Confessions d'une résistante
Que sommes nous à 17 ans ? Pas grand chose, même si la loi prétend que nous sommes adultes, responsables, aptes à prendre des décisions, à se lancer dans le monde en tant que personne dépendante d'elle-même, assurant éventuellement les besoins d'une famille pour les jeunes précoces. Dans un monde idéal, sans guerre, racisme ou choix impossible à faire, peut-être serions nous devenus ainsi … Mais pas de place aux remords ou aux regrets, la génération sacrifiée n'avait pas ce luxe. Un choix, pas de seconde chance.
Pourtant tout avait commencé sous un nouveau jour, l'année même de notre naissance, le mage noir Lord Voldemort disparaît en voulant assassiner un nourrisson. Un jour béni qui succède à une sombre période de dévastation, recrutement de mages noirs, une période de terreur où les moldus ou nés moldus craignaient sans cesse pour leur vie. Là où les plus grands mages ont échoué un bébé a réussi ! S'ensuivit quatorze années de calme, quatorze années où certes les Mangemorts s'essayaient à quelques attaques, mais quatorze années où les craintes, les peurs s'étaient atténuées. Puis il revint … Le gouvernement se voila la face, fit une politique de l'autruche englobant toute la population, non le mage noir n'était pas revenu, oui Harry Potter n'était qu'un stupide adolescent mythomane qui ne cherchait qu'à attirer l'attention sur lui. Entre un gamin de quatorze ans et le dirigeant de la communauté magique qui croiriez-vous en toute honnêteté ? De plus comment pouvait-il revenir d'entre les morts ? Certes Voldemort est puissant mais il existe des forces que même lui ne peut contrecarrer et la mort … quoi de plus incontournable ?
Mais il était bel et bien de retour, la peur est revenue, plus personnes n'osaient sortir de chez soi, des choix ont dû être fait pour tout ceux qui on eut un jour la désagréable surprise de voir des Mangemorts frapper à leur porte. La survie pour la destruction ou la fuite avec une possibilité de mort longue et douloureuse. Des adultes face à ce dur choix, ce n'était pas forcément une évidence surtout quand ce choix impliquait une famille à protéger. L'exemple le plus célèbre d'une famille Mangemorts tenue par la peur et l'envie de survivre, les Malefoy. Leur allégeance au Lord était tout d'abord un choix, la dévorante passion de Malefoy père pour les forces occultes l'avait amené sur ce tortueux chemin, puis son maître disparut, il fonda une famille et oublia cette période. Cuisante erreur qu'il paya et que Voldemort fit payer à sa femme et son fils né justement à la chute de l'oppresseur.
Poudlard … ce fameux château était devenu le lieu le plus sûr et sécurisé du monde magique, comme moldu, jusqu'à la mort de son directeur Albus Dumbledore. Lors de notre sixième année Voldemort menaça Drago Malefoy, l'adolescent de 16 ans craignant pour sa vie et celle de ses géniteurs, obéit et mit en place un plan pour envahir Poudlard et tuer Albus Dumbledore. Mais restant un enfant incapable de tuer, ce fut son protecteur Severus Rogue qui lança le sort final.
Ce fut là que moi, Hermione Granger, je pris conscience que la guerre était vraiment à nos portes. Il nous fallait faire des choix et vite. Harry trancha très vite, il se battrait quoiqu'il arrive. Ron assura qu'il le suivrait. Quant à moi, je pris l'une des décisions les plus difficiles de ma vie : j'effaçai les mémoires de mes parents et la modifiai, ils n'eurent jamais de fille dans un quelconque passé.
Nous n'avions que 17 ans à peine pour la majorité d'entre nous mais on résista.
Nous venons de fêter le cinquième anniversaire de la fin de la Grande Guerre, je pense que maintenant le monde sorcier peut entendre la véritable histoire des résistants. Voir que certains de nos actes valaient ceux des Mangemorts bien que nos idéaux diffèrent, nos méthodes flirtaient parfois avec la limite de l'immoral pour la franchir de temps à autre. Mais comme le ministère quelques années plus tôt nous nous voilions la face … pour tenir le choc, pour suivre, pour se libérer de l'étau qui se refermait un peu plus sur nous.
Je m'appelle Hermione Jane Granger et voici mes confessions, les confessions d'une résistante.
