NOTE DE L'AUTEUR
"la feuille" c'est le surnom de ma gardienne. C'est pas mon nom de connexion, tout simplement parce que j'ai créer une histoire pour ma gardienne (qui ne sera probablement pas raconté ici) et le fait qu'elle ai un nom posait un problème majeur. Donc les gens l'appellent tout simplement la feuille (dû à un détail physique). Elle sera présentée au fur et à mesure du récit, mais il y a un détail important qui devrait être connu avant même de commencer je pense: la feuille n'est pas une adulte, et n'a rien à voir avec l'héroïne du jeu. Elle n'est jamais allée sur terre donc, tout ça. Le rôle de "la gardienne" connu dans le jeu n'est pas le sien. Elle existe surement quand même, cette humaine qui fout le bazar, ou existera plus tard, je verrai bien.
Première histoire
-Mery-
Sans doute aurait-il fallu qu'elle fasse plus attention. Mais ce n'était pas dans ses habitudes de réfléchir aux conséquences de ses actes, malheureusement.
Ce jour là on ne lui avait pas donné de mission et Valkyon était occupé à entrainer d'autres membres de sa garde. Alors l'idée lui est venue d'aller faire un tour dans le refuge pour y trouver Mery et lui proposer de jouer. Le petit garçon n'eut pas besoin qu'on lui répète, il alla en vitesse confier son familier à sa mère -pour qu'il ne lui arrive rien pendant que lui s'amuse et oublie inévitablement de s'en occuper- et retourna vers la gardienne, un sourire gigantesque écartant ses lèvres.
Ils s'étaient décidés sur une partie de cache-cache. Mais d'abord, se cacher à l'extérieur du QG n'était pas facile et à se faire repérer trop vite on s'ennuie encore plus rapidement! Alors ils changèrent de secteur; direction la salle des portes à l'intérieur du QG! L'un devait rester au milieu de la pièce, les yeux fermés avec les mains par-dessus pour ne pas tricher, compter jusqu'à trente, tandis que l'autre choisissait une pièce pour s'y engouffrer et trouver une bonne cachette avec le temps qui lui restait.
D'abord, Mery fit l'erreur de choisir la bibliothèque. C'était stupide, vraiment! Où allait-il se cacher? Sur une étagère entre les livres? Pas sur qu'il fasse un livre crédible. Il tenta bien de se fourrer dans l'espèce de pot posé au sol contenant des parchemins, mais bien qu'il fut assez large il n'était pas non plus assez haut et on voyait plus que sa tête dépasser! C'est pas de chance, vraiment! En plus il ne pouvait pas risquer de changer de pièce au cas où elle se trouve encore dans la grande salle, elle le repérerait direct! D'ailleurs des bruits de pas se rapprochaient de la bibliothèque et il n'allait pas attendre de découvrir s'il s'agissait de son amie ou de Keroshane. Alors il n'avait plus qu'une solution… Prendre un des poufs rouges posés ça et là, le retourner et se cacher en dessous.
Le visage contre le sol, ses jambes rabattues au possible, la position dans laquelle Mery se trouvait n'était franchement pas confortable. Il avait mit ses mains sur ses cornes, comme si ça l'aidait à passer inaperçu et fermât les yeux en espérant que si lui-même ne voyait rien personne ne pourrait le voir.
Pendant un moment il se dit que ça n'avait été qu'une fausse alerte car il n'entendit plus rien. Alors il s'autorisa à rouvrir les yeux, même si ça lui désactivait son invisibilité protectrice. Mery déglutit. Une partie de cache-cache c'est un affaire sérieuse. Il fallait qu'il gagne! Après il pourrait aller dire à sa mère à quel point il est fort puisqu'il a battu une gardienne! Et tout le monde serait impressionné! Même Miiko qui ne le regardait jamais parce qu'elle se croit tellement grande et plus importante que lui, alors que cette tricheuse porte des talons encore plus hauts que ceux de sa mère! Et peut être que lui-même pourrait être gardien! Et il serait trop fort et rapporterait tous les morceaux de cristal perdu et-
La porte s'ouvrit. Mery referma ses yeux et s'assura que ses petites mains camouflaient bien ses cornes. Il reconnu le bruit des pas à peine posés sur le sol. Quand elle le voulait, elle savait être très discrète. Pour sur, une ennemie redoutable!
Comme il ne l'entendait plus il supposa qu'elle s'était arrêtée. Il lui sembla qu'avec les quelques pas qu'elle avait fait elle devait encore se trouver raisonnablement près de la porte, donc loin de sa cachette. Bien sur il ne pouvait pas le vérifier dans la position où il était. Tout ce qu'il pouvait faire c'est espérer qu'elle se dise qu'il n'y a juste aucune planque disponible dans la bibliothèque et parte chercher ailleurs, en vain. Il resterait ici toute la nuit s'il le faut! Ou pas. S'il ne rentrait pas pour diner sa maman s'inquiéterait et-
Le pouf qui le recouvrait fut soudain soulevé en l'air. Même les yeux fermés il pouvait faire la différence entre la lumière de la pièce et l'obscurité de sous sa cachette qu'il croyait parfaite.
« C'est pas juste! » lâcha-t-il, déçu.
« Tu croyais vraiment que j'allais pas remarquer le seul pouf retourné de toute la pièce? » dit-elle, et on pouvait sentir le sourire dans sa voix.
Mery soupira avant de se redresser. Assit sur ses genoux, il fixa le carrelage d'un air méchant. Il était trop propre ce sol, tout ce reflète dedans! À tous les coups c'est ça qui l'a trahi! La gardienne lui donne alors de petits coups sur le crâne à l'aide du pouf pour attirer son attention, et il relève la tête en lui lançant un regard triste et agacé. En remarquant cet air de mauvais perdant elle ouvrit sa bouche pour dire quelque chose mais à la place bloqua sa respiration. Avant de laisser sa remarque passer dans un soupir.
« Allez, c'est ton tour! » lui dit-elle finalement.
Oui, c'était ça! Il n'avait qu'à la retrouver plus vite qu'elle ne l'avait fait pour lui, et la victoire sera sienne! Le garçon sauta sur ses jambes qui, un peu faibles d'être restés pliées et écrasées pendant de longues minutes, le trahirent en le laissant tomber. Après la surprise de se retrouver sur les fesses alors qu'il voulait montrer un bond énergique et combattant à son ennemie de l'après-midi, il se sentit extrêmement honteux. Et le rire de l'autre n'arrangeait pas les choses. Mery se mit à rougir de colère et eu envie de pleurer mais il s'avait que s'il s'y m'était il ne pourrait pas faire le fier ce soir au diner. Alors il prit sur lui, et tenta de se lever, sans forcer cette fois.
Il regarda son ennemie dans les yeux, aussi férocement qu'il pût. En réponse elle plissa ses yeux oranges et lui sourit chaleureusement. Qu'est-ce qu'elle pouvait être agaçante! Et elle n'était même pas beaucoup plus grande que lui!
« Ok, la feuille, on va voir qui est le meilleur! »
Elle acquiesça, remit le pouf à sa place, et sortit de la pièce. Mery devait se placer au milieu de la grande salle, tandis que la feuille, elle, restait en haut des escaliers qui emmène à l'extérieur. Lorsqu'il commença à compter, le dos tourné à elle, ce fut le signal. Le jeu recommence à zéro. La gardienne s'autorisa cinq secondes pour observer Mery en souriant. Il paraissait vraiment minuscule entre ces deux colonnes imposantes au centre de la salle! Ce délais dépassé, elle se mit sur la pointe des pieds, comme souvent lorsqu'elle veut être rapide, discrète, ou est juste très excitée, et se mit à escalader les marches de l'escalier à sa gauche trois par trois. Très vite, elle se retrouva au laboratoire d'alchimie.
Par chance, Ezarel n'était pas là. C'est pas toujours simple de s'expliquer avec lui! La feuille inspecta la pièce du regard. En son centre se trouvait une longue table en angles flottante avec pas mal de bibelots posés dessus. Clairement, elle n'allait pas se cacher derrière les flacons, ce serait ridicule! Mais au fond de la pièce il y avait un coffre assez large pour qu'elle se mette toute entière dedans! Elle s'avança vers l'objet et tenta de l'ouvrir en vain. Surement qu'il fallait une clé, mais en supposant qu'elle soit dans la pièce elle n'avait pas le temps de fouiller. Alors à la place elle décida de grimper dessus pour atteindre les espèces d'armoires à livres, qui ressemblent à des bibliothèques mais n'en sont pas tout à fait, placés en hauteur. Comme il fait assez sombre dans le fond de la salle, la feuille décida de s'installer tout en haut d'une armoire, et d'attendre, perchée là confortablement.
Enfin, confortablement. Disons plutôt qu'elle avait l'habitude d'être dans des positions désagréables donc ça lui était un peu égal. Et puis, ce n'était pas si mal, vraiment! Elle avait vu bien pire!
Le plus drôle c'est la vision qu'elle avait d'en haut. Chaque objet avait une allure différente. Et puis, c'était plutôt calme, elle aurait presque pu s'endormir si elle n'avait pas rit en imaginant Ezarel tout aussi à l'aise qu'elle, faisant une potion ou peu importe ce qu'il avait l'habitude de faire ici, et s'endormant soudainement, tombant par terre et ruinant tout son travail au passage. Maintenant, elle était sûre qu'un tel incident était déjà arrivé à l'elfe vu l'effet soporifique que cette pièce… À moins que! Et si c'était un tour d'Ezarel, justement? Elle l'imaginait très bien enchanter les lieux pour que tous intru s'endorme dès qu'il entre et ne puisse donc pas saboter ses projets. Mais bon, la feuille imaginait beaucoup de choses aussi.
Elle se mit à bailler. Mery en mettait du temps. Peut être en avait-il eu marre et était rentré chez lui. Si c'était le cas, elle le bouderait pour longtemps! La feuille failli sursauter et se cogner la tête au plafond quand la porte s'ouvrit enfin. À l'aide de ses jambes elle se poussa un peu vers l'avant de l'armoire, mais pas non plus assez près pour être vu, tout en ayant la joie de découvrir qui venait d'entrer.
Mais il ne s'agissait que de l'elfe, quelle déception! Il se dirigea vers le livre ouvert au centre de sa table et en tourna les pages furieusement. La feuille pouvait l'entendre murmurer d'où elle était. Il se fixa sur une page et ne bougea plus pendant un moment. À croire qu'il s'était transformé en statue! Curieuse, elle s'approcha un peu plus du bord de l'armoire. C'était risqué, elle était maintenant dans un secteur suffisamment lumineux pour qu'on la remarque si on y faisait attention. Et Ezarel qui ne bougeait toujours pas. Peut être avait-elle vu juste après tout. Peut être que l'elfe s'endormait très régulièrement dans sa salle apaisante. Peut être même que ce qu'il avait lu avant de s'endormir debout était une comptine qui donne sommeil. Peut être-
La porte s'ouvrit dans un grand bruit qui sortit Ezarel de son état inconscient. Il se retourna brusquement pour faire face à Mery. La feuille, elle, se mit un peu en retrait, là où l'obscurité la protège d'être découverte.
« Qu'est-ce que tu fais là? » lança Ezarel d'un ton un peu trop féroce.
« Euh… Je… Est-ce que la feuille est là? » demanda Mery, un peu mal à l'aise.
L'elfe fit de gros yeux. Pourquoi la plus immature des obsidiennes serait là? Il regarde autour de lui. Non, clairement tout est à sa place, alors elle n'était pas passée par ici. Il soupira par lassitude. Puis se tourna vers Mery de nouveau, son habituel sourire narquois bien en place sur son visage.
« Qu'est-ce que tu en penses, Mery? Si la feuille était là on penserait qu'un ouragan est passé, non? »
Le petit garçon se mit à rire, approuvant de cette façon les dires de l'elfe. La gardienne, elle, n'est pas d'accord. S'il fallait la comparer à une catastrophe naturelle c'est clairement le tremblement de terre qui lui va le mieux, pas un ouragan!
« Tu me laisses maintenant, j'ai des choses à faire » lâcha Ezarel.
« Ok… » abandonna Mery, visiblement agacé d'être traité ainsi mais pas assez à l'aise avec l'elfe pour lui dire ce qu'il pense.
La feuille n'eut soudain plus envie de jouer. C'est qu'elle savait elle aussi ce que ça fait d'être traité comme un gamin incapable par les adultes qui se croient toujours mieux que les enfants. Et surtout, elle savait que c'était quelque chose que Mery déteste tout particulièrement. Bon, moins que Chrome, mais quand même! Alors elle s'avança tout au bout de l'armoire, en pleine lumière, et se prépara à sauter.
« Eh bin si, je suis là! »
Mery qui n'avait pas encore fermé la porte derrière lui fit rapidement demi tour, un sourire aux lèvres, tandis qu'Ezarel leva des yeux soupçonneux de son bouquin.
L'atterrissage ne se passa pas comme prévu. Elle glissa sur le coffre et continua de glisser dans sa chute, mais sur le sol cette fois. Avant de donner un grand coup dans la table avec tous les bibelots et fioles dessus. Dont la plupart vinrent s'éclater au sol.
Dans tout le fracas de son tremblement de terre, la feuille se cacha les yeux des mains. Peut être que ça la rendrait invisible.
Ce ne fut évidemment pas le cas puisqu'Ezarel lui hurla dessus pendant ce qui lui semblait être des heures, la secoua de tous les cotés allez savoir pourquoi, et l'emmena finalement dans la salle du cristal voir Miiko. La feuille eu juste le temps de sourire à Mery en gage que tout irait bien avant d'être emmenée.
Quand ils arrivèrent devant Miiko et Jamon (à qui elle fit un grand signe) l'elfe se fatigua la voix à expliquer ce qu'il venait de ce produire avec tout pleins de détails inutiles comme les potions sur lesquelles il travaillait en ce moment, les ingrédients rares gâchés, et bla bla bla. Quand il eu fini il y eu un silence. Miiko était la plus adulte des adultes parce qu'elle regardait même les autres adultes du regard qu'on donne aux enfants.
« D'accord Ezarel. Tu n'as qu'à la punir comme bon te semble. » finit-elle par dire, visiblement pas très intéressée.
Ezarel était clairement encore agacé, mais un sourire inquiétant envahit son visage et la feuille se dit qu'elle aurait mieux fait de réfléchir pour une fois, ça lui aurait évité des ennuis.
