Disclaimer : Albator, Warius Zéro, Clio, Toshiro, appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto.
Les autres personnages sont à bibi.
1.
- Alveyron a hurlé, s'est débattu, a protesté, mais il a bien dû se laisser emmener par sa maman… Bien qu'il n'ait que deux ans, ce petit savait que sa place était auprès de son père !
- Tout comme Alhannis, à l'époque, murmura Albator après les propos de la Médecin-Cheffe du Pharaon. Nous étions fusionnels, nous respirions à l'unisson, il ressentait mes peurs et mes bonheurs. Il est demeuré si proche de moi, mais avec ses sensations d'adultes – il n'y a que Pouchy qui ait gardé avec les années cette sensibilité envers les siens… Je le croyais, jusqu'à ce qu'Algie s'effondre, détruit, pas par une entité surnaturelle mais par celle qui demeurera toujours la femme de sa vie – il n'en a guère connu d'autre, n'en déplaise à cette Amarance qui semble bien proche de lui… Comment va mon enfant ?
- J'ai diagnostiqué un profond coma. J'ai déjà tenté de l'en sortir, mais il ne réagit pas… Je crois qu'il ne le veut pas… Je me trompe, capitaine Albator ?
- Malheureusement non… Alguérande a été un martyr, toute sa vie. Je ne lui ai offert que bien peu de bonheur, après que les Carsinoés soient éradiquées. Il a eu si peu de temps, et tant d'espoirs ! Il n'a plus rien, cette vie sans son fils ne l'intéresse plus, il s'en va, sombre, et rien ni personne ne le retiendra…
- Mais vous êtes son père !
- Algie est un accident, une volonté de sa mère… Je n'ai pas su, il m'a haï pour l'avoir abattue devant ses yeux de garçonnet… Je l'ai recueilli à l'aube d'une guerre courte mais qui a fait tant de ravages… On lui a pris son enfance, son adolescence, son corps, mais il a combattu au prix de toutes les souffrances… Son cœur le guidait vers les êtres biologiques, les animaux, mais il a opté pour la carrière Militaire… Il a fait de son mieux… Et il vient de tout perdre… On lui a arraché le cœur et l'âme… Il ne pourra jamais s'en remettre. Je dois partir !
- Mais Alguérande a besoin de vous !
- Je vais voir Pouchy, il est le seul ! A bientôt, Dr Dox !
- Revenez vite, capitaine, car votre fils ne tiendra pas bien longtemps.
- Je dois d'abord rendre une certaine visite…
Son œil noyé de larmes, sa voix sans doute mal assurée, le grand Pirate balafré se racla la gorge afin de garder un maximum de contenance, et de pouvoir plaider pour son fils à la crinière fauve.
- Amarance, est-ce que vous pouvez… ?
- J'apprends et je copie. Je ne suis pas « action » au sens pur.
- Mais, vous aimez Alguérande ?
- Lui et moi nous sommes trouvés, par hasard, les coïncidences de ces combats à part entière. Oui, nous nous aimons, mais il n'a que son petit garçon en tête et dans le cœur. Je ne peux l'aider à le retrouver.
- Et… ramener Algie ?
Amarance se pencha sur le jeune homme que les machines gardaient en vie, embrassant son front glacé et prenant entre les siennes les doigts inertes.
- Il est parti, de son plein gré, capitaine. Il souffre beaucoup trop, cet univers le révulse, lui cause bien trop de mal… Il s'en va !
- Je le retiendrai, même si je dois le faire contre son gré !
De ses longs doigts fins, Clio essuya les larmes ruisselant sur la joue de son ami de toujours.
- Et toi, tu ne peux me rassurer, comprit-il.
- Alguérande a été foudroyé par l'annonce de Madaryne, et il s'est laissé couler. Il erre, il n'a aucune raison de revenir ! Quelque part, il est en paix, sans plus aucun des tourments de toute sa jeune vie !
- Clio, il n'a que vingt-deux ans !
- Et il a le cœur brisé, l'âme anéantie… Dans ces cas, l'âge importe peu… Il a lâché, Albator, il l'a décidé – il te faut l'accepter.
- Ni maintenant ni jamais. Je pense qu'aucun de ceux de ma lignée ne s'est jamais résigné ! Mon père est mort – affamé, désespéré, ruiné, mais se battant pour ses petits-enfants – c'en est assez d'une fin inacceptable et imméritée pour l'un de nous. Et je me battrai pour mes enfants, tous, si je le peux ! Clio ?
- Amarance ? fit alors la Jurassienne à l'adresse de la jeune femme entrée dans l'appartement du château arrière de l'Arcadia.
- J'ai déjà répondu à ce sujet au capitaine. J'analyse et je renvoie, des attaques, se désola l'informaticienne aux prunelles violettes. Je suis d'un monde Mortel et de celui du surnaturel. Mais on pourrait me considérer comme une observatrice plus que comme une personne d'action… Alguérande et moi, nous nous sommes aimés, il est merveilleux, mais je sais qu'il n'est pas à moi… Je peux juste être auprès de lui dans ses épreuves actuelles. Je le ferai, de tout mon cœur… Mais…
- Mais… ? aboyèrent d'une voix Albator, Khell et Leyne !
- Mais c'est lui qui décide… Et il ne voudra jamais revenir dans un monde où il n'aura pas le petit Alveyron auprès de lui ! Il s'en est allé, il est parti, et il ne veut pas être ramené !
- Je craignais d'entendre cela, souffla Khell.
- Et moi, Algie, je suis là, mon garçon, assura Albator, ses doigts et ses lèvres sur le front d'Alguérande. Je serai là, toujours, mon enfant. Je te veille et je t'attends.
Une larme roula sur la joue balafrée d'Alguérande.
- Dox ! ? hurla presque Albator.
- Non, ne concevez aucun espoir, capitaine. Alguérande sait que son enfant est parti, loin, pour toujours. Aucune promesse ne l'atteindra. Il est mort, il refuse de revenir… Je suis désolée…
- Et moi, je ne me résignerai jamais ! hurla le grand Pirate balafré. Pouchy, c'est ici et maintenant que j'ai besoin de toi, aboule !
Mais, au lieu de Pouchy, ce fut une adolescente qui apparut, le teint blême.
- Oui ?
- Je suis Wylvéline la Reine des Sylvidres. Tu as confiance en moi, capitaine Albator ?
- Je n'ai rien ni plus personne à qui me raccrocher, pour Algie… Et toi, que peux-tu ?
- Je ne sais pas. Mais je vais essayer ! L'Arbre, Pouchy, Clio, et même Alveyron ! Nous allons tout tenter !
