Remerciements à : Daniel Lipman et Ron Cowen, ainsi que Russell T. Davies, d'avoir créé une série aussi géniale, et à Epsylon, sans qui je n'aurais sûrement jamais pu m'en sortir.
Avertissements : - Si par un concours de circonstances improbables vous êtes parvenu jusqu'ici alors que vous considérez l'homosexualité comme une maladie mentale, il vous est vivement conseillé de rebrousser chemin et de ne pas revenir avant d'avoir un peu évolué.
Cette fic est classée M, pour des raisons qui vont vite vous sauter aux yeux. Donc si vous avez moins de 16 ans, je vous conseille également d'attendre quelques temps avant de lire cette fic.
A partir de là, vous êtes considérés comme prévenue chers lecteurs.
Résumé : C'est une variation effectuée à partir de la fin de l'épisode 3.04 de la série Queer as folk. Pour ceux qui auraient la mémoire qui flanche : après avoir été accusé, puis innocenté, dans une affaire de pédophilie, Brian reçoit la visite de Justin, venu lui rapporter le bracelet volé par son neveu ; à ce moment précis, la tension sexuelle entre les deux hommes est telle que l'on pourrait faire marcher un vibromasseur sans pile ; au lieu de céder à la tentation, Justin préfère retourner auprès d'Ethan. Quel cours aurait pris l'histoire s'il était resté ?
Chapitre 1
Appuyé contre l'embrasure de la porte ouverte, en jean et débardeur, Brian affichait son éternelle nonchalance, avec cependant une nuance de soulagement et d'épuisement dans le regard, témoignant de sa conscience d'avoir échappé à de graves problèmes.
Justin lui tendit le bracelet de coquillages, s'efforçant d'adopter le même air détaché. Brian le prit tranquillement, avec des gestes lents comme s'il émergeait d'un long sommeil. Justin se proposa de le lui rattacher au poignet.
Soudain, un frisson le parcourut lorsque le bout de ses doigts entra en contacte avec la peau douce et chaude de son poignet. Le jeune homme réalisa tout d'un coup qu'ils ne s'étaient plus tenus aussi près l'un de l'autre depuis leur rupture. Le rythme de son cœur s'accéléra, sa respiration devint plus difficile...
Il n'osa lever les yeux vers Brian ; il pouvait sentir, à peine à quelques centimètres de son visage, sa chaleur, son odeur, et il en était pétrifié. Une brume sembla s'être levée pour les envelopper tout les deux. Il aurait dû partir, mais ses jambes refusaient d'amorcer le moindre mouvement, ne voulant pas s'écarter de cet étrange cocon à la fois envoûtant et terriblement dangereux. Hypnotisé, il n'avait même pas remarqué que la main gauche de Brian s'était glissée dans ses cheveux, ses doigts jouant à présent avec ses mèches blondes. Imperceptiblement, Brian attira son visage près du sien, si bien que leurs lèvres se frôlèrent.
_ Tu ne vas pas rejoindre ton petit-ami… murmura-t-il à quelques centimètres à peine de sa bouche.
La réponse de Justin mourut sur ses lèvres au moment où Brian l'embrassa, le plaquant contre l'embrasure de la porte. C'était une caresse chaude, humide et terriblement avide. Ils demeurèrent ainsi cramponnés l'un à l'autre, pendant un long moment, sans pouvoir se détacher. Puis ils s'écartèrent, front contre front appuyés, respirant dans un souffle fort et saccadé, se tenant par les bras, les épaules, les yeux rivés l'un sur l'autre.
Brusquement, Brian poussa Justin à l'intérieur du loft et referma la porte derrière eux. Attrapant encore le jeune homme par les épaules, il le plaqua contre la paroi métallique, fit glisser sa veste, qui tomba à terre. Alors qu'il saisissait sa braguette, dans un éclair de conscience, Justin voulut l'arrêter, mais il plaqua ses lèvres contre les siennes et resserra en même temps ses doigts sur son sexe. Justin n'opposa plus aucune résistance lorsqu'il lui baissa le pantalon sur les chevilles, puis glissa ses mains sous son tee-shirt.
Il y avait dans ces caresses, certes de l'avidité dû à son éternel sex-appeal, mais aussi quelque chose de plus tendre, de fragile et presque… suppliant ? Les mains de Brian passaient sur son torse soulevant progressivement son tee-shirt jusqu'à ce qu'il soit bloqué au niveau des épaules. Machinalement, Justin leva les bras pour qu'il puisse le retirer complètement. Cependant il le passa sur sa tête, emprisonnant ses bras à l'intérieur. Aveuglé, Justin sentit bientôt la bouche de Brian caresser son téton gauche, le lécher du bout de la langue, le mordiller, tandis que ses mains se glissaient sous ses aisselles, tirant légèrement sur ses poiles, lui arrachant frissons et grognement de plaisir.
Puis Brian abandonna sa poitrine pour descendre le long de son torse jusqu'à son bas-ventre, marquant son passage par des baisers légers comparables à des battements d'ailes. Sa langue s'attarda un moment autour de son nombril, lui laissant le temps de s'extirper de son tee-shirt, qui alla rejoindre le reste de ses affaires sur le parquet. Puis il descendit plus bas, jusqu'à sa verge tendue à l'extrême, taquina le gland quelques secondes avant de l'avaler entièrement, lui arrachant un gémissement.
Justin était toujours plaqué contre la porte, la froideur de la paroi contrastant avec la chaleur à l'intérieur de la bouche de Brian. Puis la chaleur commença à se diffuser dans son bas-ventre, remonta vers sa poitrine, empruntant le même chemin que Brian avait suivi. Elle se répandit dans sa poitrine, traversa sa colonne vertébrale, jusqu'à son crâne. Il poussa un grognement tout en se libérant dans la bouche de Brian.
Brian se releva, sans s'écarter une seconde de Justin. Tandis que celui-ci émergeait doucement, il passa ses bras autour de sa taille, resserrant son emprise sur lui. Le petit ange se laissa faire, les jambes flageolantes, il s'appuya sur ses épaules. L'entrainant vers le canapé, il serrait toujours davantage contre lui son corps nu, caressant sa peau douce, pétrissant ses fesses fermes, embrassant le creux de son cou, s'enivrant de son odeur...
Justin répondant à chacune de ses caresses, commençait lui-même à défaire son pantalon et à saisir son membre tendu.
Ils basculèrent tout deux sur le canapé, continuant d'échanger caresses et baisers. Puis Brian s'écarta, retira son débardeur et son jean avec une rapidité admirable, et attrapa un préservatif qui se trouvait sur la table basse. Justin le lui prit des mains, retira l'emballage et le fit rouler sur sa queue. Plongeant son regard sombre dans les yeux bleus de son Ange, Brian souleva ses chevilles et les plaça sur ses épaules. Il pénétra en lui, doucement, savourant le plaisir et la chaleur de retrouver ce corps tant aimé, tant de fois désiré. Dieu, qu'il avait pu lui manquer ! Bien installé en lui, il commença à aller et venir, accélérant peu à peu ses coups de reins, jusqu'à toucher sa prostate, lui arrachant de nouveaux râles de plaisir. Quel délice que de l'entendre respirer, de sentir son odeur musquée, la chaleur de l'intérieur de ses cuisses autour de ses reins.
L'espace d'un instant, il eut l'impression d'être reparti deux ans en arrière, lorsqu'il avait ramené Justin chez lui et qu'ils avaient baisé pour la première fois.
Les battements de son cœur atteignaient une vitesse affolante, sa respiration se fit de plus en plus rauque, jusqu'à ce qu'enfin tous ses muscles se tendent sous l'effort, que sa vue se trouble et que sa tête soit prise dans un étau invisible qui faisait battre le sang à ses tempes.
Justin tenait ses mains serrées sur ses épaules, se cramponnant à lui, le tenant au plus près de lui, de ses lèvres, tandis que Brian éjaculait au plus profond de lui. Avant de s'effondrer contre sa poitrine, écoutant le rythme des battements de son cœur contre son oreille, bercé par le souffle de sa respiration.
Ils restèrent un instant ainsi, enlacés dans les bras l'un de l'autre, savourant la chaleur et l'odeur de leurs corps retrouvés. Puis soudain, la pensée d'Ethan s'imposa à l'esprit de Justin et il fut envahi par un sentiment de culpabilité. Après avoir tant reproché à Brian son manque de constance, voilà qu'il adoptait le comportement que quelques semaines auparavant il condamnait. Il amorça un geste pour quitter le canapé, mais Brian sembla faire peser tout son poids pour le maintenir allongé. Il redressa la tête pour lui faire face. Ses yeux, si profonds et si sombres, semblaient habités par une avidité animale sans borne. Il lui mordit pratiquement les lèvres en l'embrassant sauvagement. Ses mains s'étaient resserrées autour de ses poignets, et il appuyait contre le bas-ventre du jeune homme son érection proéminente ; si bien que sous l'effet de se contacte brûlant, Justin ne put réprimer son excitation, et sa trique ne tarda pas à répondre à celle de Brian.
Un sourire triomphant sur le visage, ce dernier s'écarta brusquement et quitta le canapé. Un frisson parcourut Justin lorsque sa peau nue entra en contacte avec la température de la pièce : il n'avait pas réalisé qu'il faisait si froid. Mais avant qu'il n'ait le temps de s'enrhumer, Brian l'avait déjà tiré debout et se frottait contre lui. A nouveau ses mains parcouraient son corps à la recherche de la moindre zone, la moindre parcelle de peau qui aurait pu lui échapper. S'aventurant même dans les endroits les plus intimes de son anatomie : il glissa ses doigts entre les fesses de Justin, caressant son anus, rodant autour de l'orifice sans y pénétrer, ce qui déclencha des vagues de fourmillements délicieux au sein de ses reins.
Le jeune homme répondait aux caresses presque malgré lui. Comme si son corps _ ses bras, ses mains, ses lèvres, son sexe _ était mué par une volonté propre, qui avait soif de celui de Brian, voulait se fondre en lui, ne faire définitivement plus qu'un avec lui. Justin, le visage enfoui dans le creux de son cou, embrassait sa peau comme s'il voulait la dévorer : mordillant, léchant, mordillant, suçant, passant sa langue dans le creux de son épaule, son oreille, sentant sur sa mâchoire la texture râpeuse d'une barbe à peine naissante. Ses mains lui caressaient le dos, le griffant par endroit, lui arrachant des grognements.
Leurs déambulations les menèrent à la grande table du salon, où Brian retourna brusquement Justin à plat ventre contre la surface plane et dure, cognant son bassin contre l'arrête aigüe du rebord, la douleur se propageant dans ses reins par petites vagues diffuses. Le beau brun marqua un arrêt : debout, le dos droit, le bassin calé contre la croupe de son petit ange blond ; il glissa sa main brunie par le soleil le long de la colonne vertébrale, de sa taille, ses reins, sur la peau lisse et blanche, se noyant dans ses mèches blondes. Hypnotisé, Brian ne pouvait détacher son regard du profil parfait de Justin, dont le visage demeurait collé contre la surface de la table, les bras étendus de chaque côté de sa tête.
Puis il se pencha vers son oreille, mordillant le lobe, embrassa ensuite son épaule, le creux de sa nuque. Respirant à fond son odeur comme s'il voulait s'en enivrer : de cette odeur musquée mêlée à la mine de crayon, ce parfum subtil de café, de cigarette et de friture de beignet. Il resserra ses doigts autour de ses poignets, et ramena ses bras contre sa poitrine, l'emprisonnant dans cette camisole faite de muscle et de peau. Son sexe en érection était à présent entre les fesses de Justin, appuyant toujours contre son orifice étroit sans y entrer.
Le jeune homme n'en pouvait plus de tant de proximité et pourtant de retenue ; il écarta les jambes au maximum, donnant des coups de reins vers l'arrière, mais Brian trouvait toujours le moyen d'esquiver sans rompre le contacte, ce qui le désarçonna. Ce n'était nullement dans les habitudes, ni le caractère, de l'homme de jouer ainsi les aguicheurs sans aller au bout de ses actes. Au supplice, Justin se mit à gémir, son cœur battait la chamade et son estomac se noua. Il prit appui sur ses bras pour tenter de se redresser, tandis que Brian passait son bras droit autour de ses épaules. Contre son dos, il sentait la poitrine de son amour se soulever et s'affaisser au rythme de sa respiration, son haleine lui caressant le visage.
N'y tenant plus, il lâcha dans un murmure rauque :
_ Brian...
L'interpelé n'eut aucune réaction. Alors Justin accompagna d'un coup de hanche son nouvel appel :
_ Brian...
_ Tu veux quelque chose mon Ange ?
Cette fois c'était certain, il voulait le rendre fou : neutre, presque absent, usant de son timbre le plus sensuel, à quelques millimètres à peine de son oreille...
_ Brian... Je t'en supplie...
_ Dis-le.
Le ton était ferme, presque tranchant. Le désir qui lui brûlait les reins et lui nouait l'estomac, le faisait souffrir au moins autant que Justin. Mais il n'en démordrait pas, il ne céderait pas avant qu'il ne l'ait dit :
_ Qu'est-ce que tu veux, Justin ?
Le jeune homme se figea, les larmes lui montaient aux yeux. Son cerveau se divisant en deux parties qui se livraient un combat sans merci : l'une rappelait à sa mémoire les images d'Ethan, le regard doux et confiant, ses promesses et sa tendresse, l'autre s'ouvrait à toutes les sensations procurées par le contacte de Brian ; et dans sa tête se bousculaient les souvenirs de leur vie intime. Alors qu'il croyait devenir fou, une fois encore, son corps répondit pour lui :
_ Baise-moi...
_ ...
_ Je te veux en moi.
Et sans plus attendre, il le pénétra d'un coup de rein brutal. Et Justin sentit des larmes couler sur ses joues sans plus savoir si elles étaient de douleur ou de bonheur.
Ils étaient étendus sur le lit, enlacés bras dessus, bras dessous, leurs mains se cramponnant à leurs peaux, y laissant marques et griffures. Brian allait et venait à l'intérieur de Justin, sa taille enserrée entre ses jambes, son torse glissant contre le sien. Il pouvait sentir son sexe en érection pressé contre son nombril. Ils ne cessaient de s'embrasser, leurs langues se caressant, mêlant leur souffle et leur haleine, comme s'ils cherchaient à se ranimer mutuellement.
Toute la nuit s'écoula ainsi, sans qu'à aucun moment ils ne se détachent l'un de l'autre.
Voilà pour commencer, car ce n'est pas fini.
