L'atmosphère formait comme un mur, à travers lequel il était pénible et fastidieux de se déplacer. La chaleur était telle, qu'à chaque inspiration, l'on pouvait sentir l'air chaud et gras, enveloppé les parois respiratoires. Provoquant une nausée accompagnée d'un désespoir contrit. Le vent était inexistant, et la mer restait posée là comme une plaque de verre. La lune se cachait dernière les nuages, établissant ainsi le noir complet. Et ne jetant que par soubresaut des bribes de clarté. Sur le port, la puanteur semblait s'élever des entrailles de la terre. Odeur de poisson avarié persistante. Presque matériel. Dans les ténèbres une forme bougea, rapide et furtive, presque irréelle tant l'idée de la présence de tout forme de vie dans pareilles circonstances et pareille chaleur semblait incongrue. L'ombre avançait dans l'obscurité, qui ne semblait pas la gênée. D'un pas rapide et silencieux vers une destination inconnue. Puis en un battement de cils, elle disparut.
Un peu-plus tard, les premiers pêcheurs s'aventuraient sur le port désert, avant le lever du soleil, se préparant pour la journée. Un peu-plus loin, dans la baie, là où l'ombre s'était évanouie, les Heart pirates se préparaient, eux aussi, à reprendre la mer.