Disclaimer : tout appartient à notre chère J.K. Rowling.

Traduction de icicle33.

Nom original : The Secret Life of Draco Malfoy.

Bonne lecture !

L'extraordinaire mauvais jour de Draco

La vie secrète de Draco Malfoy

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"Vous pouvez juger du véritable caractère d'un homme par la manière dont il traite ses semblables" - Paul McCartney

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Draco Malfoy n'avait jamais aimé les chiens. Ou les chats. Oiseaux. Reptiles. Amphibiens. Flamants roses. Absolument pas. Ils lui donnaient des démangeaisons. Et il les jugeait nuisibles. Des maladies à poils. C'était tout.

En fait, Draco n'avait jamais aimé les animaux d'aucune sorte. Pour une raison inexplicable, cependant, eux l'aimaient. Il savait qu'il était charmant –il était un Malfoy, beau, brillant et blond- mais c'était ridicule à quel point les animaux semblaient l'aimer, en particulier les poilus, les mignons. Bien sûr, ça ne pouvait pas être les effrayants, les virils. Pas de chance. Les petits rats à fourrure étaient sur le point de ruiner la réputation de Draco. Comme tout le monde.

Si quelqu'un lui avait dit qu'il allait passer presque tout son temps à s'occuper de créatures à fourrure, il ne l'aurait jamais cru. Un Malfoy et des animaux ne se mélangent pas. Du moins, c'est ce qu'il avait toujours pensé. Comme d'habitude, l'univers, dont il était certain qu'il le détestait, avait pour lui des plans différents du train de vie luxueux et du travail au Ministère qu'il s'était toujours imaginé. Lucius n'avait jamais été un bon père - euphémisme de l'année- et ils n'avaient plus de contact, compte tenu de la peine de prison à perpétuité de Lucius. Cependant, il y avait une leçon que son père lui avait enseignée, et qui était en fait un bon conseil. Un Malfoy fait toujours face. Il endure. Et puis survit. Et il avait fait face. Sa vie ne serait pas ce qu'il avait imaginé ou espéré, mais cela pouvait certainement être pire.

Après tout, le Docteur Malfoy trouvait cela intéressant.

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Draco se regarda dans le miroir en forme de chat de son bureau et se fit un clin d'œil à lui-même. "Tout simplement superbe. Voilà un beau mec," dit-il au miroir. Il passa une main dans ses cheveux ébouriffés de manière experte, ils bouffaient énormément, et il réarrangea ses lunettes rondes en écailles de tortue, de sorte qu'elles soient posées presque sur le bout de son nez, lui donnant ce look débonnaire intellectuel qu'il avait toujours voulu. Non pas qu'il n'était pas naturellement rayonnant, mais étant donné que Draco était jeune et blond, il avait jugé nécessaire de maintenir son image, particulièrement devant ses clients. Ils aimaient ça.

De plus, ses lunettes Oliver Peoples lui avait permis des rencards, alors vraiment, leur prix avait été amorti à plusieurs reprises. Il défroissa sa blouse blanche de laboratoire et vérifia le nœud Windsor de sa cravate argentée. Puis, après avoir soufflé un nouveau baiser vers le miroir Moldu, il sortit de l'accueil, la tête haute et un air fanfaron dans la démarche.

Bien sûr, Draco savait qu'un miroir Moldu ne pourrait jamais lui répondre, il n'était pas fou, du moins pour l'instant –merci, gènes de la famille Black- mais il avait toujours aimé imaginer ce que les miroirs diraient s'ils avaient été enchantés. Le miroir qu'il avait à la maison, un cadeau de sa mère, avait l'habitude de faire des compliments des plus spirituels.

Penser aux miroirs enchantés et au Manoir lui donnait le mal du pays. Alors qu'il n'aurait jamais choisi cette vie, il adorait son travail, et ses collègues n'étaient pas aussi mauvais qu'il aurait pu le penser. Vraiment, Draco n'avait rien à redire d'autre –eh bien- que son manque criant de vie sentimentale, mais c'était une toute autre question. De toute façon, il avait constaté que s'entourer de visages familiers, même s'ils étaient aussi ennuyeux que celui de sa réceptionniste, le calmait et le rendait moins enclins à penser au passé.

"Bertha, ma chère, vous êtes délicieuse aujourd'hui, comme toujours."

Draco sourit à sa réceptionniste, une femme sévère au visage âgé avec des cheveux noirs et des yeux bleus lumineux. Elle avait toujours insisté pour porter ses propres vêtements plutôt que les imprimés animaux que les autres assistantes devaient porter. Sa tenue d'aujourd'hui était un tailleur-pantalon lavande avec perles assorties, et Draco était certain que ce n'était pas du Chanel. Mais vu que Bertha ne faisait rien de plus que répondre au téléphone et prendre des rendez-vous, Draco la laissait s'en tirer comme ça.

"Dr Malfoy," dit Bertha. Elle pinça les lèvres et dévoila un peu ses dents. "Vous êtes vraiment ponctuel aujourd'hui. En quelle occasion ?"

Draco eut un petit rire, sachant c'était que le sourire qui s'approchait le plus d'un vrai que la vieille femme n'ait jamais donné. Il posa une main sur l'épaule de Bertha et la pressa deux fois. "Je suis toujours à l'heure, Bertha. Vous savez que cette clinique ne pourrait jamais survivre sans moi. Les patients parcourent des kilomètres et des kilomètres de distance, juste pour voir le superbe-"

"Oui, oui, j'ai déjà entendu tout cela." Bertha agita sa main gauche vers lui d'un air dédaigneux et lui remit un dossier. "Allez-y, votre grandeur. Votre premier patient est déjà là, un chat bicolore nommé Winston. " Bertha poussa un gros soupir. "Et son propriétaire... Un homme poli et bien élevé, il est jeune. Et beau aussi."

Draco haussa un sourcil. "Sans blague !" Il était rare que de beaux jeunes hommes se présentent dans son bureau avec des chats malades. Leur clientèle était généralement composée de plus de femmes que d'hommes, et les hommes qui venaient d'ordinaire étaient des pères accompagnant leurs filles en larmes, qui priaient Draco de sauver leur animal. "Dites-m'en plus. Comment est-il ? Quel est son nom ? "

"Harry," répondit Bertha d'une voix douce et rêveuse, une de celle dont vous vous attendiez qu'elle provienne d'une écolière et non de sa réceptionniste stricte. "Il est très beau. Les cheveux foncés et en désordre. Les épaules larges. Et la-"

Harry. Cela faisait des années qu'il n'avait pas entendu ce nom. Sa bouche devint sèche, et il sentit la couleur monter à son visage. "Avez-vous dit Harry?" grinça-t'il.

Reste calme, se rappela-t'il. Il y avait beaucoup d'Harry dans le monde. C'était un nom terriblement commun, après tout. Pas comme Draco. Les chances que cela soit réellement Potter étaient minces. Que ferait-il dans une clinique vétérinaire Moldue de toute façon ? Potter détestait les chats. Draco le savait pertinemment. Ils avaient eu ce débat à l'époque où - non, il n'y avait aucune raison de revivre cette partie de sa vie. C'était fini maintenant, et Draco n'aimait pas regarder en arrière. Vivre dans le passé le rendait misérable.

Il prit une profonde respiration pour se calmer et lança un sourire nerveux à Bertha, espérant que la vieille femme lui accorderait le réconfort dont il avait désespérément besoin.

"Vous savez quoi ? Je ne suis pas vraiment sûre. C'est écrit là, sur le dossier que je vous ai donné. Tout ce que je sais, c'est qu'il a les yeux les plus verts que j'ai jamais vu."

Bertha poussa un autre soupir et Draco ne put s'empêcher d'être jaloux. Bertha n'avait jamais été excitée par un autre que par lui. Et un Harry aux cheveux noirs en désordre et les yeux les plus verts qu'elle n'ait jamais vu -ça ne pouvait être qu'une personne. Son cœur pulsait dans le fond de sa gorge, son estomac remuait les restes de son petit déjeuner hâtif. Ça ne pouvait pas être Harry. Pourquoi viendrait-il ici ? Non, Draco avait besoin de rester calme, de garder son sang-froid, comme il le faisait toujours, et ne pas laisser Bertha voir sa panique.

"Ce ne serait pas un Harry Potter, par hasard? " demanda Draco, en mettant une de ses mains tremblantes dans la poche de manteau.

«Vous savez, je pense que-"

Draco n'entendit jamais la réponse de Bertha. Une voix bien trop familière emplit ses oreilles.

"Bertha, je suis désolé, mais Winston a eu un accident et-"

Draco ferma les yeux et retint son souffle. Harry. Il saurait reconnaître cette voix n'importe où. Potter était ici, dans la clinique de Draco, avec un chat. Bordel de merde, putain ! Il n'y avait pas moyen qu'il soit là. Entendre la voix d'Harry à nouveau, après tout ce temps, c'était comme un coup de pied dans l'aine. Une douleur vive brûlait dans sa poitrine. Ses poumons se rétractaient et son souffle était court. Oh, non. Pas encore. Il avait connu des attaques de panique depuis la fin de la guerre, et c'était la pire chose possible d'en avoir une avec Potter à côté. S'il ne voulait pas être sauvé par Potter encore une fois, il lui fallait sortir de là. Immédiatement. Il laisse tomber le dossier sur le bureau de Bertha et se prépara à s'enfuir.

"Bertha, s'il vous plaît, dites au Dr Vallarta que je ne me sens soudainement pas bien et que je suis sorti prendre l'air. Dites-lui de me couvrir jusqu'à mon retour."

"Draco ?" La voix de Potter était plus aiguë que tout ce que Draco ne l'avait jamais entendu. "Que fais-tu ? Pourquoi-»

"Désolé, Monsieur," Draco interrompu, dans sa meilleure imitation de l'accent américain, "Vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre. Cela arrive souvent."

Sans attendre de réponse, Draco courut hors de la réception, sans prendre la peine de s'arrêter pour son manteau, et alla droit à la porte. Il ne plaisantait pas à propos du fait d'avoir besoin d'air. S'il ne se détendait pas bientôt, il allait s'évanouir. Sa vision commençait à devenir floue. Stupide Potter.

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"Draco, tu te sens bien ?"

"Hein ?" Draco leva les yeux du livre qu'il lisait, Nutrition contemporaine de tous les jours pour chiens et chats. Il n'était pas retourné à la clinique de toute la journée. Au lieu de cela, il avait passé le reste de la journée dans la partie Moldue de Londres. C'était la seule chose qui le détendait. Il se livrait à une thérapie par le shopping, puis une fois de retour à son appartement, il se promenait à nouveau. Enfin, après trois tasses de thé à la camomille, mêlées à une potion d'apaisement, il avait été capable de s'asseoir et de rattraper son retard dans ses lectures.

"Mon pauvre chéri." Antonio posa une main fraîche contre le front de Draco et se laissa tomber sur le siège à côté de lui. "Tu es blanc comme un fantôme, et brûlant. Tu es à nouveau resté éveillé tout la nuit pour lire ?"

"Les fantômes sont transparents," marmonna Draco, le nez dans son livre, "Pas blancs".

Antonio fronça les sourcils. "Et comment le sais-tu?"

"Euh... J-je l'ai lu dans un livre... une fois ?"

Antonio lui lança un regard étrange.

"Je veux dire... Je l'ai vu à la télé. C'est ça, à la télé. "

Antonio fronça le nez. "Etrange", dit-il avec un sourire, "Tu n'as jamais regardé la télé."

Draco haussa les épaules. "Cette fois là, si."

Le Dr Antonio Vallarta était le plus proche ami de Drago, et le seul autre Chirurgien Vétérinaire de la petite mais glorieuse clinique de Draco. Parfois, Draco oubliait que c'était un Moldu. Mais Moldu ou non, Antonio était l'un des mecs les plus intelligents qu'il avait jamais rencontré. Le faire devenir partenaire de l'affaire avait permis à leur clinique d'être gérée d'une manière beaucoup plus lisse, et il n'était pas si désagréable à regarder non plus.

Oh, non, leur clinique. Il se sentait mal d'avoir laissé seul Antonio se dépêtrer avec ses patients, mais il avait besoin de prendre du temps pour lui aujourd'hui. Désespérément.

Sa rencontre avec Potter l'avait troublé. Il espérait que Potter serait satisfait du rapide mensonge de Draco et accepterait qu'il se soit trompé et ne l'ait pas vraiment vu. L'idée de l'ancien Mangemort Draco Malfoy travaillant dans une clinique vétérinaire, soignant de mignons animaux sans défense et travaillant avec des Moldus était absurde. Certes, Potter avait assez de bon sens pour laisser tomber et le laisser seul. Potter était toujours trop curieux pour son propre bien mais, le connaissant, il avait probablement bombardé Antonio de questions. Merde, il avait besoin de savoir ce que Potter avait demandé et sans alarmer Antonio.

Draco referma son livre et sourit à Antonio. "Alors... Tu as pu gérer sans moi ? Je sais que les patients me préfèrent, mais -"

Antonio secoua la tête, ses longs cheveux noirs se balançant derrière lui. "J'ai très bien réussi. Tout est allé mieux que jamais." Il se força à rire, mais serra les lèvres en une ligne mince. "Ne change pas de sujet, Draco. Je vis avec toi depuis maintenant trois ans et ai travaillé avec toi plus longtemps que cela. Je sais quand tu mens."

Il tendit la main et la posa sur le bras de Draco, le serrant et le faisant se sentir encore plus mal. "Tu es à nouveau resté debout toute la nuit à lire. N'est-ce pas ?"

"Non, je..."

Antonio enleva son bras et marqua une pause, en prenant soin de croiser le regard de Draco. "Je sais que tu veux être au courant de toutes les dernières recherches... Mais tu ne peux pas -" Ses yeux noisette étaient si peinés que Draco avait presque du mal à le regarder; ce regard faisait disparaître sa voix tout au fond de sa gorge.

"Je suis juste inquiet pour toi, Doc," et Antonio ajouta : "Je sais que nous sommes seulement amis maintenant, mais cela ne veut pas dire que je ne me se soucie plus de toi."

Draco baissa les yeux vers la table, en faisant semblant d'organiser ses notes. À un certain moment dans sa vie, le mensonge était apparu comme une seconde nature chez lui, mais Antonio avait à lui seul changé son point de vue sur les Moldus. Il l'avait aidé quand Draco n'était qu'assistant. Il s'agissait d'une faveur imméritée qu'il n'oublierait jamais et il détestait devoir lui mentir. Mais il n'avait pas le choix.

"Je vais bien", a insisté Draco. "Je dors mieux. J'ai juste oublié de prendre le petit déjeuner ce matin, et je me sentais un peu étourdi. C'est tout."

Antonio lui lança un regard interrogateur, mais hocha la tête quand Draco lui lança son sourire le plus innocent. "Promets-moi de te coucher tôt ce soir. Tu dois être au bureau demain de bonne heure... Et tu vas devoir travailler une journée complête."

Draco haussa un sourcil. "Ah bon ?"

"Si tu insistes pour dire que tu vas très bien, alors je vais avoir besoin de toi pour me remplacer demain soir. Tu pourras travailler deux fois plus."

Draco empila ses livres et ses notes sur la table et les plaça sous son bras. "Je suppose que je peux te couvrir juste pour cette fois." Il poussa un long soupir exagéré. "Je réponds toujours à tes désirs. Que... As-vous un rendez-vous galant ou quelque chose comme ça, Dr Vallarta? "

Antonio se mit à rire et regarda ailleurs. "Quelque chose comme ça." Une teinte rose se répandit sur ses joues.

"Quoi?" Draco laissa tomber ses livres sur la table. Lui et Antonio étaient tous deux en quelque sorte esclaves à leur clinique, de manière que même s'ils étaient tous les deux en forme, eh bien, ils ne sortaient que rarement pour des rencards.

"C'est très bien," dit Draco avec un sourire sincère. Antonio était dur à avoir; il méritait de trouver quelqu'un qui pourrait le rendre heureux. "Qui est l'heureuse élue?"

Antonio rit de nouveau, mais cette fois il s'agissait davantage d'un gloussement. Son visage devint encore plus rouge. "Qui a parlé d'une fille?"

Les yeux de Draco s'écarquillèrent. Il savait qu'Antonio balançait dans les deux sens, mais il avait presque toujours préféré les femmes. "Un mec... Mais tu n'es pas sorti avec des mecs depuis..."

"Depuis toi."

Antonio avait cette même expression peinée qui avait toujours causé un pincement au cœur à Draco. Oh, comme il voulait n'avoir rien dit. Cela faisait longtemps qu'ils s'étaient séparés, mais c'était toujours dur de parler de leur relation qui avait échoué. Dieu, qu'il était un idiot parfois. Il ne saurait jamais quand se la fermer. Méchant. Méchant. Méchant.

"Je-"

"Non, ça va, Doc. Tu n'as rien dit de mal. On est meilleurs potes, non ? Alors oui, nous sommes sortis ensemble et ça n'a pas fonctionné. Il y a des choses pires dans la vie." Antonio haussa les épaules. "Et oui, je n'ai pas été attiré par les mecs depuis toi, mais il y a quelque chose de spécial avec celui-ci. Je viens de le rencontrer, mais nous étions en phase. Il y a eu comme une étincelle. "

"Une étincelle ? "

"Oui, une étincelle ! Et il est tellement beau aussi. Tu pourrais presque être jaloux, Doc."

Draco renifla. Peu importe combien de fois il s'était plaint, Antonio refusait d'arrêter d'utiliser ce surnom insupportable. "Je doute qu'il soit aussi beau que je le suis, " dit-il d'une voix traînante, feignant d'être offensé. "Mais arrêtes de changer de sujet et dis-m'en plus! Où vous êtes-vous rencontrés ? Quel type de chaussures portait-il ? Eau de Cologne? Où est-ce qu'il t'emmène? Il serait préférable qu'il paye. "

Antonio donna un coup de coude dans les côtes Draco et se mit à rire, d'un rire venant du fond de son cœur et qui illuminait son visage. "Tu me fais marrer, Doc. C'est fou que personne ne t'ai encore enlevé." Il effleura de sa main le front de Draco et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. "Respire, Doc... Avant que tu n'aies une autre attaque."

Draco était si excité pour son ami qu'il décida de laisser passer la moquerie, juste pour cette fois. Après tout, il devait savoir qui était le mec. Il prit une inspiration profonde respiration, en veillant à inspirer et à expirer aussi rapidement que possible. "Là, je suis calme", insista-t'il. "Dis-moi".

Antonio roula des yeux mais commença tout de même à parler. "Je l'ai rencontré à la clinique aujourd'hui. Il a apporté son chat bicolore le plus adorable qui soit nommé Winston. Je n'ai aucune idée de quel type de chaussures il portait. Quant à l'Eau de Cologne, je ne suis pas certain non plus. Mais j'étais assez proche pour sentir et il c'était divin. Viril, comme du bois de santal et de l'herbe fraîchement coupée. "

"Ça n'a pas d'odeur-"

"Et il m'emmène demain soir à The Ivy." Antonio se mit à rire, ses yeux brillaient d'une joie enfantine. "Peux-tu le croire ?"

Les yeux de Draco s'est à nouveau écarquillés, il écartait tellement qu'il était sûr Antonio pouvait distinguer ses pupilles. "The Ivy ? C'est qui ce mec ? C'est tellement..."

"Impossible d'obtenir une réservation. Je sais. Mais Harry a dit que ce n'était pas un problème."

Draco grimaça, pressant ses lèvres dans une ligne de démarcation nette. Ça ne pouvait pas être lui. Ce n'était pas possible que Potter ait eu le culot de s'attaquer à son colocataire. Non pas que Potter pouvait savoir que Antonio était son colocataire, mais ce n'était pas la question. D'une certaine manière, ce con aurait dû savoir, et Draco le prenait comme une attaque personnelle.

Tout le sincère bonheur que Draco avait éprouvé pour Antonio avait disparu. Complètement.

"Je voulais dire que The Ivy est tellement has been," dit-il de sa voix traînante la plus hautaine, qui lui faisait tellement penser à ses années Poudlard qu'elle lui faisait grincer des dents. "Ce ne serait pas Harry Potter ?"

Le visage d'Antonio s'éclaira à nouveau d'un sourire éclatant et il ignora le commentaire sarcastique de Draco. De toute évidence, il avait déjà craqué pour Potter. Ce n'était pas bon. Pas bon du tout.

"Oui, le propriétaire du chat bicolore. Tu le connais ?"

Draco pâlit, sa voix refusant de sortir du fond de sa gorge. Normalement, il n'avait jamais de problèmes pour formuler une réponse vive, mais Antonio l'avait laissé pantois. Et tout cela grâce à Potter. Comme d'habitude. Foutu Potter. Pourquoi ne pouvait-il pas tout simplement rester en dehors de sa vie ?

"Non," dit Draco, résistant à l'envie croissante de bouder. "Je ne l'ai rencontré que brièvement. Notre chère Bertha a également eu des envolées lyriques lorsqu'elle l'a vu."

"Eh bien, il est vraiment génial, Doc. Et il a les yeux les plus verts-"

" Que tu n'aies jamais vu. Oui, j'ai déjà entendu ça. " Draco soupira et ramassa encore une fois ses livres. Il en avait assez entendu. "Eh bien, je suis crevé. Bonne nuit." Il se dirigea vers sa chambre et s'arrêta sur le seuil. "Profite de ton rencard," cria-t'il, et il claqua la porte derrière lui. "Même si c'est avec ce stupide Potter. "

Il jeta ses livres sur le sol, ne se souciant pour une fois pas d'où ils avaient atterri, et ôta ses vêtements, les jetant également n'importe où. Puis il rampa sur le lit où son chien l'attendait déjà, recroquevillé et profondément endormi sur l'oreiller de Draco.

Il enfouit son visage dans la douce fourrure blanche du chien. "Par la barbe de Merlin ! Qu'est-ce que je vais faire, Harold ? Mes deux ex ont un rencard demain. L'univers est vraiment contre moi. "

A suivre...