charles vieillit avant de se pencher pour embrasser son front.

-Que… Que lui est-il arrivé ? Demanda doucement Erik avec une voix trahissant son émotion.

-Contrairement à nous, Charles s'est toujours préoccupé des autres. Il a aidé ces jeunes mutants à développer leurs dons, à les contrôler, se moquant d'appréhender son propre pouvoir. Il a été plongé dans cet état par l'un de ses élèves. S'il avait développé son don, Charles ne serait pas cloué dans ce lit.

-Où voulez-vous en venir ?

-Tu sais à quoi je pense.

-Non.

-Allons, Erik, toi et moi raisonnons de la même manière, ne me mens pas en me disant que tu n'y as jamais pensé.

-Shaw était un monstre !

-Je te l'accorde, convint son double, cependant, il a fait de nous des êtres à la puissance peu commune. Tu veux que ton Charles survive ? Que son esprit surpuissant ne se retrouve pas prisonnier d'un corps trop faible ? Veux-tu qu'il vive ?

-Oui, bien sûr que oui, murmura Erik bouleversé par l'homme affaiblit allongé dans le lit.

-Alors, réfléchis à mes propos, prends un peu de repos et nous rediscuterons plus tard.

-Je veux voir Charles, s'entêta-t-il.

-Je te dis qu'il va bien, ses X-men veillent sur lui.

-X-men ?

-Les hommes du Professeur X, sourit son double avant d'effleurer une dernière fois la joue de l'homme endormi. »

Erik observa encore un instant l'homme qu'allait devenir son Charles, il retint un léger sourire quand il se rendit compte que la crainte de son cher ami allait devenir réalité et qu'il allait terminer chauve. Son double l'accompagna à une chambre tout en lui indiquant qu'il serait lui-même dans la sienne se trouvant au bout du couloir pour qu'il puisse venir le trouver s'il avait besoin de quoi que ce soit. Erik remercia son hôte avant de fermer la porte. Il ôta rapidement sa combinaison jaune et bleue pour aller prendre une douche. Alors que l'eau coulait sur son corps, il se demanda s'il pouvait faire confiance à son double, après tout, il était bien placé pour savoir qu'il n'agissait jamais par pur altruisme. Cependant, il était vrai que pour Charles, il était prêt à tout… L'esprit confus, Erik se sécha avant de gagner la chambre pour s'allonger sur le lit où il ne tarda pas à s'endormir.