Chapitre 1

Gin a été sauvé de justesse et soigné en remerciement pour sa trahison envers Aizen. Mais les hauts dirigeants lui retirent son titre de Shinigami. Gin doit être exilé du Seireitei.

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— Eh !
Le Capitaine Hitsugaya hausse le ton.
— Tu m'écoutes ?
— Pardon ?
Rangiku était de nouveau dans la Lune. Hitsugaya soupira.
— Laisse tomber. Je vais faire la paperasse à ta place aujourd'hui. Je crois que t'es pas vraiment dans ton assiette...
— Oh !
La jeune femme baissa la tête.
— Je vous demande pardon... J'étais...
— ... en train de penser à autre chose ? Les évènements qui sont arrivés récemment nous ont tous marqués. Tu devras t'y faire.
— Vous aussi Capitaine, vous souffrez...
Hitsugaya la regarda un moment sans rien dire.
— Je sais de quoi tu parles. Mais Hinamori ne reviendra pas. C'est fini. Si je m'apitoie sur mon sort, ça ne fera qu'empirer les choses. Nous devons tous aller de l'avant.
— Vous avez raison... mais...

Mais il vivait encore. Quelque part. Il était là. Sans être là. Elle avait enfin compris ce qu'il avait vécu durant toutes ces années. Mais ça ne faisait qu'amplifier sa culpabilité. Pour elle, il avait suivit un monstre. Pour elle, il avait ternis sa réputation. Pour elle, il était devenu cruel. Pour elle, il avait frôlé la mort. Mais à cause d'elle, il avait été banni.

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Ichigo avait réussi à obtenir que Grimmjow ne soit pas exécuté. Lui aussi fut donc exilé. Rukia était soulagée, mais voyait bien que son ami n'était pas satisfait. Depuis la bataille de Karakura, il était distant, il parlait peu. Même à Renji, il ne répondait pas.
— Qu'est-ce que tu as à la fin ? lui demanda-t-elle un jour.
Il la regarda en soupirant.
— J'ai rien. Ne t'inquiète pas.
— Me prend pas pour une cruche Ichigo. C'est toi qui nous a tous sauvés, moi, Renji, Inoue, et les autres. Ta ville est toujours sur pieds grâce à toi. Les dirigeants ont décidés de t'accorder une faveur en récompense. Tu l'as utilisée pour sauver cet Arrancar. Tu devrais être très fier de tout ce que tu as accompli. Alors pourquoi ?
Il ne répondit pas. Grimmjow. En fait c'était étrange. Il avait été son ennemi durant si longtemps. Pourquoi son absence lui était si difficile ? C'était pas comme si ils avaient été proches non plus... Le cœur du garçon se serrait.

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Ichigo marchait souvent. C'était sa façon à lui de passer le temps seul. Il marchait toujours. Un jour il passa sur un pont. Il y avait quelqu'un. Cette personne regardait l'eau qui passait lentement en dessous, et avait un regard si triste.
— Matsumoto-san ?
Elle sursauta.
— Kurosaki-kun !
— Qu'est-ce qu'il vous arrive ?
— Moi ? Rien du tout !
— Vous aviez l'air si triste... C'est à cause de Gin ?
Elle baissa la tête.
— Tout est de ma faute. Il a vécu tout ça à cause de moi...
Ichigo ne répondit rien. Il savait ce qu'elle ressentait. Le manque d'une personne chère. Gin et Grimmjow avaient tous les deux été bannis... Mais il comprenait que Matsumoto regrette son départ. Ichigo, lui, il ne savait pas pourquoi l'Arrancar lui manquait.
— Grimmjow ?
Son cœur se serra.
— Comment vous savez ?
— Intuition féminine j'imagine, dit-elle avec un sourire pâle.
Ichigo lui rendit son sourire.
— Dit Kurosaki... Tu sais pourquoi il te manque ?
— Non...
— C'est pourtant simple. C'est pour la même raison que moi en fait... Sauf que c'est plus difficile pour toi de l'admettre je crois...
— Je ne comprends pas...
Rangiku soupira.
— Tu dois le comprendre par toi-même...
Il regarda la rivière. Matsumoto insinuait qu'au fond, il le savait déjà... Oui... Mais il ne pouvait pas l'admettre.
— C'est... trop bizarre.
— Non. Juste inconcevable pour certaines personnes. Mais c'est un sentiment incontrôlable. La personne choisie est souvent la dernière à laquelle on s'attendrait. Le plus souvent, on croit que c'est stupide. C'est la faute à personne.
— C'est pas un peu... malsain ?
Matsumoto marqua une pause.
— Si certains trouvent ça étrange, c'est tout simplement parce que ça leur parait contre nature. Un couple est composé traditionnellement d'un homme et d'une femme.
— Deux hommes...
— En gros, le fond est le même... il y a de l'amour.
— Mais...
— Ecoute. Tes parents t'ont jamais dit qu'il ne fallait pas juger les gens sur leur physique ? Là c'est pareil. Tout le monde a une âme, un esprit, et ils sont tous du même genre, tout en étant différent. Physiquement, l'ensemble de ces âmes est divisé en deux. Il y a les garçons et les filles. Si tu trouves étrange d'aimer Grimmjow, c'est que tu es bloqué par des paramètres physiques. Et tu oublies que l'amour est spirituel.
Ichigo médita ce qu'elle venait de dire. Il se sentait mieux.
— Merci.
— Bah... Tu sais...
Elle marqua une pause.
— J'ai pensé que je pourrais tout laisser tomber. Mon rôle de Shinigami, le Seireitei. Qu'est-ce qui me retient ici ? Je pourrais partir à sa recherche, et rejoindre Gin...
— Pourquoi vous ne le faites pas alors ?
— Je ne peux pas... Démissionner ? Ce serait comme une trahison... Un Shinigami qui démissionne est traité comme un moins que rien. Ce n'est pas dit explicitement, mais sa présence n'est plus tolérée au Seireitei... Alors... J'hésite...
— Et c'est vous qui me disiez de ne pas penser à ce que diront les autres ?
La voix d'Ichigo était autoritaire. Rangiku sourit.
— Tu as raison, mais il y a des gens à qui je tiens beaucoup ici. Il y a Kira, Hisagi, Renji, Shunsui... Et le Capitaine Hitsugaya bien sûr. Tu sais, je les connais depuis si longtemps. Ce sont des amis très proches, et ils ont beaucoup soufferts eux aussi... Partir, c'est comme les abandonner.
— Je comprends...
Ils restèrent un moment sans rien dire.
— C'est pas facile...
— Ouais.
— Qu'est-ce que tu vas faire alors, Kurosaki ?
Il la regarda.
— Je crois que je vais partir à sa recherche.
Elle sourit.
— Je te souhaite beaucoup de chance.
— Merci. Vous aussi.
— Hein ?
— Parce que je sais bien que vous irez aussi.
Elle le regarda éberluée.
— Tous les êtres humains aspirent au bonheur. Vous savez bien que le votre ne sera pas ici. Je suis presque certain que vos amis comprendront. Même Toshiro.
Elle éclata de rire.
— Décidément Ichigo, t'es pas croyable...
— Vous viendrez avec moi ?
Elle ne répondit pas et marcha vers l'extrémité du pont. Elle s'arrêta et se retourna :
— Allez Ichigo ! On part demain !

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