Disclaimer : Les personnages que vous reconnaissez (les Maraudeurs, Lily Evans, Horace Slughorn, etc.) ne m'appartiennent pas, ils appartiennent à notre bien-aimée JKR, et patati et patata… vous connaissez la chanson et vous vous doutez bien que je ne suis pas JKR (pour ceux qui le croyaient, désolée de vous asséner une si terrible réalité) ! Et, évidemment, je ne fais pas d'argent avec cette fanfiction (je le jure), c'est que pour mon plaisir (et, j'espère, le vôtre) !

Rating : On va dire M, histoire d'avoir plus de libertés. Pas que je compte faire une orgie, mais je n'ai pas envie de me faire taper sur les doigts pour un « putain de merde » ayant choqué une nonne qui lisait innocemment ma fanfic, lol. Et il se peut qu'il y ait des passages ah-hem, je verrai. Donc rating M par mesure de sécurité.

Note : Étant donné qu'il existe des tonnes et des tonnes de fanfictions (voire même plus), il pourrait exister certains points communs entre la mienne et certaines fanfictions déjà créées, ou une autre œuvre de fiction : ce serait totalement involontaire de ma part et il s'agirait d'un pur hasard ! De même, s'il existait des ressemblances entre d'autres personnes, réelles ou inventées, et les personnages de cette histoire, elle serait purement fortuite.

Contexte temporel : Cette fanfiction prend part lors de la septième année des Maraudeurs et de Lily Evans. Il va donc de soi qu'aucun événement des magnifiques livres écrits par JKR n'en fait partie, puisque ce n'est pas arrivé. Par contre, je prends évidemment en compte ce qu'on sait sur cette époque, mais comme je ne suis pas infaillible (enfin, presque pas, huhuhu… je plaisante), il se peut que de petites erreurs se soient glissées. Si c'est le cas, excusez-moi !

Ambiance : Ceux qui veulent écouter de la musique en lisant, je vous conseille grandement l'OST du film « Kingdom of Heaven ». C'est ce que j'ai écouté en écrivant et l'âme du récit, notamment tout ce qui est relatif à Mâh-Pao, est dans cette musique. Je sais que ça peut paraître un peu inhabituel pour une fanfiction d'Harry Potter, mais bon, je SUIS inhabituelle.

Et la conclusion (je me la ferme bientôt, c'est promis !) : Je me sais la reine du bla-bla-bla pré-récit… donc, je me tais (qui a dit « enfin » ? Tout le monde ? Bon, d'accord…) et je vous laisse lire en paix ! C'est la première fanfiction que je publie à VIE, jusqu'à aujourd'hui je les laissais traîner, s'empoussiérer et moisir dans mon PC ou mes tiroirs (ce qui, avouez, est d'une tristesse désespérante. Non ? Enfin bref, l'idée me trottait dans la tête, me torturait depuis deux jours quand je me suis décidée à ouvrir Word en me disant « Celle-la je la publie »), alors, si vous le voulez bien, n'hésitez pas à poster vos commentaires et conseils en reviews, ça ne pourra que m'aider pour la suite :)

Le joyau

Chapitre 1 : Une touche d'exotisme

Lily Evans embrassa son père sur la joue.

- Au revoir, papa !

Ses parents ne cessaient de la serrer dans leurs bras : la voir partir à Poudlard était toujours une sorte de déchirure pour eux, malgré le fait que ce n'était pas la première fois. Mais ils la laissaient partir. Il faut dire qu'ils étaient tellement fiers d'elle ! Une sorcière dans leur famille ! Et une sorcière extrêmement douée, en plus ! En retrait, Pétunia, les bras croisés, le visage pincé, ne cachait pas son mécontentement, pestant mentalement contre ces effusions interminables. « Laissez-la partir, bon sang… allez, lâchez-la, laissez-la aller dans son école avec ses semblables… avec ces MONSTRES ! » se retenait-elle de dire avec toute la hargne, la colère, la haine, le dégoût et le mépris qu'elle ressentait envers sa sœur, si « parfaite » ! Enfin, pour le plus grand bonheur de Pétunia, les Evans laissèrent Lily se diriger vers la barrière entre les écriteaux neuf et dix. Pétunia n'avait jamais regardé sa sœur lorsqu'elle s'éloignait. La magie l'horripilait à un point tel qu'elle ne voulait même pas savoir COMMENT Lily pénétrait dans ce fichu train qui l'emmenait dans cette école de cinglés. N'allez surtout pas penser qu'elle était horriblement jalouse de toute l'attention et la fierté qu'attirait Lily en étant une sorcière. N'allez pas penser non plus que Pétunia était terriblement jalouse de la belle chevelure de feu, de la peau de lait et des yeux d'émeraude de Lily. N'allez surtout pas penser ça, et encore moins le dire à Pétunia. Elle vous assassinerait d'un regard contenant toute la foudre et la fureur de Zeus pour un simple « Pétunia, tu es certaine que tu n'es pas un tout petit peu jalouse de Lily ? ».

Lily accorda un bref regard à sa sœur, qui détourna immédiatement les yeux. La rouquine retint un haussement d'épaules. Elle n'espérait plus de miracle, à dire vrai. Au début, elle s'était sentie extrêmement blessée et terriblement rejetée lorsque sa sœur ne lui disait même pas « au revoir » avant qu'elle traverse la barrière, lorsqu'elle ne daignait pas la regarder autrement qu'avec dédain. Maintenant, elle était blindée à une telle attitude. Elle était méprisée par sa sœur à la maison parce qu'elle était une sorcière, elle était méprisée par les Serpentard à l'école parce que ses parents étaient des Moldus, les gens n'étaient jamais contents de ce que les autres étaient. Alors, elle était ELLE et tant pis pour le reste. La jeune sorcière rousse poussa son chariot, se dirigeant vers la barrière qui était le passage vers la plateforme neuf et trois quarts. Traverser la barrière lui faisait toujours un peu peur, malgré le fait qu'elle savait pertinemment qu'elle et son chariot allaient traverser ce mur en apparence très, très solide…

Elle était passée. Lily était si heureuse de pouvoir enfin retourner dans SON monde (car, plus le temps passait, moins elle se sentait chez elle parmi les Moldus, même si elle adorait ses parents, il va sans dire) qu'elle en oublia l'attitude détestable de Pétunia et la tristesse qui l'emplissait toujours lorsqu'elle se séparait de ses parents. La jeune fille prit ses bagages, monta dans le train qui commençait à être déjà bien rempli vu l'heure qu'il était déjà, et se lança dans une mission impossible : se trouver un compartiment vide, à l'abri des bruyantes retrouvailles et des sarcasmes que commençaient déjà à lancer les Serpentard aux élèves des autres maisons. Elle arriva enfin à s'en dégoter un, tout au fond. Soulagée d'avoir évité la gênante obligation de quémander une place dans un compartiment avec des gens qu'elle connaissait plus ou moins, elle entra dans le compartiment, sortit un grimoire de ses bagages et s'assit pour commencer la lecture d'un épais livre scolaire, « Manuel très avancé de préparation de potions ».

Après quelques minutes, la porte du compartiment coulissa et Lily fut forcée de lever les yeux du mode d'emploi pour créer du Polynectar. Dans l'embrasure de la porte se tenait une Asiatique vêtue, comme Lily, de vêtements Moldus. Cependant, la tenue vestimentaire de la nouvelle arrivante avantageait beaucoup sa belle silhouette : elle portait un jean taille basse assez moulant (lequel devait lui avoir attiré beaucoup de regard pendant qu'elle marchait dans le train) et un haut blanc se nouant derrière sa nuque et qui laissait voir quelques centimètres de peau au niveau de son ventre plat. Tout d'un coup, Lily eu l'impression que son chemisier blanc et sa jupe plissée noire à mi-cuisse n'étaient pas des vêtements, mais des sacs à patates. Les longs cheveux de la fille étaient noirs et lisses et lui arrivaient presque à la chute des reins. Ses yeux bridés, étonnamment, n'étaient pas marrons, mais d'un bleu très profond, incroyablement envoûtant. Cette fille, n'importe qui possédant ses facultés visuelles pouvant l'affirmer sans mentir, était magnifique.

- Excuse-moi, je sais qu'on ne se connaît pas, je suis nouvelle à Poudlard, mais tous les autres compartiments sont pleins, alors, je me demandais…

Lily, à sa propre surprise, éprouva un élan de compassion envers cette fille et lui adressa un sourire aimable.

- Tu peux t'asseoir, lui dit-elle sans perdre son sourire.

La jeune Asiatique parut extrêmement soulagée et prit place devant Lily, qui n'en revenait pas de voir une personne se mouvoir avec autant de grâce. Ses mouvements étaient quasi-félins.

- Alors, tu es nouvelle ? demanda Lily en la regardant.

L'autre hocha la tête.

- Oui. Je viens d'une école en Asie qui s'appelle Mâh-Pao. C'est une école Chinoise, et j'y allais même si je ne viens pas de Chine.

- Alors, d'où viens-tu ?

- Du Vietnam. Je m'appelle Shan-Rhâ Mâh-Nee.

Devant l'air estomaqué de Lily, Shan-Rhâ eut un léger sourire.

- Tu peux m'appeler Shan, tout simplement.

« Ouf » se dit Lily.

- Je suis Lily Evans, élève de septième année, je suis à Gryffondor.

- Gryff… hein ?

- C'est une des quatre maisons de Poudlard.

Voyant que Shan était dans le flou le plus total, Lily s'empressa de lui résumer l'explication :

- Poudlard a été fondé il y a plus de mille ans par deux sorciers et deux sorcières, les plus puissants de l'époque, désireux de propager leur savoir. Godric Gryffondor, Salazar Serpentard, Helga Poufsouffle et Rowena Serdaigle. Comme ils avaient des avis divergents quant à la façon de choisir les élèves, ils firent quatre maisons au sein de l'école. Ils donnèrent bien entendu leurs noms à ces maisons et choisissaient les élèves qui iraient dans leur maison et leur dispensait l'enseignement magique. Godric prenait avec lui ceux qui étaient pleins de courage et de noblesse, Salazar privilégiait la pureté du sang, la malice, la ruse et la fourberie, Helga avait le goût du travail acharné et prenait sous son aile les élèves qui avaient ce même goût, ainsi que de la patience et de l'abnégation. Rowena, quand à elle, choisissait les plus sages et les plus érudits, ceux qui possédaient la même soif de savoir qu'elle.

- Mais ça fait des siècles. Comment on fait maintenant pour savoir dans quelle maison on va ?

- On met le Choixpeau Magique.

- Euh, on met le quoi ?

- Le Choixpeau, répéta Lily, heureuse de pouvoir en apprendre à quelqu'un. La légende dit que c'était le chapeau de Godric Gryffondor et que les quatre fondateurs l'ont doté d'un cerveau pour qu'il fasse des choix éclairés lorsqu'ils seraient morts. On le met sur ta tête, il lit en toi. Il analyse tes forces, tes faiblesses, et il t'envoie dans la maison où tu seras le plus à ta place.

- Et il ne se trompe jamais ?

- Jamais, affirma la rouquine.

- Et si jamais quelqu'un n'a aucune de ces qualités ?

Étonnée, Lily mit un temps à répondre.

- Ça n'arrive jamais non plus. Le Choixpeau trouve toujours.

- Cool.

- Je ne voudrais pas te sembler indiscrète, mais pourquoi viens-tu terminer tes études à Poudlard ? Tes parents ont déménagés ?

L'Asiatique hésita un certain temps avant de répondre à la question. Elle regardait Lily intensément, comme si elle cherchait à juger si c'était risqué ou pas de lui répondre honnêtement. Comme si elle se demandait si elle était digne de confiance. Apparemment, elle devait l'être, puisqu'elle répondit :

- Mon école… a été attaquée. Par des mages noirs. Ils ont détruit beaucoup de choses dedans. Des livres, des objets magiques. La bibliothèque était le plus grand point de savoir du pays. Il ne reste pratiquement plus un livre intact. C'est une perte énorme. Ils ont… tué la plus grande partie des professeurs. Tous de très grands sorciers qui savaient se battre merveilleusement bien en duel. Ils ont même eu raison du directeur, Maître Hiôh Ling. Le plus grand sorcier de Chine, et ils ont réussi à l'abattre.

Les yeux de Shan se remplirent de larmes à l'évocation de ces souvenirs. Lily ouvrit la bouche pour lui dire qu'elle n'était pas obligée d'en parler si c'était aussi douloureux, mais la jeune fille semblait en avoir besoin et continuait de parler, la voix légèrement tremblante :

- Ils ont tué beaucoup d'élèves, aussi. C'était la pagaille, tout le monde paniquait, hurlait, courait dans tous les sens, cherchait une sortie. Je suis l'une des rares survivantes parmi les élèves de Mâh-Pao… et j'ai honte de ce que j'ai fait pour sauver ma vie.

Elle ferma les yeux, les mains crispées sur ses genoux.

- Je suis une Animagus. Je me suis transformée. Dans cet enfer, personne ne m'a vue faire, et personne, personne dans la bataille ne s'est soucié du chat que j'étais devenue et qui courait vers la sortie. Mais j'ai pensé à ma faculté tellement tard que je les ai vus tuer des dizaines de personnes… mes amis, mes professeurs, la vie les quittait sous mes yeux… et j'ai fui lâchement. Au lieu de me battre, d'essayer d'aider les autres… j'ai couru aussi rapidement et aussi loin que je l'ai pu sous mon apparence de chat.

Son récit terminé, Shan essuya ses yeux.

- Je n'irai sûrement pas à Gryffondor, dit-elle avec un rire triste.

- Ne dis pas ça. Quand j'ai entendu parler des maisons, j'étais sûre que le Choixpeau allait éclater de rire en me disant que j'étais trop nulle pour Poudlard, mais comme tu peux le voir, ce n'est pas le cas.

Sur ce, elles reprirent leur discussion sur des thèmes beaucoup plus joyeux. Lily découvrit en Shan une fille absolument extraordinaire, incroyablement drôle, pleine d'énergie, d'entrain, et qui, malgré ce qu'elle avait vécu, avait le rire facile. Lorsque la dame qui vendait des sucreries arriva à leur compartiment, Lily se leva pour faire le plein de friandises et se retrouva nez à nez avec James Potter.

« Oh, formidable », songea-t-elle. « Ignore-le, tout bêtement » « Même s'il est diablement sexy ? » « OUI, MÊME S'IL EST DIABLEMENT SEXY ! Rappelle-toi tous ses défauts, nom d'une Souris Glacée !» ne laissant rien transparaître de ce dialogue intérieur, la Gryffondor acheta une grande quantité de bonbons magiques, pour Shan et elle.

- Salut, Lily, dit James avec ce sourire charmeur unique et si caractéristique de lui-même.

« Lily » ? Il ne l'appelait plus « Evans », maintenant ? C'était reparti pour un tour de drague made in James Potter ! Merlin, qu'il était beau. Ne se laissant pas décontenancer, la jeune fille aux yeux verts ne le regarda même pas (pour exprimer son mépris ou pour ne pas succomber à son charme, c'est selon) et dit :

- Non.

- Euh, pardon ? demanda James, un peu (voire même beaucoup) pris au dépourvu.

- Tu vas me parler pendant de longues minutes, me demander comment se sont passées mes vacances, si j'ai eu de bons résultats à mes examens finaux, me dire à quel point je suis brillante dans le simple but de me flatter, et finir par me demander de sortir avec toi, question à laquelle la réponse est toujours non. Donc, j'épargne ta salive en te disant « Non » tout de suite, et je m'évite à moi-même l'ennui profond dans lequel tes paroles d'arrogant suffisant et crâneur me plongent.

« Oui… ou bien tu t'évites de succomber à la tentation. » « Mais dégage de ma tête, fichue conscience ! ». Le défiant du regard, elle alla poser les bonbons sur le banc à côté de Shan, qui les attaqua tout de suite avec voracité.

- Lily… commença James, les mains dans les poches arrière de son jean, le dos appuyé à la paroi intérieure du compartiment.

- Quoi ? demanda Lily, levant les yeux au ciel, exaspérée.

- Pourquoi tu…

- Parce que je ne suis pas une de tes groupies, Potter ! Que je ne vais pas te tomber dans les bras comme la première abrutie venue, comme les idiotes que tu b… bref, avec lesquelles tu copules avant de les laisser tomber comme des chaussettes sales ! Qu'à mes yeux, jeter des maléfices à tout le monde pour « s'amuser », ce n'est pas DRÔLE ni COOL, c'est STUPIDE ! Et que je vois, même si je suis la seule, que si ta tête enfle encore un peu, ton balai ne pourra plus décoller, ce qui serait dommage, puisque voler est la seule chose que tu fais à peu près bien ! Et si tu veux prendre cette dernière remarque comme un compliment, grand bien t'en fasse, parce que tu ne recevras pas mieux de ma part !

Interloquée, Shan-Rhâ cessa de mâcher la Dragée Surprise de Bertie Crochue (saveur de menthe chocolatée) qu'elle venait de mettre dans sa bouche et fixa Lily avec des yeux ronds, surprise de voir cette fille si douce se changer en véritable lionne pour si peu. Son regard scrutateur glissa alors vers le garçon, ce Potter. Plutôt mignon. Pas son genre, mais mignon. Et il avait l'air blessé par le long monologue de Lily. Nom d'une Plume en Sucre, ce garçon était VRAIMENT amoureux, il ne jouait pas comme le prétendait Lily. Ça sautait tellement aux yeux, c'était tellement facile à lire dans ses yeux noisette que Shan ne comprenait pas comment Lily pouvait douter de la nature de ses sentiments. En reposant son regard sur la rouquine, tout devint clair : elle l'aimait, elle aussi. Elle le désirait, et se faisait violence pour ne pas lui sauter dessus, et pas pour lui flanquer une gifle. Seule sa fierté semblait la retenir, en réalité.

- Lily, arrête. Je ne suis pas comme ça. Je ne suis plus comme ça.

Shan avait un véritable don pour savoir si on disait la vérité. Et elle pouvait affirmer que ce garçon était absolument sincère, mais Lily ne le vit pas sous cet angle.

- Oui, c'est ça. Et je suis la mère de Merlin ! répondit la Gryffondor d'un ton acide qui sembla blesser encore plus l'autre Gryffondor, même si elle ne le vit pas. Dégage avant que je te jette un sort !

- Et tu me dis ça alors que tu me faisais la morale il y a moins d'une minute ? s'outra l'attrapeur.

- FICHE LE CAMP ! hurla-t-elle.

James Potter secoua la tête en la regardant avec, était-ce possible ? Une lueur de tristesse dans le regard.

- Au revoir, Lily.

Il s'en alla avant qu'elle décide de lui jeter un Chauve-Furie ou un autre maléfice du genre pour lequel, il le savait par expérience, Lily Evans était très douée. Furibonde, Lily claqua la porte et reprit sa place.

- James Potter, dit-elle entre ses dents pour Shan. Attrapeur de Gryffondor. Un des Maraudeurs.

- Un des quoi ?

- Pff, c'est sa bande. Ils sont quatre, en le comptant. James Potter, que tu viens de voir, Sirius Black qui est aussi idiot que lui, Remus Lupin, qui est adorable au point que je me demande ce qu'il fiche avec eux, et Peter Pettigrew, un type un peu bête qui voue un véritable culte à James. Lui, je sais à quoi il sert dans le quatuor : il est là pour flatter l'ego de James, point barre. Ils font sans cesse des sales coups aux professeurs et aux autres élèves, surtout des Serpentard en se croyant très spirituels. À la fin de notre cinquième année, Potter et Black s'acharnaient à jeter des maléfices à Rogue pour s'amuser. Pas que je porte Severus Rogue dans mon cœur, loin de là, mais ce n'est pas une raison !

Elle inspira profondément pour se calmer.

- Vraiment désolée pour ça. Il m'exaspère.

- J'ai vu, répondit la Vietnamienne avec un sourire mystérieux.

Oh, oui, elle avait vu. Mais elle n'avait pas vu pas ce que Lily croyait qu'elle avait vu. Elle avait vu l'amour et la tristesse dans le regard de James Potter. Elle avait vu la flamme du désir mal camouflée par celle de la haine dans le regard de Lily Evans. Et, alors qu'on annonçait que le train approchait de sa destination, elle se fit mentalement une promesse à elle-même : un jour, Lily Evans serait Lily Potter.

N'ayant pas d'uniforme à mettre puisqu'elle n'avait pas encore été répartie, Shan-Rhâ garda sa tenue Moldue lorsque sa nouvelle amie se changea. Le train s'arrêta : il était arrivé à destination. Ne connaissant absolument rien de la marche à suivre, Shan suivit Lily et sortit du train avec elle, discutant de tout et de rien avec l'Anglaise. Elle poussa un petit cri aigu et plaqua sa main sur sa bouche, les yeux ronds comme des Cognards, lorsqu'elle arriva pour monter dans la calèche avec Lily.

- Ce… ces choses

Il n'y avait pas d'autres mots que « choses » pour qualifier ce qu'elle voyait. On aurait dit des chevaux, mais ils avaient quelque chose de reptilien et de terrifiant que n'avaient pas les chevaux.

- Ce sont des Sombrals qui tirent les calèches, dit Lily en montant dedans.

- Les créatures qu'on voit lorsqu'on a vu la mort ?

- Oui. Tu n'as rien à craindre, ils sont bien domestiqués.

Un peu craintive, Shan monta dans la calèche, qui se mit en mouvement vers l'école. Elles pénétrèrent dans l'immense hall d'entrée.

- Wow, murmura Shan, impressionnée. Mâh-Pao n'était pas aussi… wow… c'est immense !

Une voix, sèche et sévère, claqua comme un fouet dans les airs :

- Les premières années, par ici !

Le professeur McGonagall les fit placer en rang devant les portes de la Grande Salle. Shan regarda Lily.

- Euh… commença-t-elle, voulant demander à Lily si elle devait aller avec eux.

- Mademoiselle Mâh-Nee, venez ici vous aussi ! dit la directrice de Gryffondor en lui faisant signe de la main.

- On se revoit plus tard, murmura Lily à son amie avant qu'elle s'éloigne.

Lily entra dans la Grande Salle et prit place à la table des Gryffondor, saluant quelques camarades au passage. McGonagall entra avec les premières années (« Ce sont des nains, murmura Sirius à l'intention de James. Ce n'est pas possible autrement. Enfin quoi, on n'était pas aussi petits en première année, nous ! ») et procéda à la Répartition comme d'habitude. Elle garda Shan-Rhâ pour la fin. (« Ah non quand même, dit Sirius. On n'était pas si grands, faut pas exagérer ! »). Minerva McGonagall déposa le vieux chapeau rapiécé sur la tête de Shan-Rhâ.

« Ah ! dit la voix rocailleuse à l'oreille de l'Animagus. Une Mâh-Nee, je n'en ai pas vu depuis des siècles, pas depuis la fondation de Mâh-Pao. Voyons voir, voyons voir, où vais-je t'envoyer, que vois-je en toi ? Je vois beaucoup de courage, ça c'est certain. Une grande loyauté, aussi. HO ! Quelle ruse, quelle malice ! Des malins comme toi, j'en envoie beaucoup à Serpentard ! Mais je lis en toi un profond altruisme que ne possède aucun des disciples de Salazar… ainsi qu'un grand désir de faire le bien… bon, bon, bon, je ne vais pas y passer toute l'année ! Tu iras à… »

- GRYFFONDOR ! cria-t-il à l'adresse de la foule d'élèves.

Profondément soulagée, Shan-Rhâ retira le Choixpeau Magique et se dirigea vers la table des Gryffondor, où on applaudissait bruyamment. Elle prit place à côté de Lily qui, folle de joie de voir sa nouvelle amie entrer dans sa maison, la serra dans ses bras.

Dumbledore se leva de sa chaise et leva les mains pour imposer le silence. Et le silence se fit. Miraculeusement.

- Je voudrais dire quelques mots avant que nous commencions à nous empiffrer des excellents plats que nous propose notre école. Je voudrais notamment vous présenter votre préfet-en-chef, Sirius Black, de la maison de Gryffondor.

Sirius se leva, saluant les autres élèves d'un léger sourire.

- Ainsi que son homologue féminin, Shan-Rhâ Mâh-Nee, de la maison de Gryffondor également.

Estomaquée, Shan ne se leva debout que parce que Lily venait de lui donner un coup de coude plus ou moins discret en lui disant de le faire. Elle se rassit en même temps que Sirius, beaucoup moins à l'aise que ce dernier. Dumbledore reprit la parole :

- Ils seront aidés dans leur tâche de faire respecter le règlement par les préfets de maisons. Cette année, les préfets sont, à Gryffondor : Lily Evans et James Potter. À Poufsouffle, Elizabeth Wood et Tom Kensington. À Serdaigle, Emma Boots et Thierry Abbot. Et, finalement, à Serpentard, Bellatrix Black et Lucius Malefoy. NdA : Je considère ici Bellatrix et Lucius comme étant tous les deux en septième année, donc du même âge que Lily, Shan et les Maraudeurs Et, sur ce, conclut-il avec un sourire, MANGEONS !

Comme si ses paroles avaient une quelconque influence magique (ce qui, à bien y penser, était fort possible, après tout), des dizaines de plats apparurent sur les tables et les élèves commencèrent à se servir. Seule Shan regardait les plats avec étonnement.

- Ce n'est pas du tout comme à Mâh-Pao… murmura-t-elle en regardant étrangement ces plats inconnus.

- Tu vas t'y faire, dit Lily avec un sourire.

Un peu méfiante, Shan fit le choix qui lui apparaissait comme le plus prudent et se servit du poisson. Tout en mangeant, elle entretenait avec Lily une conversation animée.

- Préfète-en-chef, ne cessait-elle de répéter, comme si elle n'y croyait pas une seconde. Mais je suis nouvelle, où a-t-il la tête ? Je ne connais même pas l'école…

Lily haussa les épaules.

- Il doit savoir ce qu'il fait, répondit-elle simplement. Albus Dumbledore sait toujours ce qu'il fait.

Lorsque tout le monde dans la salle fut rassasié, les assiettes d'or se vidèrent instantanément. À nouveau, le directeur se leva debout pour parler aux élèves dont les estomacs étaient fort bien remplis :

- Le temps passe vite, le temps passe vite ! dit-il avec un sourire mystérieux. Je vous invite donc à aller dans vos salles communes.

Lily se leva en disant d'une voix bien audible :

- Les premières années de Gryffondor, par ici !

James l'aida à les rassembler, mais elle ne lui accorda pas le moindre regard. Un peu perdue, Shan regardait les préfets de toutes les maisons réunir les premières années. Elle commençait à se demander ce qu'elle devait faire lorsqu'on lui toucha l'épaule, la faisant sursauter. En se retournant, elle vit l'autre préfet-en-chef. Mille milliards de Chocogrenouilles ! Elle n'avait pas remarqué qu'il était aussi attirant, aussi… séduisant, il n'y avait pas d'autres mots.

- Tu viens ? demanda-t-il, les mains fourrées dans les poches. Je vais te montrer les appartements des préfets-en-chef.

« Appartements des préfets-en-chef » ? Elle allait partager les appartements de ce… de ce quasi-Dieu ? Comme un automate, Shan-Rhâ se leva du banc où elle était assise et le suivit.

- Mais… nos bagages… balbutia-t-elle.

- Ils sont déjà là, dit-il en la guidant dans les couloirs.

Il frappa trois fois sur un miroir avec sa baguette. Le miroir pivota et il s'engouffra dans le passage, suivi par une Asiatique pour le moins étonnée.

- Je n'ai pas très bien saisi ton nom à la répartition, dit-il sans s'arrêter de marcher.

- Shan-Rhâ Mâh-Nee. Appelle-moi Shan si tu ne veux pas te faire une entorse de la langue.

« Il y a tellement d'autres façons de l'exercer » dit une voix dans sa tête. « Oh, toi, la ferme hein ! » NdA : Oui, les persos sont très sympas avec leurs voix intérieures

- Quand je pense que je connaissais par cœur les passages secrets de Mâh-Pao, soupira Shan en voyant Sirius en activer un autre.

- Au moins, tu seras forcée de passer du temps avec l'un de ceux qui connaît le mieux ceux de Poudlard, dit Sirius. Ça devrait t'aider.

- Forcée ?

- Les préfets-en-chef, de même que les préfets, doivent faire des rondes dans les couloirs, c'est le règlement.

- Oh.

Ils arrivèrent devant le portrait d'un chevalier qui galopait en rond sur sa « fière monture », un cheval qui avait plus l'air d'un poney qu'autre chose, brandissant une épée sous le nez de Sirius Black.

- Est-ce un défi que vous me lancez, jeune fou ?

-Réminiscences, dit Sirius sans se préoccuper des provocations en duel et autres sornettes proférées par le chevalier du Catogan.

- Non ! Ne fuyez pas ainsi ! vociféra l'homme en le voyant passer dans le trou que le portrait avait ouvert en pivotant. COUARD ! LÂCHE !

- Cinglé, marmonna Shan en entrant dans la salle commune des préfets-en-chef.

- MOI, cinglé ? Comment osez-vous, jeune pucelle ? pesta la voix, qui s'affaiblissait au fur et à mesure que le portrait refermait l'ouverture derrière eux. REVENEZ ICI, FIEFFÉE GARCE QUE VOUS ÊTES !

Le chevalier continua d'hurler ses insultes, mais on ne l'entendait plus dans la salle commune. Confortable et chaleureuse, décorée aux couleurs de Gryffondor, elle était très grande pour deux personnes. Impressionnée, Shan monta l'escalier couvert d'une épaisse moquette rouge et or et se retrouva face à deux portes. Sur la première, des lettres d'or écrivaient « Sirius Black, préfet-en-chef », et, sur la seconde, on pouvait lire de la même écriture dorée « Shan-Rhâ Mâh-Nee, préfète-en-chef ».

En ouvrant la porte de sa chambre, elle fronça les sourcils en voyant que sa vue était trouble, un peu comme s'il y avait une légère brume de chaleur. Shan fit un pas pour pénétrer dans la pièce et tout devint parfaitement clair. Elle fut surprise d'humer le même parfum envoûtant que dans la chambre qu'elle occupait à Mâh-Pao. Et il n'y avait pas que le parfum d'identique. La gorge nouée, Shan s'approcha du lit double et caressa doucement les draps. Les mêmes draps de soie blanche qu'à Mâh-Pao. La décoration, purement asiatique, était rigoureusement identique à celle qu'elle avait vu ces six dernières années.

- Comment est-ce possible, murmura-t-elle en caressant l'armoire d'ébène du bout des doigts.

- Un enchantement, dit Sirius, appuyé nonchalamment mais élégamment dans l'embrasure de la porte laissée ouverte. Cette chambre est ainsi parce que c'est dans cette chambre que tu te sentiras bien. C'est ce décor qui t'apporte le plus grand réconfort.

Il ne pu s'empêcher de sourire devant son air étonné.

- Poudlard recèle encore plus de surprise que tu ne le penses, Shan, dit-il d'un ton mystérieux avant de s'éloigner.

S'efforçant de refouler ses pensées franchement pas catholiques, Shan referma la porte derrière lui et se changea pour se mettre au lit. Ça allait être une année mouvementée. Elle le sentait, jusqu'au plus profond de son être, dans chaque fibre de son corps. Comme elle l'avait senti l'année précédente. Elle espérait seulement que l'année à venir ne serait pas mouvementée de la même manière…

Le mot de la fin : Voilà, chapitre un terminé ! De 22h30 à 00h30 un soir et de 12h32 à 13h48 le lendemain (avec interruptions régulières. Ils comprennent pas ce que c'est, un « processus de création littéraire », dans cette baraque !), OUF ! On peut dire que j'étais motivée, mdr. Les prochains chapitres vont venir bientôt (le premier à peine fini, je commence déjà le second !), je les envoie un à un, au fur et à mesure que je les finis. Il est fort possible, d'ailleurs, que j'aie fini le chapitre deux avant de pouvoir poster le premier avec ce délai de trois jours (zut, je savais pas ça, moi ! Que d'injustice !) N'allez surtout pas me demander combien de chapitres je compte faire parce que je n'en ai aucune idée, ça durera le nombre de chapitres que ça durera ! Donc voilà ! En attendant le deuxième (qui ne devrait pas tarder) : vos impressions ?