Titre : Mademoiselle Victoria Sherlock Holmes.
Auteur : Miranda Frost
Fandom : Sherlock
Rating : T
Pairings : Ais-je vraiment besoin de préciser ?
Résumé : John Watson ex-médecin militaire fait la rencontre de Sherlock Holmes, une détective au caractère étrange avec qui il va devoir partager un appartement. Qui sait ce qui pourrait arriver ? Fem Sherlock/John.
Disclaimers : Les personnages et l'univers ne m'appartiennent pas (mais ça vous vous en doutiez ;) )
NDA : Ce premier chapitre est très peu différent de la série et je m'en excuse, j'ai juste besoin de poser les bases. Par la suite il y aura de nouvelles scènes, des choses qui vont être très différentes, etc... En tout cas, j'espère que ça vous plaira !
Prologue
Depuis combien de temps n'avait-il pas eut de nuit tranquille ? De nuit où aucun souvenirs douloureux ne le réveillait d'un seul coup ? Il ne demandait pas grand chose, juste huit heures de vrai sommeil, sans réveil en nage ou insomnie passagère. John ne se souvenait plus de la dernière qu'il avait bien dormit, ça remontait à trop longtemps, peut-être bien avant qu'il devienne médecin militaire. Ça l'avait changé, indéniablement. Moralement et puis physiquement, il se retrouvait à claudiquer comme un vieux avec sa canne. Comme aujourd'hui, dans ce parc. Il appréciait l'air frais, le bruit des voitures au loin, les enfants qui s'amusaient dans le parc. Une scène calme qu'il n'osait plus imaginer quelques mois auparavant.
"John ? John Watson?"
Le blond se stoppa soudainement, surpris d'être ainsi interpellé. Après tout, il avait peu de relation à part sa famille et encore... Il fit donc face à un homme, qu'on pouvait facilement qualifier d'enrobé et souriant qui lui tendait la main. John la lui serra alors que l'autre déclinait son identité : Mike Stanford, un ancien camarade de la fac de médecine. Mike était un homme sympathique quoique un peu pataud.
"J'ai su que tu te faisais tirer dessus à l'étranger ? plaisanta-t-il. Que s'est-il passé ?
-On m'a tiré dessus, répondit seulement le médecin."
Mike parut soudainement gêné et décida de dissiper ce sentiment en proposant un café que l'ancien militaire accepta. Ils s'assirent sur un des bancs du parc et commencèrent à discuter. Mike tentait vainement de dérider son ancien camarade de classe mais il lui semblait que John avait changé. Quant au blond, bien que revoir une figure de son passé lui faisait du bien, les paroles de Mike ne l'aidait pas vraiment.
"Et Harry peut pas te dépanner ?
-Alors là, autant rêver.
-Bah je sais pas, trouve-toi une colocation."
John se retourna vers son camarade en secouant la tête.
"Je t'en prie, qui voudrait vivre avec moi."
Cette remarque anodine fit rire le professeur.
"Quoi ?
-T'es le deuxième aujourd'hui, à me dire ça.
-Qui était le premier ? demanda curieusement John."
Mike se leva du banc et fit signe à son camarade de le suivre. John était curieux de savoir qui était cette seconde personne surtout en voyant que Mike l'emmenait vers l'université. Après avoir traversé plusieurs couloirs et monté un escaliers, ils se retrouvèrent à côté d'un des innombrables labos appartenant à l'université. Ils entrèrent dans le petit labo seulement occupé par une jeune femme penchée sur une expérience. Elle leur adressa un bref regard avant de lancer de but en blanc :
"Mike tu me prête ton portable, j'ai pas de réseau sur le mien."
John observa la jeune femme, un peu surpris par le ton brut qu'elle employait. Elle était grande, un peu plus que lui avec des cheveux bruns bouclés mi-longs et une peau très blanche, presque diaphane.
"Il ne marche pas le fixe ou quoi ?
-Je préfère les textos, répondit simplement l'inconnue sans jeter un seul regard aux deux hommes.
-Je ne l'ai pas, désolé, il est dans mon pardessus."
Bien que John soit surprit par l'attitude quelque peu étrange de la femme, il lui proposa son portable, ce qui lui valut un haussement de sourcil de la part de la bouclée.
"Oh... Merci.
-Je te présente un vieil ami : John Watson, intervint Mike"
Elle se saisit du portable et commença à pianoter sous le regard malicieux du professeur qui savait déjà que la suite allait être intéressante.
"Afghanistan ou Irak ? demanda-t-elle subitement"
Et John fut perdu.
"Pardon ?
-C'était où ? poursuivit-elle. En Afghanistan ou en Irak ?"
John était de plus en plus perdu. Il finit par balbutier une réponse.
"En Afghanistan, mais com-
-Ah Molly, mon café, merci."
Une jeune femme à la chevelure châtain venait d'entrer dans la pièce, un café à la main.
"Où est passé le rouge à lèvre ? fit soudainement la brune en fronçant les sourcils."
Cette réplique eut le don de déstabiliser la dite Molly qui balbutia un "ça ne m'allait pas" peu assuré.
"Ah non ? Oh je vous trouvais bien mieux avec, votre bouche est trop (elle fit un petit geste de main) petite maintenant"
L'autre ne répliqua pas et se contenta de sortir de la pièce. John trouvait la brune de plus en plus étrange et quelque peu malpolie.
"Est-ce que vous aimez le violon ?demanda alors la femme qui retournait à son expérience.
-Je vous demande pardon ?
-Je joue du violon quand je réfléchis et je ne parle pas pendant des jours parfois. Ça vous embête ? Des futurs colocs' doivent savoir le pire l'un de l'autre."
Pour la première fois, un sourire s'afficha sur les fines lèvres de la brune. John comprenait de moins en moins, il ne se souvenait pas avoir parlé de colocation mais elle semblait parfaitement sérieuse. Il se tourna vers Mike, c'était le seul moyen que cette femme qu'il n'avait jamais vu de sa vie sache autant de chose sur lui et su ses intentions.
"Tu lui… tu lui as parlé de moi ?demanda-t-il, un peu déboussolé.
-Pas du tout.
-Alors qui a parlé de colocataires ?"
L'attitude de la jeune femme commençait à l'énerver. Celle-ci, n'ayant aucunement remarqué ce début de colère, enfilait sa veste en expliquant comme si c'était l'évidence même:
"Moi, ce matin. J'ai dis à Mike que pour me trouver un coloc ce ne serait pas évident. Et le voilà qu'il se pointe juste après l'heure du déjeuner avec un pote qui vient de rentrer d'Afghanistan où il était médecin militaire. Le reste est facile à deviner
-Comment avez-vous su pour l'Afghanistan ?
-J'ai repéré un beau petit appart dans le centre de Londres. A nous deux, on devrait pouvoir se l'offrir. On se retrouve demain soir, à dix-neuf heures. Oh, désolée, faut que j'y aille, je crois bien que j'ai oublié ma cravache à la morgue."
L'ancien soldat mis de côté la déclaration plus qu'étrange à propos d'une cravache de la jeune femme et se concentra sur le problème totalement irréaliste qu'il était en train de rencontrer. Non, parce que soyons sérieux deux minutes, quel genre de femme vous propose de faire une colocation avec elle alors que vous vous êtes rencontrez il y a peine cinq minutes. Cela n'avait tout simplement pas de sens.
"Et c'est tout ?
-C'est tout quoi ?
-On vient de se rencontrer et on va visiter un appart ?
-Il y a un souci ?"
Le pire dans tout cela, c'est qu'elle semblait réellement interloquée par la réaction de John. A croire qu'elle ne connaissait pas les conventions sociales. John émit un petit rire sarcastique avant de poursuivre en s'énervant un peu :
"Nous ne savons rien l'un de l'autre , je ne sais pas où vous retrouver, ni votre nom."
L'air interrogateur de la brune fit place à un air parfaitement sûre d'elle.
"Je sais que vous êtes un médecin militaire blessé en Afghanistan, que vous avez un frère qui s'inquiète pour vous mais vous refusez de lui demander de l'aide parce que vous le désapprouvez, peut-être à cause de son alcoolisme mais plus vraisemblablement parce qu'il a abandonné sa femme. Je sais aussi que votre psy croit que votre problème de claudication est psychosomatique et elle n'a pas tort. Ça devrait suffire pour l'instant, vous ne croyiez pas ?"
Elle commençait à s'en aller puis elle s'arrêta juste avant de sortir pour ajouter sous l'air désemparé de John :
"Je m'appelle Sherlock Holmes et l'adresse c'est 221 B Baker Street, dit-elle d'un coup en ponctuant sa phrase d'un clin d'œil. Bonne journée"
Elle quitta la pièce avec un air suffisant, laissant derrière elle un Mike souriant comme un gamin et un John totalement perturbé par l'échange qu'il venait d'avoir avec cette Sherlock Holmes. Il jeta un regard perdu à son camarade.
"Oui, elle est toujours comme ça."
John venait d'arriver au 221 B Baker Street et aucune trace de Sherlock Holmes. L'ancien militaire se fit la réflexion que c'était un plutôt beau quartier et que le prix du loyer n'allait peut-être pas être convenable, même à deux. Un taxi s'arrêta à sa hauteur et Sherlock en sortis. Elle portait toujours un grand manteau noir et son écharpe bleue.
"Bonjour
-Ah, Mademoiselle Holmes.
-Appelez-moi Sherlock, fit-elle simplement en lui serrant la main."
La main de Sherlock dans la sienne lui sembla gelée pourtant il faisait plutôt bon malgré le temps couvert.
"C'est un beau quartier, ça ne doit pas être donné.
-Oh Mme Hudson, la logeuse, accepte de me faire un prix. Elle me doit bien ça. Il y a quelques années, son mari à été condamné à mort en Floride et je lui ai donné un petit coup de main.
-Vous voulez dire que vous avez empêché qu'il soit mit à mort ? demanda John, curieux.
-Non, j'ai veillé à ce qu'il le soit."
John fronça les sourcils, pas sur d'avoir bien compris mais il ne put en demander davantage car la porte s'ouvrit sur une dame qui enlaça brièvement Sherlock.
"Ah Sherlock ! Je vous en prie, entrez."
Sherlock prit les devant et monta les marches quatre à quatre, attendant impatiemment John sur le palier alors que ce dernier peinait à aller aussi vite que la jeune femme. Parfois John maudissait ce problème qui venait en partie de sa tête, il aurait voulu balancer cette canne. Sherlock ouvrit la porte et entra dans le salon, John à sa suite. Le salon était composé d'une cheminée avec deux fauteuils, une table ainsi qu'un canapé et une table basse et tout ceci recouvert d'un fouillis sans nom. John fit abstraction du désordre pour considérer seulement l'appartement.
"Ça pourrait être pas mal du tout... Et même très bien.
-Oui c'est aussi mon avis, c'est tout à fait ce que je pense, acquiesça la jeune femme en s'affairant un peu j'ai tout de suite emménagé, ajouta-t-elle en même temps que John disait :
-Oui, une fois qu'on aura débarrasser toute ces saletés."
Il y eut un petit silence gêné et Sherlock s'agita un peu plus dans le salon.
"C'est toutes vos affaires ?
-Naturellement, je peux ranger un peu les choses, dit-elle en plantant une lettre d'un couteau au dessus du foyer, juste à côté d'un crâne humain.
-C'est un crâne ?
-Un ami. Enfin quand je dis un ami...
-Alors qu'en dites-vous Docteur Watson ? demanda joyeusement Mme Hudson en entrant dans le salon. Il y a une autre chambre au premier, si vous avez besoin de deux chambres naturellement."
John se sentit mal à l'aise par rapport au sous entendu, il jeta un regard à Sherlock qui semblait totalement hermétique à ce que disait la logeuse.
"Bien sûr qu'on en a besoin de deux. Nous ... nous ne sommes pas en couple.
-Oh vous savez, Sherlock est une jeune femme très charmante et on ne sait pas ce qu'il peut arriver, dit-elle avec un clin d'œil à l'intention de John.
Elle se dirigea vers la cuisine en pestant contre le désordre provoqué par la brune. John décida de ne pas tenir compte des sous entendus de Mme Hudson tout comme Sherlock. Il s'asseyait dans un des fauteuils et entreprit de converser avec sa désormais future colocataire.
"J'ai cherché votre nom sur Internet, hier.
-Et qu'avez-vous trouvé ?
-Votre site web : "La science de la déduction"
-Qu'est-ce que vous en pensez ? demanda Sherlock avec un air qu'on aurait pu qualifier de fier."
John haussa un sourcil interrogateur. A vrai dire, ce site lui avait paru pompeux. Sherlock frimait et il lui semblait inconcevable qu'elle puisse déduire de chose aussi futile qu'un mégot de cigarette des infos importantes. A l'air de John, l'air fier de la brune s'effaça au profit d'une expression de non-compréhension.
"Vous dites pouvoir identifier un concepteur de logiciel par sa cravate et un pilote par son pouce gauche.
-Oui, et je lis sur votre visage et votre jambe votre carrière de militaire et sur votre portable l'alcoolisme de votre frère, dit-elle comme si c'était l'évidence même.
-Comment ?"
John était intrigué, vraiment. Cette femme déduisait des choses beaucoup trop précise, ce n'était même pas à propos de lui mais à propos de son frère (ou en l'occurrence de sa sœur mais ça, Sherlock l'ignorait). La brune lui offrit un sourire mystérieux et se retourna vers la fenêtre sans daigner lui répondre.
"Et cette série de suicide, Sherlock ? demanda Mme Hudson, journal à la main. Je me suis dit que c'était tout à fait dans vos cordes. Trois suicides absolument identiques.
-Quatre. Il vient d'y en avoir un quatrième. Il y a quelques choses de différents cette fois, affirma Sherlock."
Un homme entra soudainement dans le salon, il n'eut même pas à prononcer un mot que Sherlock l'apostropha :
"Où ?
-A Brixton, Lorriston Gardens.
-En quoi est-il différent ? Vous ne seriez pas venu me trouvez autrement.
-Vous savez que les victimes ne laissait pas de mot ? Celle-là si. Vous viendrez ?
-Qui est le médecin légiste ?
-C'est Anderson.
-Il refuse de travailler avec moi, pesta la demoiselle.
-Il ne sera pas votre assistant.
-Il me faut un assistant.
-Vous viendrez ou pas ? demanda l'homme, exaspéré.
-Pas dans votre voiture. Je vous suivrais.
-Merci, fit l'autre rassuré."
Il salua brièvement John et Mme Hudson puis quitta l'appartement. A peine fut-il parti que Sherlock sauta littéralement de joie, faisant claqué ses talons sur le sol.
"Génial ! Ouais ! AH quatre suicides en série et là, on a un mot. Woh, c'est noël !"
Elle fit une pirouette sur elle même, attrapant sa veste par la même occasion. John était surpris de tant d'enthousiasme, le visage de sa colocataire était plus rayonnant que jamais et il lui semblait que ses yeux bleus pétillaient tellement elle était extatique.
"Mme Hudson, je rentrerais tard, il me faudra une collation, ordonna-t-elle.
-Je suis votre logeuse, ma fille, pas votre gouvernante.
-Quelque chose de froid fera l'affaire, continua Sherlock sans se soucier des remarques de Mme Hudson. John, prenez donc un thé, faites comme chez vous. Ne m'attendez pas.
-Regardez la qui file comme une folle, mon mari était comme ça aussi mais vous vous êtes plus du genre à rester assis, je l'ai tout de suite vu."
Il y eut un silence gêné alors que John pinçait les lèvres.
"Je vais vous faire un thé, reposez votre jambe.
-Au diable ma jambe ! cria soudainement John avant de se reprendre prestement : Pardon, je suis navré, c'est juste que des fois cette maudite chose…"
Il tapota sa jambe droite. Des fois, il ne supportait vraiment plus d'être handicapé de la sorte, de voir tout le monde autour de lui vaquer à leurs occupations sans soucis alors que lui peinait déjà à monter des marches.
"Oui, je sais ce que c'est, j'ai un problème de hanche.
-Je prendrais bien un thé, merci.
-C'est d'accord pour cette fois mais je ne suis pas votre gouvernante.
-Avec des biscuits aussi, si vous en avez.
-Je ne suis pas votre gouvernante !"
John se saisit du journal que Mme Hudson avait eut dans les mains quelques minutes plus tôt, il parcouru rapidement l'article sur les suicides et reconnut le visage de l'homme qui était venu chercher Sherlock. Il faisait partie de Scotland Yard apparemment. Il n'eut pas le temps d'en apprendre plus que sa désormais colocataire faisait son apparition dans l'encadrement de la porte. L'exaltation s'en était allé pour laisser place à un sérieux glaçant.
"Vous êtes médecins, commença-t-elle, et même médecin militaire.
-Oui, fit John fermement tandis qu'il se levait, s'appuyant machinalement sur sa canne.
-Et vous êtes bon ?
-Très bon.
-Vous avez vu beaucoup de blessés ? De morts violentes ? continua-t-elle en s'approchant, pas à pas.
-Oui, oui.
-Et traversé pas mal d'épreuves sans doutes ?
-Bien entendu oui, assez pour remplir tout une vie et même plus."
Ils étaient désormais face à face, les yeux bleus de Sherlock plongé dans ceux tout aussi bleus de John. Ses lèvres s'étirèrent soudainement dans une sorte de sourire étrange et mystérieux.
"Vous voulez remettre ça ?
-Oh que oui."
Elle pivota sur ses pieds et Watson lui emboîta le pas. Elle sautillait dans les escaliers alors qu'il boitillait.
"Désolé Mme Hudson, je me passerais du thé. Je sors, dit-il en descendant les escaliers."
La vieille logeuse sortit de son appartement, surprise.
"Quoi ? Vous aussi ?"
La plus jeunes des deux femmes se retourna brusquement vers sa logeuse et l'attrapa par les épaules, les yeux pétillants.
"D'improbables suicides au nombre de quatre, à quoi bon rester à la maison alors qu'on a de quoi s'éclater! s'écria-t-elle sans la moindre retenue et en l'embrassant sur la joue.
-Regardez-vous, toute joyeuse ! Oh, c'est indécent Sherlock, la réprimanda Mme Hudson.
-On s'en fiche de la décence, fit Sherlock en se retournant vers la porte, c'est partit pour un tour Mme Hudson."
Pour John voir sa toute récente colocataire si extatique pour des suicides était absolument incongrue. Il n'arrivait pas à comprendre en quoi c'était si génial que des personnes se tuent. Il lança un regard interrogateur à Mlle Holmes tandis qu'elle hélait un taxi. Il sentait que sa vie avait pris une toute nouvelle tournure depuis qu'il était rentré dans cet appartement au 221 B Baker Street.
Sherlock avait les yeux rivés sur son portable, tapant sans arrêt. John ne cessait de lui jeter des coups d'œils interloqués, ne sachant pas comment aborder l'étrange jeune femme. Mais celle-ci ne lui laissa pas le temps de l'interroger. Elle soupira
"D'accord vous avez des questions.
-Oui, on va où ?"
La jeune femme replaça une mèche et répondit nonchalamment.
"Sur les lieux du crimes. Autre chose ?
-Qui êtes vous et que faites vous ?
-A votre avis ? dit-elle gardant le regard droit et avec un mince sourire presque imperceptible.
-Je dirais que vous êtes détective privée, fit John, incertain.
-Mais ?
-Mais la police n'emploie pas de détective privée.
-Je suis une détective consultante, et la seule au monde, répondit-elle presque fièrement. J'ai inventée la fonction.
-Quelle fonction?"
John était de plus en plus intrigué par la femme assise à ses côtés. Une femme qui se plaisait à être une énigme pour le militaire.
"Hé bien, quand la police est larguée, ce qui est toujours le cas, elle m'appelle.
-La police ne consulte pas d'amateur, rétorqua John, se moquant quelque peu."
La réplique fit tourner la tête de Sherlock vers son colocataire et il la vit sourire subtilement.
"Quand je vous ais vu pour la première fois hier j'ai dit : "Afghanistan ou Irak" et je vous ai surpris.
-Oui, comment le saviez-vous ?
-Je ne savais pas, j'ai vu. Votre coupe de cheveux et votre maintien dénotent un militaire et votre conversation en entrant dans la pièce disait formé à Bart's et donc, bien sur : médecin militaire. Votre visage est bronzé mais pas votre peau au dessus des poignets, vous étiez donc à l'étranger mais vous n'avez pas pris de bain de soleil. Vous boitez beaucoup en marchant mais quand vous êtes debout vous ne demandez pas de chaise comme si vous avez oublié votre jambe donc c'est en partie psychosomatique et les circonstances dans lesquels vous avez été blessé vous ont traumatisé, blessé au front donc. Blessé au front et bronzé : Afghanistan ou Irak."
John fronça les sourcils, surpris par cette tirade. Il regarda par la fenêtre et dit un peu agacé:
"Vous avez dit que j'avais un psy.
-Bien sur que vous avez un psy avec une claudication psychosomatique. Et puis il y a votre frère. (John releva la tête vers elle) Votre portable, il est cher, il a la fonction e-mail et un lecteur MP3. Vous cherchez une coloc, vous n'auriez pas gaspillé de l'argent là-dessus, on vous l'a donc offert. Les rayures en quantités faites au fil du temps, il a été dans une poche avec des clés et des pièces. L'homme assis à côté de moi n'aurait pas traité ainsi un objet de luxe donc il a appartenu à quelqu'un d'autre. Après c'est facile, vous savez déjà tout.
-Oui, l'inscription."
Il faisait référence à l'inscription sur le dos du téléphone.
"Harry Watson : sans doute un parent qui vous a donner son vieux portable. Pas votre père c'est un objet de jeune, ça pourrait être un cousin mais vous êtes un héro de guerre qui ne trouve pas de logement vous ne devez donc pas avoir une grande famille donc vous seriez proche. C'est votre frère donc."
John de plus en plus surpris, buvait les paroles de la jeune femme, stupéfait.
"Et maintenant Clara. Qui est Clara ? Quelqu'un qui l'aimait vu les trois bises et vu son prix je dirais sa femme pas sa copine. Elle lui a offert il y a pas longtemps, ce modèle a six mois donc un couple à la dérive et il y a six mois il s'en ait débarrassé. S'il elle l'avait quitté, il l'aurait gardé ce qu'on fait par attachement. Mais non, il n'en voulait plus, c'est lui qui l'a quitté. Il vous l'a offert donc il voulait que vous restiez en contact. Vous cherchez un logement pas cher mais vous ne lui demandez pas son aide. Vous aviez donc des problèmes avec lui. Peut-être aimiez-vous trop sa femme ou peut-être pas trop son alcoolisme.
-Comment... Comment avez vous pu deviné pour l'alcoolisme ? fit John, déstabilisé.
-Simple supposition mais réfléchie. Les éraflures autour de la prise de rechargement : tous les soirs, il le remet à recharger mais il a les mains qui tremblent, on ne voit jamais ces marques sur le portable d'un homme sobre contrairement aux ivrognes. Voilà, vous aviez raison.
-J'avais raison ? A propos de quoi ? fit John doutant à présent qu'il puisse avoir raison sur quoique ce soit.
-La police ne consulte pas d'amateur."
La jeune femme fier de son petit effet ponctua sa phrase d'un claquement de langue. Tandis que son coloc restait sans voix face à cette performance tout à fait inhabituel.
"C'est... stupéfiant, fit John en retrouvant la parole."
Sherlock fronça les sourcils comme si elle était surprise de la réaction de l'homme à sa droite. Elle lui jeta un regard interrogateur.
"Vous trouvez ?
-Oui, bien sur c'est extraordinaire même. Tout à fait extraordinaire, finit John qui décidément avait du mal à s'en remettre.
-C'est pas ce qu'on me dit en général, fit Sherlock et John crut y percevoir un petit peu d'amertume.
-Et qu'est-ce qu'on vous dit en général ?
-Va te faire foutre, déclara-t-elle avec un sourire contrit."
John regarda dehors avec un sourire. Il était vraiment tombé sur un phénomène. Un incroyable phénomène.
Ils sortirent du taxi en discutant. Sherlock fière de sa performance auprès de son colocataire demanda :
-Est-ce que j'ai fais des erreurs ?
John ne pu que confirmer alors qu'il marchait aux côtés de la jeune femme. Elle faisait de grandes enjambées alors que lui devait s'appuyer sur sa canne un peu plus pour rester à sa hauteur.
-Harry et moi, on ne s'entend pas, on n'a jamais pu s'entendre. Clara et Harry se sont séparés il y a trois mois et un divorce est en vue. Harry est alcoolique.
-En plein dans le mile. Je ne croyais pas avoir raison sur toute la ligne, répondit-elle avec une fausse modestie.
-Harry est le diminutif d'Harriet, asséna alors John.
Cette remarque eut pour effet de faire s'arrêter Sherlock. Elle resta à fixer devant elle en pinçant sa lèvre d'agacement. La nouvelle n'avait vraiment pas l'air de lui plaire.
-Harry est votre sœur.
-Dites-moi je suis censé faire quoi ici ? demanda John en s'arrêtant à son tour.
Il y avait plusieurs voitures de police et des banderoles jaunes sécurisait le périmètre autour d'une maison. Il commençait à douter de la raison pour laquelle il était venu.
-Votre sœur ! s'écria Sherlock en ignorant l'homme, visiblement très agacée.
-Non mais sans blague, qu'est-ce que je fais ici ? insista John.
-Il y a toujours quelque chose, continua la jeune femme en se remettant à marcher.
John vit sa colocataire grogner face à son erreur puis en faire abstraction pour s'approcher de la banderole derrière laquelle se trouvait une femme métisse qui la salua dès qu'elle la vit.
-Salut la tarée.
Le militaire ne dit rien face à cette étrange salutation mais il lui semblait que c'était d'une impolitesse impressionnante. Sherlock ne s'en formalisa pourtant pas.
-Je viens voir le lieutenant Lestrade.
-Pourquoi ?
La détective tourna la tête vers l'autre femme avec un sourire supérieur.
-Il m'a invitée à venir.
-Pourquoi ?
-Il souhaite que je vois quelque chose, continua Sherlock sans se départir de son sourire en coin.
-Vous savez ce que je pense de tout ça.
-Toujours Sally, se moqua la brunette puis elle plissa les yeux et lui jeta un regard taquin : je sais même que vous n'êtes pas rentrée chez vous hier.
Elle passa sous le cordon de sécurité alors que "Sally" lui lançait un regard noir. John s'apprétait à suivre sa coloc' mais il se fit arrêter par la policière.
-Qui vous êtes ?
-Un collègue : le docteur Watson. Docteur Watson, sergent Sally Donovan, une vieille amie.
Ce fut au tour du sergent Donovan de sourire supérieurement. Elle observa les deux nouveaux venus avant de se fixer sur la détective.
-Un collègue ? Vous avez un collègue vous ? Elle vous a suivit jusque chez vous ? continua-t-elle à l'adresse de John.
Un John qui ne se sentait pas du tout à sa place, bloqué entre deux femmes bornées et qui le fit savoir.
-Je ferais peut-être bien d'aller attendre.
Mais il n'eut pas le temps de faire un pas en arrière que Sherlock relevait la banderole sans même le regarder. L'incitant à la suivre malgré les moqueries de la sergente. IL abdiqua et passa à son tour sous la banderole. Donovan attrapa son talkie-walkie pour prévenir son chef de la venue de "la tarée" comme elle aimait si bien surnommée Sherlock. John n'appréciait pas énormément l'attitude de cette femme mais Sherlock n'avait pas l'air de s'en soucier, elle était bien trop occupée à observer les lieux. Un homme vint à leur rencontre, il portait une combinaison bleu et n'avait pas l'air d'un type sympa.
-Oh Anderson, comme on se retrouve, fit ironiquement Sherlock.
-C'est une scène de crime, je ne veux pas qu'elle soit contaminée. Est-ce que c'est clair Holmes ? menaça le-dit Anderson.
-Tout a fait clair, fit Sherlock puis elle continua comme si de rien n'était : Et votre femme elle est absente pour longtemps ?
-Ne faite pas semblant d'avoir deviné, quelqu'un a dû vous le dire, grogna l'homme.
Cependant Sherlock ne se démonta, d'ailleurs c'est à peine si elle accordait de l'attention à l'homme qui lui faisait face.
-C'est votre déodorant qui me l'a dit.
-Mon déodorant ?
-Il est pour homme ? s'étonna Sherlock en reportant son attention sur Anderson.
-Bien sur qu'il est pour homme puisque je l'utilise ! fit-il de plus en plus exaspéré.
-Le sergent Donovan aussi... répondit Sherlock en jettant un regard vers Donovan.
Anderson se retourna vers sa collègue confus alors que Sherlock inspirait l'air exagérément. John eut un petit rire face à cette scène qui aurait pu sortir tout droit d'une comédies burlesques.
-Ouuf, il a dû s'en vaporiser. Je peux entrer ? demanda innocemment la jeune femme.
-Je ne sais pas ce que vous essayez de sous-entendre… menaça à nouveau Anderson.
-Absolument rien. Je suis sûr que Sally est juste venue bavarder et qu'elle est restée la nuit, dit-elle en marchant jusque la porte puis elle se retourna, fit un sourire en coin dont elle avait le secret et ajouta : Et je suppose qu'elle a dû frotter le carrelage, vu l'état de ses genoux…
Anderson et Donovan restèrent muet tandis que Sherlock disparaissait dans la maison et que John le suivait non sans vérifier les dires de sa colocataire. Il la suivit jusqu'à une petite salle où se trouvait un homme qu'il reconnut comme étant le lieutenant Lestrade. Sherlock lui désigna les combinaisons bleus d'un geste vague.
-Il faut que vous en mettiez une.
-Qui est-ce ? demanda Lestrade à l'intention de Sherlock.
-Il est avec moi, répondit simplement la jeune femme.
-Ouais, mais qui est-ce ?
-J'ai dit : Il est avec moi, dit-elle plus fermement.
John jeta un œil à la jeune femme.
-Et vous, vous n'en mettez pas ?
Sherlock le fixa de ses yeux bleus et il se sentit instinctivement mal à l'aise. Il baissa la tête, laissant tomber pour cette fois.
-Où ça se passe ?
-Au deuxième. Suivez-moi.
Lestrade les conduisit jusqu'à l'escalier et annonça qu'il ne pouvait leur donner deux minutes.
-Pas sûre que ça suffise, dit-elle en enfilant des gants en latex.
-Elle s'appelle Jennifer Wilson, d'après ses cartes de crédit. On cherche de ce côté-là, pour en savoir davantage. Ça fait pas longtemps qu'elle est là. Des gamins l'ont découverte.
Ils suivirent Lestrade jusqu'à une petite salle où une femme était allongée toute vêtue de rose mais indéniablement morte. La vue de cette femme étendue fit déglutir John, il avait affronté la mort de nombreuses fois et maintenant qu'il s'en pensait loin, il la retrouvait juste devant lui. Il resta en retrait alors que Sherlock fixait le corps gisant.
-La ferme, dit-elle soudainement en regardant Lestrade.
Les deux hommes relevèrent la tête, surpris.
-Mais j'ai rien… tenta ce dernier.
-… mais vous réfléchissez, c'est contrariant.
Sherlock reporta son attention sur la femme tandis que les deux hommes s'échangèrent un regard perplexe. John vit sa colocataire s'approcher du corps, totalement imperturbable. Il se demandait réellement ce qu'il faisait là, si il avait une quelconque utilité. Bien sûr, Sherlock l'impressionnait grandement mais elle restait très mystérieuse.
Elle s'agenouilla et passa sa main ganté sur le trench rose. Elle fouilla ses poches, en sortit un parapluie blanc qu'elle inspecta également. Elle passa ses doigts sous le col. Soudainement elle sortit une petite loupe pour inspecté la main de la morte. Chaque geste est minutieux, John se demande si ce qu'elle fait est vraiment utile et si elle récolte des informations avec ça. Elle retira l'alliance pour l'observer de plus près puis la replace. Elle retire alors ses gants en se relevant.
-Quelque chose ? demanda le lieutenant.
-Très peu.
-Elle est allemande, fit Anderson qui apparut dans l'embrasure de la porte. « Rache » c'est vengeance en allemand. Elle essaye peut-être de nous dire quelque chose.
-Merci de votre contribution, répondit Sherlock en lui claquant la porte au nez.
Elle fixait son portable, semblant chercher quelque chose.
-Alors elle est allemande.
-Bien sûr que non, répondit la jeune femme. Mais elle n'est pas d'ici. Elle comptait rester à Londres une nuit avant de rentrer à Cardiff. Jusque-là rien que de très évident.
John lança un regard ahuri à Sherlock qui restait imperturbable. Il ne put s'empêcher de dire :
-Pardon ? Évident ?
-Et qu'en est-il du message ? demanda Lestrade sans se soucier de John.
Sherlock replaça une mèche rebelle derrière son oreille et posa son regard sur son colocataire.
-Docteur, qu'en dites-vous ?
-Quoi ? Du message ? demanda celui-ci perdu.
-Du cadavre. Vous qui êtes médecin…
-...on a toute une équipe à côté, interpella le lieutenant.
-Ils ne veulent pas travailler avec moi, asséna Sherlock avec un regard froid.
-J'enfreins toutes les règles en vous laissant entrer ici… tenta faiblement Lestrade.
-… oui, car vous avez besoin de moi.
Elle avait totalement raison, ce n'était même pas par égocentrisme. John suivait l'échange de loin. Il se demandait ce qu'il devait faire, obéir à sa colocataire ou s'enfuir très loin d'ici. Tout cela était nouveau pour lui (à part la mort) et ça le rendait incertain de ce qu'il devait faire.
-Ce n'est pas faux, acquiesça Lestrade puis il baissa la tête par dépit : Hélas pour moi.
-Dr Watson.
Ce dernier releva la tête, ne sachant que faire. Il jeta un œil au lieutenant qui l'autorisa à faire ce que lui demandait Sherlock.
-Allez-y, faites ce qu'elle vous dit.
Le lieutenant sortit de la pièce laissa les deux colocataires seuls avec le cadavre. Sherlock vint s'accroupir auprès du corps et John s'agenouilla comme il put, sa jambe douloureuse l'empêchant de se mettre correctement.
-Et bien ? demanda impatiemment Sherlock.
-Qu'est-ce que je fais ici ?
Honnêtement, John doutait de son utilité auprès de ce cadavre.
-Vous m'assistez dans mon travail.
-Je devais vous aider à payer le loyer, contra John.
-Oui mais ça c'est plus fun.
Les yeux bleus de Sherlock le transperçait, elle attendait réellement quelque chose d'intéressant de sa part. John était incrédule face à tant d'excitation.
-Fun ? C'est un cadavre qui est là, se sentit-il obligé de remarquer.
-Remarque très pertinente, mais j'espérais plus de détails de votre part.
Ils se fixèrent intensément. John commençait à être légèrement exaspéré par le comportement de la femme. Elle semblait ne pas se rendre compte du malaise de son colocataire. Lestrade entra dans la pièce coupant leur échange de regard. John se pencha vers le cadavre pour essayer d'aider un peu. Sherlock l'observa faire. Elle avait joint les mains sous son menton et ses yeux bleus clairs suivaient John, le sondant.
-Oui. Probablement asphyxiée. Elle s'est évanouie, étouffée dans son propre vomi. Je ne sens pas d'alcool, peut-être que… qu'elle a fait une attaque. Après une overdose.
-Vous savez ce que c'est. Vous avez lu la presse, demanda gravement Sherlock.
-Oui. C'est une des suicidés. La quatrième, dit-il incertain.
-Sherlock, j'ai dit deux minutes. Il me faut tout ce que vous avez, intervint soudainement Lestrade.
-Âge de la victime : 35-40 ans. Profession : vu ses vêtements, je dirais qu'elle bosse dans les médias, et vu le rose aussi. Elle est arrivée de Cardiff aujourd'hui et comptait rester à Londres cette nuit. C'est évident vu la taille de sa valise…
-… sa valise ?... demanda Lestrade, perplexe.
Sherlock bougeait dans la petite salle, observant chaque recoin avec une telle insistance que John se demanda si elle y voyait des indices.
-… sa valise, oui. Elle a été mariée pendant 10 ans mais n'était pas heureuse. Elle a eu une ribambelle d'amants, mais aucun ne savaient qu'elle était mariée.
-Sherlock, vous venez de tout inventer, c'est pas vrai ! rigola le lieutenant.
Le regard de la femme arrêta de se balader pour fixer Lestrade.
-Son alliance a au moins 10 ans. Ses autres bijoux ont été régulièrement nettoyés mais pas son alliance : ça en dit long sur l'état de son couple. L'intérieur de l'alliance brille plus que l'extérieur : ce qui veut dire qu'elle l'enlevait souvent et qu'en plus, elle n'était astiquée que par le frottement, dit-elle en parlant de plus en plus vite. Pas pour le travail : vu ses ongles, elle ne faisait pas un travail manuel. Alors pourquoi ou pour qui retirait-elle alliance et bague de fiançailles ? Pas pour un seul amant : elle n'aurait jamais joué les célibataires sur un tel laps de temps. Ce qui veut dire : des tas d'amants. Élémentaire, finit-elle
-C'est brillant, ne put s'empêcher de dire John.
Sherlock lui lança un petit regard surpris.
-Pardon, s'excusa-t-il.
-Cardiff ? interrogea l'autre homme.
-C'est évident, non ? dit-elle en fronçant les sourcils.
-ça ne l'est pas pour moi, admit John.
La jeune femme lança des regards à moitié amusés aux deux hommes. Visiblement, elle aimait beaucoup être plus intelligente que ceux qui se trouvaient dans la pièce.
-Dites donc, quelle drôle de petite cervelle vous avez : vous devez beaucoup vous ennuyer, se moqua-t-elle. Son trench est un peu humide : elle s'est donc trouvée sous une pluie battante il y a quelques heures, mais à ce moment-là il ne pleuvait pas à Londres. Le dessous de son col est humide : elle l'a relevé pour se protéger du vent. Elle a un parapluie dans sa poche gauche mais il n'a pas servi : il est sec. Donc le vent était trop fort pour se servir d'un parapluie. On sait par sa valise qu'elle comptait rester la nuit : donc elle venait quand même d'assez loin, mais elle n'a pas dû voyager plus de deux ou trois heures parce que son trench n'est pas sec. Où y'a-t-il de fortes pluies et un vent violent à deux ou trois heures de la capitale ? Cardiff, énonça-t-elle en montrant son portable.
-Fantastique ! fit John abasourdi.
Sherlock se tourna vers lui avec un sourire en coin.
-Vous savez que vous faites du bruit.
-Désolé, je me tais, promit le militaire.
-Non, non. Ça va. Ça va, dit-elle.
Elle ne l'avouerait pas mais c'est petit compliment lui plaisait.
-Pourquoi vous parlez de valise ? demanda Lestrade.
-Oui, où est-elle ? dit-elle en tournant sur elle-même, faisant voler les pans de son manteau par la même occasion. Elle devait avoir un portable ou un organizer. Trouvez qui est Rachel.
-Elle a écrit Rachel ? s'étonna Lestrade
-Non : elle voulait signifier sa colère en allemand ! Mais bien sûr qu'elle a écrit Rachel ! lui cracha la jeune femme. Qu'est-ce que ça peut être d'autre ? La question est de savoir pourquoi elle a attendu d'être mourante pour l'écrire.
-Comment savez-vous qu'elle avait une valise ?
-Je le vois aux légères éclaboussures qui maculent le talon et le mollet de sa jambe droite, mais pas sa gauche : elle tirait donc une valise à roulette avec sa main droite, dit-elle en désignant les jambes de la victime. Ce genre d'éclaboussures ne s'obtient qu'ainsi. D'après leur étendue, sa valise est petite. Ajoutez à cela, une femme qui soigne son look, ça ne pouvait être qu'un bagage pour une nuit. Mais où est sa valise ?demanda-t-elle en s'accroupissant pour observer les marques de boues. Qu'en avez-vous fait ?
-Y'a pas de valise, fit Lestrade.
Sherlock se stoppa dans sa frénétique recherche de preuves pour se redresser et observer le lieutenant.
-Redites-nous ça.
-Y'a pas de valise. Y'a jamais eu de valise.
La détective sauta sur ses pieds et s'élança dans les escaliers, poussant les deux hommes au passage.
-Une valise ! Personne n'a trouvé une valise ?! Ou vu une valise dans la maison ?
-Il n'y a pas de valise ! insista Lestrade.
-Ils prennent eux-mêmes le poison, ils croquent et avalent les pilules : plusieurs indices le prouvent ! Même vous ne pourriez pas passer à côté ! fit la jeune femme du milieu de l'escalier en faisant de grands geste frénétiques.
Le lieutenant leva les yeux au ciel, légèrement vexé.
-Merci bien. Et alors ?
-On l'a tuée. Les autres aussi. Je ne sais pas comment. Mais ce ne sont pas des suicides : ce sont des meurtres, des meurtres en série ! s'écria Sherlock en dévalant les escaliers. On s'est trouvé un tueur en série ! Je les adore : ils nous réservent toujours des surprises !
-Pourquoi vous dites ça ? cria Lestrade par dessus la rambarde.
-Sa valise. Enfin où est la valise ?! fit Sherlock en s'arrêtant en plein milieu des escaliers. Elle ne l'a quand même pas mangée ! Quelqu'un a dû venir et prendre sa valise, elle baissa le voix comme si elle se parlait à elle même. Le tueur l'a conduite ici, a oublié sa valise dans la voiture…
-Elle a pu descendre dans un hôtel et y laisser sa valise, proposa John.
-Non, elle n'a jamais atteint l'hôtel ! C'est clair ! s'énerva Sherlock. Elle marie la couleur de son rouge à lèvres avec ses chaussures : jamais elle n'aurait quitté l'hôtel coiffée…
Ce fut comme si elle était frappée d'une révélation. Sa fine bouche fit un "o" et ses yeux s'agrandirent, ce n'était pas de la surprise c'était une véritable illumination.
-Oooooh… Oooooh !
-Sherlock ? demanda John, inquiet de sa réaction.
-Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? rajouta Lestrade
-Les tueurs en série, c'est jamais évident, sauf qu'ils finissent toujours par faire une erreur, fit-elle à moitié pour elle-même, elle souriait de toutes ses dents.
-On peut pas attendre…
-Il n'y a plus rien à attendre, s'écria-t-elle en recommençant à dévaler les escaliers. Regardez-la bien : Houston y'a une erreur quelque part ! Contactez Cardiff ! Tâchez de savoir qui étaient la famille et les amis de Jennifer Wilson ! Trouvez Rachel !
-Oui, bien sûr… fit le policier troublé. Mais c'est quoi l'erreur ?
Sherlock qui avait disparu, remonta quelques marches et avec un immense sourire cria aux deux hommes :
-Le rose !
Puis elle s'enfuit. Laissant John perdu. Lestrade ordonna aux hommes de s'occuper du cadavre.
-Elle est partie, annonça Donovan quand elle vit John sortir du bâtiment.
Celui-ci révéla la tête et observa la métisse.
-Sherlock Holmes ?
-Oui, sans rien dire, comme toujours, soupira la policière.
Il sentit l'amertume suinté des mots de la femme. De toute évidence, Sherlock était apprécié par très peu de monde, même Lestrade qui semblait être le plus sympathique s'agaçait du comportement de la détective.
-Elle va revenir ? tenta John.
-Je ne crois pas.
-Ok… soupira-t-il. Excusez-moi, je suis où là ?
-A Brixton.
-Vous sauriez où je pourrai trouver un taxi ? C'est juste… à cause… de ma jambe.
-Essayez sur l'avenue.
-Merci.
Il fit quelques pas quand la policière l'interpella une dernière fois et de façon étrange.
-Vous n'êtes pas son ami, n'est-ce pas ? Elle n'a pas d'ami. Et vous êtes qui, vous ?
-Moi ? Personne. Je viens juste de la rencontrer.
John était fatigué de tout ça, il aurait juste voulu rentrer chez lui et qu'on le laisse tranquille. Plus de cadavre, plus de police, plus de bruit.
-Un p'tit conseil : évitez cette femme.
-Pourquoi ? demanda-t-il sur la défensive.
-Vous savez pourquoi elle vient ? Alors qu'elle n'est pas payé ou quoi que ce soit. Elle adore ça. Elle prend son pied. Plus le crime est glauque, plus elle prend son pied. Et vous savez quoi ? Un jour ça lui suffira plus de venir. Un jour, on sera tous autour d'un cadavre et c'est elle qui l'aura mis là.
Elle était bien trop sérieuse et il se mit à douter de sa colocataire.
-Pourquoi elle ferait ça ?
-Parce que c'est une psychopathe. Et les psychopathes finissent par s'ennuyer, asséna durement la policière.
Ils entendirent Lestrade l'appeler de loin et elle lui répondit qu'elle arrivait mais avant de partir elle se tourna une dernière fois vers John.
-Tâchez d'éviter Sherlock Holmes.
John ne répondit pas, il n'y avait pas à répondre à ce genre de conseil. Il quitta la rue, se rendant sur l'avenue en s'appuyant difficilement sur sa canne. Il en avait marre, il aurait tout donner pour qu'on le laisse tranquille. Il faisait ce qu'il voulait et s'il voulait rester près de cette femme à l'intellect hors du commun alors il le ferait. Il tenta de prendre un taxi mais aucun ne s'arrêta de plus à chaque fois qu'il croisait une cabine téléphonique, celle-ci se mettait à sonner. Au bout d'un moment, il décida de décrocher, un peu incertain.
-Allo ?
-Il y a une caméra de sécurité sur le bâtiment qui est à votre gauche. La voyez-vous ? demanda une vois d'homme.
-Qui est-ce ? Qui est à l'appareil ? fit John.
-Vous voyez la caméra, Dr Watson ?
Il tourna la tête et vit en effet qu'il y avait une caméra braqué sur la cabine.
-Je la vois, oui.
-Regardez. Il y a une autre caméra, sur le bâtiment qui est en face de vous. La voyez-vous ? Et enfin : au sommet du bâtiment qui est sur votre droite.
Il les repéra toutes, une par une puis il vit chacune d'elle se tourner dans une autre direction, de façon à ce qu'on en voit plus du tout la cabine. Il commençait à se demander dans quel merdier il se trouvait.
-Comment vous faites ça ?
-Montez dans la voiture, Dr Watson. Je pourrais brandir une quelconque menace mais je suis sûr que vous avez parfaitement compris la situation.
John vit une berline noire s'arrêter et un chauffeur ouvrir la porte arrière, l'invitant clairement à y entrer. Il raccrocha et obéit aux ordres. Il ne pouvait clairement pas s'enfuir avec sa jambe.
Une jeune femme brune s'y trouvait déjà, installé confortablement et ne laissant rien paraître. Elle avait les yeux fixés sur son portable. Au bout d'un moment John s'autorisa à lui parler.
-Bonjour.
-Salut, dit-elle en relevant brièvement la tête.
-C'est quoi votre nom ?
-Euh… Anthéa.
-C'est votre vrai nom ? dit-il en notant l'hésitation beaucoup trop flagrante.
-Non, avoua-t-elle dans un sourire.
-Moi c'est John.
-Oui, je sais, continua-t-elle avec ce mère sourire énigmatique.
Il y eut un silence puis John posa enfin la question qui lui brulait les lèvres.
-Je peux vous demander où vous m'emmenez ?
-Je crains que non, John, dit-elle en appuyant sur son prénom.
-D'accord.
John arriva dans une sorte d'entrepôt désaffectés. Il y avait juste un homme, en costume, les cheveux peignés en arrière, qui dégageait une certaine élégance. Il s'appuyait sur un parapluie.
-Asseyez-vous, John, ordonna l'homme en montrant une chaise du parapluie et il s'agissait de la même voix qu'au téléphone.
-Vous savez, j'ai un portable, commença le médecin peu impressionné en s'approchant. C'est très fort ce que vous avez fait, mais vous auriez pu m'appeler sur mon portable.
-Quand on veut éviter d'attirer l'attention de Sherlock Holmes, on apprend à se montrer discret : d'où cet endroit. Mais votre jambe doit vous faire souffrir : asseyez-vous, ordonna-t-il une seconde fois.
-Je n'en ai pas envie, le coupa John.
-Vous ne semblez pas très effrayé.
-Je ne vous trouve pas très effrayant.
-Ahah oui, la bravoure légendaire du soldat. (Il eut un sourire mesquin) « Bravoure » est le mot qui est de loin le plus gentil pour dire « stupidité » : vous ne trouvez pas ? Quel est votre lien avec Sherlock Holmes ? demanda-t-il en reprenant son expression sérieuse.
-Je n'en ai pas… Je la connais depuis, euh… hier.
-Mmm… Et vous avez déjà emménagé avec elle et enquêté sur des crimes ensemble. Va-t'on apprendre un prochain mariage d'ici à la fin de la semaine ?
L'homme en face de lui avait raison. Il connaissait à peine Sherlock et voilà qu'ils habitaient ensemble et que cette femme l'emmenait sur une scène de crime. John décida d'ignorer la provocation.
-Qui êtes-vous ?
-Un parti intéressé.
-Intéressé par Sherlock ? Pourquoi ? De toute évidence, vous n'êtes pas amis. Un prétendant jaloux peut-être ?
Cela lui sembla peu probable mais vu comment cette femme était mystérieuse, ce ne serait pas si étonnant. Et puis, il fallait bien l'avouer : Sherlock était belle ou tout du moins avait beaucoup de charmes. Le problème se trouvait être son caractère, énigmatique et incompréhensible pour John.
-Oh je vous en prie, vous l'avez vue. Combien de prétendants croyez-vous qu'elle peut avoir ?... Je suis pour Sherlock Holmes ce qui se rapproche le plus d'un ami.
-C'est-à-dire ?
-Un ennemi.
-Un ennemi ? s'étonna John.
-Pour elle, très certainement. Si vous l'interrogez, elle me qualifierait sans doute de « meilleur ennemi ». Elle adore tout dramatiser.
-Et bien sûr vous êtes au-dessus de tout ça, ironisa le médecin.
Il entendit alors un petit ding indiquant un message venant d'arriver sur son portable. Il le prit sans s'occuper de son interlocuteur. Il fut surpris de l'expéditeur.
Baker Street,
venez immédiatement,
si possible.
SH
-J'espère que je ne vous importune pas, fit l'homme.
-Vous ne m'importunez pas du tout.
-Allez-vous aller continuer à travailler avec Sherlock Holmes ?
-Je peux me tromper mais je crois que ça ne vous regarde pas, répondit John sans sciller.
-Si, ça me regarde, plus que vous ne pouvez le penser, répondit l'homme énigmatiquement.
-Qu'est-ce que vous me voulez ? s'agaça le médecin.
-Si vous emménagez effectivement au… (il consulta un carnet) 221B Baker Street, je serais ravi de vous verser régulièrement une certaine somme d'argent pour vous faciliter les choses.
-Pourquoi ?
-Parce que vous ne roulez pas sur l'or.
-En échange de quoi ?
-D'informations. Rien d'indiscret, rien qui puisse vous mettre le moins du monde mal à l'aise. Dites-moi seulement ce qu'elle manigance.
John commençait à se poser beaucoup de questions sur l'homme qui lui faisait face et sur Sherlock également. Cet homme était près à payer pour savoir ce que faisait sa colocataire, ça avait le mérite d'être étrange.
-Pourquoi ?
-Je m'inquiète pour elle… sans arrêt.
Toute trace de moquerie ou de sourire condescendant avait disparu. Il était on ne peut plus sérieux. Cet homme était peut-être après tout du côté de Sherlock, mais comment John aurait pu le savoir.
-C'est gentil à vous.
-Mais je préférerais, pour diverses raisons, que mon inquiétude ne lui soit pas connue. On a ce qu'on pourrait appeler une relation difficile, finit-il dans un nouveau sourire.
Un nouveau ding les coupèrent.
Si pas possible,
venir quand même
SH
Et simplement, il décida de ne pas accepter la proposition de l'autre homme.
-Non.
-Mais je ne vous ai pas annoncé de chiffre, rit l'autre.
-Pas la peine.
-Vous êtes très loyal, vraiment très vite.
-Non, pas du tout. Je ne suis simplement pas intéressé.
L'homme sortit alors un petit carnet marron dont il tourna quelques pages.
- « se méfie toujours » c'est ce qui est dit ici, dit-il en fixant les pages.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda John.
Il avait peur de reconnaître le petit livret. Ça ne devait pas être ça, ça ne pouvait pas.
-Auriez-vous décidé de ne faire confiance qu'à Sherlock Holmes, et à elle seul ?
-Qui vous dit que c'est le cas ?
-Vous n'êtes pas le genre à vous faire facilement des amis.
-Bon c'est fini ?! s'énerva John.
-A vous de me le dire.
John ne se le fit pas dire deux fois. Il tourna les talons pour partir. Il en avait marre de ces questions, ces énigmes qui se posaient les unes après les autres. Il voulait qu'on le laisse tranquille.
-J'imagine qu'on a déjà dû vous conseiller de l'éviter, mais je vois à votre main gauche que vous n'en ferez rien.
Il se stoppa et se retourna vers l'autre qui n'avait pas bougé.
-Ma quoi ?
-Montrez-la moi.
John mit un moment avant de la montrer et l'homme au parapluie s'approcha, il voulu saisir la main de John mais celui-ci l'en empêcha.
-Ne me touchez pas.
L'autre fut une drôle de moue et John concéda à lui montrer sa main.
-Remarquable.
-Quoi donc ? fit John en retirant sa main.
L'homme se retourna et dit d'une façon hautaine :
-La plupart des gens circulent d'un pas incertain à travers la ville et tout ce qu'ils voient sont des rues, des magasins, des voitures. Quand vous marchez avec Sherlock Holmes, vous voyez le champ de bataille. Vous l'avez déjà vu, n'est-ce pas ?
-Qu'est-ce qu'elle a, ma main ?
John n'était vraiment pas la tournure de cette conversation. Il détestait reparler de la guerre, du champ de bataille. Mais le pire c'est que cet homme savait ce qu'il disait et le médecin ignorait comment il pouvait savoir toutes ces choses. Il lui fit face à nouveau.
-Votre main gauche tremble de façon intermittente et votre psy pense qu'il s'agit d'une manifestation du syndrome post-traumatique, que vous êtes hanté par vos souvenirs de soldat.
-Mais enfin qui êtes-vous ? Comment savez-vous tout ça ? s'énerva réellement John.
-Virez-la. Elle a tout compris de travers. Vous êtes stressé en ce moment, mais votre main est parfaitement immobile… Vous n'êtes pas hanté par la guerre, Dr Watson : elle vous manque. (Il se pencha vers lui) Bienvenu parmi nous.
John avait bien envie de frapper cet homme en ce moment mais la réalité des choses le frappa et il n'en fit rien. Il avait raison d'une certaine façon, il ne pouvait pas le nier.
-Il est temps de choisir votre camp, Dr Watson.
L'homme s'éloigna en faisant danser son parapluie et un nouveau tintement signala à John un nouveau message.
-Je dois vous ramener chez vous, fit la voix d'"Anthéa" derrière lui.
Elle était toujours penchée sur son portable et John se demanda une seconde si elle ne le lâchait jamais. Il consulta le dernier message en fronçant les sourcils.
Peut être dangereux
SH
Il observa sa main gauche immobile avec un sourire en coin.
-Quelle adresse ? demanda la femme.
-Baker Street… 221B Baker Street. Mais j'aurai besoin de m'arrêter quelque part avant.
Ils reprirent la route et il se retrouva dans son ancienne chambre. Il se dirigea vers le bureau et en ouvrit le premier tiroir, il prit le pistolet, vérifia les balles et le glissa dans sa ceinture avec des gestes sûr.
Quand ils le déposèrent enfin au 221B, il faillit partir mais il attendit un peu et demanda :
-Dites-moi, votre patron, vous pourriez ne pas lui dire où je suis allé ?
-Bien sûr.
-Vous lui avez déjà dit, n'est-ce pas ?
-Oui, rigola la femme tout en tapotant sur son portable.
John ouvrit la porte puis il se stoppa une seconde fois.
-Euh… Vous avez du temps libre quelque fois ?
-Oui souvent…, dit-elle puis il y eut un silence et elle remarqua que John attendait un peu plus que ça. Bye !
-OK, abdiqua le médecin.
Il sortit enfin de la berline. Il resta sur le bord de la route, repensant aux derniers événements avec un petit soupir fatigué. Puis il prit son courage a deux mains et toqua à la porte de son nouvel appartement, sa nouvelle vie.
