Une petite pause entre mes deux fics commencées. Juste de quoi renouer avec l'univers que j'aime vraiment recréer.
Une mini fic, qui ne devrait pas durer plus de deux ou trois chapitres.
Comme toujours, les personnages appartiennent à leur auteur, je ne suis qu'une simple manipulatrice de marionnettes.
Le rating n'est pas là pour plaisanter, le sujet abordé est très sérieux, et n'est pas à aborder trop innocemment. Vous comprendrez en lisant ces lignes.
Je vous retrouve donc à la fin du chapitre pour savoir ce que vous en avez pensé. En attendant, je vous souhaite une bonne lecture.
"Les psychiatres, c'est très efficace. Moi, avant, je pissais au lit, j'avais honte. Je suis allé voir un psychiatre, je suis guéri. Maintenant, je pisse au lit, mais j'en suis fier."
Coluche
Laissez moi vous conter mon histoire. Notre histoire.
Celle d'un couple amoureux pour qui tout va. Draco Malfoy et moi même, Harry James Potter. Laissez moi vous la conter, et laissez moi vous expliquer pourquoi je le fais. Draco m'aime, je l'aime, tout va bien, me direz vous. Oui, moi aussi, je le croyais.
Nous étions un couple, qui, à défaut d'être banal, était tout simplement heureux. Tous les soirs, nous nous retrouvions dans la chambre de Préfet de mon amant, et nous nous aimions jusqu'au bout de la nuit. Pendant la journée, nos cours nous empêchaient le plus souvent d'être ensemble, mais nous nous arrangions toujours pour nous retrouver, et échanger quelques baisers.
Je sais que j'aimais Draco, je le lui avais dit, et lui m'avait répondu de même, des étoiles dans les yeux.
Savez vous à quel point ses yeux sont magiques ? Ils brillent, assassinent, brûlent, excitent, refroidissent, dénoncent, cachent, protègent et aime. C'est au travers de ceux ci que je suis réellement tombé amoureux de Malfoy. Avec ce genre de regard, je crois bien que je pourrais perdre le contrôle de moi même…
Bref, nous étions heureux… Parfaitement heureux…
Mais dans toute histoire, il y a un « sauf »… Laissez moi vous raconter la mienne.
Sauf…
C'était un soir comme un autre. Draco était partit dans la salle de bain, nous venions de finir une énième étreinte amoureuse, et je savais combien mon amant détestait empester le sexe après l'acte. Il partait toujours dans la salle de bain après… Et s'y enfermait le temps d'une douche. Aujourd'hui, il avait laissé la porte entrouverte, en une invitation silencieuse. Moi, je restais longtemps étendu sur le lit.
Tellement plongé dans les brumes du bonheur que je crois avoir perdu connaissance quelques minutes.
Mais bientôt, je me lève, d'un pas titubant, les mains engourdies, et me dirige vers la salle de bain. J'ouvre la porte silencieusement, un petit sourire aux lèvres, et vois immédiatement mon Prince, nu dans toute sa splendeur, devant la glace, semblant observer quelque chose avec attention. Alors, son regard mercure se détourne et se pose sur moi. Il a l'air un peu surpris, et prend aussitôt une serviette pour se cacher le corps.
Mais c'est trop tard parce que mon sourire a déjà disparu, et que mes sourcils se sont froncés. Mon cœur manque soudainement un battement, quand je vois qu'il a détourné les yeux, honteux.
« Dray ?
-C'est rien, t'en fais pas…
-C'est quoi, ces bleus ?! »
Oui, des bleus, des ecchymoses, flagrantes sur sa peau diaphane, des dizaines de petites boursouflures que je n'avais jamais remarqué avant, et cela, partout sur son corps… Comme s'il avait été tabassé. Et même si je ne l'avais vu qu'une seconde, je savais que ce n'était pas « Rien ».
Ô mon Amour, que s'est-il passé ?
Je m'approche de lui, suspicieux, et lui retire sa serviette d'un simple geste de la main. Il se retrouve tout aussi nu que moi, sans aucun moyen cette fois ci ce se protéger. Et je vois ses blessures avec netteté.
Elles sont partout. Abîmant son beau visage, son cou, redessinant ses épaules (Il y a même une morsure, mais celle ci est de moi….), descendant sur son torse, et se perdant même sur ses jambes et bras. Comme si quelqu'un l'avait roué de coups.
Je répète ma question, la voix blanche, tentant vainement d'accrocher son regard si passionnant, si vivant actuellement.
« Qu'est ce que c'est que ça, Draco ?
-C'est rien, Ry, t'inquiète pas… Je suis tombé dans les escaliers avant hier…
-Avant-hier ? Mais pourquoi… je demande, sceptique.
-J'ai mis un sortilège pour les camoufler.. Ca va guérir, ne t'en fais pas, je ne voulais pas que tu t'inquiète pour rien. Il tente un sourire réconfortant . Tu n' je demande, sceptique.
-J'ai mis un sortilège pour les camoufler.. Ca va guérir, ne t'en fais pas, je ne voulais pas que tu t'inquiète pour rien. Il tente un sourire réconfortant . Tu n'aurais pas dû voir ça, mon amour… »
Il tente de clore la conversation en me volant un nouveau baiser, mais cette fois ci, c'est à moi de détourner le visage pour le fixer, toujours sans trop y croire. Tombé ? Lui, non, il a trop de fierté pour ne serait- ce qu'envisager la possibilité de tomber… Il y a certainement autre chose…
« Tu me dis la vérité, Dray ? Tu ne me mens pas, au moins ?
-Non, Harry, je suis certain d'être tombé dans les escaliers… Tu sais comment ils sont farceurs ! »
Et cette fois ci, il parvient à saisir mes lèvres, et moi, au travers de ses papillons qui me traversent l'esprit, je parviens encore à me poser des questions… Car après tout, ces traces, sur son cou, ce sont des marques d'étranglement… Et un escalier n'étrangle pas…
Je me perds dans ses baisers après cette pensée cohérente, laissant, pour ce que je croyais être la dernière foi, Draco prendre possession de mes sentiments.
Je l'aime, il ne me mentirait pas.
Mais ces marques… Que dois je faire ?
Il est si abîmé… Depuis quand ses yeux ne brillent plus comme avant ?
Un escalier, même à Poudlard, ne ferait pas si mal… Si ?
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(POV Draco)
Il n'a pas l'air de me croire.
Effectivement, c'est plutôt bateau, comme excuse. Mais bon, j'aurais essayé.
Je ne voulais pas qu'il le découvre, surtout pas lui.
Cela fait bien un moment que j'ai ces coups. Chaque jour un peu plus, au fur et à mesure qu'ils disparaissent.
Les sortilèges de Camouflage marchent bien, mais pas après l'orgasme, quand je ne suis plus concentré… Alors je vais m'enfermer dans la salle de bain.
Et je laisse le temps s'écouler, pour me remettre de tout cela.
Et que Harry ne s'aperçoive de rien. Je ne veux pas qu'il lui arrive du mal.
Je ne veux pas qu'il sache, il culpabiliserait trop.
Beaucoup trop.
Alors je les cache. En espérant que Harry ne remarque rien.
Mais il a remarqué. Il a vu.
Pourvu qu'il ne sache pas. Pourvu qu'il ne sache jamais l'origine de ces blessures.
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(POV Harry)
Notre quotidien a reprit depuis cet événement là, je dirais. Il s'est à moitié expliqué, je l'ai à moitié cru, le sujet était donc à moitié enterré. Et il le resterait jusqu'à ce que j'en sache plus. Je ne l'ai pas dis à Draco, mais bien entendu, depuis ce jour là, je le surveille plus assidûment. Je vérifie bien qu'il ne tombe pas, ce serait trop bête, et surtout, à table, je laisse souvent mon regard dévier vers les autres maisons, tentant de débusquer un regard haineux pour l'élu de mon cœur.
Mais rien ne vient, c'est étrange, et je suis un peu rassuré. Peut être que ce n'était qu'une seule fois, peut être avait-il simplement été trop arrogant, et qu'un élève n'avait pu le supporter… Ca ne devrait pas se reproduire… Mais en attendant, je le surveille. Après l'amour, je le regarde attentivement, quand il dort, j'essaye d'apercevoir s'il ne me cache rien.
Il faut croire que mon Serpentard favori est doué, vu que pendant presque deux autres semaines, il ne se passa absolument rien, si bien que je me détendis peu à peu, retrouvant mes habitudes de Survivant amoureux en version moins collante. Nous sommes jeudi, et je prends mon petit déjeuner tranquillement à ma table, discutant gaiement avec Neville, ce garçon un peu joufflu au cœur d'or.
« -Harry, je sais que toi, tu as eu Draco avec ton culot de Survivant, en y allant franco, mais tu me vois, moi, sérieusement, aller me planter face à Zabini et lui dire que je l'aime ?!
-Mais ouiii ! je te dis, tu peux le faire, et je suis certain que ça va marcher ! »
Oui, bon, en fait, je n'en suis pas totalement certain, mais pour Draco non plus, au début, je n'y croyais pas… Je pense qu'il faut juste un peu tenter le destin pour avoir le droit à sa dose de bonheur. Neville n'a pas l'air de me croire, il se mordille la lèvre inférieure et rougit de manière très significative. Je profite de ce regain soudain de couleur pour tourner mon regard émeraude vers Zabini. Gagné, il ne quitte pas mon ami des yeux, et je serais prêt à parier ma Cape d'invisibilité qu'il bave devant le spectacle.
« Neville…
-Quoi ?
-Fonce, c'est tout ce que je peux te dire. »
Je lui souris d'un air encourageant, et après maintes secondes d'hésitation, il hoche la tête faiblement.
« D'accord… J'irai… »
Mon sourire s'élargit, et je lui donne une légère claque sur l'épaule pour l'encourager. Après tout, il m'a bien fallut trois mois pour lui faire avouer qu'il avait eut un faible pour le meilleur ami de mon petit ami, et deux de plus pour le convaincre d'aller le voir… Avec un peu de chance, ce soir, tout sera finit.
Je n'imaginais même pas à quel point je pouvais avoir raison.
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Il est allé le voir en fin d'après midi. Il m'a quitté dans la salle commune, souriant et plein de volonté.
Je l'ai retrouvé dans les toilettes du deuxième étage, pleurant et totalement démoli.
Zabini s'était ouvertement moqué de lui, et avait tout simplement rit devant sa demande.
Draco, disait-il, pouvait bien s'accoquiner avec le Survivant, il s'en fichait, mais il ne voulait absolument pas sortir avec une Face-De-Lune aussi bête que ses pieds.
En résumé, voilà ce qu'il avait voulut dire, avec des propos beaucoup moins softs…
Je passais tout le reste de la soirée à convaincre Neville de sortir des toilettes.
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Lorsque je rentrais, très tard, dans la chambre de Draco, ce dernier m'y attendait, allongé sur le lit, visiblement inquiet. Dès mon arrivé, il se leva, son masque de froideur complètement ôté, et vint m'étreindre avec douceur.
« Putain, 'Ry t'étais où ?!
-Partit réconforter Neville. Je répondis, assez froidement.
-Ah bon ? Qu'est ce qu'il a ? Il a vu Blaise avec quelqu'un d'autre ? »
Draco était au courant du béguin de Neville pour l'autre Serpentard, mais dès que je lui en avait parlé, il avait immédiatement refusé de faire un quelconque pas en direction du jeune homme pour l'aider dans son amour désespéré. Il m'avait ensuite expliqué qu'entre lui et Blaise, c'était de l'amitié, mais qu'ils ne parlaient jamais d'amour, et que cela aurait été trop louche s'il avait tenté de lui arranger un coup. Je souris faiblement, me retirant des bras de mon amant pour aller m'allonger sur le lit.
Etrangement, je me sentais éreinté ! Et pourtant, je n'hésitais pas à tout lui dévoiler. Je me mis à parler dans les propos les plus crus, et sans la moindre parcelle d'ombre. Et le blond m'écouta sans relâche, entretemps venu me tenir compagnie sur le lit, sa tête posée sur mon épaule. Pas une seconde il ne m'interrompit, même lorsque je mentionnais le petit clin d'œil du noir à l'intention de notre couple.
Mais ce qui m'intrigua le plus, dans son comportement, c'est qu'il n'avait pas l'air tellement surpris. Juste pensif. Et même ses lèvres que je vins quémander par la suite, ne furent pas aussi assidues qu'elles l'étaient d'habitude.
« Donc Neville est à ramasser à la petite cuillère… Je comprend que tu ai été aussi tardif… J'essayerai de parler à Blaise demain… Au moins pour qu'il s'excuse… Ce n'est pas une affaire d'amour, mais d'honneur… »
Il ponctua sa phrase d'un petit sourire malicieux, et je hochais la tête, le serrant plus fort contre moi et plongeant mon nez dans ses cheveux dorés.
« Merci Dray… Je t'aime. »
Mais ce que je ne vis pas, alors que mes bras caressaient son dos, ce fut sa petite grimace de douleur qu'il laissa transparaître dans la pénombre.
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Deux jours plus tard, j'appris officiellement qu'il n'était pas tombé dans les escaliers. Nous faisions l'amour, et pour une fois, j'étais au dessus. Il me laissait rarement le prendre, question de fierté sans doute, mais ce soir, il s'était laissé faire.
Et je l'avais donc pris. Lentement, avec passion. Je l'avais pénétré de dos, jouissant purement de la vue de ses reins ondoyant sous les miens, de sa nuque frissonnante et de son profil envoûtant. Si au début, il avait eu mal, il ne me le fit pas savoir. Plusieurs fois même au cours de notre ébat, il me demandait d'accélérer.
Il voulait se perdre. Il voulait se perdre avec moi. Je posais mes mains sur ses hanches et donnais plus de coups de butoirs, ne quittant pas ses reins de mes yeux verts. Il gémissait, il se tortillait, et je savourais le spectacle. Moi même, je n'étais pas en reste, mais je le trouvais infiniment beau, si bien que mes propres cris me paraissaient comme étouffés face aux siens.
Qu'il était beau mon ange. Mon ange à moi…
Et soudainement, alors que nos corps en sueur se mêlaient toujours et que je le sentais atteindre la jouissance, je les vis.
Des petites coupures dans son dos. Qui apparaissaient lentement à chacun de mes mouvements… A chaque fois que je l'emmenais plus haut dans les nuages. Chaque fois qu'il se perdait un peu plus. Des petites lignes, partout sur son dos. Des marques de coups, des ecchymoses, comme si quelqu'un l'avait tabassé avec violence…. Je me stoppais net, révulsé par ce que je voyais.
Et le pire ce tout, ce fut cette inscription, au creux de ses reins, sous forme de petites cicatrices blanches dévoilant deux petits mots… A moi
Draco, surpris que je m'arrête si brutalement, grogna de mécontentement et tourna la tête autant qu'il le pu pour voir mon visage.
« Harry ? demanda-t-il, la voix rauque. »
Et il comprit presque immédiatement. Je n'avais jamais été doué pour cacher mes émotions. Il soupira, et, lentement, m'incita à me retirer de lui. Il s'assit en tailleur, avec une petite grimace de douleur, et affronta directement mon regard inquiet.
Si son dos était marqué, il en était de même pour son torse. Il avait comme été roué de coups de pieds. Battu… Marqué. Je voulus parler, mais il m'en empêcha d'un regard, allant même jusqu'à me devancer.
« Harry, avant tout, tu restes calme s'il te plait…
-Qui t'a fait cela, je veux juste savoir ça, et croit moi, cette personne va vite rejoindre les enfers !
-Je ne peux pas te le dire… m'assura-t-il, la voix presque implorante.
-Pourquoi ?! je serrais les poings vivement sur le draps, interrogeant mon amant du regard.
-J'ai promis… Et il y aura des représailles… »
Sa voix se hacha soudainement, et je m'aperçus seulement alors qu'il pleurait. Quel crétin j'étais, ne prendre en compte que la vengeance alors que mon amour souffrait atrocement ! cette blessure n'avait pas spécialement l'air ancienne, mais devait le hanter, le brûler, lui donner milles maux ! Il avait tenté de me le cacher pour ne pas que je le rejette, que j'agisse comme toujours, égoïstement, et qu'il ait après encore plus mal !
Il avait juste peur pour sa santé ! Merde, pourquoi est ce que je n'avais pas compris avant ! Je me levais subitement, lui prenant le bras.
« Viens !! Il faut qu'on aille voir le directeur ! Tu ne peux pas rester dans cette situation !!
-Harry… Je ne peux pas le dire…
-Il ne s'agit pas de le dire ! Il faut te protéger de ce taré ! Dumbledore devrait pouvoir le faire !
-Il est au courant… avoua-t-il alors, les yeux baissés.
-Au courant ?! Au courant de quoi ?!
-De tout… Il ne peut rien faire pour moi…
-Dray, c'est impossible ! Dumbledore est le plus puissant sorcier de notre époque !
-Et pourtant… Harry je t'en pries, oublie, je vais m'en sortir, je sais comment faire maintenant pour qu'il ne m'agresse plus… S'il te plait Harry, fais moi confiance… Je peux m'en sortir… »
Tout en murmurant ces promesses, il s'était approché de moi, lentement, à quatre pattes, et m'avait saisit les deux mains, les baisant l'une après l'autre, comme pour sceller ses paroles. Et moi, voir ce corps mutilé si faible et pourtant si désireux de me voir oublier, cela rendit ma tête lourde, très lourde… Et avant de sombrer dans le sommeil, je vis seulement les deux orbes grises inquiètes de mon amant briller dans l'obscurité.
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Il est venu s'excuser. Blaise, je veux dire. Le lendemain de la découverte des blessures de Draco. Il est venu et a demandé à parler à Neville.
Dans la Grande Salle, en public, il s'est excusé. Il n'avait pas spécialement l'air forcé, mais plutôt gêné, et un coup d'œil en direction de la table de Serpentard m'apprit que mon petit dragon devait avoir joué un rôle là dedans.
Neville ne lui a pas pardonné. Il a juste éclaté en sanglot, comme il le fait tous les jours ces derniers temps dès qu'une quelconque allusion à une relation amoureuse est faite… Chose peu aisée à éviter quand on sait que je m'éclipse tous les soirs dans la chambre de Dray, et que je sais parfaitement qu'il est réveillé lorsque je le fais.
Et je sais qu'il pleure. Trop sans doute, pour un garçon, mais il est ainsi. Et moi, cela me mine.
Après le repas, Draco s'éclipse, aussitôt suivit par un autre Serpentard, lui de troisième année. Je fronçais les sourcils, depuis quand mon petit ami donnait-il rendez vous à un minus ? Surtout que le minus en question avait l'air assez musclé… J'eu soudainement des doutes et me levais à leur poursuite.
Je ne vis pas le regard inquiet qu'échangèrent la quasi totalité de mes amis.
Ils étaient dans un couloir vide. Et pourtant, ce passage semblait remplit de leurs cris.
« PUTAIN MALFOY, ARRETE DE FAIRE L'AVEUGLE, JE SUIS PARFAITEMENT AU COURANT DE TOUT !!
-LA FERME !!
-POURQUOI EST CE QUE TU TE LAISSE TRAITER COMME CA ?? T'ES PAS UNE PUTE MASO, ALORS POURQUOI ?? »
Je tends l'oreille, je suis inquiet, oui, mais je n'entend rien d'autre que leurs voix, et en un sens, cela me rassure. Mais leurs propos attisent mes curiosité, et j'attend d'en savoir plus. La voix de Draco alors s'élève, claire et traînante comme s'il ne s'était jamais énervé.
« Effectivement, je ne suis pas une pute maso, comme tu me le fais si bien remarquer. Il se trouve simplement que je peux supporter cette situation, alors tu es gentil de t'inquiéter, mais cela ne sert à rien.
-ET POURQUOI EST CE QUE POTTER LUI NE DIT RIEN ?? IL NE PEUT PAS NE PAS ETRE AU COURANT !!
-Il est au courant… Et arrête de crier s'il te plait.
-Et comment est ce qu'il a prit la chose ? Tu es pourtant toujours en vie…
-Il n'est pas au courant de tout. »
Je fronce les sourcils. Ce troisième année a l'air d'en savoir un rayon. Beaucoup plus que moi. Je sens soudain un regain de jalousie me prendre, et je bondis volontairement au milieu du couloir, demandant d'une voix forte où pointait l'agacement :
« On parle de moi ? De quoi ne suis je donc pas au courant ?
-Harry ! »
Draco se retourne subitement, me regardant comme si j'étais le diable en personne, se mordant les lèvres instinctivement. D'ordinaire, j'adore quand il fait cela, mais en cette seconde là, je crois que je l'abhorre. Je m'avance, décidé, et mon regard vert se darde sur le troisième année, impérieux.
« Qui es tu toi ? D'où tu connais Dray ? Et Merlin, de qui parlez vous ?!
-Harry… tente mon petit ami, étrangement hésitant, ce qui m'énerve encore plus.
-La ferme, toi ! »
Et cette fois ci, je le regardais directement dans les yeux, sans ciller.
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Ils ne m'ont rien dit. L'un comme l'autre. Ils sont restés de marbre, leur secret habilement caché. Et moi, je suis intérieurement blessé. Comment un troisième année, inconnu de surcroît, pouvait-il connaître un secret de mon amant que moi même j'ignorais ?! Un détail même de cette importance ?! J'évacuais ma rage contre les coussins, inconscient de mon mal de poignets qui me torturait depuis quelques heures. Non, j'avais besoin de me défouler. Et je savais que ce besoin ne s'arrêterait que dans un certain temps…
Cela finissait toujours par passer, c'est se que je tentais de me dire. Il reviendra vers moi, il m'expliquera, oui, il le fera… J'ose espérer. Dans notre chambre commune, martyrisant les oreillers, je continuais d'espérer. Espérer que mon petit ami ait suffisamment confiance pour m'avouer l'origine de ses blessures… Que je puisse tuer le salopard qui les lui a fait…
Je m'arrêtais soudainement, une brusque lueur se faisant dans mon esprit. Draco me connaît. Il sait ce que je ferai lorsque je connaitrai le nom. Dumbledore ne pouvait rien y faire, et il refusait de coopérer avec moi… Et si je me plantais ? Non, ce n'est pas du genre de Draco de… Non, non, il n'est pas ce genre de personne, je le sais… Il n'aime pas les blessures, ce ne pourrait pas être quelqu'un d'autre…
Je secouais la tête, non, je devais éviter de penser de telles choses. Draco m'étais fidèle, je l'aimais, il m'aimait…
Mais ces blessures…
Il prétend pouvoir supporter cette situation… De quoi parle-t-il ? Je commence réellement à m'inquiéter. Nerveusement, je jetais un coup d'œil vers l'horloge magique. Il ne devrait pas tarder… Mais où était-il ?
En cette seconde, je crois que j'aurais tout aussi bien aimé avoir le pendule de Molly, j'aurais su où il tardait tant… Non, je dois avoir confiance en lui… Je l'aime, je me dois de lui faire confiance.
Un grincement. La porte s'ouvre, le plus doucement possible, et il se glisse par l'interstice créé. Il fait nuit, la clarté obscure de la pénombre le rend encore plus attirant. Il s'arrête quelques secondes, indécis devant le désordre de la chambre, et lève enfin son regard plus argenté que la lune elle même pour me fixer étrangement.
« Tu… Tu vas bien Harry ?
-Ca va. J'étais juste un peu énervé.
-Je comprend…
-Pourquoi tu ne me dis rien ? je réattaquais.
-Harry, je t'en prie, on en a déjà parlé, je le ferai quand je serai prêt.
-Mais je m'inquiète ! »
Malgré l'éloignement et l'obscurité, je le vois hausser son sourcil gauche, et regarder la chambre une nouvelle fois, avant de murmurer, de ce ton qui me faisait tellement horreur autrefois.
« Je vois ça… »
Je m'approche, décidé, et le saisit fermement par les épaules. Trop, sans doute, car il grimace. Je fronce les sourcils, adoucissant ma prise. Et soudainement, une nouvelle pensée. Un nouveau doute. Et un éclair sombre dans mes prunelles de jade.
« Enlève le sortilège de Camouflage.
-Harry ?
-Tout de suite… je sais que tu l'as. Il t'a encore fait mal… Enlève le ! »
Il a l'air effrayé, il se recule d'un pas, me regardant droit dans les yeux. Je connais ce regard, il cherche une échappatoire, aussi je l'en empêchais, réitérant ma demande d'une voix clairement affichée. Il hésite encore une seconde, veut me dire quelque chose, puis se rétracte, et, honteusement, murmure la formule pour ôter le sortilège.
Je ne vois pas grand chose, et avec un nouveau soupire, il retire sa chemise. Et la, je retiens un glapissement de surprise.
Pas de doute, il a bien été attaqué depuis la dernière fois. Les bleus sont de plus en plus nombreux, et je vois quelques traces de griffures profondes, presque des lacérations. Je crois même distinguer sur ses côtes des contusions. Tant d'horreurs qui ne me laissent pas de marbre. Lui a baissé les yeux, refusant de me regarder encore. Je me rapproche, tout près de lui, frôlant du bout des doigts chacune de ses ecchymoses, et instinctivement, je murmure.
« C'est atroce… Tu dois souffrir horriblement, mon amour… »
Je lève doucement ma main, la remontant sur ses clavicules, redessinant une griffure. Et je remonte encore, jusqu'à atteindre un petit rond sombre sur sa peau diaphane. Je suspend mon geste, et regarde mieux.
Un frisson me parcourt l'échine lorsque je reconnais la forme significative d'un suçon. Sauf que celui ci, ce n'est pas moi qui le lui ai fait.
La gifle part toute seule s'abattre sur la joue diaphane de mon amant, résonnant sinistrement. Et je ne prends conscience de mon acte que lorsque je croise son regard surpris, et sa main qui vient immédiatement se pose sur la joue meurtrie.
Je l'ai giflé. Je l'ai frappé. Son regard s'assombrit, il fixe un point par dessus mon épaule. Ses yeux brillent, il se retient de pleurer, mais sa voix est parfaitement tranchante quand il s'adresse à moi.
« Tu a levé la main sur moi… énonce-t-il, comme un fait sans importance, mais son expression le trahit.
-Je suis désolé !! fis-je, horrifié et prenant soudainement conscience de tout. »
Mais il ne semble pas accepter mes excuses, et d'un ton qui n'admet aucune réplique, me lance :
« Ce suçon, comme tu as dû le voir, n'était certainement pas consentant. Comme les bleus. Mais toi, tu viens de me frapper, moi. Et ça, je ne l'autoriserai pas. Je pensais que tu n'étais pas comme lui. Tu me déçois, Harry. Enormément.
-Draco, je…
-Tais toi, je ne veux même plus t'entendre. Et dégage de cette chambre, tu n'as plus rien à y faire.
-Non, Draco !
-C'est fini, Harry… Je ne pourrai pas rester sachant que tu es capable de ça. Vas t'en maintenant. »
Tandis qu'il prononce ces atroces mots, je vois les larmes couler sur ses joues, abondants torrents de douleur. Et les miennes filent pareilles, témoin physique de mon regret et de mon amour. C'est fini. C'est fini.
Il se détourne et remet le sortilège sur son corps pour cacher ses blessures.
C'est fini.
Il ne me regarde plus, et sans un autre mot, part dans la salle de bain.
C'est finit.
J'ai envie de pleurer, mais les perles salées sont déjà là.
C'était un vendredi, et la lune brillait comme jamais.
C'était une nuit, et deux amants en pleuraient.
Voilà !
Bon, fin pas très joyeuse, mais ce n'est encore que le premier chapitre, et nos tourtereaux ne vont pas rester indéfiniment dans cette situation, Harry ne le laissera pas faire !
Maintenant, les questions habituelles. Faut-il que je donne une suite à ce chapitre ? Qu'en avez vous pensé ? Qu'y a-t-il à changer ? Que va faire Harry ? Va-t-il trouver l'auteur des blessures de Draco ?
Un indice, ce sera dans le prochain chapitre ;)
En attendant, j'attend vivement de vos nouvelles !
Merci d'avoir lu
Hanakaya
Juin 2008
