« Où suis-je ? » se répéta inlassablement la jeune Clara.

Hier soir, elle avait passé sa soirée en discothèque avec ses amies, Edward, Matthew et Louise. Elle se souvenait avoir bu quelques verres et eu un énorme trou noir après les deux heures du matin…

Elle avait un mal de crâne atroce et l'odeur du bois mouillé qui l'entourait lui donnait envie de vomir le contenu de son estomac qui se résumait à de la vodka et du rhum coca. Son mal de crâne

la perturbait dans ses réflexions :

- Je ne me souviens pas d'un bois près de Westminster, se dit-elle pour elle-même, il y a des parcs à Londres, de grands parcs mais pas de bois à ma connaissance. Pourquoi à chaque fois que je

quitte mon pays, il faut que je me retrouve dans des situations merdiques ? Je ne vais pas aller loin avec mon anglais pourri… Où se trouvent les autres ? Bande de cons ! Ils m'ont abandonnée

en pleine ville ! Ronchonna-t-elle en se mettant debout malgré les réticences de son corps endolori.

Debout, Clara frotta énergiquement ses yeux pour éclaircir sa vue brouiller du matin. Elle se retrouvait, perdue, dans une immense forêt où la végétation était importante comme si aucun

nettoyage ne se faisait et où aucun sentier n'existait…

- Ce n'est pas un bois ! C'est complètement une forêt ! Je ne suis plus à Londres, j'en suis certaine maintenant, marmonna-t-elle contrariée.

Elle chercha des yeux son sac à main et le trouva aux pieds d'un énorme tronc d'arbre.

La gueule de bois qu'elle avait la mettait de très mauvaise humeur, elle n'arrivait pas à se concentrer correctement… Elle ouvrit son sac d'un geste brusque et attrapa une plaquette de

paracétamol et en goba deux d'un coup. Elle fut soulagée de voir qu'il lui restait sa bouteille d'eau de hier, il restait encore un bon quart de dans et, elle avait un paquet de bonbons

que Louise lui avait donné hier à la gare. Elle avait de quoi durer quelques heures au moins.

- Heureusement que je n'ai pas foutu ses talons à aiguilles, je me serai déjà cassée une cheville sinon, continua-t-elle à marmonner mécontente entre ses dents serrées.

Elle attrapa son portable. Fière d'elle, elle l'avait rechargé à fond hier matin. Mais elle redescendit rapidement de son nuage quand elle réalisa qu'elle n'avait aucun réseau, même les

urgences ne fonctionnaient pas.

- Putain ! Je suis en pleine brousse ou quoi ?! Je ne capte rien… S'énerva-t-elle.

D'un geste rageur, elle enfonça son portable dans son sac et commença à marcher droit devant elle. Le sol était humide et les pauvres ballerines de Clara s'enfonçaient facilement sous la

terre. Elle ronchonnait sur elle-même, sur ses amies, sur sa vie,… La pauvre jeune femme était complètement perdue, fatiguée et elle avait froid. Elle ne comprenait pas le changement de

température. Hier soir, il faisait encore 23 degrés et maintenant, il ne devait pas dépasser les 12. Clara n'était pas très vêtue, revenant d'une soirée dansante, elle n'avait qu'une fine

robe sur elle, celle-ci remontait jusqu'à mi-cuisses et ses fines bretelles ne la réchauffaient guère. Elle se stoppa net et se laissa tomber au pied d'un tronc. Elle ne sentait plus ses pieds,

heureusement, son mal de crâne s'était atténué. Elle avait quand même cette sensation désagréable d'avoir sa tête compressée… Elle but quelques gorgées d'eau. Elle se figea quand elle entendit

du bruit à sa droite, le sol avait craqué comme si quelqu'un avait marché sur des branches.

Clara se releva rapidement et fixa l'endroit d'un œil incertain. Elle était mélangée entre la peur de rencontrer un psychopathe et le bonheur de rencontrer son sauveur… Elle s'attendait à

tout sauf tomber nez à nez avec une araignée géante. Quand elle disait géante, s'était réellement géant et pas de la taille d'une bestiole de huit centimètres qu'on pouvait voir dans des

documentaires animaliers. Non, la créature en face d'elle faisait facilement trois mètres de longueur. Clara laissa tomber sa bouteille d'eau au sol et fixa avec horreur la bête s'avancer

vers elle. La bouche entrouverte, un fin souffle en sortit. Elle était pétrifiée de peur… Depuis toute petite, Clara avait une sainte horreur des insectes en tout genre mais le pire était

l'araignée. Quand celle-ci bondit sur elle, Clara se mit à hurler à plein poumon, elle hurlait comme une démente… D'un coup, elle sentit le corps de la bête inerte tomber sur elle, la faisant

crier encore plus fort. Elle essaya sans moyen de se dégager de sous le corps de l'insecte géant. Elle sentit une poigne ferme l'agripper au bras pour la sortir de là. Elle se débattit de

toutes ses forces ne frappant le vide toute au tour d'elle. Elle pouvait encore sentir l'odeur immonde de la bestiole et le poids qu'elle avait eu sur elle.

- Dar- fíriel ! (Arrête, femme mortelle) s'écria la voix rave d'un homme.

Clara se raidit aussi tôt en entendant l'homme. Elle le fixa apeurée. Qu'avait-il dit ? J'ai absolument rien compris…

- Quoi ? demanda-t-elle.

- Que-fais-tu dans Vert-Bois par c'est temps môr (noir) ! Questionna-t-il d'une voix ferme.

- Môr ? Je ne comprends rien à ce que vous dites ! S'expliqua-t-elle, lâchez moi, vous me faites mal au bras, se défendit-t-elle en essayant de se dégager son bras de la poigne de l'homme.

L'homme la dévisagea étrangement. Clara l'observa à son tour de haut en bas. Il était grand et beau, il avait un visage lisse et fin avec de longs cheveux d'un noir corbeau. Ses yeux étaient

d'un bleu clair limite du gris. Il avait un arc à flèches dans une de ses mains et sa tenue était étrange. Il portait une sorte de cape verte foncée avec de drôles de bottes hautes. Mais ce

qui attira le plus l'attention de la jeune femme était les oreilles pointues et de grande taille de l'homme.

- C'est une blague ?! Vous vous foutez de ma gueule ?! Des oreilles pointues… Vous vous prenez pour un elfe ?! S'exclama-t-elle furieuse. Mon grand, si tu as la folie du film « le hobbit »

j'ai rien contre ton trip amusant ! J'adore ce film et le cul de Legolas et de son père le roi, ils me font baver mais tu vois, je suis dans une situation plutôt merdique. Je suis en Angleterre

que depuis hier et, je me retrouve déjà seule et je ne sais pas où. Je suis perdue. J'ai mal de tête, j'ai faim, je suis fatiguée et j'ai froid. Le plus intelligent que tu as faire c'est de me

faire sortir de cet endroit et m'indiquer la ville la plus proche, je t'en serai reconnaissante à vie. D'accord ? Tu as compris ?...

L'homme la regarda bouche ouverte sans ciller. Il attrapa dans son dos une sorte de corne et se mit à souffler de dans. Le bruit résonnait comme une cloche dans la tête de la pauvre jeune femme

qui grimaça. Le son du clairon fit arriver trois autres personnes autour de la jeune femme. Elle les dévisagea sans comprendre ce qu'ils se disaient, elle ne comprenait pas leur charabia.

- D'accord, j'ai compris ! Vous êtes une bande de débiles… Je me casse, j'en ai assez de vous écouter marmonner des conneries que je ne comprends pas.

Clara leur tourna le dos et partit droit devant elle, elle était furieuse contre ses hommes et sur leurs jeux stupides. Envoyer une machine robot avec la forme d'une araignée la révoltait. Elle

avait vraiment eu peur… Trop plongée sans ses pensées, elle n'entendit pas le craquement d'une branche et l'un des hommes l'agripper par la taille pour la soulever dans les airs. La pauvre femme

poussa un cri de frayeur. Elle avait le vertige… ces hommes avait décidé de lui faire vivre toute ses peurs en une journée ou quoi ?

Solidement accrochée au bras de l'homme, elle ferma les yeux de toutes ses forces pour éviterde regarder le spectacle qui avait en bas. Si elle ouvre un œil, elle savait que son estomac n'y

résisterait pas. Quand elle sentit de nouveau le sol du sous ses pieds, elle prit une grande bouffée d'air mais cela avait été de trop pour elle, elle s'éloigna de quelques pas et se mit à

vomir tout le contenu de son estomac. Elle était soulevée de spasmes et la bile qui sortait lui brûlait atrocement la gorge.

- Vous êtes caeleb, rentez vous hoda, fíriel, demanda doucement l'homme en la redressent doucement.

- Je ne vous comprends pas, votre accent est trop prononcé ! dit-elle essayant de reprendre toute son équilibre.

Malgré tout, elle suivit l'homme à l'intérieur de cette bâtisse étrange, c'était la même à quelques différences mineures, dans le film « le hobbit ». C'était drôlement bien fait. L'intérieur

était impressionnant, un parfait mélange entre la roche et les arbres … Mais, Clara était trop affaiblie pour réellement observer le paysage qui s'offrait à elle et même, si elle n'éprouvait

aucune confiance pour les hommes qui l'avaient conduite de force en ce lieu, elle n'avait plus l'énergie nécessaire pour se défendre. Sa gorge la brûlait, son estomac lui faisait mal et ses yeux

lui brûlaient. Elle était épuisée.

Elle sentit qu'on la soutenait pour marcher et qu'on la coucha, quelques secondes, minutes plus tard sur une couches remplis de couverture douce à la senteur des sapins, une odeur fraîche.

Elle s'endormit rapidement sans entendre les pas qui se dirigeaient vers elle.

- Debout ! Debout !

Une main sur son épaule la secouait essayant de la réveiller. Clara gémit de mécontentement en essayant de balayer la main qui l'ennuyait.

- Matthew, dégage ta main ou sinon je te ferai bouffer tes couilles ! J'ai sommeil, j'ai besoin de récupérer.

- Je ne suis pas… Matthew, lève-toi, femme mortelle.

Clara ouvrit brutalement les yeux en entendant cette phrase « femme mortelle » ? Qu'est-ce que c'est comme connerie?

Elle tourna son visage sur celui d'un autre homme. Un bel homme aux longs cheveux d'un blond clair, des yeux bleus et un visage fin et doux.

- Vous avez aussi des oreilles pointues ? demanda-t-elle moqueuse.

L'homme la regarda les yeux exorbités.

- Oui, je suis un elfe. Les elfes ont les oreilles pointues… Les hommes ont les oreilles arrondies, se défendit l'homme perdu, devant une telle question.

Clara osa un sourcil devant l'air perdu qu'il lui offrait.

- Les elfe n'existent pas tu sais ? C'est une légende de conte pour enfant et adulte. Il ne faut pas mélanger le fictif et la réalité. Je suis large d'esprit mais si tu parles comme cela

face à quelqu'un d'autre, tu risque de te retrouver dans une cellule sous camisole de force.

- Camisole ? Questionna l'elfe devant des mots qu'il ne comprenait pas.

Il était venu suite à l'appel de son frère qui n'arrivait pas à bien communiquer dans la langue commune. Il comprenait maintenant la raison de sa difficulté. La femme parlait bel et bien

la langue des hommes mais son accent n'était pas le même et plusieurs mots lui étaient inconnus.

- Le roi te demande ! S'expliqua l'elfe en reprenant son visage droit.

- Ton… roi ? D'accord, amène-moi devant le grand manitou, il pourra peut-être me sortir de cette folie.

- Manitou ?

Le pauvre elfe ne comprenait rien à la divagation de la pauvre femme. Était-t-elle folle ? L'araignée l'avait-elle mordue pour une telle réaction ? Sa tenue était étrange. Elle devait avoir

froid. Dans un soupir, il retira sa cape et la posa sur les épaules frêles de la mortelle qui sursauta au toucher chaud et lourd de la cape. Elle le regarda surprise et le un

trône fait d'écorce et de corne ? se dessinait à ses yeux. Des gardes surveillaient un homme aux très longs cheveux blond et fin, un visage long et angélique, des yeux froids et bleus. Mince,

grand et élancé.

- Bordel de merde, il est canon ! S'exclama Clara en bavant devant le physique de l'homme.

- Pardon ?

- L'homme qui est assis là bas, désigna Clara d'un geste du doigt, il est trop beau !

- C'est le roi Thranduil, fíriel ! Ne lui manquez aucun respect sinon vous en payerez de votre vie.

- C'est une menace ? Écoute je suis bonne joueuse, je suis encore gentille face à votre délire obsessionnel du jeu mais, je commence réellement à en avoir marre. Conduis-moi devant le sexy

blondinet qui te sert de roi que je puisse le supplier de me renvoyer chez moi. Je n'ai pas payé trois jours d'hôtel pour dormir sous un arbre.

L'elfe écarquilla les yeux en grand devant les récits de la jeune femme, il ne comprenait absolument rien.

- Aran ! Se prosterna doucement l'elfe blond.

Le roi tourna sa tête sur la jeune femme et émit une grimace de dégoût en voyant l'état déplorable de la jeune mortelle. Elle était souillée de boue et à peine vêtue.

- Que faisiez-vous dans mon royaume, jeune femme ? Les temps sont sombres et dangereux pour une femme seule. Les cités des humains ne sont guère proches.

- Je ne sais pas ce que je fais ici ! Je me suis réveillée dans cette forêt…

- Vous ne vous rappelle pas de votre venue dans Vert-Bois ? S'étonna le roi, je sens que vous me dites la vérité mais vous me paraissez bien étrange pour une mortelle, vous avez quelque chose

en vous.

- Je suis intelligente, cela perturbe les hommes en général.

- Quel est votre peuple ?

- Mon… peuple, s'étonna Clara. NON ! Vous jouez encore à votre jeu tordu ?! je ne viens d'aucun de vos peuples ! Moi je française et je passe juste quelque jours ici pour voir des amies… Je veux

juste retrouver mon hôtel.

- Vous moquez vous de moi, jeune imprudente ! S'exclama le roi. Savez qui je suis !?

- Un roi ? répondit-elle sans être impressionnée.

Le roi s'approcha de Clara et s'abaissa pour que leurs visages se trouvent à la même hauteur.

Il semblait intrigué et mécontent en même temps.

- Comment osez-vous me parlez de cette façon ?! Je suis Thranduil, fils d'Oropher et le roi sur Vert-bois, plus connu sous le nom de Forêt Noire, me jeta-t-il froidement au visage.

- Et moi, je suis la reine d'Angleterre, répliquai-je bêtement.

- Enfermez-la dans un cachot ! Je m'occuperai de son compte plus tard !

Clara ouvrit grand les yeux devant les dires du roi. Cachot ? Il est tordu le mec, beau mais complètement cinglé.

- T'es pas bien dans ta tête toi, je n'irai pas dans tes cachots puants, malade !

Personne ne pipa mot, ils semblaient tous surpris par la réplique.

« Super » se dit-elle, elle avait gagné une bataille ! 1 pour moi et 0 pour le beau blond.

- Tu es fort imprudente pour oser t'adresser à moi de cette façon, jeune mortelle. Rien ne me retient de te tuer sur le champ mais je suis patient. J'attendrais que tu répondes à mes questions

sans ce petit air supérieur. Enfermez-la.

- Vous êtes un grand malade ma parole ! Bande de tordus ! Les livres de Tolkien et les films ne sont que de la fantaisie ! Vous êtes complètement cinglés… Vous n'avez pas le droit de me retenir

dans ce lieu, je vais porter plainte contre vous.


Voici les chapitres remis au propre par les soins de "Plume d'Elena"

"Merci pour ton aide précieuse"