Je vous souhaite la bienvenue dans ma toute première FanFiction, qui sera un crossover entre l'univers d'Harry Potter ainsi qu'un éventail d'animes et de mangas qui s'incluront au fur et à mesure de l'histoire. Toutefois, l'histoire principale tournera surtout autour des péripéties de Gon et Kirua.
Vous pouvez y retrouver du yaoi et même des couples homosexuels. De plus, vous n'êtes pas à l'abri de spoilers. Il serait préférable de terminer les animes que je vous citerai pour vous éviter des situations frustrantes.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture! :-)
Auras et sortilèges
Chapitre I : Premiers pas
Kurapika et Leorio venaient tout juste d'emménager dans leur nouvel appartement. Gon, ma petite sœur et moi étions réunis pour les aider à réorganiser leurs affaires. En plaçant leurs vêtements dans leur armoire, je tombai sur une longue tunique noire qui m'intrigua. Je désignai le bout de vêtement et me renseignai au blond :
- Kurapika, c'est quoi ce drôle d'ensemble?
Le concerné sourit et tourna la tête, ce qui me fit voir sa boucle d'oreille à rubis. Il s'approcha, puis me sourit. Tout en se joignant au cercle, Leorio nous avoua :
- Tu as raison, Kirua, cette cravate bleue et argentée m'avait aussi intrigué par le passé. Qu'est-ce que c'est?
- C'est une drôle d'histoire, en fait, répondit le Kuruta en se grattant l'arrière du crâne. Vous vous souvenez, je vous ai raconté que mon clan avait été décimé par la Brigade Fantôme? Dans les jours qui suivirent, je me suis retrouvé seul, désarmé et sans un sous. Par un jour pluvieux, alors que je gisais dans les décombres de mon ancien village, un certain Neville m'a pris sous son aile. Un homme robuste, qui semblait avoir traversé tant de batailles… Sans même me demander la permission, il m'a emmené avec lui à une école de sorcellerie. Là-bas, en l'espace d'un an, j'ai appris des milliers de trucs fascinants qu'aucun vivant n'aurait sus autrement. J'y ai réalisé des centaines de recherches sur mon clan, des sortilèges puissants et bien d'autres. Ç'a été l'expérience la plus enrichissante que j'ai jamais vécue, même si dans ce temps-là, j'étais aveuglé par un voile de haine étouffant.
Son explication nous avait tous enroué la gorge, alors que je fixai ses lentilles de contact noires, cherchant à y déceler d'autres informations. Leo replaça ses cheveux pour reporter un regard chocolat empli de compassion sur son compagnon. Le Matérialiste se tourna vers le grand Paradinaito, attrapa doucement sa cravate turquoise allant avec son complet plus foncé, avant de murmurer, perdu dans ses pensées :
- Je crois que le bleu de Serdaigle t'irait tout aussi bien, Kirua.
Depuis cet instant, Gon, qui avait écouté notre conversation, n'avait d'yeux que pour l'établissement de magie. De plus, Kurapika ne se faisait pas prier pour nous encourager à nous inscrire! Il en rajoutait en nous affirmant que nous pourrions diversifier nos connaissances et nos attaques, ce qui n'avait fait que motiver mon meilleur ami encore plus. Au début, je n'avais pas été certain du tout; je suspectais qu'un quelconque malheur nous arrive là-bas. Mon instinct me dictait rarement de mauvaises choses, je me devais de lui faire confiance. De plus, ma petite sœur Aruka ne voulait pas s'y rendre, alors je ne pouvais me résoudre à la laisser. Cependant, ils s'y mirent à trois, Gon s'y dévouant corps et âme, et après plusieurs tentatives pour me convaincre, ils y arrivèrent, non sans m'avoir promis une bonne centaine de fois de prendre soin de ma sœur durant mon absence. Peut-être aussi était-ce à cause de la fébrilité persistante dans l'air qui m'avait embobiné?
À partir du moment où je me pliai contre mon gré à leur volonté, Kurapika s'était donné le devoir de nous éduquer. Nous avions l'obligation de rattraper les cinq années passées à combattre au lieu d'aller à cette école. Évidemment, nous nous étions concentrés sur la matière théorique, car nous n'avions pas de baguettes en notre possession. Gon avait eu beaucoup de difficulté à tout retenir, mais pour moi, il s'agissait d'un vrai jeu d'enfants. Pendant ce laps de temps, Leorio poursuivait ses interminables travaux de médecine et l'unique fille de la maison nous observait sans se lasser.
Environ un mois plus tard, Kurapika convoqua son bon vieil ami, Neville, afin de nous tester. Ce dernier en avait informé immédiatement un conseil supérieur qui nous autorisa à exécuter neuf épreuves du Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire, communément appelé BUSE, sous prétexte que nous avions été conseillé par Kurapika. J'avais été assez perplexe de ce côté; qu'avait donc accompli Kura comme prodiges pour être autant apprécié par ses anciens professeurs? Enfin, après d'intenses nuits d'études, j'avais passé les miennes avec des résultats plus-que-satisfaisants tels que ''Optimal'' ou ''Effort exceptionnel''. Pour sa part, Gon avait, ma foi, passé toutes les siennes aussi! Encore aujourd'hui, je me demande comment sa dévotion et sa persévérance peuvent le conduire aussi loin. En raison de ces succès, nous avions fièrement reçu nos Lettres d'admission devant nos amis très émus, ce qui nous permettait d'entrer en sixième année.
Environ une semaine avant la rentrée, nous avions dû nous rendre à Londres, en Angleterre. Nos cartes Hunters nous avaient bien servies! Ma frangine avait choisi elle-même de rester à la maison; elle s'entraînerait durement avec Wing lors de notre séparation. Avant de se dire à la prochaine, elle avait tout de même pleuré longuement dans nos bras. Ma sœur m'avait ensuite affirmé qu'à notre retour, elle serait beaucoup plus forte et courageuse... Et je n'en doutai pas une seconde.
Une fois dans le pays britannique avec Leorio et Kurapika, il fallut passer par une voie secrète construite sur un mur de brique, derrière un pub dénommé le Chaudron Baveur. Gon avait le cerveau en bouillie en observant le cryptogramme que Kurapika composait sur les bonnes touches, mais moi, je me souvenais parfaitement du code d'accès. Ainsi, nous allions sur le Chemin de Traverse afin de nous y procurer des objets nécessaires à notre apprentissage. Lorsque les morceaux de gravier s'écartèrent mécaniquement, je découvris une allée bruyante et achalandée à l'apparence vieillotte. De nombreux magasins paradèrent alors que nous nous créions une route en marchant sur les pieds des sorciers. Certains se bousculaient et se dirigeaient vers un endroit en particulier alors que d'autres présentaient leurs produits à vendre. Nous étions bien les seuls qui se vêtaient d'habits Moldus, ce pourquoi les gens nous dévisageait sans cesse.
En premier lieu, nous avions dû nous ouvrir un compte à Gringotts, une banque sorcière, puis convertir une partie de nos petites fortunes d'Hunters en Gallions. Cette banque se situait en plein cœur de l'emplacement et dominait, par sa hauteur, tous les monuments environnants. Alors que nous étions sur le point de pénétrer dans le portail de bronze, notre ami blond nous informa que la bâtisse était gérée et gardée par des gobelins. Ainsi, j'en concluais que nous devions nous abstenir de tous commentaires désobligeants…
La transaction se fit rapidement dans le vaste hall de service à l'allure presque gothique. Pour s'assurer que nous avions bel et bien notre argent en sécurité, je demandai à notre préposé, assis derrière un haut comptoir, de voir notre coffre. En fait, Gon et moi possédions le même compte; il n'aurait jamais pu s'occuper du sien seul! Le gobelin en uniforme nous escorta donc dans les galeries souterraines grâce à une sorte de transporteur sur rail. Il déverrouilla le portique en acier nous étant destiné et ce fut tout un choc; aucun de nous n'avait jamais vu autant de pièces d'or! On pouvait se baigner dans ces montagnes, celles-ci reflétant la lumière projetée par la chandelle allumée, cette dernière posée sur notre moyen de transport. Si la créature nous accompagnant ne nous avait pas arrêtés, nous nous serions jetés dans ce trésor, sans l'ombre d'un doute…
Après quoi nous savions où nous orienter pour notre matériel scolaire, car nous avions reçu une liste d'achats dans notre Lettre d'admission. La recherche débuta par des chaudrons, suivis d'objets insignifiants comme des manuels dans la librairie Fleury et Bott, pour finir à la boutique d'habits sorciers. Après une dizaine de minutes d'hésitation, nous avions optés pour le modèle conforme au règlement… Quelle puérilité. Gêné, j'essayai d'ajuster correctement les manches; j'étais très inconfortable. Habitué que j'étais au style décontracté, je ne trouvais pas que le style sérieux me convenait. C'était une tout autre histoire pour Gon! La robe et la cape d'hiver de couleurs sombres faisaient énormément ressortir ses yeux qui semblaient flamber lorsqu'il tournait sur lui-même. Leorio défit sa cravate pour l'ajuster sur le complet de Gon qui rigola de bon cœur en se voyant ainsi dans la glace. Avec Kurapika en arrière-plan, le trio me faisait penser au type de famille que j'aurais souhaité avoir avec Aruka: la famille parfaite.
Dans mon cas, il ne s'agissait pas de la rentrée qui m'excitait à ce point, mais le fait que nous pourrions nous procurer notre propre balai, ce que Kurapika avait sournoisement mentionné à la maison pour me convaincre. Certes, l'un des règlements était que les premières années n'étaient pas autorisés à voler, mais nous étions plus vieux qu'eux! Depuis, je m'imaginais souvent planer aux côtés des nuages et voir le soleil couchant d'un tout autre point de vue. Je serais dans mon élément, avec Gon dans l'équation, bien sûr. D'ailleurs, quand nous sortîmes de là avec nos sacs de magasinage encombrants sous un ciel devenu obscur, je fus sûrement le seul qui fut captivé par le magasin offrant des équipements de vol. Mon attention fut saisie par le nouveau balai de l'année, éclairé et exposé dans la vitrine, où une vingtaine de sorciers n'ayant pas les moyens de l'acheter le dévoraient des yeux. Le modèle se nommait la Flèche d'Argent 101, et je me reconnus dans ce dernier. Il semblait avoir été créé pour moi… Je me promis de revenir pour me l'acquérir.
Un peu malhonnêtement, je n'avais pas mentionné le droit de posséder un animal de compagnie à Gon, comme il était inscrit sur le bout de papier chiffonné. Premièrement, car moi-même je n'en désirais aucunement, et deuxièmement, car je savais bien que mon idiot de meilleur ami aurait passé toute la nuit à choisir et aurait fini par acheter tout le magasin, sous prétexte de son amour inconditionnel pour ces bestioles. Nous aurions eu des tas de problèmes si je l'avais fait, dont un surplus de tâches ménagères, ce dont il n'était aucunement capable de s'occuper en solitaire!
Puis, ce fut au tour du moment le plus fascinant de notre promenade. L'ancien sorcier de notre groupe nous conduisit à la boutique d'Ollivander, l'endroit où l'on s'offre sa baguette magique. En pénétrant dans le repaire aussi noir qu'à l'extérieur, seulement illuminé par quelques lanternes, un grand homme vint nous recevoir. Il paraissait assez jeune et possédait des prunelles plus brillantes que les étoiles elles-mêmes. Une bonté se dégageait de lui alors qu'il nous montrait différents modèles. Kurapika vérifia d'autres tablettes en nous avisant que la sienne avait été sculptée dans un bois de laurier, plutôt élastique. Il se souvenait particulièrement que le cœur était en poils de licorne. Je n'en fus pas surpris; le Kuruta avait un cœur aussi pur que la pluie, malgré son triste passé.
Gon avait essayé quelques bouts de bois avant que le propriétaire, Gabe, ne lui en propose une plus à son image. En effet, lorsqu'il la tint fermement, des serpentins oranges-dorés commencèrent à sinuer autour de sa paume et de son bras alors qu'une douce mélodie lointaine commença à se faire entendre. Toute la bande en fut éblouie et Gon nous demanda si c'était un rêve. Les teintes ambulantes me paraissaient refléter son entièreté, son âme. La baguette, souple et en sorbier, comportait un cœur en plumes de phénix. Son manche était plutôt large et contrastait avec le reste, plus mince. Ce point lui rappela sa bonne vieille canne à pêche.
- À ton tour!, s'exclama Gabe en me fixant de son regard perçant et en me dévoilant une boite qu'il ouvrit.
Le bâton en noisetier semblait mieux proportionné que celui de Gon. Des motifs triangulaires avaient été tracés sur le manche, celui-ci délimité par deux bordures ressemblant à des bagues. Selon le créateur, la baguette était raisonnablement souple et renfermait des ventricules de cœur de dragon. Je n'en fus nullement dégoûté, j'avais même apprécié cette touche poétique… J'agrippai délicatement de ma main blanche le bras de l'objet avant que les alentours soient plongés dans le néant. Des éclairs multicolores et inoffensives fusèrent de toutes parts et coloraient ce qu'elles touchaient. C'était un spectacle magnifique. Je souris quand l'une d'elle enlumina les lunettes de soleil rondes de Leorio en rose. Je me sentais si puissant que j'eus hâte de m'en servir!
- Calme-toi, Kirua!, me cria le binoclard en bondissant derrière un bureau.
Les autres fixèrent la chose, incertains et sur une position offensive. Le gérant rit un bon coup avant de nous partager que jamais dans sa carrière, il n'avait vu de tels phénomènes… Et que nous étions des personnages très singuliers. Je ne fis aucun commentaire, mais j'étais heureux de l'apprendre. Ensuite, il emballa nos achats puis nous lui versâmes la somme désirée.
Le reste du séjour à Londres fut dédié à faire nos au revoir à nos deux amis et à passer du bon temps ensemble. Nous étions entre-temps retournés dans le monde Moldu pour rejoindre peu à peu la gare du Poudlard Express. Une fois à la plateforme 9¾, Leorio ne pouvait plus refouler ses émotions; des larmes ruisselantes morcelaient son visage crispé. Nous le serrâmes dans nos bras et leur promirent de leur écrire des lettres dès que nous le pourrions.
Une fois dans le vieux Poudlard Express, je pus enfin profiter d'un moment de paix. Plus tôt, un brouhaha incessant m'avait donné un sérieux mal de crâne. Désormais, notre compartiment fermé aux banquettes carottées était plongé dans un silence bienfaisant qui me permettait de me ressourcer.
- Dis, Kirua, t'as une idée de ce qu'on va apprendre à l'école de sorcellerie?
Je détournai le regard de la fenêtre pour le poser sur mon meilleur ami. Ses cheveux noirs étaient toujours aussi hérissés et puisqu'ils comportaient des reflets verdâtres, ceux-ci se mariaient avec son habit de la même couleur. Malgré le fait que nous ayons seize ans, le gigantesque sourire qui fendait son visage lui donnait un air très enfantin. Son corps entier semblait tendu et ses yeux marron brillants d'excitation m'incitaient à répondre à sa question.
- J'en ai vraiment aucune idée, Gon, lui dévoilai-je sur un ton beaucoup moins entraînant que le sien.
Je reportai mon attention sur la vue sublime au dehors. Le train allait suffisamment lentement pour me permettre de distinguer toutes les parcelles de beauté du paysage d'automne, passant des feuilles colorées aux imposantes montagnes qui découpaient l'horizon. Certes, le panorama était magnifique, mais je ne pouvais pas me départir du sentiment de regret qui me collait à la peau. C'était beaucoup trop calme pour moi. Qu'est-ce que je faisais ici déjà, dans ce trou perdu? Je me demandai pourquoi j'avais accepté de m'inscrire à Poudlard, tandis que les souvenirs de l'été dernier me revenaient peu à peu en mémoire.
On me sortit soudainement de mes pensées, car une dame ouvrit la porte en nous proposant des friandises. Je frottai mes yeux azurs collés par la fatigue; j'avais complètement oublié que nous étions dans un train! Gon accepta avec joie en brandissant son sac de pièces tandis que je refusai poliment. Je profitai de l'occasion pour faire un rapide tour aux toilettes.
Je pris une bonne respiration avant d'aller me rincer le visage à l'eau froide. Je fis alors une rapide évaluation de mon physique devant le miroir; vêtements impeccables, cheveux en bataille comme d'habitude, peau toujours pâle comme du papier et visage impassible. Je ne paraissais pas si mal même si j'étais accablé par le stress. J'avais toutefois besoin de me défouler. Au même moment, on défonça pratiquement la porte que j'avais barrée et je me retrouvai face à trois autres élèves, tous aussi grossiers les uns des autres. Des sourires narquois ornaient leurs visages odieux alors que le plus bâti me lança :
- Qu'est-ce qu'un sang-de-bourbe fiche ici? Tu n'as pas honte?
- Sang-de-bourbe?, répétai-je en fronçant mes sourcils blancs.
Le dernier referma la porte et je n'en fus que plus content. Si cela tournait au vinaigre, je n'aurais pas à me retenir.
- C'est ainsi qu'on appelle les gens ayant de la magie dans leur sang mais qui ont ont deux parents n'étant pas sorciers: un né-Moldu! N'essaie pas de prétendre le contraire, le monde de la sorcellerie est petit et ton nom te trahit! Alors va-t'en, on ne veut pas de sang corrompu…
Cet idiot qui avait traité mes parents d'impurs n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Qu'est-ce qu'ils n'étaient pas gênés les gens par ici! Je l'envoyai valser contre le mur contraire et assommai les deux autres. Je me félicitai une seconde fois d'avoir mis au tapis celui qui m'avait reproché cela; il ne viendrait plus m'embêter de sitôt. Je me disais qu'heureusement j'étais accompagné, car sinon, j'ignorais si j'aurais surmonté seul l'envie d'assassiner une bonne cinquantaine de sorciers semblables, si l'occasion se présenterait de nouveau.
Cette histoire de sang m'avait malgré tout intrigué. Les classes sociales étaient définies par ce qui coulait dans nos veines? J'haussai les épaules; plonger les trois impolis dans le sommeil m'avait fait un bien fou, j'étais trop relaxé pour me questionner désormais. Ce pourquoi, en revenant, je fonçai dans un adolescent aux cheveux châtains. Il bondit pour me faire face, ses grands yeux bruns me fixant d'un air paniqué. Le garçon s'époumona en se penchant de maintes fois :
- Je m'excuse, tout est de ma faute! Pardon!
Je clignai des yeux, incertain de ce qui venait de se passer. Avait-il vu mon œuvre? Impossible, la porte de la salle de bain était toujours close. Enfin, je lui relevai les épaules et lui dit que ce n'était vraiment pas grave et, qu'en plus, j'étais le fautif dans l'incident! De l'eau envahit ses yeux et il se mit à bafouiller des mercis ici et là. Je n'avais encore jamais vu une réaction si intense donc j'en restai pantois. Je décidai de me présenter et il en fit de même; Sakurai Ryô. Je lui envoyai la main et retournai tranquillement à mon siège.
En refermant la porte de la cabine, je compris la situation catastrophique : j'avais laissé Gon débourser l'entièreté de son argent de poche dans de stupides sucreries! Je le réprimandai immédiatement comme du poisson pourri pour cette sottise. Dans un geste de pardon, ce dernier me passa maladroitement une enveloppe en tirant la langue. J'y découvris de petites grenouilles chocolatées. J'arrachai le couvercle, toujours fâché, mais réalisai trop tard qu'elles pouvaient se mouvoir. Frustré pour ma part et à la fois amusés, nous avions l'air de primates en voulant les attraper avec nos bouches dans notre compartiment. En résumé, nous avions terminé la chasse avec plusieurs bleus et un mal de tête; nous venions de nous cogner front contre front pour en finir avec les amphibiens de cacao!
La dégustation passée, je remarquai que mon ami avait le visage taché de chocolat. Quel gâchis. Il se léchait énergiquement les doigts avant de m'avouer en souriant bêtement :
- Je suis si content qu'on soit ici, réunis depuis l'examen Hunter et toujours en train de se serrer les coudes. Même si on n'a toujours été ensemble depuis la rencontre avec mon père, j'ai la sensation qu'on est aussi proches qu'avant. Tu es mon meilleur ami pour la vie, Kirua!
- Ahh… Tu dois toujours dire des choses si embarrassantes, le blâmai-je en détournant le regard.
Mes joues s'enflammaient et au fond de moi, je pensais la même chose.
Dehors, la luminosité avait considérablement faiblit; le soleil paresseux avait atteint depuis longtemps son apogée et maintenant il comptait se reposer. Par l'intermédiaire de nos voisins de banquettes d'à côté, nous avions entendu que nous arrivions dans à peine une vingtaine de minutes. Gon ne pouvait plus contenir son agitation et collait déjà son petit nez contre la vitre froide. Des étoiles perlaient dans ses pupilles dirigées vers les rails et ses joues étaient quelques peu rosies. Devant cette scène, je ne pouvais pas réprimer un faible sourire. S'il était heureux, alors je l'étais aussi. Je me devais de le protéger durant ce long périple.
Peu importe ce qui allait se passer.
Voilà qui conclut mon premier chapitre, Premiers pas, et j'espère qu'il vous a plu!
Je tiens à remercier chaleureusement la meilleure des betas, Mitskuni Honey Haninozuka, d'avoir pris de son temps pour la correction de ce chapitre. Tu m'as aidé à faire un grand pas dans ce monde qui m'était inconnu il y avait si peu de temps.
- Zuzu-kun.
