Salut les jeunes! eh oui, petite entorse à mon absence qui s'étiiiiire sur le site, mais c'est exceptionnel et surtout parce que Temi me l'a ordonné, hein. Pas comme si j'avais le choix. T_T

Comme précisé dans le résumé, ceci est donc la réponse à un petit prompt d'un concours facebook, et en ce quatrième jour, c'est sensuel qui est tombé, et j'ai pondu ceci ^^ bonne lecture!

DISCLAIMER: Assassin's Creed et Ezio appartiennent à Ubisoft, Leonardo à l'Histoire.


Titre: Sensuel

Résumé: Italie, fin XV° siècle. Certains noyaient dans l'alcool leurs amours flétries et le visage de leur maîtresse qui les avait quitté; d'autres préféraient y abandonner l'éclair de fascination qui avait traversé leur âme en assistant à un meurtre magnifique perpétré par un homme tout aussi fascinant. (réponse à un concours facebook auquel ont participé Temi-Chou et Leenaren)

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Leonardo buvait.

Ca ne lui arrivait que peu souvent d'ordinaire. Non seulement il connaissait trop bien les ravages de l'alcool sur l'organisme en pleine santé, mais il détestait surtout l'ambiance dans la taverne enfumée. Ces rires gras auxquels se mêlaient les gloussements des prostituées, cette odeur indéfinissable entre urine et bière éventée - ou bien mauvais vin, qu'en savait-il -, cet air chaud et moite qui collait à sa peau...

Non, vraiment, il exécrait l'atmosphère de ces auberges un peu misérables qu'on trouvait partout dans toutes les villes. Bien loin du silence studieux de son atelier, où semblaient suspendues des idées invisibles qui n'attendaient plus que sa main qui les cueillerait, bien loin de la brise tiède qui soufflait de la poussière dorée dans son visage et ses yeux bleus, bien loin des robes lourdes et soyeuses des nobles cultivées qu'il avait la chance de croiser.

Un visage aux traits nobles mais doux, aux yeux bruns pétillants, encadré d'un chevelure noire où couraient des brins d'argent, flotta devant Leonardo. Ce dernier prit une nouvelle lampée de son vin et grimaça sous son goût aigre, se réjouissant intérieurement de sentir sa tête commencer à lui tourner. Il respectait beaucoup trop madona Maria pour laisser son visage s'imprimer dans ses souvenirs comme celui d'une amante qui lui serait interdite, mais il préférait encore cela à la silhouette de son fils.

Ah, son fils... Il avait presque tout hérité de madona Maria. Ses yeux presque noirs où brillait un intérêt permanent pour ce monde, ce sourire qu'il rendait charmeur en le tordait un peu de côté, cette beauté et cette grâce présente dans son corps pourtant large d'homme, de guerrier.

D'assassin.

Leonardo buvait parce qu'il avait vu cet homme de sept ans son cadet tuer sous ses yeux. Il avait jailli de l'ombre comme un fauve, sans un bruit, les pans rouges et blancs de son étrange tunique flottant dans son sillage. La boucle triangulaire de sa ceinture avait brillé un instant du même éclat que cette lame étonnante qui semblait jaillir de son poignet avant de plonger dans la gorge du garde, mort sur le coup.

Leonardo buvait parce qu'il avait vu pour la première fois de sa vie un Assassin en action, parce qu'il en avait frissonné d'excitation et de plaisir, d'un quelque chose de pétillant qui lui avait susurré ''Oh, oui, qu'il est beau'', qui lui avait ordonné de l'aider pour le voir refaire ces gestes fascinants pour l'inventeur.

Leonardo buvait parce qu'il voulait oublier qu'il avait trouvé le fils de madona Maria magnifique, sensuel comme un léopard des neiges.

Leonardo buvait pour se distraire de cette fabuleuse aventure dans laquelle il devait mettre les pieds pendant plus de vingt ans, de ce combat millénaire entre Assassins et Templiers, de cette quête de vengeance dans laquelle s'était plongé son ami, Ezio Auditore Da Firenze.