Hello ! Voici ma contribution à la Mystwalker week organisée sur FairiesFans, bien qu'avec un peu de retard... Enfin, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil au forum, je vous souhaite une bonne lecture !


×Genre : Angst/Romance

×Rating : T

×Personnages : Erza Knightwalker, Edo-Gérard/Mystogan.

×Pairing : Edo-Gerza/Mystwalker

×Disclaimer : Les personnages de Fairy Tail ainsi que son univers appartiennent à Hiro Mashima.


Draw your sword —


I - Haine

Erza Knightwalker n'avait jamais connu que la haine.

La peur, parfois ; un respect octroyé par le nombre de morts qui s'entassaient dans son ombre, bientôt devenue aussi sanglante que sa chevelure. C'était sa haine qui l'avait hissée là où elle se trouvait aujourd'hui, entourée d'hommes puissants mais intouchable de par sa force — personne ne touchait à Knightwalker. Et qu'importe qu'elle se retrouve seule en fin de compte, qu'importe que sa propre haine ne la dévore sans qu'elle puisse s'en rendre compte.

C'est la haine qui avait forgé Erza Knightwalker, la chasseuse de fées. La haine et rien d'autre.

Pour d'autres, c'était différent. Ces fées à qui elle avait brisé les ailes croyaient en la force de l'espoir, le peuple préférait croire en leur souverain sans se poser de question — et jusque là, tout leur allait bien. Erza brisait des ailes, tuait l'espoir ; et son roi en était satisfait, alors le peuple l'était aussi. Si ça n'avait pas changé, elle n'aurait toujours connu que la haine ; la sienne et celle des autres.

Mais est-ce que ce changement la contentait vraiment ?

Lui, soudainement venu de nulle part et placé sur une position qui le rendait intouchable de la part de ses soldats – à lui, à elle –, il leur avait prouvé à tous qu'il existait autre chose. Que la haine n'était pas la seule solution, la seule issue ; parce qu'il y avait l'entraide, aussi. La solidarité qui rebâtira les murs et recollera les cœurs en morceaux.

Gérard avait confiance en son peuple, à ses hommes ; à elle, qu'il n'avait jamais vraiment considérée comme telle. Il était loin d'être bête ou aveugle, pourtant – et ça, ils le savaient tous, même elle. Pourtant, il continuait d'y croire et recouvrait ses déceptions qu'il dissimulait d'un peu plus d'espoir, quand bien même ça faisait mal. Parce que Gérard avait été le premier d'entre tous à montrer une voie différente ; celle du pardon.

Et Erza l'avait haït pour ça. D'une haine sournoise et silencieuse, invisible, insensible — bleue.

Parce que c'était la haine qu'elle ne ressentait que pour lui.

« Et vous, que savez vous de la haine ? Que savez-vous du mépris ? »

Les mots d'Erza Knightwalker suintaient de ce qu'elle prétendait connaître lorsqu'elle s'était tourné vers lui, ce jour là – la haine. Erza brûlait en permanence, véritable brasier rouge alimenté de débris jetés d'émotions diverses et incontrôlées ; ses yeux brûlaient, son cœur brûlait, son âme brûlait – la haine brûlait vive la chasseuse de fées, mais ça, il n'y avait que lui qui pouvait s'en rendre compte.

Lui, qui ne s'était pas laissé impressionner et dont les yeux s'étaient soudain vêtus d'une armure d'acier. Gérard n'avait pas peur de la haine de Knightwalker et se serait jeté dans ses flammes sans la moindre hésitation si ça avait été pour espérer l'atteindre ; toucher une de ses faiblesses, panser ses blessures silencieuses. Erza avait alors reculé sous les assauts silencieux de son regard comme si elle s'était rendue compte qu'elle avait sous-estimé son adversaire et s'était tut – juste le temps de distinguer une faille dans son armure.

« Je connais la haine d'un père qui a cessé d'en être un le jour où je me suis dressé contre lui. J'ai connu la haine d'un roi pendant toutes ces années où je l'empêchais d'atteindre ce qu'il voulait. J'ai connu son mépris toute sa vie ; parce que ma naissance lui a volé sa reine et parce que nos idéaux n'étaient pas les mêmes. Et toi, Erza ? Qu'est-ce que la haine t'a appris ? »

Gérard l'avait fixée longtemps, en silence ; et à travers les flammes bleues qui l'empêchaient de bien voir, Erza avait laissé tomber les armes en comprenant que c'étaient ses failles à elle qu'elle pouvait distinguer dans sa défense à lui. Gérard ne souffrait pas de sa propre haine.

C'était la haine des autres qui l'avait toujours fait souffrir.

Le silence avait perduré longtemps, après ça ; longtemps. Le brasier rouge s'était alimenté d'une frustration incompréhensible, tandis que le bleu s'étouffait doucement de lui-même — et pourquoi ?

Erza n'avait pas la réponse ; pourtant, lorsqu'elle croisait le regard du roi suffisamment longtemps pour percer son armure et découvrir les blessures qu'il cachait aux autres, lorsqu'il le lui rendait pour recoudre les siennes, Knightwalker se disait que la réponse n'était peut-être pas aussi compliquée, finalement.

Parce que Gérard avait raison ; et parce que les flammes bleues qui réchauffaient à présent le cœur d'Erza sans la brûler de trop s'appelaient Pardon.