Disclaimer : Hetalia et France-san appartiennent à Hidekaz Himaruya-san. En revanche, les OC (Maroc-san, Algérie-san et Israël-san) m'appartiennent.

Personnages : Maroc (Khalil), Algérie (Warda), Israël (Abraham). Mention de France (Francis) et Palestine (Ihsan). ~ (OUI, ALGÉRIE EST UNE FEMME. PROBLEM ?)

Pairing : IsrAlg, donc Israël x Algérie (et mention de Palestine x Arabie Saoudite mais on s'en bat les bosses de dromadaires)

Rating : T pour les insultes, on est en pleine guerre de religion :')

Maintenant quelques points sur ce machin truc que j'ai pondu pendant mon cours de géo sur le Moyen-Orient :

Je ne suis ni pro-israélienne, ni pro-palestinienne, ni antisémite, ni islamophobe, ni quoi que ce soit. C'est juste que je m'ennuyais alors j'ai écrit ça et j'ai trouvé ma petite histoire tellement awesome que j'ai décidé de la partager avec les hetaliens.

Ensuite, je sens les râleurs arriver. Alors, je sais que ce couple n'a aucune base historique et n'est absolument pas canon mais laissez-moi shipper ce que je veux xD a ce que je sache, PruCan connaît un franc succès alors ce couple non plus n'a aucune base historique pouvant le justifier.

Ça se passe en 1962, pendant les derniers temps de la guerre d'indépendance de l'Algérie vis à vis de la France. Alors j'espère que ça vous plaira. Et ceux qui râlent, bah arrêtez de râler, allez chercher du pop corn et lisez. Vous êtes là pour prendre du bon temps. Vous jugerez à la fin :3


Algérie retira la veste de son uniforme militaire et la jeta en plein milieu de la table, le visage crispé par la fureur. Maroc était justement en train d'y manger et afficha une moue désabusée quand le vêtement atterrit droit dans son assiette.

« Mais…

- Toi, la ferme. »

Devant ce ton qui ne laissait droit à aucune forme d'opposition de quelque façon que ce soit, Khalil s'inclina. Warda se laissa tomber sur une chaise, examinant sa jambe blessée par un éclat de je ne sais quoi. Elle était passé si vite qu'elle n'avait même pas remarqué la troisième nation présente dans la pièce, qui était tranquillement installée sur le canapé et lisait un bouquin. Mais lorsque l'algérienne releva la tête, son regard croisa celui de l'invité et son visage vira au rouge foncé. Ok. Là, elle était vraiment en colère.

« Khouya (= frère en arabe), qu'est-ce que ce connard fout chez nous ?

- Je…

- Toi, le sioniste, je ne t'ai pas autorisé à parler ! »

Israël haussa les épaules et se cala plus confortablement sur le canapé, esquissant un sourire amusé qu'Algérie aurait effacé à coup de crosse de fusil avec bonheur si la douleur dans sa jambe n'était pas aussi intenable. Maroc balbutia un instant, cherchant ses mots. Sa sœur était si calme, d'habitude… Qu'est-ce qui avait bien pu l'énerver à ce point ? Elle était devenue aussi effrayante que Biélorussie.

« Bon euh… Abraham est venu conclure un traité de libre-échange entre nos trois pays. Et…

- Je refuse de signer quoi que ce soit avec lui.

- M… Mais… Mais Warda, on avait dit qu'on ferait notre possible pour rétablir et maintenir la paix entre nous et le Moyen-Orient. On ne peut plus tolérer qu'Israël soit boycotté parce qu'il est le seul pays juif. Tu veux vraiment qu'Amérique débarque et remette encore le bazar à cause de nos disputes puériles ?

- Je m'en contrecarre qu'il soit juif. Le problème, c'est les incidents diplomatiques que ce connard de sioniste déclenche huit fois par jour en s'attaquant à Ihsan.

- Je ne m'attaque pas à elle. Et contrairement à ce que tu penses, Palestine n'est pas une victime dans cette affaire, intervint Israël d'une voix sèche.

Algérie se leva brusquement de sa chaise en ignorant la douleur dans sa jambe et s'apprêta à répliquer violemment, mais Maroc fit de même, se rapprocha d'elle et posa sa main sur la joue de sa sœur. Celle-ci s'immobilisa net. Khalil ouvrit la bouche pour parler, mais se ravisa. Il effleura une coupure sur la joue de Warda.

« Tu es blessée…. Murmura-t-il, une once d'inquiétude dans le regard. Algérie déglutit, gênée et crispée par leur proximité.

- C'est rien… C'est l'armée française qui… Hmpf. C'est pas tes oignons. »

Elle dégagea la main de son frère, récupéra sa veste (qui était pleine de sauce après son passage dans l'assiette) et alla s'enfermer dans la salle de bain pour constater l'étendue de ses blessures.

Francis avait toujours été doux avec elle. Un grand frère idéal. Mais là, il n'y était pas allé de main morte. L'année 1962 s'écoulait douloureusement lentement, et Algérie avait fini par prendre le dessus de cette guerre. Officiellement, elle était toujours une colonie française mais elle pressentait que son long calvaire serait bientôt terminé et qu'elle gagnerait. Et elle deviendra enfin indépendante.

Mais l'heure n'était pas encore aux réjouissances. Actuellement, rester à Alger était devenu si dangereux qu'elle avait dû partir vivre chez Maroc pendant quelques temps, même si elle prenait régulièrement des nouvelles de sa capitale et se jetait à corps perdu dans la bataille dès que l'occasion se présentait. Au risque de terminer gravement blessée, un peu comme maintenant.

Elle jeta son veston dans une corbeille pour le laver plus tard et retira son haut pour plus d'aisance. Elle avait des plaies partout sur le ventre, et certainement des côtes cassées. Un être humain normalement constitué n'aurait pas survécu à ces blessures. Elle sortit un torchon et et le mouilla avec de l'alcool avant de l'appliquer sur ses plaies, grimaçant légèrement en sentant un léger picotement.

Pendant ce temps, dans le salon, Khalil se confondait en excuses pour le comportement de Warda. D'un geste de main, Abraham lui fit comprendre que ce n'était rien.

« C'est bon… Je savais déjà qu'elle me détestait. Elle n'est pas la seule. Mais si j'avais accepté les exigences de Palestine sur le partage de territoire, je…

- Ce n'est pas à cause de ça qu'elle te hait, coupa Maroc, qui avait malgré tout décidé de finir le contenu de son assiette. Tu es une très jeune nation, et tu en as déjà vu de toutes les couleurs. Mais bordel, tu as une peur paranoïaque de Palestine, et au lieu de t'expliquer diplomatiquement avec elle, tu as construit un mur pour vous séparer et t'as grignoté 80 % des terres qui étaient censées lui revenir. Et tu la prives de Jérusalem, une ville historiquement cosmopolite.

- J'ai peur d'Ihsan parce qu'elle s'est fait exploser deux fois en plein centre de Tel-Aviv, répondit Abraham avec une once de colère dans la voix. S'en prendre à mon peuple, ce n'est pas non plus ce que j'appelle de la diplomatie.

- Il est temps que vous arrêtiez ça.

- Je sais… »

Ils restèrent un instant dans un silence presque religieux, troublé par les bruits de mâchouillage de Khalil qui finissait son couscous et les jurons de Warda à l'étage.

« Tu peux aller voir ce qu'elle fait ? Soupira le marocain. Je m'inquiète énormément pour elle. Il est hors de question qu'elle reste là-haut toute seule à se morfondre alors qu'elle subit une guerre. Je vais faire du thé, en attendant.

- Entendu. »

Israël posa son livre, sortit de la pièce et grimpa les escaliers. C'était la première fois qu'il venait ici alors il ne connaissait pas vraiment la maison, mais il lui suffisait de trouver d'où provenaient les jurons de l'algérienne. Ses pas le menèrent jusque devant une porte qu'il ouvrit un peu sans réfléchir… Et se statufia, sa mâchoire touchant littéralement le sol.

« Euh je, euh…

- Quoi, putain ? Tu veux ma photo ? »

Il n'était pas en mesure de répondre. Voir Algérie pliée en deux avec un miroir entre les dents en train d'essayer de retirer une balle de son dos avec un couteau était tout simplement inédit. D'ailleurs, voyant qu'il ne réagissait pas, elle tenta sa chance et essaya de lui crever l'œil avec ledit couteau mais Abraham lui attrapa instinctivement le poignet, la neutralisa et la força à s'asseoir. Merci l'entraînement militaire de Tsahal.

« Elle est en plein milieu de ton dos, tu n'arriveras pas à l'atteindre. »

Il posa le couteau hors de portée de l'algérienne et chercha une pince, déjà grimaçant. Ça allait lui faire très mal.

« Je vais l'enlever avec ça. Mords un tissu, si tu veux.

- Non, ça va.

- Ou alors, tu peux me tenir la main, ajouta-t-il en souriant en coin.

- Plutôt crever, bâtard sioniste. »

Il serra les dents à l'entente de cette dernière phrase mais contrôla ses pulsions meurtrières, retroussa ses manches et s'appliqua à retirer la balle. Algérie se crispa, trembla, se mordit furieusement la lèvre. Mais elle n'émit aucun son, même si la douleur devait être insoutenable.

« J'ai terminé », souffla-t-il contre son oreille avant de se reculer brusquement pour esquiver un coup de poing dans la figure. Il allait jeter la balle dans l'évier mais, à sa plus grande surprise, Warda lui attrapa le bras pour le stopper.

« Tiens donc ? Je pensais que tu préférais crever plutôt que…

- 78679 ? »

La voix d'Israël mourut dans sa gorge, et son regard saphir coula sur le numéro tatoué sur son bras. Algérie lui lança un regard interrogatif. Il n'y avait que de la douleur dans ses propres yeux, et ça suffisait pour répondre à la question muette de Warda.

« Oh… C'est Allemagne qui t'a fait ça… Il n'y avait plus aucune animosité dans sa voix. C'était une simple constatation.

- Oui… Mais c'est du passé. J'ai su le pardonner. Il faut toujours pardonner.

- Comment as-tu pu… »

Algérie frôla machinalement le tatouage du bout des doigts. La peau d'Israël le brûla instantanément à cet endroit-là.

« Et bien… J'imagine que je voulais oublier ce chapitre très vite et me reconstruire. Mon peuple avait besoin de moi et à l'époque, tout le monde se fichait du sort des juifs. Eichmann n'a été jugé que l'an dernier. On reconnaît tardivement l'existence des camps de concentration, des chambres à gaz…

Il ferma les yeux. C'était encore tellement frais, tellement douloureux…

- Alors pourquoi tu ne te fais pas enlever ce tatouage ?

- Parce que c'est une partie de mon histoire, aussi abominable soit-elle. Je dois apprendre de mes erreurs, et ne jamais oublier le passé. C'est ça, le devoir de mémoire.

- Est-ce que tu te sens seul, au Moyen-Orient ? »

Israël hésita. La question le surprenait, surtout de la part de l'algérienne qui d'habitude ne parlait jamais et était toujours de marbre et était devenue tempétueuse du jour au lendemain. Après quelques secondes de silence assez pesant, il trouva enfin ses mots.

« Oui… La plupart des riverains se contentent de m'ignorer royalement et la grosse majorité me hait… Bon, Qatar et Arabie Saoudite sont plutôt coopératifs quand il est question d'argent et Maroc est un bon ami. Quant à Palestine… Mon but n'est pas de l'effacer de la surface de la Terre, tu sais ? Et... Quand je passe près du mur, j'ai l'impression de sentir sa présence et d'entendre sa respiration de l'autre côté… C'est bête, je sais.

- Non, ça ne l'est pas. »

Warda avait soudainement perdu sa répartie. Elle semblait désabusée, comme si elle venait d'apprendre quelque chose de très grave.

« Tu es amoureux de Palestine.

- Je n'en ai pas le droit.

- Nâ-am (= oui en arabe), mais ça ne répond pas à ma question.

- Je l'ai aimée. Mais ce n'est plus le cas, à présent. On s'est fait trop de mal.

- Et elle a une relation plutôt proche avec Arabie Saoudite…

- Arrête.

- Oh, tu étais au courant ?

- Warda…

- Désolée. »

Algérie laissa échapper un rire nerveux.

« En fait, je ne te comprends pas, Israël. Comment tu peux vivre comme ça ? Comment tu peux garder le sourire alors que tu sais que… Merde. Moi, je les déteste. Ils changent tous de camp comme ils changent de veste. Même Maroc. Surtout lui, en fait. Des fois, j'ai l'impression que leur sang est fait de pétrole et que leur cervelle est programmée pour gratter le pognon d'Amérique et des nations européennes. Cette bande d'hypocrites garde jalousement ses richesses et Arabie Saoudite achète Palestine avec ses mots doux et son amour à deux balles en lui promettant de l'aide contre tes invasions mais il ne lui déboursera jamais le moindre centime. Même grand frère France m'a déçue. Toi, tu dois ton salut à ta sale réputation d'usurier que tu as traînée avec toi. On sait qui aller voir quand on a besoin de se faire prêter de l'argent et on sait tous que tu as acheté la plupart des terres palestiniennes. Voilà pourquoi personne ne fait rien contre toi. »

Israël était resté muet tout le long de son discours. Il était passé par toutes les émotions et toutes les nuances de couleurs possibles et inimaginables. Libérée de ce poids qui lui entravait les épaules, Algérie tremblotait. La blessure dans son dos la piquait encore, mais s'auto guérissait déjà, tout comme celle à sa jambe.

« Tu sais quoi, Israël ? Des fois, j'aimerais juste être quelqu'un de normal. Ça me tue l'existence d'être l'Algérie.

- Depuis quand te sens-tu aussi seule… »

Il avait à peine murmuré sa phrase mais Warda l'avait quand même entendu. Elle tourna mécaniquement la tête vers lui, comme un robot, et se remit lentement debout pour lui faire face. Son visage se retrouva à quelques centimètres du sien, si près qu'elle sentait le souffle de son homologue sur son visage. Elle tressaillit et voulut reculer, mais Abraham lui attrapa le bras pour l'en dissuader.

« Q… Qu'est-ce que tu fous, putain ?

- Tu te souviens, je t'ai dit que je n'étais plus amoureux de Palestine ?

- Nâ-am…?

- C'est parce qu'il y a quelqu'un d'autre.

Elle fronça les sourcils, semblant chercher dans sa tête de qui il s'agissait.

- Et donc ?

- Tu es si bête, parfois… Il rapprocha le corps de l'algérienne du sien, soupirant légèrement. Et moi je suis un vrai masochiste. Que Dieu me pardonne. »

Il savait qu'il risquait une gifle, voire un coup de défibrillateur dans la figure pour ce qu'il s'apprêtait à faire. Il attrapa le visage de Warda en coupe entre ses mains et ses lèvres furent irrémédiablement attirées contre les siennes.

Au début, Warda ne réagit pas, les yeux écarquillés par cette audace. Abraham voulut se reculer, mais elle le retint en répondant maladroitement à son baiser, mouvant ses lèvres contre les siennes et entourant instinctivement son cou de ses bras. Encouragé par sa gestuelle, l'israélien posa ses mains sur ses hanches et frôla son cou du bout des lèvres avant de le parsemer de baisers. Warda rejeta sa tête en arrière pour lui faciliter la tâche, se mordant la lèvre comme si elle s'interdisait de gémir, ou qu'elle s'infligeait une blessure pour se punir de prendre du plaisir à ce que lui faisait le juif.

« Abraham, tu descends ? J'ai tout préparé ! Cria la voix de Maroc en bas des escaliers.

- J'arrive », répondit celui-ci, s'écartant à contrecœur de l'algérienne qui reprenait difficilement son souffle. Un filet de sang coulait le long de sa lèvre mordue. En effet, elle s'était punie pour s'être laissée aller.

« C'était quoi, ça ? Demanda-t-elle calmement.

- C'était clair, non ?

- Non, tu ne peux pas ressentir ça pour moi, t'as pas le droit, tu…

- De temps en temps, tu devrais te concentrer sur ce que toi tu as envie de faire, et non pas sur ce que la société ou la religion t'impose de faire, coupa Israël, qui commençait sérieusement à regretter d'avoir avoué ses sentiments.

- Alors tu devrais me comprendre. Ne m'impose rien. Laisse-moi du temps. »

Il ne put que s'incliner. Il venait de trahir une règle très stricte du judaïsme mais, de toute façon, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il commençait à douter de l'existence d'un Dieu. S'il y en avait vraiment un, il ne laisserait pas ses enfants se faire persécuter et il n'aurait pas laissé ce génocide avoir lieu, si…? Bref. Israël s'apprêtait à filer à l'anglaise pour rejoindre Maroc, mais…

« Et puis t'as failli me balafrer avec ton nez crochu de sale juif.

Il se retourna instantanément vers Algérie, qui affichait un léger sourire espiègle.

- Et toi, la maghrébine, tu embrasses comme une brosse à chiotte. »

Ils se disputèrent puérilement pendant quelques secondes, avant que Maroc les rappelle depuis le bas des escaliers.

« On va rejoindre ton frère ? Il doit croire qu'on s'entretue.

- Tsk. Il fait chier, celui-là. »

Ils rejoignirent le marocain en faisant comme si rien ne s'était passé, et Khalil n'y vit que du feu. Ils ne savaient pas dans quel pétrin ils s'étaient embarqués ni jusqu'où cela allait les mener, mais ils étaient d'accord sur un point : Personne ne devait être au courant. Alors ils se retrouvèrent de temps en temps chez l'un ou l'autre, prétextant une visite diplomatique, un conflit à régler et encore bien d'autres excuses, continuant de se comporter comme des ennemis devant les autres nations.

Alors oui, peut-être que ça ne mène nulle part. Mais depuis, Algérie se sent moins seule et Israël moins haï.


Voilà ! Bon, je l'avoue, c'était du grand n'importe quoi xD N'hésitez pas à laisser une petite review si ça vous a plu, et si ça ne vous a pas plu, laissez-en une quand même. Les critiques m'aident beaucoup à m'améliorer :3