Heero
La première fois que je l'ai vu, ma mission ne m'a pas permit de mieux le regarder. De plus, comment aurais-je eu le temps ? Je devais décider qui de lui ou de Réléna devais-je régler le compte. Il venait de me tirer dessus à deux reprises alors que j'allais abattre mademoiselle je-sais-tout.
Il est revenu me délivrer de ce fichu laboratoire et m'a aider à récupérer mon Gundam. C'est alors que j'ai pris le temps de le l'observer. J'ai pu faire abstraction de son flux incessant de paroles. J'y ai vu un jeune homme des plus attirant qui m'ai été donné de voir jusqu'à présent. De type caucasien, longue chevelure lui arrivant jusqu'au bas du dos et des yeux de couleur améthyste. Rien que ces caractéristiques physiques le rendent beau mais en y regardant de plus prêt, il y a bien plus. Il dégage quelque chose d'animal. Sans doute sa démarche, elle est féline. Tout son corps parle. Le balancement de ses épaules est en accord avec celui de son bassin. Le mouvement de sa natte envoûte comme le pendule d'un hypnotiseur. Dès lors que mes yeux se posent sur lui, ils ont du mal à décrocher. L'état dans lequel il me rend est des plus nouveaux. Il fallait que je m'éloigne.
Par chance, nos routes se sont séparées pendant un temps. J'ai tenté de me le sortir de la tête mais rien n'y faisait. Il était toujours là, du matin jusqu'au soir même dans mes rêves. Il était devenu une obsession. J'avais un nouvel objectif, un nouveau but. Celui de pouvoir le posséder. On dit que l'on veut toujours ce que l'on n'a pas ou qu'on ne peut avoir. C'était la seule solution pour enfin me libérer de son emprise. Une fois que je l'aurais eu, je m'en lasserais et m'en débarrasserais.
J'avais pris ma décision. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que pour le bon déroulement des missions une cohabitation avec les autres pilots était nécessaire. Je me débrouillais pour que nos planques soient restreintes en chambres. De ce fait, je m'arrangeais discrètement pour partager la mienne avec lui.
Il m'était impossible de m'endormir avant lui. Je trouvais le prétexte de perfectionner nos missions tard la nuit sur mon labtop mais en fait, je l'espionnais à la dérobée. Lorsqu'il ressortait de la salle de bain après s'être douché. Uniquement vêtu d'une serviette attachée autour de la taille. Prenant beaucoup de temps pour ses cheveux, il se séchait très rapidement pour libérer au plus vite la salle de bain pour les autres. Il entrait dans la chambre le torse et les cheveux encore humides. Dévoilant un corps mince mais aux muscles fermes et bien dessinés. Habillé, ces vêtements laissaient à peine apercevoir ce qu'ils pouvaient cacher. Mais pratiquement nu, il était incroyable. C'était l'unique moment où il nous était possible de le voir les cheveux détachés. Je ne me lassais pas de le regarder se coiffer. Sa crinière était magnifique, couleur caramel aux reflets dorés selon la lumière. Il me tardait d'y glisser ma main et y sentir leur douceur filtrer entre mes doigts.
Un jour l'occasion s'est présentée et j'ai sauté dessus. Les trois autres pilots étaient en mission pour une semaine. Je me retrouvais donc seul avec lui. Je le retrouvais dans le salon à regarder un film. Il avait l'air concentré. Je me suis approché, ai déplacé la boite de pizza pour me laisser une place et la posa sur la table base. Il n'a pas bougé. Je me suis installé à côté de lui de manière à se que nos cuisses se touchent. J'ai remarqué qu'il a tressailli, ça m'a fait sourire. Après quelques minutes à faire semblant de m'intéresser au film, j'ai décidé d'agir. Je me suis légèrement tourné vers lui, attrapé sa natte posée sur son épaule pour la placer sur l'autre. Il s'est tendu mais n'a émit aucun autre mouvement. J'en ai profité pour glisser ma main sur sa nuque en l'a cajolant de caresses tout en l'a maintenant afin d'éviter toute fuite. Je me suis rapproché en me collant à lui et commencé à l'embrasser dans le cou, remonter jusqu'à l'arrière de son lobe. Il a gémit et j'ai souri.
Cette nuit s'est déroulée au-delà de mes espérances. Malgré des débuts plutôt hésitants et maladroits, elle a été géniale. Durant toute cette semaine, nous n'avons pas arrêtés d'être l'un sur l'autre. Il a même du arrêter de se tresser les cheveux puisque qu'il les retrouvait automatiquement détachés la seconde d'après. J'adorais la sensation de douceur lorsqu'ils touchaient ma peau, comme un voile de soie.
Ce matin, je descends à la cuisine après l'avoir caressé une dernière fois. Arrivé, je me retrouve nez à nez avec Quatre. Que faisait-il ici ? Mince j'avais oublié qu'il rentrerait avant les deux autres.
Bonjour Heero. Bien dormi ? Demande t-il avec un large sourire.
Pourquoi me sourit-il ainsi ? Sait-il quelque chose ? Non. C'est impossible. Ils devaient faire silence radio pendant la mission et il n'a pas pu contacter Duo entre temps.
Hn. Répondis-je simplement.
Duo dort encore ?
Pourquoi me pose t-il la question ? Il faut que j'arrête, je deviens parano.
Quand je suis sorti de la chambre oui. Dis-je tout en m'asseyant après avoir récupéré la tasse de café que Quatre me tendait. Tu es rentrés depuis quand ? Continuais-je.
Tôt ce matin. J'ai pensé vous préparer le petit déjeuné avant d'aller me coucher.
Hn, merci.
Alors, cette semaine avec Duo s'est-elle bien passée ? Demanda t-il sans se débarrasser de son sourire.
J'en étais sur, il sait. Comment… Mais oui, son empathie. J'aurais du m'en douter. Pas aussi 'perfect soldier' que ça apparemment. Qu'est-ce que tu veux savoir ? Ne fais pas mine de ne pas savoir de quoi je parle ? Continuais-je en le voyant écarquiller les yeux.
Mais…
Quatre. Le coupais-je sèchement.
Je ne vais pas te faire un dessin. Je sais ce que vous avez fais cette nuit. Je voulais juste savoir où vous en êtes.
Comment ça ?
Etes-vous ensemble ou c'est juste une histoire de…coucherie ? Demanda t-il en rougissant. Duo est mon meilleur ami et je ne voudrais pas que tu lui fasses du mal.
Il n'y a rien de sérieux. Duo et moi ça s'est fait comme ça. Il le sait. En fait, nous n'en n'avons jamais parlé. A vrai dire, nous n'avons pas beaucoup parlés durant cette semaine. Nos bouches étaient trop occupées à… Je dérape.
Ah. Commença t-il déçu. J'avais pensé qu'il y avait quelque chose entre vous.
Non, tu te trompes. Il ne se passera jamais rien entre lui et moi. C'était juste comme ça mais ça n'ira pas plus loin. Je ne ressens rien pour lui.
Quatre se mord la lèvre inférieure, signe qu'il veut dire quelque chose mais il ne dit rien. Duo vient de rentrer dans la cuisine. Il se dirige directement vers le blond et le prend dans ses bras. L'étreinte dure plus que nécessaire. Sans un mot, le natté l'interrompt et se prépare son bol de céréales.
Quatre et moi le regardons faire. C'est Quatre qui brise le silence. Est-ce que ça va Duo ?
Bien sur Quat-chan. Pourquoi ça n'irait pas ? Je suis heureux que tu sois rentré mais serai soulagé quand Trowa et Wufei seront là également. Puis il commença à manger.
Moi aussi je le trouvais étrange. Sa façon d'embrasser Quatre, si calme. Cette accolade plus longue que d'habitude, ce silence. Ce n'était pas le Duo que nous connaissons, ni celui que je connaissais depuis une semaine. Je n'avais pas le temps de me pencher sur la question. Je devais lui parler de nous. J'aurais du le faire avant. J'ai peur qu'il ne se fasse des idées sur nous et que cela entrave nos futures missions.
J'ai attendu le bon moment afin d'être sur que nous soyons seul pour lui parler. Mais je ne l'ai pas vu de toute la journée. Lorsque Quatre est monté se coucher, Duo est sorti prendre l'air et n'ait revenu qu'au milieu de l'après-midi. Puis, il est resté avec Quatre à parler de tout et de rien jusqu'à la fin du repas. L'heure de se coucher approche et il est toujours dans la salle de bain. J'ai eu le temps de penser à quoi lui dire pendant toute cette journée mais maintenant que la porte s'ouvre sur lui, j'ai tout oublié.
Tout ce que je remarque est qu'il n'a pas son habituelle serviette autour de la taille mais qu'il est déjà en habille de nuit. Il ne m'adresse ni un regard, ni un mot. Il s'avance vers son lit qu'il défait et si couche.
Duo ? Commençais-je. Duo ? Réitérais-je, n'ayant pas de réponse.
Hn ? Me répondit-il.
Sa réponse me rendit perplexe. Je voulais te parler de se qui s'est passé entre nous…
Il n'y a rien à dire. Me coupa t-il. Nous nous sommes bien amusés mais maintenant que les autres ont commencé à revenir, ça s'arrête là. Nos parties de jambes en l'air étaient…agréables mais ça ne se reproduira plus.
Ah ! Je…d'accord. Je ne sais pas quoi dire de plus. Je ne m'attendais pas à cette réaction. Mais je suis rassuré. Je me lève et sort prendre ma douche.
Lorsque je reviens Duo n'a pas bougé d'un pouce, tourné vers le mûre enfoui dans les couvertures remontées jusqu'au cou. Il dort. Je rentre au lit pour faire de même.
