Disclaimer :
Je ne possède pas "The Elder Scrolls", la licence appartient à Bethesda Softworks.
L'histoire suit les événements de Dawnguard tout en modifiant et en ajoutant certains
A l'inverse, les OC et les nouvelles situations qui ne font originellement pas partie de Dawnguard sont mes créations originales et m'appartiennent donc.
Je ne suis qu'une débutante en la matière, ceci est ma première fanfiction et donc le style est encore perfectible ;)
Par contre, de nombreuses références à la série et du vocabulaire typique de Tamriel seront utilisés, cela ne devrait pas poser de problèmes aux débutants car ils seront expliqués par l'héroine :)
Cela faisait deux jours que je séjournais à l'auberge du Cheval Noir, non-loin de Faillaise. L'endroit n'était jamais très fréquenté, la clientèle ne se composait que de Khajiits qui restaient le temps de prendre un repas, mais ce soir là j'étais la seule cliente. La pièce était calme et bien rangée, les chaises posées sur les tables, l'âtre de la cheminée semblait illuminer l'endroit de mille feux, j'étais perdue dans mes pensées quand tout à coup, Lucius, le tavernier Impérial, me fit revenir à la réalité.
"- Eh bien j'ai fini par y arriver, tout est propre maintenant et je vais aller me coucher. Tu devrais en faire autant, jeune fille.
- Comme d'habitude, hein ? Par les Neuf, on dirait un père sermonnant son enfant.
J'avais le regard perdu dans ma chope d'eau, j'y voyais mon visage émacié et livide orné de deux yeux écarlates, bien qu'étant habituée à le voir, je trouvais toujours ce faciès terrifiant. En levant les yeux, je remarquai Lucius ressuyer une chope tout en me fixant d'un air autoritaire mais aussi nuancé d'une certaine tristesse.
- Ne parle pas ainsi des Dieux, dire qu'il y en a neuf n'est pas correct, tu le sais bien. Tu devrais éviter de faire allusion à Tiber Septim." Il avait grandi dans l'interdiction du culte de Talos, j'imaginais que c'était donc normal pour lui de me rappeler à l'ordre de cette façon.
"- Dis-moi, je suis simplement curieux mais, pourquoi t'efforces-tu à boire et à manger la même chose que nous, enfin je veux dire, tu n'en as plus besoin, n'est-ce pas ? Il n'avait pas tort, en tant que vampire, j'allais tout vomir plusieurs heures après, je levai un sourcil dans sa direction et lui répondit :
- Non en effet, je peux m'en passer. Je n'ai aucune idée de pourquoi je continue à faire cela, sûrement pour me persuader qu'il me reste une once de ce que j'étais autrefois." lui dis-je tout en sortant une petite bouteille au contenu rouge et opaque de ma sacoche, c'était du sang. J'avalai rapidement son contenu et je sentis soudainement en moi comme un réconfort, une chaleur intense mais douce me parcourant tout le corps. J'exhalai un soupir et, les yeux fermés, sentis une vague de soulagement s'insinuer lentement en moi. Une fois repue, je lui souhaitai bonne nuit puis monta dans ma chambre.
Arrivée dans ma chambre, je commençais à me déshabiller quand je vis comme à l'accoutumée les cicatrices, les griffures et les brûlures parcourant ma peau. J'avais tellement l'habitude de les voir que je ne savais plus ni où et ni quand elles m'avaient été infligées, peut-être dataient-t-elles d'au moins un siècle, probablement plus. Les tatouages qui parcouraient mon corps étaient à l'instar de mes cicatrices : toujours bien visibles. Je me glissai lentement dans les couvertures chaudes malgré que ma peau était glaciale en permanence. Me retrouver dans un lit douillet était une chose trop rare pour ne pas être signalée, les aubergistes quand ceux-ci ne me refusaient pas l'entrée ne m'autorisaient qu'à prendre un repas et me sommaient de repartir aussitôt. J'étais tellement épuisée depuis le trépas d'Alduin que j'avais l'impression de ne jamais recouvrer mes forces.
Dormir dans un lit me rappellait le temps où je n'étais encore qu'une fillette heureuse et insouciante au milieu d'une famille qui m'aimait, mais c'était il y a fort longtemps. Comme je m'y attendais, je me réveillais quelques heures après pour vomir tout mon repas. Ce que j'avais régurgité dégageait une odeur atroce de chair putrefiée qui venait de mes entrailles. Après m'être rincé la bouche et nettoyé cette salissure, je me rhabillai et décidai de sortir pour profiter de l'air frais de la nuit. Après être descendue, je me dirigeai fébrilement vers la porte que j'ouvrai puis refermai doucement dérrière moi. Je décidai de m'asseoir sur une souche d'arbre puis levai la tête en direction des étoiles, la plupart des constellations brillaient étrangement et Secunda éméttait une curieuse lumière de couleur bronze cette nuit-là mais je n'avais pas tellement envie de me lancer dans des interprétations qui pouvaient s'avérer être fausses, car les intuitions que j'avais eues par le passé et les décisions que j'avais prises n'avaient généralement qu'apporté mort et destruction autour de moi.
C'était un endroit calme, l'écurie située devant l'auberge était vide et la grange fermée. La route pavée qui menait à l'auberge et continuait vers l'ouest en direction de Fort-Ivar et à l'est menait à Faillaise puis en Morrowind était entourée de buissons, de flammouches et de petits rochers, je n'entendais que les chants des hiboux et de la rivière toute proche. Je me levai lentement et décida d'aller vers la rivière pour m'isoler un peu plus et m'asseoir sur un rocher. Une personne "normale" aurait été sans doute très peu encline à se promener dans la nature en pleine nuit mais l'obscurité ne me faisait plus peur depuis très longtemps et je n'aimais pas vraiment la compagnie des gens "normaux", qui me mettait très mal à l'aise. Impossible de savoir combien de temps j'étais restée à fixer l'eau. Au calme, je rabattis mon capuchon sur la tête, me couchai sur le côté et fermai alors les yeux pour m'endormir.
Lentement, Secunda, Masser et leur tapis bleu d'encre orné d'étoiles laissèrent leur place au soleil accompagné de son ciel bleu azur, le chant des hiboux avait disparu au profit de celui de toutes sortes d'oiseaux, je sentais une désagréable sensation de brûlure à l'intérieur de moi alors que je me levais. Dans l'étreinte chaude du soleil, je ne pouvais trouver le moindre réconfort, seulement une malice indicible, semblable à la peur d'être en permanence épiée par un ennemi gigantesque prêt à fondre sur moi à chaque instant. Je me rendis sans attendre dans l'auberge afin d'échapper à la tyrannie du soleil. C'est alors que je vis une fois à l'intérieur un Orque assis au comptoir commander à Lucius une coupe de lait, cet Orsimer avait vraisemblablement l'air d'attendre quelqu'un. Je ne savais pas ( et je ne sais toujours pas ) si parler d'eux en tant qu'Orsimers était approprié, car ce mot n'était basé que sur des légendes et des suppositions, on racontait souvent ( et cette rumeur perdure toujours ) que les Orques sont les descendants d'une race elfe appelée les Orsimers.
"- Ce serait possible pour moi de me laver ? demandai-je à Lucius.
- Je viens justement de remettre de l'eau dans le bassin, je comptais prendre un bain mais il faut croire qu'il a été ajourné, tu peux prendre ma place si tu veux.
- Merci."
Une fois dans la pièce d'à côté, je fermai la porte et me deshabillai pour prendre un bain. Lavée et rhabillée, je remarquai après être sortie de la pièce que Lucius n'étais plus là, probablement était-il dehors en train de couper du bois pour les feux. Je retournai en direction du comptoir et m'asseyai près de l'Orque, qui continuait à boire, je n'avais pas prêté attention à lui la première fois, il était d'assez grande stature avec une peau couleur olive ce qui était un trait commun à beaucoup de ses semblables, il avait des cheveux grisonnants alors que la plupart étaient soit chauves ou se rasaient le crâne. Ce qui m'étonnait chez lui était l'armure étrange qu'il portait, une armure de cuir bardée de sangles et de plaques de métal sur tout le torse, alors que j'éxaminais brièvement son curieux accoutrement, il prit soudainement la parole.
"- Bonjour à vous. lança t-il d'un ton détaché, ne m'attendant pas à ce qu'il m'adresse la parole j'eûs un petit sursaut.
- Bonjour, et santé à vous. lui dis-je d'une voix à demi étouffée. Qu'est-ce que... qu'est-ce que vous buvez ? lui demandai-je.
- C'est de l'hydronning, ce n'est pas très bon et j'ai goûté de meilleurs alcools, mais ça requinque et c'est toujours ça de pris... dit-il d'un air indifférent. On se connaît personnellement ?" enchaîna t-il d'un ton intrigué mais bien plus sympathique, sa question était naturelle mais éveillait ma curiosité car j'ignorai si elle était sérieuse ou s'il l'avait posée comme pour briser la glace, qui parlerait à un vampire de toute façons ? J'allais bientôt avoir mes réponses.
"- Je... je ne crois pas, non. lui répondis-je d'une voix agitée.
- Pourtant je suis sûr que je vous connais, je ne vous ai peut-être jamais recontrée avant aujourd'hui mais vous êtes plutôt connue, mais ça vous le savez, Morrigan. dit-il d'un ton insistant et admiratif à la fois.
- Oh pitié, pas ça encore... lançai-je alors d'un ton suppliant en faisant "non" de la tête, on ne se connaissait que depuis quelques minutes et il venait déjà de réussir à m'éxaspérer, je n'avais à ce moment-là qu'une seule envie, user de mon thu'um contre lui.
- Oui je faisais allusion de ce que vous avez accompli il y a quelques mois, je pense d'ailleurs que tous les peuples de Nirn vous en sont très reconnaissants, du moins j'espère pour eux. Mais ce n'est pas vraiment pour ça que je suis ici...
- Alors quoi ? Que me voulez-vous ? lui demandai-je d'un ton agressif.
- Mon nom est Durak, la Garde de l'Aube recherche des gens comme vous" lança t-il de façon directe. La Garde de l'Aube, ce nom était oublié depuis très longtemps, c'étaient jadis de grands chasseurs de vampires mais je n'en savais guère plus, le seul et unique livre dans lequel j'entendis parler de ce groupe n'avait fait que survoler le sujet car il n'y avait qu'une page qui leur était consacrée dans tout l'ouvrage. Le livre m'avait appris que la Garde de l'Aube avait vu le jour durant la Seconde Ère, l'histoire indiquait que le fils d'un jarl de Faillaise avait contracté la Sanguinare Vampiris, une maladie connue aussi sous le nom de "Vampirisme". Dévasté, son père fit construire une forteresse et engagea des mercenaires pour veiller sur son fils, ils furent malheureusement contraints de le tuer lorsque celui-ci devint un vampire. Furieux et rongé par le chagrin, le jarl les bannit alors de sa châtellerie, les mercenaires quant à eux avaient décidé de continuer leur rôle de chasseurs de vampires à travers tout Bordeciel, peut-être même étaient-ils présent sur tout le continent. Le livre proposait également une autre version, celle-ci était plus inattendue mais peut-être tout aussi vraisemblable : Le fils du jarl en question ne fut pas tué mais celui-ci aurait corroumpu les mercenaires chargés de le surveiller en les rendant envieux de ses pouvoirs vampiriques. Il leur proposa de faire d'eux des vampires en échange de sa libération. Les mercenaires transformés et le vampire libéré, la Garde de l'Aube essuya un premier et dernier échec, puis fut dissoute par le Jarl.
"- Des gens comme moi ? lui demandai-je d'un air étonné.
- Ne faites pas la naïve, ce ne sont pas des vampires que nous cherchons bien sûr, mais des gens qui les chassent ! Outre vos récents exploits, j'ai eu vent de votre façon d'être pour le moins... "atypique", pour un vampire. Dites-moi, quel âge avez-vous ?
- Deux cent ans, mais qu'est-ce que ça peut bien vous faire ? lui dis-je avec un ton rempli de mépris.
- Vous en paraîssez dix-neuf malgré que vous ressembliez à un cadavre...
- Très amusant. Si vous étiez un vampire, quel visage auriez-vous ? lui lançai-je accompagné d'un regard noir.
- Vous avez dû voir beaucoup de choses j'imagine, c'en est même certain. lança t-il d'un ton assuré, il continua aussitôt sa phrase. En fait si je suis là c'est parce que j'ai entendu parler de la chasseuse de vampires que vous étiez en dépit de votre... nature. Je pensais que vous seriez intéressée, c'est pour ça que je suis venu à votre rencontre sans l'aval de mon maître, si vous venez avec moi je devrai alors tenter de le convaincre mais je pense que c'est à ma portée. Ca fait un certain temps que je suis votre trace, ce serait dommage pour moi de repartir bredouille.
- Je ne m'occupe plus vraiment de vampires depuis un certain temps, j'ai réglé mes comptes avec eux, vous savez... lui dis-je séchement.
- Alors c'est que vous n'êtes qu'une ignorante, comme la plupart des gens. N'avez vous pas entendu que le bastion des Vigiles de Stendarr a été détruit par des vampires il y a de cela trois semaines ? Ils n'ont jamais pris la menace vampirique au sérieux, et ils en ont payé le prix avec leur sang. Les vampires les ont massacrés comme du bétail, peu d'entre eux on survécu, l'un d'eux s'est réfugié dans notre forteresse et il ignore s'il y a d'autres survivants.
- Ce n'est pas suffisant à mes yeux pour que j'accepte de vous rejoindre.
- D'accord... soupira-t-il. Le bastion des vigiles n'est pas le seul endroit ayant été attaqué récemment, Vendeaume, Blancherive, Épervine et Markarth ont elles aussi été frappées par des attaques de vampires, et pendant que nous restons ici à bavasser, la liste s'allonge et les cadavres s'entassent dans les rues, alors que répondez-vous ? c'est alors que je me mis à pousser un long soupir.
- ces villes... elles représentent des cibles de choix, tant d'innocents, de nourriture. C'est en partie pour protéger ces pauvres gens que j'avais rejoint un clan de chasseurs de vampires en Cyrodiil, mais maintenant que je suis ici et que j'ai fait la connaissance de quelques gens que j'apprécie, je m'en voudrais de ne pas avoir été là pour les protéger s'il devait leur arriver malheur... mais j'ai surtout peur de ne jamais trouver celui ou celle qui pourrait me tuer si je ne pouvais pas guérir, peut-être qu'en vous suivant quelqu'un pourra mettre fin à cela. lui confessai-je avec une voix qui transpirait la tristesse.
- Alors vous venez avec moi, j'imagine ?"
Je me levais pour déposer une bourse sur le comptoir, puis je me tournai vers Durak pour lui adresser un "oui" de la tête, je lui demandai alors d'attendre afin que je puisse rassembler mes affaires, une fois prête nous nous mettâmes en route. Dehors, alors que je tirais mon capuchon sur ma tête, il se tourna vers moi :
"- Une carriole nous attend au bout de la route, elle nous conduira à notre fort qui est situé dans le canyon du Levant.
- Entendu, je vous suis, continuez d'ouvrir la marche."
Il ne nous fallut que très peu de temps pour arriver à la carriole mentionnée par Durak, il y avait déjà quelqu'un à l'arrière, c'était un Nordique blond plutôt jeune, légèrement barbu et aux yeux noisette, sans doute l'accompagnait-t-il, pensai-je. Il me fixa brièvement d'un air stupéfait, j'agis alors de la même façon que lui en le regardant très rapidement dans les yeux avant de m'asseoir. Durak s'installa à côté de moi puis s'adressa au cocher :
"- C'est bon, on peut y aller.
- Toujours au même endroit ? demanda le cocher.
- Ouais, ça n'a pas changé.
- Très bien, en route."
Le cocher et nous prîmes alors la route en direction du canyon du Levant...
