Bonjour à tous et toutes !

J'ai commencé ce texte après avoir regardé l'anime et lu le manga. Ça m'a drôlement donnée le goût d'essayer d'écrire sur Kuroshitsuji ! Pour le moment ce texte sera un os car je ne suis plus certaine du couple que je veux développer. Si vous avez des suggestions, n'hésitez pas !

Je vous souhaite une bonne lecture !

Bonne journée !

Entre ombre et lumière :

Le manoir Phantomhive était l'une des plus belles demeures d'Angleterre. L'actuel propriétaire en était le comte Ciel Phanthomhive qui en avait hérité à la mort de son père tout comme de la Funtom compagny. Pour le moment, les gazons bien entretenus de la gigantesque propriété étaient recouverts d'une couche de neige blanche comme l'os mais on pouvait sans peine deviner la majesté du domaine sous le soleil d'été. Les nombreuses cours et allées étaient bien entretenues et dégagées de toute neige par ce froid soir de décembre. Les étoiles brillaient dans le ciel couleur d'encre, illuminant la demeure.

Pour le moment, toute la maisonnée de cette prestigieuse demeure dormait à poings fermés. Tous ? Non. Une seule personne était encore réveillée malgré l'heure tardive. En s'infiltrant dans le manoir, en arpentant ses larges couloirs, on pouvait trouver une porte de sous laquelle filtrait un mince rai de lumière. Au cœur de cette salle, une petite chambre, se trouvait Sebastian Michaelis, le majordome de la maison.

Sebastian, un majordome hors de l'ordinaire. Cela seyait bien à un démon tel que lui. Un majordome des Enfers. Pour la forme, il s'était enfermé dans sa chambre sitôt ses corvées domestiques terminées mais il n'avait nul besoin de repos. Un démon ne dort jamais, sinon par pure délice.

Assis dans un fauteuil à haut dossier le majordome fixait le feu qui flambait dans la cheminée. Les hivers en Angleterre étaient plutôt froids. L'homme avait retiré sa veste à queue de pie et s'était assis pour penser. Ses yeux rouges comme le rubis fixaient le feu brillant dans la cheminée sans le voir. C'était un tout autre feu qu'il voyait, qu'il imaginait.

Plusieurs années plus tôt, le manoir Phantomhive avait brûlé dans des circonstances des plus suspectes. On avait ensuite enlevé le jeune Ciel, l'enfant unique du précédent comte de Phanthomhive. On l'avait torturé, marqué au fer rouge et préparé pour un sacrifice humain. C'était là qu'il était entré en scène. L'enfançon, au bord de la mort, avait, en vain, appelé Dieu et ses parents de le sauver des atrocités qu'on lui faisait vivre. Ni ange ni Dieu n'était apparu pour le sauver. Il avait depuis longtemps perdu sa foi en Dieu. Il avait vu trop des vices des hommes et de leur méchanceté pour encore croire en un Dieu miséricordieux et en son paradis peuplé d'anges. Un démon était apparu au lieu de messagers célestes, lui, Sebastian. En échange de son âme, Sebastian avait juré de le protéger et de l'aider à se venger de ceux qui avaient voulu l'assassiner et qui avaient assassinés ses parents. L'enfant, endurci par les trop nombreuses épreuves, avait accepté le marché sans hésiter. Depuis, Sebastian était devenu son majordome, son ombre en vertu du pacte qu'ils avaient scellé. Le sceau, apposé dans l'œil droit de Ciel en était un constant rappel.

Sebastian Michaelis… un autre nom d'emprunt, presque un alias. Michaelis… C'était assez ironique qu'un démon tel que lui arbore le nom de l'un des archanges de Dieu. L'Archange Michael, le chef de la milice céleste, devait bien enrager de le voir porter son nom. De par le contrat signé avec le jeune maître il avait hérité de ce nom, de l'apparence qui était la sienne. Un majordome se devait d'avoir une belle apparence. Il avait eu plusieurs noms au cours des siècles passées, avait exercé plusieurs métiers mais, toujours, invariablement, l'humain qu'il servait finissait par mourir et il devait à nouveau attendre qu'une âme de son goût soit prête à passer un marché avec lui, un démon. Et cette âme s'était présentée en la personne d'un enfant de 10 ans, Ciel Phantomhive. Cela l'avait-il surpris ? Peut-être un peu.

Les humains l'étonnaient chaque jour un peu plus. De vaines créatures qui n'hésitaient pas à commettre les pires atrocités pour réaliser leurs désirs les plus chers. S'en plaignait-il ? Non, bien sûr que non. Qu'aurait-eu à faire un démon d'humains aussi innocents que des agneaux nouveau-nés ?

Le jeune maître était, lui, au-dessus de tous les autres. Il était le Roi d'un jeu savamment orchestré entre lui et ceux qui voulaient sa mort. Il était dur comme l'acier, froid comme la Tamise en hiver. Chaque jour, le Chien de garde de la Reine salissait un peu plus ses mains du sang des malfaiteurs et pourtant, il ne bronchait pas. Et lui, Sebastian, tel une ombre fidèle, veillait à ce que rien ne lui arrive, à ce que son âme, qui lui appartenait, demeurait saine et sauve jusqu'à ce que son but soit atteint.

Un sourire carnassier étira les lèvres blêmes du majordome. Ses yeux pétillèrent d'amusement. Il protégeait son bien, une âme qu'il dévorerait un jour ou l'autre. Il devait pourtant admettre qu'il avait fini par s'attacher au jeune comte Phantomhive. Celui-ci le surprenait toujours. Alors qu'il pensait le voir réagir d'une certaine façon, celui-ci le surprenait en adoptant le comportement contraire, et ce, en adoptant un sourire sarcastique au possible. Sebastian se plaisait à jouer avec lui, à manipuler les mots pour voir quelle réaction ses paroles et ses gestes auraient sur lui. Plus d'une fois il l'aurait presque félicité de ses traits d'esprit. Il avait rarement rencontré un humain aussi intéressant que lui, le jeune maitre, Ciel Phantomhive, comte de Phantomhive.

Le feu s'éteignit dans la cheminée et la clarté diminua dans la petite chambre. Mais Sebastian n'avait pas besoin de feu pour voir dans le noir. Les démons n'étaient-ils pas, après-tout, des êtres de noirceur qui visitaient les hommes aux heures les plus noires de la nuit pour dévorer leurs âmes ?

L'envie refit surface. Oui, il avait faim. Il voulait, chaque jour un peu plus, l'âme du jeune maître. Mais il saurait être patient. L'attente ne rendrait que plus délicieuse la dégustation de son âme.

L'aube pointa le bout de son nez et Sebastian sut qu'il était temps pour lui de se mettre au travail. Il se leva souplement et enfila prestement sa veste à queue de pie. Il jeta un coup d'œil dans un miroir et replaça imperceptiblement sa cravate. Le démon ouvrit sans bruit la porte de sa chambre et se dirigea en silence vers celles des autres domestiques de la maison. Comme il s'y attendait, il dut tirer Finnian, May Linn, Tanaka et Bardroy de leurs lits. Lorsqu'ils apparurent enfin dans la cuisine il leur jeta un regard glacial qui les figea sur place. Tanaka gloussa comme à son habitude et May Linn rougit sous le regard de Sebastian même si, à première vue, elle n'avait pas encore fait une gaffe de la journée.

Sebastian soupira intérieurement. Comment pouvaient-ils être à la fois d'aussi mauvais domestiques et des gardes extraordinaires pour la demeure et le jeune maître ? Cela relevait du mystère le plus total.

Le soleil continua sa course vers son zénith. Sebastian jeta un coup d'œil à sa montre et fut satisfait de constater que tout était prêt pour le lever du jeune maître. Il plaça un assortiment de pâtisseries et une théière sur un chariot. Le journal, fraîchement repassé, vint les y rejoindre.

La chambre du jeune maître était toujours plongée dans le noir lorsque le majordome y pénétra avec son chariot. Il sourit en constatant que Ciel avait l'air innocent ainsi allongé sur le côté, recroquevillé en position fœtale.

Habillement, Sebastian écarta les tentures qui masquaient les grandes fenêtres. Le jeune maître grogna.

-Il est temps de vous lever, jeune maître.

Le cérémonial de la journée venait de commencer. Il habilla le jeune noble et lui présenta son horaire de la journée. Celui-ci protesta pour la forme devant un visiteur qu'il n'aimait pas même s'il savait que c'était peine perdu d'essayer de faire comprendre à Sebastian qu'il ne le recevrait pas. Le majordome l'y obligerait, quitte à le faire chanter avec une pâtisserie ou une remarque ironique.

Le jeune comte de Phantomhive approchait de son seizième anniversaire et ce à la plus grande fascination de Sebastian. Comment, en tant d'années, n'avaient-ils pas réussi à dénicher ceux qui avaient tués les parents du jeune maitre ? Plus le temps passait et plus le jeune homme ressemblait à feu son père. Il avait grandi mais conservait toujours les mêmes traits délicats que quand Sebastian l'avait rencontré, 6 ans plus tôt.

Alors que Ciel déjeunait, une visiteuse impromptue fit son arrivée au manoir. Élizabeth de Midford se précipita dans le salon où Ciel finissait son repas. La jeune femme se jeta à son cou en hurlant qu'elle était heureuse de le voir. Ciel la repoussa à grande peine sous le regard hilare de Sebastian qui rattrapa in extremis la tasse de thé du jeune homme qu'Élizabeth avait déséquilibré dans son débordement de joie.

-Lady Elizabeth… nous ne vous attendions pas aujourd'hui, dit Sebastian.

-Je n'ai pas besoin de m'annoncer quand je veux voir mon fiancé !

-Élizabeth…

-Ciel, combien de fois devrais-je te répéter de m'appeler Lizzy ?

La jeune femme rit et s'assit près du maître des lieux. Celui-ci saisit sa serviette et fit mine de s'essuyer les lèvres avant de dire, en la regardant de biais :

-Je n'ai pas le temps de te voir aujourd'hui.

-Mais Ciel…

Il tourna la tête vers elle et la fixa durement de son seul œil visible, de la couleur de l'océan.

-J'ai un horaire très chargé.

-Et bien, jeune maître, peut-être que nous pourrions déplacer la leçon de musique de cet après-midi…

-Oh oui ! s'écria Élizabeth, folle de joie.

Le sale démon ! Il avait OSÉ ! Il allait encore devoir se coltiner sa fiancée et l'écouter lui compter fleurette en lui parlant de leur futur mariage ! Sebastian le savait ! Le fourbe !

-Sebastian, gronda Ciel en le foudroyant du regard.

-Oui, jeune maître ?

Le majordome lui offrit un sourire digne d'un ange et Ciel ne put que détourner le regard, de mauvaise humeur, et se jurer par devers-lui qu'il allait lui faire la peau pour avoir suggéré une chose pareille.

Élizabeth, elle, faisait déjà des projets pour l'après-midi en battant des mains comme une enfant.

La matinée sembla passer à la vitesse de la lumière pour Ciel qui en aurait presque gémi de contrariété. Mais un noble ne montre pas ses émotions en public, et surtout pas lui.

Élizabeth ne le quitta pas des yeux du repas et s'empressa de lui faire quitter la table pour pouvoir ``faire quelque chose de plus intéressant``. Sebastian leur proposa de leur apporter du thé dans l'un des salons de la demeure et la jeune femme s'empressa de répondre oui. Ciel s'y retrouva bien malgré lui, assis devant elle.

-Allez, Ciel, souris un peu ! Tu ne trouves pas que l'on passe une excellente journée ?

-Hum…

Sebastian sourit, moqueur. Oh oui, son maître passait vraiment une excellente journée…

La jeune femme bavardait et Ciel lui répondait sans avoir l'air d'y prendre plaisir. Élizabeth lui proposa alors d'aller marcher dans le parc du château et, pour lui faire plaisir, Ciel accepta.

L'air était froid et colora rapidement leurs joues de rouge. Élizabeth s'accrocha au bras de son fiancé et le laissa la guider. Ils se promenaient tranquillement quand, tout à coup, une balle de neige sortie de nulle part s'écrasa aux pieds du jeune homme. Celui-ci haussa un sourcil et jeta un regard à la ronde. Une deuxième balle de neige décrivit une super parabole et termina sa course… en plein sur le visage du jeune comte. La neige dégoulina le long de son visage et Ciel hurla :

-Mais qui a osé lancé une balle de neige ?!!

Les domestiques de la maison apparurent, l'air sombre. Seul Tanaka semblait encore joyeux. Il lançait une petite balle de neige dans sa main droite et gloussait.

-Je… nous sommes désolés, jeune maître ! Nous nous amusions… commença Bard.

-On ne vous a pas vu ! Nous sommes désolés, brailla May Linn. La servante poussa un cri de terreur quand Sebastian apparut derrière Ciel, l'air profondément ennuyé par ce qui venait de se passer.

-Je ne dois pas vous lâcher des yeux une minute, n'est-ce pas ? Quand je vous dis de faire vos tâches, dans le calme, DANS LE CALME, qu'est-ce que vous ne comprenez pas ?

-Nous sommes désolés, Sebastian-san ! répondirent en cœur Bard, Finny et May Linn.

Les trois jeunes gens semblèrent se recroqueviller sous le regard sombre du majordome qui finit par taper dans ses mains.

-Si vous avez du temps pour faire des batailles de boule de neige, retournez tout de suite à vos tâches !

Les domestiques ne demandèrent pas leur reste avant de s'enfuir en courant vers le manoir.

-Veuillez les excuser, jeune maître, dit le majordome en s'inclinant.

-Tssh.

Ciel se détourna et regagna le manoir à pas mesurés, tenant à garder sa dignité intacte malgré l'incident et la neige qui s'accrochait à ses vêtements et qui s'était retrouvée dans ses cheveux. Il n'était pas non plus prêt d'admettre que de la neige était entrée dans son manteau et qu'il commençait à avoir froid.

Sebastian sourit quand Ciel tourna les talons. Il était aussi fier qu'un paon.

Une petite chatte sortit d'un buisson et se frotta aux jambes du démon qui, ravi, se pencha pour prendre la petite boule de poil dans ses bras. La chatte se mit à ronronner et lécha le nez de l'homme qui laissa échapper un cri ravi.

-Sebastian !

-Trop tard, minette. Mon maître m'appelle.

Le majordome remit la chatte sur le sol après une dernière caresse sur sa tête et retourna vers le manoir.

***

Alors ? Vous avez un avis sur ce texte ? Un couple à proposer pour une éventuelle suite ? Bonne journée !