« Arrête s'il te plait, ne te ferme pas comme ça avec moi. »

Ne te ferme pas comme ça avec moi … Mais comment osait elle lui reprocher d'être diffèrent. Comment pouvait-elle se permettre un tel affront. Quatre mois qu'elle était partie. Quatre moi qu'il espérait tous les jours un signe d'elle. Un signe insignifiant qui lui aurait seulement prouvé qu'elle n'était pas prête à tout jeter en l'air. Mais pourtant elle l'avait fait. Elle avait tout foutu en l'air et maintenant elle osait revenir après quatre mois de remise en question comme si rien ne s'était passé. Bellamy ne pouvait se contenir plus longtemps, il devait être honnête. Il devait être honnête une dernière fois. Pas pour elle, les jours où il se souciait de ce qu'elle ressentait était révolu. Il devait le faire pour lui. Pour pouvoir tourner la page, pour pouvoir avancer sans elle.

« Comment veux-tu que je réagisse autrement ? Tu es partie. Je t'ai dit que je t'aimais et tu es partie. Tu es partie quatre mois. Quatre mois sans donner signe de vie. Quatre putin de mois où j'ai attendu un signe de toi tous les jours. Quatre mois où je me suis demandé si tu étais encore en vie. Comme si toi et moi ça n'avait jamais compté. Quatre mois de silence. Comment peux-tu croire que tout sera de nouveau comme avant ? Comment as-tu pu partir ce jour-là, comment as-tu pu partir comme si tout ce qu'on avait fait n'avait jamais compter ? Comment as-tu pu me laisse porter le poids de nos erreurs tout seul ? Je ne veux plus jamais te revoir, tu es morte pour moi. »

Ses mots étaient tombés d'une seule traite, il n'avait rien contrôlé. Elle était sa faiblesse. Elle l'était depuis les premiers jours. Lui qui était devenu si modéré si réfléchi ne se reconnaissait plus dès que ses émotions dépendaient d'elle. Cependant cette fois, elle n'avait pas le droit de le remarquer. Il devait être fort quelques minutes et partir sans se retourner, sans se laisser trahir ni par sa respiration saccadé ni par ses mains qui n'arrêtaient pas de trembler. Alors dans un élan de courage, il profita du choc de Clarke face à ses paroles pour s'approcher d'elle et lui déposa un dernier baiser sur la joue. Comme un signe d'au revoir. Non plutôt un signe d'adieu. La sentant se contracter il lui caressa la joue puis se retourna doucement et commença à avancer. Un pas après l'autre. Encore 10 mètres et il serait sauvé par la salle de conférence de l'arche ou Abby et Marcus l'attendait.

« Attend » Bellamy se figea c'était comme un murmure ou plutôt une supplication. Puis il entendit des pas se précipitait vers lui.

« Attend s'il te plait ! » ce n'était plus un murmure, cette fois elle paraissait déterminée mais Bellamy ne voulait pas se retourner. Il ne pouvait pas, pas cette fois. Il devait continuer à avancer, c'était sa seule chance de réussir à respirer à nouveau. Après quelques pas il sentit quelque chose sur son bras. Une main fraiche et douce. Bellamy se figea à nouveau sans se retourner.

« Laisse-moi un droit de réponse s'il te plait, laisse-moi t'expliquer. Après tu pourras partir je te le promets. Je te promets aussi de ne jamais plus me retrouver sur ton chemin »

C'était ce qu'il avait voulu ses dernières semaines, une explication. Alors il se retourna doucement et lui sourit. Clarke sut alors qu'il lui donnait la permission de s'expliquer, après une grande inspiration elle commença en essayant d'être le plus honnête possible.

« Cette année était une année de transition. L'année la plus difficile de ma vie, tu le sais mieux que personne. Je devais faire une croix sur mon passé, sur la personne que j'étais, sur la vie que j'avais imaginé, sur mon avenir tout tracé, je devais faire une croix sur ce que j'avais toujours imaginé être la vérité : sur wells sur ma mère. Je l'ai fait du mieux que j'ai pu. On l'a tous fait d'ailleurs.. Pas toujours comme j'aurais dû le faire je te l'accorde mais j'ai essayé d'avancer. J'ai essayé de me reconstruire une vie avec vous et heureusement j'étais bien entourée. J'ai toujours essayé de prendre les meilleures décisions possibles. Tu ne m'as jamais laissé sombrer ou devenir une autre personne que celle que j'étais. Je te dois ma vie. Je te dois d'être ce que je suis. Mais j'ai fait des erreurs, j'ai blessé beaucoup de personnes, j'en ai tué d'autre et tout ça je ne l'ai pas supporté. Je t'ai blessé aussi et c'était devenu trop difficile à supporter alors je suis partie. Je suis partie pour faire le deuil d'une vie que je ne pourrais plus avoir. Je suis partie pour finir de me reconstruire seule. Je suis partie parce que j'avais besoin de me prouver que j'étais capable de vivre sans toi sans eux sans une bouée de sauvetage en permanence. Je suis partie pour m'affronter moi-même. Mais tu sais ça n'a pas été facile. Tu ne m'as pas rendu la chose facile. Pendant un an tu m'as laissé croire que j'étais comme une sœur pour toi, un pilier, un leader à part égal, que je me faisais des idées, j'en devenais malade Bellamy. Tu m'embrassais puis tu devenais froid à nouveau. C'était toujours pareil, même quand on faisait l'amour tu réussissais toujours à me faire croire que c'était une erreur. Une erreur du à l'alcool ou à une victoire ou un échec. A l'émotion du moment. Tu t'excusais toujours en me disant que j'étais là au bon moment puis tu devenais froid et tu partais. Je ne suis pas en train de te reprocher quoi que ce soit Bellamy. Je te dis juste que ce soir-là, quand je t'ai annoncé mon départ et que tu m'as dit que tu étais amoureux de moi depuis toujours, une partie de moi s'est brisée et je devais faire le deuil de cette partie de moi aussi. Mon deuil de toi. Il n'y a pas un jour où je n'ai pas pensé à toi. Chaque jour, à chaque fois qu'il m'arrivait quelques choses je pensais à toi. Je cherchais même ton regard lorsque quelqu'un me parlait ou lorsque j'apprenais une nouvelle technique de combat, j'imaginais tout ce que tu aurais pensé. Au bout de quatre mois, rien n'avait changé, j'avais réussi à oublier le passé et à supporter ma culpabilité mais toi je ne t'oubliais pas. Je continuais chaque jour à penser à toi alors je suis revenue. Je suis revenue pour toi Bellamy tu m'entends. Je suis revenue parce que je t'aime.»

A bout de souffle Clarke s'arrêta sur ce je t'aime. Elle se rendit compte qu'elle s'était rapprochée de lui en parlant. Elle se retrouvait à quelques centimètres de sa bouffe. Elle n'arrivait plus à contrôler sa respiration et Bellamy n'était pas dans une meilleure position qu'elle. A ce moment-là il lui suffisait de tendre sa bouche pour toucher ses lèvres mais tout à coup elle le sentit se raidir. Puis elle le vit se reculer doucement sans oser le toucher pour autant. Les larmes qu'elle retenait depuis le début de cette conversation commencèrent à se déverser au moment où elle le vit se retourner et parcourir les deux derniers mètres qu'il restait entre elle et la salle de conférence de l'arche comme si elle l'avait brulé par ses simples mots. Clarke sentit alors une douleur déchirante dans tout son corps et tomba à genou. Pleurant et toussant pour pouvoir à nouveau respirer correctement elle se rendit compte qu'elle l'avait perdu. Elle l'avait perdu et elle le connaissait bien il ne changerait pas d'avis. Ils avaient toujours été honnête l'un envers l'autre, du moins c'était ce qu'elle pensait avant de partir il y a quatre mois, avant qu'il prononce ses mots qui avaient tout changé. Ses mots qu'elle avait attendus pendant presque un an. Elle le connaissait assez pour savoir que jamais il ne lui pardonnerait d'avoir eu peur.

Après quelques secondes, Clarke se ressaisit, personne ne devait la voir comme ça sinon sa position de leader serait remise en question dès son retour. Elle inspira un grand coup et trouva la force de se lever et de se diriger vers sa tente. En quatre mois rien n'avait bougé, comme si tout le monde était convaincu qu'elle allait revenir. Elle connaissait sa mère, malgré leur différend, elle avait dû faire en sorte que personne n'approche ce qui lui restait de sa fille.

La nuit était tombée depuis déjà quelques heures et se coucher lui semblait la meilleure solution, elle devait dormir : sa discussion avec Bellamy l'avait émotionnellement épuisée. Après avoir retiré son pull et son pantalon elle se jeta sous sa couette, le temps s'était rafraichi ses derniers jours. L'arc était plus au nord que ton DC , il y faisait donc plus froid. Ton DC .. Mais pourquoi était-elle partie aussi longtemps ? Si il n'avait pas prononcé ses mots elle serait peut être resté. Et si Bellamy l'avait rattrapé qu'aurait elle fait ?

Flash back :

Clarke ne savait pas quoi penser. Elle venait de tuer des centaines de personne , bien que Bellamy l'ai aidé pour quelle ne porte pas le poids de la culpabilité seule , sa culpabilité rongeait tout son corps son être et son âme. Sur le chemin du retour, elle avait pris sa décision : elle devait partir. Elle devait partir pour que ses amis fassent leur deuil du mont mountain . Pour qu'Octavia puisse être heureuse sans la haïr de l'avoir presque tué. Elle devait partir pour que Jasper ne voit pas la mort de Maya à cheque fois qu'il poserait ses yeux sur elle. Elle devait partir pour échapper a Bellamy , à l'emprise qu'il avait sur elle . Elle n'avait pas voulu croire Lexa mais aujourd'hui elle comprenait que le seul moyen de vaincre sa culpabilité était de ne se soucier de personne. Elle n'avait pas le choix elle devait partir pour se reconstruire, pour faire son deuil et pour devenir plus forte.

Le camp approchait et Monty semblait avoir compris son dilemme. Elle sentit la main de Monty se glissait dans la sienne. Ils ne prononcèrent aucune parole, ils n'en avaient pas besoin. Ils étaient tous les deux brisés pour la même chose. Clarke et Bellamy avait appuyé mais c'est Monty qui avait programmé la brèche. Ils étaient tous les trois aussi coupable. Une fois devant le camp, Clarke sentit la pression sur sa main s'accentuée. A ce moment-là elle sut. Elle sut qu'elle devait partir. Qu'elle devait les laisser guérir. Elle regarda sa mère, quelques pas devant elle soutenu par Marcus. Clarke n'avait pas peur pour sa mère. Elle était forte et Marcus saurait lui donner la force nécessaire pour comprendre la décision de sa fille. Tout irait bien pour tout le monde sans elle. Elle se figea alors et sourit à Monty.

« Je ne rentre pas » prononça-t-elle.

Monty ne dit rien, il semblait à Clarke qu'il avait déjà tout compris. Monty s'avança alors vers elle pour la prendre dans ses bras une dernière fois et lui chuchoter « reviens quand tu veux sa sera toujours chez toi. On t'attend. ». Clarke sourit les larmes aux yeux et laissa partir Monty. Maintenant elle devait parler à quelqu'un d'autre et elle sentait d'avance qu'il n'allait pas être aussi facile à comprendre. Elle le vit alors prêt du portail discuté avec Jasper. Au moment où elle vit Monty se diriger vers lui, elle comprit qu'elle n'allait pas pouvoir échapper à cet adieu. Après une parole a Monty, Bellamy se dirigea vers elle. Clarke inspira profondément et se dirigea vers lui. Quand elle vit ses yeux plein d'inquiétude, Clarke hésita à nouveau mais elle avait pris sa décision en partie à cause de lui. Elle se devait de s'y tenir. Alors prononça les mots qu'elle redoutait tant : « je ne rentre pas je pars. Je pars seule. ». Bellamy sembla affolé pendant quelques secondes puis repris contenance :

« Si tu as besoin d'être pardonnée, je vais le faire. Tu es pardonnée. S'il te plaît, rentre.

Clarke rassembla une dernière fois toutes ses forces pour prononcer ses derniers mots

Prends-soin d'eux pour moi, s'il te plaît »

Elle s'approcha alors de Bellamy pour lui embrasser la joue une dernière fois comme un adieu en douceur. Elle sentit son bras l'attraper et la prendre dans ses bras « je suis amoureux de toi , je l'ai toujours été , je t'en supplie ne me laisse pas j'ai besoin de toi. » Ses mots tant attendu depuis presque un an.. Clarke repris sa respiration et recula. « j'espère que nous nous reverrons un jour » prononça-t-elle froidement. Bellamy sourit froidement et la laissa partir. Clarke lança un dernier regard au campement et tourna les talons. Quelques mètres plus loin, à l'abri des regards dans la foret, Clarke s'effondra a genou et laissa pour la première fois depuis des semaines ses larmes coulaient. Elle le détestait. Elle avait attendu ses mots si longtemps, elle avait tellement souffert de ses changements d'humeur. Un ami un frère un pilier un leader la plupart du temps, mais un amant jaloux possessif et passionné le reste du temps. Elle n'avait jamais réussi à comprendre ce que Bellamy voulait vraiment, elle avait fini par croire ses mots « une erreur » « un trop plein d'émotion ». Leur baisers et leurs ébats n'étaient pour lui que des « moments trop plein d'émotion ». Elle était arrivée à pardonner ses regrets et ses remords grâce à cette théorie mais aujourd'hui la haine la submergea. Tant de douleur pour rien. Elle avait peur. Peur de se retrouver en face de lui et de lui cracher sa haine, peur de le détester autant qu'elle se détestait pour tout ce qu'elle avait pu faire quand il était au mont mountain. Parce que tout ce qu'elle avait fait été pour lui. Le missile était pour le protéger lui. Clarke avait aussi peur de l'aimer, il était sa faiblesse, il l'avait toujours été et si Lexa avait pu le voir d'autre le pourrait aussi. Clarke devait s'endurcir pour supporter sa culpabilité, elle devait suivre les conseils de Lexa et pour réussir cette épreuve elle devait partir loin de bellamy et son amour. Elle pouvait supporter un amour non réciproque mais pas une belle histoire. Elle ne le méritait pas. Pour la première fois Clarke avait peur. Elle avait peur d'un homme, des sentiments d'un homme. »

Clarke sentit une main sur son épaule, elle sursauta mais reconnu la voix de Linlcon « calme toi clarke respire ça va aller calme toi ». Elle se retourna les yeux plein de larmes et lincon la prit dans ses bras. Clarke se détendit un peu puis se décida à parler

« Non Lincon je ne rentrerais pas

Je sais Clarke je ne viens pas pour ça

Que veux-tu Lincon ?

Je veux que tu saches que je prendrais soin d'eux , que je surveillerais Bellamy, ne me regarde pas avec cet air interrogatif je vous observe depuis presque un an je connais chaqu'un de vous surement mieux que ce que vous vous connaissez vous-même. Pars mais rejoins Lexa. Elle est elle aussi dévorer par la culpabilité d'avoir agi pour son peuple. Lorsqu'elle t'a dit que tu serais toujours la bienvenue au capitole c'était une invitation tu peux y aller. Je ne veux pas que tu restes seule dans la forêt. Elle reste dangereuse. Bellamy et Octavia ne s'en remettrait jamais. Je ne parle même pas de ta mère ou de Raven. Pars Clarke. Fais ce que tu as à faire , mais va voir Lexa. Fais-moi confiance une dernière fois. »

Clarke se releva doucement, elle se sentit plus forte à cet instant, elle sourit à Lincon lui pris la main quelques seconde et tourna les talons..