C'est avec un peu d'appréhension et d'excitation que je me lance dans un nouveau projet !
Je me suis légèrement inspirée du livre/film Mémoire d'une Geisha pour fonder l'univers de ma fiction, d'où certaines similitudes.
Pour ceux et celles qui aurez du mal avec certains mots du vocabulaire spécialisé de cet univers, vous trouverez en bas de chaque chapitre leurs définitions, leurs explications. N'hésitez surtout pas à aller voir !
Egalement, les âges des personnages ne sont pas respecté. Ici, Namjoon est beaucoup plus âgé que Yoongi.
Merci à ma sœur, pour son soutient et ses idées et à Pauline, qui utilise ses yeux experts pour me corriger, et pour son soutient également ! Sans vous, j'écrirais moins, c'est certain !
Vous pouvez lire sur l'OST de Mémoire d'une Geisha si ça vous dis, c'est ce sur quoi j'écris, en l'écoutant en boucle.
Crédits: Les BTS, Rap Monster et Suga spécialement, ne m'appartiennent pas. Ils s'appartiennent à eux, et c'est déjà du boulot.
Les définitions sont toutes issues de Wikipédia pour la plupart, mais aussi d'autres sites.
Illustration : [Marie, mon héroïne]
Le reste est à moi.
Prologue
Un bien précieux
Ère Shôwa, 1956, Kyoto.
L'Okiya de Mme Ren était le plus célèbre Okiya de tout l'Hanamachi Gion. Au court de la Seconde Guerre Mondiale, mais surtout durant l'année 1944, la demeure avait été préservée, fermée à double tour et protégée par les gens du quartier. Et ce même durant l'absence de Mme Ren et de ses Filles, embauchées dans des usines sordides pour participer à l'effort de guerre. Située au centre névralgique de l'Hanamachi, l'Okiya était une grande bâtisse, typiquement traditionnelle, sur deux étages, avec ses poutres en bois foncées, ses larges pans de murs sans fenêtres et sa porte d'entrée en bois et papier de riz. Éclairée par de belles lanternes blanches, décorées de somptueux lotus, symboles de l'Okiya, la double porte donnait sur la rue centrale et toujours animée du quartier. Au milieu du bâtiment se trouvait une grande cour verdoyante et magnifiquement agencée, avec en son centre un petit étang recouvert de grands lotus où nageaient des carpes Koi en toute sérénité. Les pièces étaient toutes épurées, intelligemment agencées et toutes avaient au sol de magnifiques tatamis parfaitement entretenus. Tout dans cette maison, du lieu aux habitants, reflétait le calme et la beauté.
L'Okiya de Mme Ren avait toujours eu une excellente réputation et elle en avait fait une référence, dès les années trente, bien avant la déclaration de l'entrée en guerre du Japon. Sous l'autorité de Mme Ren, il était rapidement devenu le plus prestigieux du quartier, et tous se bousculaient pour apercevoir les Filles de l'Okiya. Les plus belles et les plus distinguées du quartier disait-on. En 1945, à la réouverture des Hanamachi et des Okiya de Kyoto, Mme Ren n'avait eu aucun mal à retrouver la première place, sa réputation n'étant plus à faire, sa demeure et ses habitants toujours autant convoités et adulés.
La réputation de Mme Ren et de son Okiya avait plusieurs explications, trois pour être exact. La première étant bien évidemment Mme Ren elle-même. Durant de longues et somptueuses années, elle avait été la Geiko que tout Kyoto, voire même que tout le Japon, s'arrachait. Magnifique jeune femme aux mille talents, multiples facettes, elle était de celles qui faisaient tourner la tête des hommes en un seul regard. Maiko puis Geiko de cet Okiya, la précédente Mère l'avait rapidement nommée comme héritière, au vu de tout ce que la jeune femme apportait au lieu, clients, réputation et même argent. Elle était devenue au fil des ans, à la tête de la maison, une femme de caractère, « une main de fer dans un gant de velours » tout en restant aussi respectée et adulée de tous pour sa beauté et son intelligence. Tous savaient que ce que Mme Ren voulait, elle l'avait.
La deuxième explication était les filles de l'Okiya, les Maiko et les Geiko. Il y avait trois jeunes femmes répondant à ces appellations dans la maison : Suki, Ai et Renkô. Suki, encore Maiko, était la plus jeune des trois du haut de ses dix-sept années. De nature joviale et franche, avec son grand sourire et ses joues légèrement potelées, souvent rougies par la gêne, elle se distinguait des autres par son talent en musique et sa parfaite maîtrise du Shamisen. Ai, tout juste Geiko, âgée de dix-neuf ans, était une magnifique jeune femme. Sa beauté était presque surréaliste tant elle était parfaite et symétrique. Elle excellait dans l'art de la danse et c'était elle qui, depuis des années, gagnait haut la main au concours de danse annuel de l'Hanamachi Gion Kobu. Renkô était la plus âgée du haut de ses vingt et un ans. Geiko depuis quelques années, elle se faisait petit à petit une place parmi les Geiko de renoms avec la beauté froide d'une poupée de givre même en été, et son excellente maîtrise des arts floraux, Ikebana en tête. Là où Suki était aimée, Ai était admirée et Renkô respectée.
Mais la troisième et dernière explication était la plus importante de toutes, et pas des moindres. Pour Mme Ren, le monde dans lequel évoluaient les Geiko et les Maiko, quoique hautement littéraire et instruit, n'en restait pas moins perverti et sombre. Les Hanamachi en étaient les exacts reflets, entre raffinement et sensualité à outrance, les Geiko côtoyant à longueur de journée les prostituées du quartier. Elle savait, d'après ses lectures et ses nombreuses expériences, que certains hommes n'aimaient pas que les femmes, ou que certaines femmes n'aimaient pas que les hommes. Elle avait compris depuis bien longtemps, après de longues observations durant ses rendez vous, que quelques hommes, bien qu'aussi virils et imposants que leurs voisins de tables, pouvaient préférer les courbes plus franches d'un jeune homme, à celles ondulées d'une jeune femme. Mme Ren avait, près de quatre ans auparavant, pris une décision inhabituelle et terriblement moderne, qui avait durant de nombreuses semaines secoué tout le quartier, voire tout Kyoto et ses alentours : faire d'un jeune homme une Maiko.
Et au sein de son Okiya, Mme Ren abritait un véritable bijou. Âgé seulement de dix sept ans, d'une beauté sans nom, à la fois froide et brûlante, à la peau aussi blanche et lisse que la plus belle des céramiques, aux cheveux d'un noir absolu et au regard intense et profond, presque hypnotique, il apportait une valeur et un prestige inestimable à sa demeure.
Min Yoongi était le bien le plus précieux que possédait Mme Ren.
Ère Shôwa : L'ère Shōwa (昭和時代, Shōwa-jidaï, littéralement « Ère de paix éclairée ») est la période de l'histoire du Japon où l'empereur Shōwa (Hirohito) régna sur le pays. Elle débute le 25 décembre 1926 et s'achève le 7 janvier 1989.
Geisha : Une geisha(芸者), plus souvent appelée geiko (芸妓) à Kyōto, est au Japon une artiste et une dame de compagnie, qui consacre sa vie à la pratique artistique raffinée des arts traditionnels japonais pour des prestations d'accompagnement et de divertissement, pour une clientèle très aisée. Elle cultive le raffinement artistique dans divers domaines tels que l'habillement en kimono, la musique classique, la danse, les rapports sociaux et la conversation, des jeux... Le mot « geisha » peut s'interpréter comme « personne d'arts » ou « femme qui excelle dans le métier de l'art ».
Maiko : Apprentie Geisha/Geiko. L'apprentissage n'a pas de durée dans le temps.
Hanamachi : Le hanamachi ou kagai (花街, littéralement « rue des fleurs ») est le nom que l'on donne aux quartiers du Japon dans lesquels vivent et exercent les geishas. On y trouve notamment les okiya (置屋, « maisons de geisha »), les ochaya (茶屋, « maisons de thé ») ainsi que tous les commerces liés aux activités et besoins des geishas. Il existe deux Hanamachi à Kyoto : Gion Kōbu (祇園甲部) et Gion Higashi (祇園東).
Okiya : Une okiya (置屋, maison de geisha) est l'endroit, au Japon, où logent les geisha le temps de leur contrat (nenki), et parfois même après. L'okiya est dirigée par une okāsan (mère) qui s'occupe de ses pensionnaires comme de ses propres filles. Pour espérer devenir geisha, une jeune femme doit tout d'abord entrer en contact avec une okiya qui accepte de la prendre en charge. L'okāsan assure tous les frais de sa jeune apprentie (kimonos, accessoires, effets personnels, etc.) qui s'avèrent particulièrement coûteux et s'occupe de sa formation. La future geisha rembourse sa dette à l'okiya par la suite, dès qu'elle touche ses premiers revenus.
Shamisen : Le shamisen (三味線, shamisen, « trois cordes parfumées ») est un instrument de musique traditionnel à cordes pincées utilisé en musique japonaise. C'est un luth à long manche à la touche lisse. Instrument typique des Geishas.
Ikebana : Composition florale – Art.
