Bonjour, bonjour !
Je suis ravie de vous retrouver pour la suite de l'histoire tortueuse de Bella et Edward.
Nouveau cap, on passe directement en POV Bella, histoire de savoir ce qu'elle devient, au bout d'une année de séparation entre le clan Cullen et elle, qui je vous le rappelle, a choisi de rester avec nos grands amis les Volturi.
Pour les lecteurs attirés ici et qui ne connaissent pas l'histoire, je vous invite à aller lire la première partie, Broken Rainbow, en cliquant sur mon profil, vous la trouverez !
Une réponse rapide aux reviews auxquelles je n'ai pas pu répondre personnellement :
Lilia68 : Merci pour cette review, elle m'a fait littéralement hurler de rire, parce que j'imaginais ta tête, et franchement, mon homme a cru que j'étais devenu folle. Oui elle n'y va pas de main morte, mais faut la comprendre, il l'a transformé en vampire quand même !
Mllx X : Oui j'adore ce bouquin, et vu comment Edward raconte dans les bouquins que Demetri « capte la saveur » des gens, je me suis dit qu'il ressemblait vachement à Grenouille.
Allez, sans plus tarder, on commence !
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I
- Jane, me laisser tranquille, c'est au dessus de tes forces ?
Je soupirai théâtralement.
Rongée de jalousie, quand elle était présente à Voltera, elle ne me lâchait pas d'une semelle, pour être sûre que je n'en profitais pas pour séduire Aro.
Ri-di-cule…
Et comme dans sa vaine poursuite après moi elle négligeait son frère, je m'étais également fait d'Alec un ennemi.
C'était une chance pour moi que je sois insensible à leurs dons, sinon je serai hors parcours depuis le premier jour où j'avais posé mes valises ici.
Ils avaient pourtant essayé.
Aro avait dû se mettre très en colère pour qu'ils cessent de tenter de m'avoir par surprise ou pendant mes séances d'entrainement.
Mais bien trop précieux pour risquer de les perdre, il ne sévissait pas autant que je le souhaitais malgré mes caprices à ce sujet.
Alors je subissais.
- Où tu vas ?
Le ton était froid comme la glace, sans aucune politesse pour faire passer cette curiosité mal placée.
Je me retournai et la foudroyai du regard, heureuse de pouvoir la faire enrager :
- Je vais rendre une petite visite à Aro, tu sais bien ma chère Jane qu'il a du mal à se passer de moi…
Ses petits poings se serrèrent convulsivement et je pensais sérieusement que si son pouvoir avait pu m'atteindre, je serai morte de douleur à l'instant même.
Elle grogna, ce que je lui rendis avec grand plaisir.
Je n'avais pas envie de me battre ce matin là, mais si elle me cherchait, elle allait me trouver.
Je n'étais pas à proprement parlé une combattante, mais Jane non plus, et les cours donnés par Felix avaient porté leurs fruits.
Les muscles bandés, j'attendais en silence qu'elle ose attaquer la première.
Comme de coutume, cela ne vint pas.
Marcus passait dans le couloir richement décoré et faiblement éclairé où nous nous faisions face et, de son air ennuyé qui ne le quittait jamais, toqua à la porte du bureau d'Aro en soupirant :
- Mon frère, tes petites femelles se cherchent encore querelles, j'aimerai assez que tu les disciplines un peu plus, elles bloquent la route et sont bruyantes…
Jane se calma tout de suite en murmurant des excuses, mais moi je lançai un regard peu respectueux à l'ancien.
Je n'étais pas une chose, ni un objet, ni une femelle, encore moins un garde ou une arme, j'étais plutôt une pensionnaire, et je tenais à ce que cela se sache, même devant un des chefs des Volturi.
Mon caractère capricieux et affirmé avait vite fait le tour de la forteresse ici.
Je m'en fichais totalement, du moment où l'on me laissait en paix, ce qui n'était pas le cas actuellement.
Dans l'entrebâillement de la porte, le visage d'Aro apparut. Une expression joyeuse l'illumina, comme souvent en me voyant, mais je fus bousculée par Jane qui accourut devant lui, comme le petit chien qu'elle était :
- Maître…
Sa cape ondoyant autour de son minuscule corps d'enfant, elle ploya dans une révérence ridicule qui m'arracha un rire dédaigneux.
Elle se retourna en dévoilant sa rangée de dents parfaites, menaçante, mais j'avais les mêmes à lui opposer, toutefois je les découvris dans un sourire charmeur à l'intention d'Aro, en lui passant devant, lui marchant sur les pieds, et lui claquant la porte au nez en rentrant dans le bureau.
Ma voix ne cacha néanmoins pas son cri de dépit et de colère étouffé par l'épaisseur de la porte en chêne, quand je saluai poliment, mettant dans mon ton des accents suaves et séducteurs :
- Bonjour Aro, je suis contente de vous voir…
De ma démarche dansante – il fallait bien des avantages à être une immortelle – je me dirigeai vers un fauteuil confortable – détail inutile en soit, mais les Volturi adorait le luxe tapageur – et m'y assis en croisant les jambes de façon aguicheuse.
Aro secoua la tête comme s'il était fâché, mais son éternel sourire ne l'avait pas quitté.
- Bella, Bella, Bella… Quand cessera donc cette ridicule guerre entre vous…
- Vous savez comme moi que ce n'est pas moi qui ai lancé les hostilités Aro, répondis-je d'un air faussement choqué.
- Oh, certainement, mais tu aimes alimenter cette querelle.
- Vu sous cet angle-là…
Je plaçai mon visage dans le creux de ma main gauche, le regard dans le vague dirigé vers une bibliothèque.
- Tu es très élégante… apprécia-t-il d'un coup d'œil rapide sur ma silhouette.
- Merci Aro, mais vous savez que je fais toujours des efforts pour vous…
Il eut un petit rire discret.
Mes souvenirs humains étaient assez vagues, mais je me souvenais clairement de mon peu d'intérêt pour le shopping. Mais à présent que j'étais… ce que j'étais, je me permettais de dépenser des sommes folles en vêtements, pour le simple plaisir d'être désirable.
Auparavant, ça rendait l'autre fou de jalousie, et maintenant, cela m'était resté.
Je secouai la tête, réflexe humain, pour ne pas penser à cette époque, et préférai me concentrer sur ma tenue.
J'avais toujours refusé de porter la cape distinctive des Volturi, qui était pour moi un signe d'asservissement, j'en possédais bien une, au fin fond de mon dressing, mais elle restait dans sa housse. Je détonnais dans cet univers aux pardessus fluides et sombres.
Je portais ce jour là une jupe à taille haute cintrée rouge sang, sur une chemise en soie blanche aux manches très larges, dont les boutons du haut étaient défaits, et une paire d'escarpins vertigineux noirs vernis.
J'avais l'air d'une working girl, en beaucoup plus belle, évidemment.
Je piquai un crayon rouge dans un pot sur le bureau d'Aro et tordis mes cheveux en chignon, le plantant dedans.
Si le temps me le permettait, peut-être sortirais-je aujourd'hui, peut-être Florence pour flâner dans les cathédrales, histoire de souiller ces lieux sacrés de ma présence.
Aro me sortit de mes pensées :
- Tu t'es entraînée aujourd'hui ?
- Pas physiquement, Félix n'est pas là – tant mieux pensai-je – mais j'ai fait quelques exercices mentaux.
- Bien, et jusqu'où projettes-tu ?
- Et bien quand Jane est d'assez bonne humeur pour tenter de percer mes défenses, j'arrive à protéger les personnes alentour dans un rayon de dix mètres.
- Bien… apprécia-t-il.
Je n'aimais pas quand il disait ça, comme si j'étais une vulgaire arme de défense, pourtant au fond, je savais bien que c'était le but de ma présence ici.
J'avais rapidement mis les points sur les i en m'installant à Voltera. Je ne serai pas une garde comme l'étaient Felix, Demetri, ou Jane.
Aro avait accepté, Marcus aussi, mais il avait fallu convaincre Caïus qui renâclait, comme à son habitude.
En retour, je m'entrainais à développer mon don, et si le cas devait se présenter, je prendrai leur défense.
Je pouvais partir, comme tout le monde, dès que j'en aurai envie, mais tant que je serai présente ici, je serai dans leur camp.
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Oo0
J'étais un peu comme une princesse ici, couverte de cadeaux, mes caprices quasiment tous satisfaits, convoitée par beaucoup de vampires, mais appartenant officieusement à Aro.
Oh, il n'y avait rien de charnel entre lui et moi.
Il aurait bien aimé, bien sûr, et me demandait souvent même, tant que parfois je devais me fâcher.
Je m'amusais avec lui dans un jeu de séduction latent, mais jamais je n'envisageais que cela passe à la vitesse supérieure et cela pour plusieurs raisons.
D'une, il avait une femme, Suplicia, avec qui j'avais des rapports cordiaux tout de même, mais à qui je refusais de faire cet affront, même si mon comportement suggérait le contraire.
Humaine, j'avais vu le mariage de mes parents – je n'aimais pas penser à eux, cela m'attristait toujours – voler en éclat, depuis, même si je l'avais en horreur, je sacralisais les liens du mariage.
De deux, je n'étais tout simplement pas prête pour cela. Cela pouvait faire, et faisait rire, après tout j'étais une vampire, pourquoi alors accorder tant d'importance à ça ? Au contraire, pourquoi ne pas en profiter pour m'amuser avec les hommes ?
Je ne pouvais tout simplement pas. J'étais bloquée, alors je me disais que quand je trouverai mon compagnon – j'étais intimement persuadée qu'il n'y en avait qu'un pour moi sur cette planète – ça irait mieux, fut-ce dans une centaine d'année que je le rencontre, tant pis. En règle générale, la patience n'était pas mon point fort, mais en amour, je voulais bien faire un effort, de toute façon, à cause de lui, j'avais tout le temps devant moi, maintenant…
Et de trois, aussi ridicule que cela puisse paraître puisque nous étions tous figé dans notre âge lors de la transformation - 37 ans pour Aro - je le considérais comme vieux, je n'y pouvais rien, c'était plus fort que moi. C'était pourtant un bel homme, mais son âge vampirique me faisait trop grand effet pour que j'envisage une relation physique.
Au final donc, j'avais un statut assez spécial, semblable à celui des maîtresses royales de la renaissance, et cela me convenait pour le moment.
Je me levai et me penchai au-dessus du siège ou où Aro s'était installé, en passant une main sur son épaule droite.
- J'ai un bon entraineur.
Pour développer mon don, Aro m'avait confié aux bons soins de Chelsea. Celle-ci, ayant un don mental et sachant l'utiliser à son envie, était une bonne pédagogue.
Et, qualité non négligeable, elle ne me détestait pas.
Ce qui était le cas de Renata, qui se sentant attaqué dans son domaine, me vouait une haine presque plus profonde que Jane, et même si elle ne le montrait quasiment jamais, cela se lisait juste dans son regard.
Voilà pourquoi ce n'était pas elle mon professeur alors qu'elle aurait été la plus qualifiée.
- Et Felix ?
Je soupirai ostensiblement.
- Ha, Felix est immuable, il sera toujours Felix…
- Et oui… répondit l'ancien, mais tu le disais absent, je te précise donc qu'il vient juste de rentrer de sa chasse, et il t'attend surement devant la porte à l'heure qu'il est.
- Je n'ai aucune envie de m'entraîner aujourd'hui.
- Je ne t'oblige en rien…
Je lui souris mais pestai intérieurement.
Felix, quand il rentrait de chasse, était encore plus insupportable que d'ordinaire, l'apport de sang neuf, certainement.
Je soufflai. Autant provoquer la confrontation maintenant.
- Je vous laisse à vos travaux Aro, j'ai à faire, je vais certainement me rendre à Florence aujourd'hui, le temps est à la pluie, j'en profiterai pour chasser.
J'allai partir quand il attrapa ma main et y posa ses lèvres pâles.
- Douce Bella, quand me laisseras-tu te toucher ?
Son regard presque suppliant me fit éclater de rire.
- Aro, je vous en prie, nous savons tous deux comment finira cette conversation si nous nous aventurons à débattre de ce sujet houleux…
- Tes désirs sont des ordres ma jolie, comme toujours…
Je secouai ma chevelure pour en faire tomber le crayon et sortis du bureau en manquant de rentrer dans Jane, qui, boudeuse, attendait. Je n'étais pas d'humeur à ménager sa sensibilité aujourd'hui.
- Dégage sale gamine !
Pour une fois, elle m'ignora et rentra dans la pièce en silence.
Mais ce fut pour que Félix me saute mieux dessus :
- Bella, ma belle, ma merveilleuse et sensuelle Bella !
- Félix…
Sur un signe de tête, je me dirigeai vers ma chambre mais il me suivait, comme à son habitude.
Avant que j'aie le temps d'appuyer sur la poignée, il posa sa main sur le battant de ma porte.
- Tu m'invites à rentrer ?
- NON, Félix.
- Allez, s'il te plait, Bella, je te promets que tu ne le regretteras pas.
Il passa sa langue sur ses lèvres, et d'un geste, passa son autre bras autour de moi pour m'enfermer dans une étreinte que je fuis rapidement en me collant à gauche du mur, mais il revient à l'attaque, un petit jeu que lui seul amusait et qui pouvait durer des heures…
Félix, qui n'avait pas de compagne, avait tout simplement décidé que je serais celle-ci, ce qu'évidemment, je refusais farouchement.
Mais comme il disait qu'il avait tout le temps devant lui pour me convaincre, il ne me laissait pas une seconde de tranquillité, même pas celles où Jane me lâchait la grappe, et comble de malchance, c'est lui qui m'entraînait au combat singulier.
- Bella, si tu veux, je te donne un cours particulier de corps à corps…
Il haussa les sourcils d'un air suggestif, et je fuyais encore, en lui jetant au nez :
- Félix, si un jour tu espères attraper une femme dans tes filets, une femme assez bête pour te supporter, ce dont je doute l'existence mais soit, change de registre de drague, c'est lamentable, même les humains font mieux.
Comme toujours, il ne se vexa pas. Il se contenta de m'emprisonner à nouveau dans ses bras en susurrant :
- Tu vas quelque part ?
- Je sors, répondis-je en me dégageant vivement.
- Je t'accompagne ma belle ?
- Non merci, je n'ai pas besoin de compagnie, et si c'était le cas, je crois que je préférerai encore aller faire du lèche-vitrine au bras de Jane.
Il se mit à rire, son espèce de rire qui le secouait de haut en bas lui donnant des airs d'échappé d'asile, ce que je lui disais souvent, et déclara :
- Allez, je file, j'ai des choses à faire, mais je serai rapide, ne t'inquiète pas beauté, je n'aurai même pas le temps de te manquer…
- Ben voyons… maugréai-je en rentrant dans ma chambre pendant qu'il courrait je ne savais où - loin de moi, c'était l'essentiel.
Je jetai un coup d'œil à mon repère.
Une chambre immense, avec cabinet de toilette attenant et dressing.
Un lit tout aussi démesuré, inutile mais joli, à courtines en soie mordorée, comme dans l'ancien temps, recouvert de satin orange sanguin.
Sur un parquet en chêne brut et bien ciré, un bureau avec un ordinateur et une connexion fibre optique pour Internet – comment cela marchait dans les tréfonds de ce château, mystère – si l'envie me prenait de vouloir faire des recherches, une grande bibliothèque supportant le poids de nombreux ouvrages précieux de collectionneurs dont je préférais ignorer le prix et qui couvrait deux pans de murs de la pièce, et un miroir inestimable, d'un mètre sur deux.
Une table de chevet ouvragée, où s'entassait un grand nombre de lettres jamais ouvertes mais jamais jetées, une cheminée où je n'allumais jamais de feu – le traumatisme de ma transformation était encore trop proche – un écran plat et toute la technologie possible que l'on pouvait y associer, et enfin, une puissante chaîne hifi dernier cri.
Je l'allumai et insérai un CD de classique au piano. J'aimais cet instrument, j'ignorais pourquoi puisqu'humaine ce n'était guère une passion.
Le son emplit la chambre et je me regardai dans le miroir pour remettre en place mes vêtements correctement, mis à mal par la présence collante de Félix.
Puis mon regard rouge grenat se refléta dans la glace, et je préférai alors tourner les yeux et m'échapper de ses prunelles écarlates qui me scrutaient presque durement, comme coupable.
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Oo0
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Voilà pour le premier chapitre de cette nouvelle partie, j'espère que vous n'êtes pas déçus, je l'ai écrit beaucoup plus facilement que je pensais, ce qui me rassure pour la suite.
J'espère que ce chapitre sera salué par de très nombreuses reviews, que j'attends avec impatience, critique, compliment, je prends tout, et je réponds à tout !
Ever-Lyo.
