Je ne pensai pas écrire de nouveau une fiction sur le monde de Twilight, j'avais quelque peu abandonné. Mais avec la sortie du dernier film et les reviews que j'ai reçu sur une de mes fics, je me suis décidée. Il faut savoir que celle-ci est une sorte de "suite" à L'enfer d'Héléna, une autre de mes fics. Cependant, tout sera expliquer et si vous n'avez pas lu la précédente, vous devriez tout comprendre quand même. ;)

Bref, j'espère que vous serez nombreux à lire cette fiction!

Bonne lecture! :)


Les notes s'échappaient du violon me plongeant peu à peu dans un autre monde. Je me laissai emporter par le son mélodieux de l'instrument. J'oubliai tout ce qui m'entourait, les bruits de la ville qui entraient par la fenêtre dans ma chambre, le cri d'une femme dans la rue, le fracas d'un ustensile de cuisine sur le sol. Le violon était mon seul échappatoire. La seule chose qui me calmait. Je fermai les yeux, savourant l'instant présent. Le visage de ma mère s'imposa à mon esprit. C'était elle qui m'avait transmit cette passion, qui m'avait tout apprit. Elle dirigeait une école de musique dans le sud de la France et avant même d'avoir apprit à marcher, elle m'avait placé un violon dans les mains. Les dernières notes résonnèrent en écho alors que mon bras retomba mollement le long de mon corps.

-Daphné? Viens déjeuner! m'appela ma grand mère.

Avec toute la délicatesse dont j'étais capable, je déposai l'instrument dans son étui et le refermai précautionneusement. Il avait appartenu à ma mère avant qu'elle ne me le donne et je n'osai imaginer sa réaction s'il arrivait quelque chose à son bien le plus précieux. Je me dépêchai de rejoindre la maîtresse de maison, dévalant les escaliers à grande vitesse.

- Fais donc attention! me réprimanda t-elle. Que ferai-je s'il t'arrivait quelque chose? Ta mère ne me pardonnerait pas s'il arrivait quelque chose à tes mains.
- C'est la seule chose qui te préoccupe? la taquinai-je.
- Tu sais bien que non.

Elle me servit des raviolis que je m'empressai d'engloutir. Je mourrai de faim!

- Tu as des nouvelles de ton père? me questionna t-elle.
- Il est quelque part en Russie. Je sais plus trop où.

Il me l'avait bien dit mais cela ne me servait à rien de le retenir. Dans une semaine, il serait ailleurs. Son travail l'amenait à voyager de pays en pays. C'est ce qui lui avait permit de rencontrer ma mère. Il était italien et lors d'un voyage d'affaire en France, il avait fait sa connaissance. Le coup de foudre, ils s'étaient mariés, m'avait eu et avaient divorcés. Elle, ne supportant plus ses absences à répétition, et lui, n'acceptant plus ses crises de jalousies. Finalement, peu de choses avaient changés pour moi. Même mariés, j'avais toujours vécue essentiellement avec ma mère. Bien entendu, j'aimai mon père et il m'appelait souvent mais ce n'était pas la même chose.

- Quand songera t-il à s'arrêter? soupira t-elle. Ça lui a déjà coûté son mariage. Et Dieu sait que j'adore ta mère. Fort heureusement, elle me donne toujours de ses nouvelles.
- C'est bien pour ça qu'elle me laisse venir en Italie aussi souvent.

Ma grand-mère paternelle habitait une petite ville dans le centre de l'Italie. Et j'adorai passer mes été ici. Je détestai les grandes villes et leur agitation, préférant le calme d'ici. En fait, si j'avais eu le choix, j'y aurai sûrement emménagé. Après tout, je parlai parfaitement italien et ma grand mère serait là pour m'épauler. Cependant, ma mère ne le permettrait pas. Elle me voyait un grand avenir en tant que musicienne, plaçant ses propres rêves en moi. Qui plus est, j'étais son unique enfant, sa seule famille. Aurai-je le cœur de l'abandonner?

- A quoi penses-tu?
- Rien.
- Tu es comme ton père quand il était jeune. Toujours dans les nuages, rit-elle.

- Maintenant, il ne pense qu'à son travail. J'espère ne pas devenir comme lui.

- Tu lui ressembles tellement, soupira t-elle. Heureusement que tu viens me voir sinon je ne sais pas ce que je ferai.

- Désolée mais tu devras me supporter pendant longtemps.

Elle posa un bref baiser sur mes cheveux avant de s'asseoir. Nous mangeâmes tranquillement parlant de tout et de rien. Malgré notre différence d'âge, nous avions énormément de choses en commun. Une fois que nous eûmes finis, je l'aidai à faire la vaisselle avant de remonter à l'étage pour m'entraîner de nouveau. Elle me reprochait souvent de passer trop de temps à jouer et de ne pas sortir assez souvent mais la musique faisait partie intégrante de ma vie. Ce que mes petits-amis - peu nombreux - n'avaient jamais réussi à comprendre. Je pouvais jouer pendant des heures sans m'arrêter. Cependant, mon téléphone sonna et je dus m'arrêter pour y répondre. Quand je décrochai, la voix joyeuse d'Angelo retentit à l'autre bout du fil. Passant énormément de temps dans cette ville, j'avais fini par me faire quelques amis dont Angelo de qui j'étais proche. Peut-être trop... Je ne dirai pas que j'étais amoureuse de lui mais il me plaisait, c'était certain. Néanmoins, les relations à distances n'étaient pas faite pour moi.

- Tu es libre ce soir? me demanda t-il. Je passe te chercher à 20 heures.

- Tu pourrais au moins attendre ma réponse!

- A quoi bon? Je sais que tu vas dire oui.

- Les autres seront là?

- Bien sûr! Ils ont tous envie de te revoir.

Cela ne faisait qu'une semaine que j'étais arrivée et je n'avais vu que Angelo pour le moment. Je mourrai d'envie de revoir Arianna et Gregorio. Ils me manquait terriblement. Bizarrement, j'étais plus proche de mes amis italiens que de ceux que j'avais en France. Je n'avais jamais compris pourquoi. En France, je passai plus de temps chez moi, enfermée, ne sortant que rarement alors qu'ici, j'étais plus à l'aise. Comme si ma place était ici.

- A ce soir ma chérie, plaisanta t-il avant de raccrocher.

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine alors que je restai, le téléphone en main. Il me fallut quelques secondes pour reprendre mes esprits. Ce n'était pas la première fois qu'il m'appelait de la sorte mais cela me faisait toujours le même effet et il le savait. Il y a de cela deux ans, il m'avait avoué avoir des sentiments pour moi mais je l'avais rejeté. J'avais cru perdre son amitié mais ça n'avait pas été le cas. Nous étions repartis de zéro et il avait agit comme si de rien n'était. Tout aurait été plus facile si j'avais habité ici.

oOoOo

Je me regardai une dernière fois dans le miroir avant de descendre au rez de chaussé. Mes yeux marrons étaient légèrement maquillés et mes cheveux tout aussi bruns que mes pupilles me descendaient jusqu'aux reins. Je me refusai à les couper malgré le fait que selon ma mère, cela me faisait paraître plus jeune.

Ma grand mère était assise dans son fauteuil fétiche en train de tricoter. Elle était le parfait cliché que l'on se faisait d'une mamie. Elle avait toujours une pelote de laine à la main, adorait faire des gâteaux et j'en passe. Mais je l'aimai comme ça et je n'aurai voulu qu'elle change pour rien au monde.

- Tu sors avec le petit Angelo? me questionna t-elle, un sourire malicieux aux lèvres.

- Ne te fais pas d'idées.

- Oh! Mais je ne dis rien. Je dirai juste que c'est un garçon très bien.

- Tu dis ça seulement parce que tu joues aux cartes avec son grand-père. Et avoues qu'il t'a tapé dans l'œil ton acolyte!

- Oh!

Elle fit mine de s'offusquer de ma remarque mais j'étais parfaitement conscience que c'était de la comédie. Elle était une très bonne actrice. A se demander pourquoi elle n'avait jamais tenté de se lancer dans une carrière dans le théâtre.

- Ne rentres pas trop tard. Les rues ne sont pas sûres la nuit.

- J'ai 24 ans, je peux me débrouiller seule.

- Mais tu es une jeune fille sans défense pour tous ses prédateurs.

Je levai les yeux au ciel, l'embrassai avant de sortir de la maisonnette. Malgré l'heure tardive, il faisait encore chaud à cette heure là. J'avais tout de même prit une petite veste au cas où. La voiture de Angelo apparut quelques minutes plus tard. Je m'empressai de monter dans le véhicule pour le saluer. Je ne l'avais pas vu pendant à peine deux jours et pourtant, j'avais l'impression que cela faisait des mois.

- Ma française préférée! s'exclama t-il.

- La seule que tu connaisses. Et je suis à demi italienne je te signale.

- On verra quand tu auras un meilleur accent. Je serai ravi de t'aider à parfaire ta langue.

N'y voyez surtout aucune connotation sexuelle! Du moins, c'est ce dont j'essayai de me convaincre parce que je connaissais parfaitement Angelo pour savoir qu'il y avait un tout autre sens derrière. Il était un séducteur dans l'âme. Le parfait italien que l'on s'imaginait. Un grand brun ténébreux qui aimait séduire. Mais derrière cette apparence, il était attentionnée et chaleureux. Pour moi, il était juste parfait!

Rapidement, nous arrivâmes devant le bar où nous avions l'habitude d'aller. Arianna et Gregorio étaient déjà installés au bar dans une discussion houleuse. Ces deux là passaient leur temps à se disputer, à se chercher des poux malgré l'affection qui les liaient. Cependant, ils s'arrêtèrent quand ils me virent. Arianna me sauta dans les bras malgré les regards des autres clients. Gregorio, lui, préféra rester sobre, me prenant dans ses bras en me déposant un baiser sur la joue.

- C'est fou ce que tu nous as manqué! cria t-elle. Quand vas tu te décider à emménager?

- Tu sais bien que ce n'est pas possible. Il y a ma mère et je n'ai pas encore les moyens de m'installer seule. Et je n'ai pas envie de vivre aux crochets de ma grand mère.

- Ce ne sont que des excuses. Tu sais très bien qu'on t'accueillerait, dit Angelo en avalant son verre d'un coup.

Pour le coup, je préférai éviter. En tout cas, je ne voulais pas m'installer chez lui! Il était hors de question. Je préférai ne pas tenter le diable. Parce que là, je ne sais pas de quoi je serai capable. Dans le même appartement avec lui, j'avais peur de comment cela pourrait se terminer. Non en réalité, je savais parfaitement comment cela se terminerait. Jamais, je ne résisterai à la tentation de le savoir si près de moi.

- Si on pouvait parler d'autres choses, fit Gregorio, me sauvant la mise.

Arianna me posa de multiples questions sur ma vie malgré le fait que nous restions en contact pendant mon absence. Elle ne laissait quasiment pas les garçons en placer une mais c'était Arianna. Toujours trop bavarde et curieuse.

- Au fait, j'ai quelqu'un à te présenter, me chuchota Angelo alors que Arianna s'était éclipsée aux toilettes.

- Qui donc? m'inquiétai-je.

- Elle ne devrait plus trop tarder. Elle avait quelque chose à faire ce soir mais je veux absolument que tu l'as rencontre.

Elle... C'était tout ce que j'avais retenu de sa phrase. Elle... Une femme, sûrement sa copine. Je lui offris un large sourire avant d'avaler cul sec mon verre. Je n'avais pas pour habitude de ma saouler mais je pourrai toujours faire une exception. Les minutes défilaient ainsi que le bavardage incessant de mon amie. Mon anxiété grandissait à mesure que les clients affluaient. Mais c'était peut-être seulement une amie qu'il voulait me présenter. Pourtant, quand une grande rousse arriva près de nous, le peu d'espoirs que j'avais vola en éclats. Encore plus quand elle embrassa à pleine bouche Angelo. Mais je n'avais rien à dire. J'avais refusé qu'il se passe quelque chose entre nous, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi.

- Daphné, voici Lucia. Lucia voilà Daphné, nous présenta t-il.

J'essayai de paraître contente mais il n'en était rien. Fort heureusement, je devais avoir hérité du talent de ma grand mère. Aucun de mes amis ne parut remarquer mon malaise. Et ça n'alla pas en s'arrangeant. Si encore, Lucia était dénué d'intérêts, superficielle et idiote, cela m'aurait facilité la tâche. Mais c'était tout le contraire! Elle était géniale. Beaucoup plus que moi.

- Je... Désolée mais il faut que je rentre, dis-je surprenant mes amis.

- Mais... pourquoi? s'étonna Arianna. Ça fait tellement longtemps qu'on ne s'est pas vu.

- Tu connais ma grand-mère. Elle va s'inquiéter et... si je me couche trop tard, je ne m'entraînerai pas demain matin.

- Détends-toi! continua t-elle. Prends une petite pause!

- Désolée, m'excusai-je à nouveau. On se verra une prochaine fois.

J'aurai bien rajouté "quand Lucia ne sera pas là" mais Angelo n'aurait guère apprécié. Je les saluai tous, même Lucia avant de m'éclipser sous leurs regards curieux. Je devais leur paraître étrange à fuir ainsi, j'en étais consciente mais je ne pourrai jamais rester plus longtemps avec eux. Avec lui... Je n'étais même pas sûre que ce soit de l'amour. J'avais envie d'être avec lui mais lorsque j'en avais eu l'occasion, j'avais fui. Soit je n'étais pas prête, soit ce n'était que de la possessivité ce qui me rendait encore plus égoïste.

- Attends moi! Je te ramène!

Angelo surgit à mes côtés et m'attrapa par le bras. Je me détachai de lui en l'avertissant que je préférai rentrer seule. L'air frais me ferait le plus grand bien.

- Tu es sûre? Il commence à se faire tard. Ce n'est pas prudent.

- Merci papa, me moquai-je. Mais je préfère marcher.

- Qu'est-ce-qu'il t'arrive? me demanda t-il, un peu sèchement.

- Pardon!?

- Tout allait très bien jusqu'à ce que Lucia arrive. C'est à cause d'elle que tu pars? Tu ne l'aimes pas? s'inquiéta t-il.

- Non! Elle est géniale. Je suis heureuse pour toi.

- C'est la vérité? Ton départ précipité n'a rien à voir avec elle alors?

- Je dois y aller. On se voit plus tard.

- Tu as laissé passer ta chance, cria t-il alors que je m'éloignai. Tu m'as repoussé Daphné! J'ai le droit d'aller de l'avant.

Je me retournai, les larmes aux yeux, prête à lui dire que je le regrettai, que je voulais être à la place de cette fille mais aucun son ne sortit. J'étais incapable de parler correctement.

- Je... je t'appellerai demain.

Je m'empressai de partir, marchant aussi vite que me le permettait mes jambes. Je m'engouffrai dans de petites ruelles pour rentrer chez moi plus rapidement. Je sortis mon portable et envoyai un message à Angelo. Je me contentais d'un simple "désolée" avant de l'éteindre.

- Eh! s'exclama une voix tremblotante non loin de moi, me faisant sursauter.

Je relevai la tête pour voir deux hommes passablement éméchées qui avançaient vers moi. J'étais, sans doute, paranoïaque mais aussitôt des centaines de scénarios s'imposèrent à mon esprit. Il était temps que j'arrête de regarder tous ces films d'horreurs. Je passai à côté d'eux, les ignorants mais l'un deux m'attrapa le bras. Les yeux vitreux, il me regardait de la même façon qu'il l'aurait fait d'un bout de viande. Je me dégageai de son emprise mais aussitôt, ce fut le deuxième qui me rattrapa.

- Je vous conseille de me lâcher, immédiatement! exigeai-je.

- C'est qu'elle mordrait.

La peur commençait à s'emparer de moi. Face à deux hommes beaucoup plus imposants que moi, je n'avais aucune chance. Cependant, ils étaient complètement ivres alors si je me mettais à courir, ils ne me rattraperaient pas. Peut-être voulaient-ils simplement m'effrayer après tout?

- Allez, restes avec nous.

- Je...

La pression qu'il exerçait sur mon bras s'évanouit en un instant. Choquée, je vis un troisième homme venant de je ne sais où. Il avait attrapé l'un de mes "agresseurs" et l'avait plaqué contre le mur. Je ne parvenais pas à entendre ce qu'il lui disait mais ce devait être assez effrayant pour que l'homme se mette à courir comme un dératé une fois qu'il fut libre. Le deuxième ne tarda pas partir, trébuchant à plusieurs reprises avant de disparaître au coin de la rue.

- Merci, soufflai-je. Heureusement que vous étiez là.

Il se retourna lentement et je pus enfin voir son visage d'une perfection irréelle. Il était extrêmement beau. Je n'avais vu aucun homme pouvant lui arriver à la cheville, pas même Angelo que j'avais toujours trouvé séduisant. Cependant, une chose détonnait avec ses airs angéliques. Il possédait des yeux rouges. C'était la première fois que j'en voyais. Ce devait être des lentilles. Cela ne pouvait être que ça!

- C'est ton jour de chance, dit-il en souriant.

En quelques secondes, son visage changea devenant terrifiant. Un sourire carnassier avait prit possession de son être. Je reculai d'un pas, essayant de m'éloigner de lui. Comment un homme pouvait-il être aussi beau et fascinant et se transformer en monstre la seconde d'après. Il m'avait sauvé de deux ivrognes pour mieux m'avoir. Il s'approcha de moi, humant l'air comme un animal, avant de s'écarter subitement. Mon cœur battait à un rythme effréné prêt à sortir de ma cage thoracique à tout moment. Il n'allait pas tarder à exploser.

- Exquis! Dommage que je ne puisse pas chasser dans la ville.

Je ne comprenais pas où il voulait en venir. Que pouvait-il chasser? Seul et en pleine nuit? Certes, j'avais bien une petite idée mais c'était digne d'un film porté sur un tueur en série. Cet homme devait être un fou qui s'amusait à me faire peur. J'étais si terrifiée qu'aucun son ne sortit de ma bouche. Cependant, en un battement de cils, il s'évanouit dans la nuit, ne laissant aucune trace de sa présence. Je tournai sur moi même, cherchant le moindre indice sur cet étranger. Il ne pouvait pas avoir disparu aussi rapidement. Comment étais-ce possible? Je venais ici depuis des années et jamais je n'avais croiser ce genre d'énergumène. Volterra était définitivement une ville hors du commun.


Alors? J'espère que vous avez aimés ce premier chapitre. Comment vous l'aurez devinés, les Volturis seront au centre de ma fiction. Que vous ayez aimés ou non, dîtes le moi que j'essaye d'arranger ce qui ne va pas. :)