Bien le bonjour, nobles voyageurs, dans mon humble taverne. Autour d'une bonne bière – car il n'y a rien de mieux -, même pour les jeunots, laissez-moi vous raconter une histoire. L'histoire d'un homme qui se pensait animal et qui allait vivre une bien étrange aventure et… hum hum. Je ferme ma gueule, j'ai capiche, on va faire comme si ce passage n'avais jamais existé.

Bref ! Salut à toutes (tous ? naannn ! On est entre filles là, posey !) et bienvenue dans cette fic. Que dire dessus ?

-Les personnages et tout le blablabla est à Mathieu Sommet, et gna gna gna, c'est pas à moi… Je sais ! (Nota Benne : inventer une machine à voyager dans le temps et créer une émission reprenant toutes les vidéos de SLG et WTC avant que ces deux chaines n'existent)

-Rating T, car je prévois d'avance des langages très crus et des scènes pas trop trop saintes et… et que, ben j'fais c'que je veux. Et puis, au pire, quels que soit le rating, les minots de treize piges qui aiment bien SLG viendront peut-être jeter un œil (Quoi ? Mon âge ? Quatorze, et alors ?).

-Il n'y a pas de lemon, trois points d'exclamations ! (à lire avec la voix d'Antoine D.) Oui, l'histoire se base sur du Pandrof (c'est un spoile d'un certain côté, nan ?) mais pas de lemon. Trois raisons : je n'aime pas en écrire, je n'aime pas en lire je ne sais pas en écrire. Donc, hein, ce qui aime bien, désolé mais ce n'est pas complètement mon délire (mais je n'ai absolument rien contre le Yaoi *^*)

-Il y aura très (très) certainement des fautes parce que je n'ai pas la bonne habitude de relire consciencieusement chaque chapitre pour le bien de vos rétines. Mais comme je suis maso et que j'aime bien me prendre des Bescherelles en pleine gueule, faites-les mois remarquer avec une jolie liste et le paragraphe où elles apparaissent pour soigner les rétines des suivants (ouais, j'pense à la jeunesse moi ! #PandaRoux2017 Votez pour moi).

Enfin voilà quoi, vous avez le topic, je ne vais pas m'étendre sur 12 lignes (j'en ai fait 14, LOL !) Je m'excuse de ma lourdeur et de mes blagues à la con. Peut-être que beaucoup de monde aura sauté ce passage (bande de judas !) alors inutile de faire trop de choses aussi.

Un dernier point, je n'ai pas la moindre idée du nombre de jours que je mettrais entre chaque chapitre. Alors voilà. Un jour, une semaine, trois mois, deux ans (, douze siècles ?), je verrais par moi-même. Je vais quand même éviter de m'étendre sur trop de temps quand même.

En tout cas, bonne lecture… (Engageons-nous sur le sentier de cet homme...)


Chapitre 1 - Le script de l'épisode 100

Mathieu Sommet avait vingt-huit ans et des broutilles, un chapeau sur la tête, des yeux bleus à faire tomber les filles à ses pieds, une manie de faire de grands gestes avec les mains pour donner de la force à ses récits, le réflexe d'hurler pour se faire comprendre et un sérieux penchant schizophrène. Atteint du syndrome de la personnalité multiple si, comme l'avait été le docteur Frédéric, le docteur qui s'était si gentiment occupé de lui, on voulait être précis.

Parce que oui, "schizophrène", c'était le cas de le dire... Depuis cinq ans, dans son crâne (la caboche comme il aimait le dire) cohabitaient différentes personnalités. Un dédoublement de la personnalité, prenant forme avec des amis imaginaire (les "coloc's de la caboche"). Un drogué, un détraqué sexuel, un nerd. Chacune représentait une partie du cerveau de Mathieu, une partie de sa personnalité, justement.

Mathieu, comme tout jeune encore sur pied, aimait boire de la bonne bière, faire la fête avec ses amis et fumer. Beaucoup fumer. Il y avait donc le Hippie qui se caractérisait par un drogué toujours stone, soit dans les vapes en train de roupiller sous une table. Personne ne comprenait ce qu'il disait, il racontait idiotie sur idiotie, et le monde s'était habitué. Mais il lui arrivait d'être lucide ou bien d'avoir un relent de lucidité, et il sortait de véritables pépites.

Mathieu aimait les jeux vidéo par millions, quel que soit la plateforme, malgré son penchant PC, et ce depuis sa cher et tendre enfance (quand il a grandi, principalement, à quatorze ans). Il y avait le Geek pour cela, avec toujours une petite référence de cinéma ou de jeu dans ses paroles, ou bien une voix lasse et triste sur son sort. Car, sans trop savoir pourquoi et quand ça avait démarré, ce dernier avait également pris la personnalité enfantine du créateur, et était donc la victime des autres, le bouc-émissaire. Celui qu'on frappait, qu'on insultait.

Il aimait aussi les femmes - comme tout hétéro qui se respecte - et donc, si on regardait un peu de plus près le schéma du parfait dragueur qu'il gardait mentalement, il aimait le sexe. Était alors apparu un charmant jeune homme en costard, cigarette en bouche (le Hippie partageait un peu son côté drogué avec lui), qui aimait par-dessus tout parler de ses différentes expérience sexuelles sordides et flippantes, n'y manquant pas d'y faire participer le Geek. Le Patron était un cas, une exception dans l'innocence de Mathieu (qui n'était pas si innocent que ça finalement). Une tâche noire qui avait pris pourtant énormément de place.

Puis il y avait le Panda. Personne ne savait vraiment quelle personnalité il avait puisé chez Mathieu, son cher créateur de génie. C'était un garçon assez autoritaire, rêvant de devenir président des asiatiques qui le vénéraient déjà mais aussi très doux, avec le Geek notamment. C'était aussi un grand chanteur, très grand chanteur, ce qui lui avait valu toute sa gloire dans l'émission qu'avait créé Mathieu avec leur aide. Peut-être était-ce le côté créatif qu'il avait pris, qui c'est ?

L'émission, puisque le sujet a été engagé, portait comme nom Salut les Geeks. Elle consistait en du review de vidéos dénichées sur le net, dans les bas-fonds du net pour une grande parti des vidéos traitées, que Mathieu analysait, les personnalités l'enrichissant pour plus d'humour ou de profondeur, le Panda créant une chanson sur l'une d'elle à l'épisode suivant. C'était le gagne-pain du créateur. Internet.

Le Patron, le Hippie, le Geek et le Panda participaient de plein cœur et avec joie à cette émission qui, sur le net, gagnait une belle notoriété avec le temps. Ils étaient les stars, ceux qui avaient rendu l'émission célèbre sans que les fans ne le sachant. Car tous pensaient que Mathieu se contentait de se déguiser, de porter des vêtements pour chaque personnalité, qu'il jouait le schizophrène. S'ils savaient...

Pourtant, ils n'avaient pas toujours étaient les stars sans qui l'émission n'aurait jamais décollé. Ils le savaient tous, et principalement le Geek et le Patron, qu'il y avait eu d'autre star au même rang qu'eux, et ils avaient été amis. Le Hippie aussi les avait connu, mais il ne s'en souvenait pas... Il y en avait eu avant, d'autre. D'autre personnalité puisées dans l'esprit tordu de Mathieu Sommet. D'autres qui, eux aussi, avaient participé à l'enrichissement de Salut les Geeks. Une jeune fille blonde (et sans barbe comme on pouvait le voir sur internet), un démon aussi gentil que craintif du monde extérieur, un professeur de science et chimiste en herbe. Tous avaient pris une part de la personnalité de Mathieu. La féminité (celle que tout homme a avec des degrés différents), la part d'ombre (où, du moins, une partie), l'intelligence... Des personnes qui avaient aussi connu la gloire des projecteurs, malgré l'ombre de Mathieu, des personnes qui étaient appréciées.

Mais elles n'étaient plus là, elles avaient toutes disparu, sans exception, alors qu'ils avaient connu le lancement de l'émission. Ils n'étaient plus là. Un matin ordinaire, le Geek s'était levé et avait voulu réveiller son ami depuis peu, le Démon. Mais la porte de sa chambre, une grosse porte aux gravures des enfers, avait disparu. Et le Démon avec. Le Hippie avait voulu jouer avec ses figurines de licornes en compagnie de la Fille mais elle n'était plus là, et tous ses produits de beauté avec. Le Patron avait voulu, comme à son habitude, charrier le Prof, l'embêter comme il le faisait toujours. Mais il n'y avait ni fioles, ni laboratoire, ni porte, ni Prof. Même son mythique nœud de papillon avait disparu. Volatilisé. Sans un mot, sans une logique.

Mathieu lui-même, alors que c'était lui qui avait choisi leur renvoi qui s'était ensuivi de leur disparition, dans l'émission comme dans la maison, n'avait pas la moindre idée de où ils pouvaient se trouver. L'émission devenait alors plus d'un gagne-pain lorsqu'on savait ça, elle était leur survie, leur seul raison d'être là, en compagnie des autres. En regardant avec nostalgie les anciens épisodes, les personnalités demandaient souvent où ils étaient, eux, ceux qui avaient disparu. "Dans les limbes de ma tête, dans une belle maison" racontait Mathieu lorsqu'il y avait le Geek qui ne perdait pas espoir de revoir le gentil-démon. "P't'être mort" disait-il aux autres, évitant leur regard pour ne pas montrer sa propre nostalgie.

A chaque disparition de personnalités, ce qui n'arrivait pas plus que ça, une vague de frayeur passait dans la maison. "Et si j'étais le prochain ?". Le Patron, le Hippie et le Geek, qui avaient eu cette crainte, avaient appris à ne plus s'en soucier : ils n'avait pas la moindre crainte à avoir pour leur poste. Ils étaient présents depuis quatre saisons et avaient atteint une notoriété telle que les fans créaient des comptes sur les réseaux sociaux à leur effigie et qu'ils demandaient souvent comment aller le Geek ou s'ils pouvaient passer une journée avec le Patron, ce qu'ils ne voudraient sûrement plus jamais souhaiter si, par malheur, ça leur arrivait. Si l'un des trois disparaissaient, les insultes des fans se désabonnant peu à peu obligeraient Mathieu à le faire réapparaître dans les jours suivants.

Le Panda n'avait jamais connu la disparition d'une personnalité, du moins pas officiellement. Il n'avait donc jamais eu la crainte de perdre son poste, bien qu'il ne soit dans l'émission que depuis deux saisons seulement. Mais, même en connaissance de cause, il n'avait pas réellement peur : il était l'un des "enfants de SLG", expression qui qualifiait les personnalités comme le Hippie ou le Geek. Il se considérait comme l'un d'eux, ayant atteint cette même notoriété qu'eux en bien moins de temps.

...

Ce jour-là démarrait une nouvelle vie, un nouveau tournant, pour Mathieu et ses personnalités. Il aurait pu être un jour comme un autre, une chaude soirée d'été, le soleil réchauffant avec la même chaleur les hommes allongés dans le jardin qu'il y a quelques heures. Ils profitaient des rayons rougeâtres quand Mathieu s'approcha, cinq paquets de feuilles fraîchement sorties de l'imprimante à la main. Car, cette chaude soirée d'été annonçait le début de la saison 5 de Salut les Geeks et, surtout, le centième épisodes, ce qui était très important.

Mathieu donna à chacun un bloc de feuille fixé ensemble par un coup d'agrafeuse. Les personnalités se redressèrent sur leur transat. Le Geek fut le premier à commencer à lire, cherchant avidement un passa où il apparaissait, mouillant le bas des pages avec son torse humide, s'étant rafraîchi avec l'arroseur automatique pour ne pas mourir de chaud. Le Hippie, son joint à la bouche, lu le premier mot puis se lassa. Il détacha la feuilles des autres et entreprit de faire un avion en papier avec, ce qui exaspéra Mathieu qui dû lui arracher le script des mains pour le lui lire, lui retirant son joint par la même occasion. Le Patron, la chemise défaite, toujours allongé sur le transat, fit de l'ombre avec les feuilles pour ne pas avoir le soleil en plein visage, lisant un mot sur quatre pour voir un peu l'idée de l'épisode. Puis il se mit à sourire d'un sourire mauvais.

- Je pourrais réellement brûler un gosse ?

- Non, dit catégoriquement Mathieu en continuant sa lecture.

Le Geek, qui ne faisait toujours pas attention à l'eau qui s'infiltrait sur les pages, demanda d'une voix interrogative :

- Un nar-co-tra-fi-quant ? C'est quoi ?

- Un dealer, dit Mathieu.

- Et j'ai une copine en plus ?! Trop cool !

Le créateur posa une main sur son épaule et lui conseilla de finir sa lecture avant d'être si enjoué. Et, face à ce ton lourd, le Geek obéit et s'empressa de continuer de lire, ses yeux arpentant les lignes à la recherche d'une faille qui expliquerait la voix de Mathieu. Puis, après un léger couinement, le garçon porta une main à son entre-jambe pour se la protéger des coups qu'il s'imaginait déjà recevoir de sa "petit-copine sailor moon"

Le Panda qui, jusque là, profitait du soleil avec des écouteurs dans les oreilles, reporta un peu son attention au script qu'il venait de recevoir. Il ne le lu pas, c'était trop long pour le moment, et se contenta de chercher les noms au travers des pages. Une feuille, deux feuilles, trois feuilles... Son nom était introuvable. Il finit par se redresser et quitter son confortable transat, avoisinant celui du Patron. Il vint jusqu'à Mathieu et s'enquit d'un air soucieux :

- Je n'apparais nulle part.

- Si, à la fin, lui dit le créateur.

L'ursidé haussa un sourcil dubitatif mais se remit tout de même les pages. Quatre, cinq, six... C'est à la onzième qu'apparut enfin son prénom. Pour l'Instant Panda. Il n'apparaissait que pour l'Instant Panda mais ce n'était pas la première fois : le premier épisode de la saison 4 avait déjà ce genre de chose. Il lut avec avidité cette nouvelle chanson qu'il n'avait pas écrit, comme chaque chanson de début de saison, pour en découvrir une première fois les propos. Il semblait menacer Mathieu et quitter l'émission, éjectait par une certaine Jeanne de son empire surpuissant. Il releva les yeux vers son créateur et demanda d'une voix toujours plus soucieuse :

- Je... Je suis viré ?

- Mais non, s'écria Mathieu. Tu reviendras à l'épisode suivant.

- Vraiment ?

- Bah oui, je ne vais pas te faire disparaître, Panda.

Il lui fit un clin d'œil puis lui donna une tape amicale avant de se retourner vers le Geek qui l'assaillait de question. Maître Panda s'autorisa un sourire. Il détacha la seule feuille qui lui serait utile pour l'épisode 100 des autres, la plia puis la fourra dans la grande poche de son kigurumi. Il marcha entre les jambes du Hippie et du Patron et s'avança vers la porte d'entrée. Mais une question le vint. Il se retourna vers son créateur et demanda :

- Math', c'est qui, Jeanne ?

Pour tout réponse, le jeune homme au chapeau lui fit un nouveau clin d'œil entendu, en signe de "c'est secret". Le Panda haussa les épaules : il devrait s'en contenter. Il se rendit ensuite dans la maison, son foyer bien-heureux et mouvementé où il habitait depuis sa création. Il entra dans le salon puis, à côté d'une commode, découvrit une petite porte. il l'ouvrit et dû légèrement s'accroupir pour la traverser, malgré son mètre soixante. La porte, qui aurait dû donner sur le vide, délivra sur un long couloir.

Le Panda, comme toutes les autres personnalités de la maison, n'était qu'ne création de l'esprit - fort heureusement détraqué - de Mathieu Sommet. Il y avait donc quelques lois et règles, parfois sans logique, qui permettaient à ses créations certaines choses particulièrement improbables. Comme le fait que cette porte, invisible aux yeux des communs et des personnes saines d'esprit, donnait sur leur chambre.

Il traversa le couloir. Ce dernier était inondé par les affaires des uns et des autres, décorés d'une manière toute particulière. Il y avait, accrochés sur les murs, des affiches et posters de chacun, des propagandes écolos, des groupes de musique, des jeux-vidéos, des pin-ups que le Panda s'était obligé de censuré avec des post-its. Au sol, parmi les vêtements sales qui attendaient la femme de ménage inexistante pour être lavés, il y avait des figurines de Pokémons, un pot de cannabis en terre, en manque d'eau depuis trois jours, quelques CD's neufs, que le Panda ramassa en passant, des jouets sexuels sérieusement louches et des préservatifs - non usagers, dieu du ciel, MERCI !

Au milieu du couloir, après la chambre du Hippie et du Geek, l'ursidé ouvrit celle de sa chambre. Une charmante odeur de nature l'envahit, bien différente de celle de renfermée qu'il y avait dans le couloir. Sa chambre était très grande, certes, mais tellement encombrée par des plantes et fleurs en pots et par des étagères entières de CD's qu'elle n'était guère plus grande qu'un petit studio, ce qui était tout à fait vivable pour le Panda. Des posters de plusieurs groupes de musique (The Cog is Dead, Nirvana ou bien Gorillaz(*))étaient accrochés aux murs. Son lit, qui n'était autre qu'un hamac suspendu en dessous de la lucarne, s'accédait par de petits escaliers figés au mur. Un demi-étage supplémentaire avait été créé dans un angle de la pièce.

Il s'avança jusqu'à son bureau puis, dans son lecteur-DVD, glissa un CD de Raphaël(**), vieux groupe de musique qu'il écoutait il y a plusieurs années de cela. Il sortit puis posa la feuille de son script sur le bureau et laissa les premières notes de la musique lentement le bercer. Puis, peu à un peu, un étrange s'empara de lui. Le même sentiment qui l'avait obligé à mettre cette musique : la nostalgie. Et c'était étrange de ressentir ce sentiment, puisqu'il n'avait aucune raison de le ressentir.

Mais, peu à peu, il se laissa vadrouiller dans sa chambre. Il scruta chaque détail, chaque CD des étagères, chaque feuille des plantes, chaque recoin de la pièce. Il observa la pièce comme s'il la découvrait pour la première fois, ou bien la regardait pour la dernière. Ce sentiment était toujours grand dans son cœur. Ses doigts parcoururent les CD's, lisant quelques noms au hasard. Il inspira cette odeur florale pour bien se l'imprégner. Son index passa sur certain des posters puis vinrent glisser sur des visages familiers. Des photos avaient été accroché, dans un espace libre des murs, dans un cadre en bois vernis récemment.

Quatre photos. Quatre ans. Quatre saisons. Chaque photos représentaient une année. Elles étaient toutes prises après l'épisode pilote de chaque saison. Le Panda se reconnut sur deux d'entre elle. Mais il n'apparaissait pas sur les deux premières. Deux autres personnalités y étaient à sa place, si souriant, dans des vêtements sortis pour l'occasion.

Il y avait d'abord une jeune fille. Elle était belle, les cheveux blonds lui arrivant entre les omoplates, minces, le visage doux et féminin, même si on devinait ici quelque gêne de Mathieu. Pourtant, la Fille était belle, elle avait la silhouette d'une femme. Elle n'avait rien à voir avec la vision trans que la caméra et les fans avaient d'elle, elle était féminine et sans barbe.

Puis, également, il y avait un jeune homme. Ses cheveux avaient été coiffé en arrière, sans gel mais de manière à les plaquer. Il avait une mine heureuse, souriant jusqu'aux oreilles, délivrant ses dents blanches, les mains dans le dos, la blouse blanche scrupuleusement repassée. Ses lunettes rectangulaires étaient droites sur son nez et son nœud de papillon iconique était droit sur le col de sa blouse. Le Prof était à son apogée.

Il n'avait vu cet homme qu'une seule fois et, pourtant, il s'en rappelait comme si c'était hier.

Il se souvenait d'un jour très ensoleillé comme il y avait en avait tant en début d'août. Il aurait tant voulu, ce jour-là, s'étaler sur l'un des transat qu'il avait pu apercevoir à l'extérieur pour se délecter de cette chaleur et de ce soleil brûlant. Mais, bien entendu, il n'avait pas pu. C'était son jour d'arrivée et il devait aménager sa chambre. Il n'avait pas envie de démarrer l'émission de Salut les Geeks avec encore des cartons dans sa chambre. Le Hippie, le Geek et le Patron lui avaient proposé de venir avec eux à la piscine municipale mais il avait refusé. Mathieu était resté avec lui.

Ils avaient d'abord transporté tous les cartons qui étaient apparus dans le salon jusqu'à la chambre qui venait fraîchement d'apparaître, en même temps que ses affaires. Au début, ils avaient, avec une quantité astronomique de pâte-à-fixe et de scotch, accroché tous les posters au mur. Puis ils avaient installé le hamac avec un système de poulie. Enfin, ils avaient sorti tous les CD's de leurs cartons et les avaient triés par ordre alphabétique et par groupe, ce qui fut le plus long. Ils s'étaient installés au sol, sur le plancher, et avaient tout ordonné.

Pendant qu'ils triaient à deux un quatrième carton - parce que, des CD's, le Panda en avait un tas -, le Panda avait demandé à son créateur qui était le dernier habitant de la maison, ayant vu cinq portes dans le couloir. C'est ainsi que Mathieu engagea le sujet du Prof, qui était toujours dans son laboratoire à ce moment. Il lui avait dit :"C'est un garçon brillant". Il avait reposé le CD qu'il tenait, soudain perdu dans ses pensées, et avait continué :"Un garçon très gentil, très intelligent, très généreux aussi". Il s'était levé et avait posé le CD de Placebo (***) qu'il tenait à ce moment là et avait répété d'une joie lointaine, empreinte par la tristesse :"Oui, un garçon brillant..." Puis il s'était tu et avait continué de trier sans rien ajouter. Le Panda s'était demandé plusieurs fois dans la journées pourquoi, ce jour-là, Mathieu lui avait parlé de ce scientifique en le valorisant ainsi alors qu'il le renvoyait. S'il aimait autant ce Prof, pourquoi le virer ? Mais il n'avait pas osé poser la question.

Finalement, lorsque le soir était venu, la nuit avec et le dernier carton de CD vidé, le jeune homme en kigurumi croisa enfin celui en blouse, celui qui n'avait pas de défaut. Le Patron et les autres étaient revenus, Mathieu avait commandé de la nourriture chinoise qu'ils mangeaient dans le salon. Le Panda s'en allait les rejoindre lorsque le Prof émergea de la porte du couloir, un plat de nouille mit de côté par Mathieu à la main. Il avançait rapidement, les poings serrés, les dents grinçantes. Lorsqu'il avait croisé le Panda, ce dernier avait voulu l'arrêter pour lui dire bonjour, le saluer avec un sourire. Mais l'homme ne s'était arrêté qu'une demi-seconde, il avait levé le bras droit puis avait décoché un magnifique coup de poing dans la mâchoire du Panda qui était tombé au sol. Puis il avait laissé son plat tomber au sol, la sauce glissant jusqu'au kigurumi du blessé, et il était reparti. Il avait rejoint sa chambre-laboratoire et avait claqué la porte avec violence.

Le lendemain matin, à l'aube, le Panda, dès son réveil, s'était directement rendu dans le couloir. Lorsqu'il avait voulut demander son reste au scientifique, le front plissé par une certain colère, le couloir n'avait plus son odeur de cramé habituel. Sa porte n'y était plus, toutes ses potions avaient disparu, et lui avec. Et jamais personne, dans la maison, n'entendit de nouveau parler de lui.

Au souvenir du Panda, les quelques secondes où il l'avait vu, le Prof était légèrement plus grand que lui, de quelques centimètres à peine, et avait visage plus carré. Il se rappelait également qu'il était légèrement plus en chair, moins maigre que le Panda qui, à l'époque, se nourrissait exclusivement de bambou. Ils avaient être tous né du même visage, ils étaient tous un peu différent.

La musique s'acheva avec quelques notes de guitare. La nostalgie diminua peu à peu dans son esprit tandis qu'il reprenait un peu conscience de ce qu'il se passait, quittant le monde des souvenirs. Il lâcha des yeux le cadre et, en l'occurrence, le visage de l'heureux scientifique. Il revint vers son bureau et, avec des gestes maladroits, rangea ses projets de chansons dans une pochette cartonnée. Il retourna à la page de script où il apparaissait. En bas de la page, après la dernière parole chantée par cette "Jeanne", deux yeux roses avaient été dessinés. Deux simples billes couleur bonbon. Elles n'y étaient pas au début, le Panda en était sûr. Pourtant, il n'y fit pas plus attention que ça. Il reposa la feuille avant de sortir, indifférent.

Bien sûr qu'il était indifférent. Comment, un seul instant, aurait-il pu se douter que ces simples yeux roses définissaient son avenir d'avance ? Les mêmes yeux qu'avaient vu le Démon, la Fille ou bien le Prof, deux jours avant leur disparition... Non, il n'aurait jamais pu s'en douter, il avait confiance en Mathieu. Il se considérait comme l'un des enfants de Salut les Geeks après tout. Et il avait bien tord...


(*) Je n'étale absolument pas mes goût musicaux au travers du Panda, non...

(**) C'EST FAUX !

(***) Je suis innocente !


Hooou…. Tant de suspens. Nan ? Pas tant que ça… ? Pas du tout ?! Vraiment ? Ok…

D'abord, je me calme. Ensuite, égo, tu vas dans le placard et tu fermes ta grande gueule d'apôtre ! Maintenant, je n'ai plus qu'à vous dire à la prochaine )