Cet OS été écrit par Story-Bizarre ( sur skyblog ), une auteure de talent qui c'est frottée aux textes sur SLG. Je ne fais que le poster ici à sa demande, ainsi donc n'hésitez pas à laisser votre avis je lui ferrais passer toutes vos réactions ! Bonne lecture.
Allongés tous deux dans le lit à une seule place, l'homme tout de noir vêtu et son acolyte au T-shirt rouge s'étreignaient avec force et ardeur, s'accrochant l'un à l'autre comme un coquillage à son rocher. Ils ne savaient pas comment ni pourquoi ils en étaient arrivés là, mais ils n'y pensaient même pas, même plus. Tout ce dont ils avaient conscience, c'étaient la présence de l'autre et cette soudaine explosion de passion qui les liait. Ils avaient ce besoin d'être proches, de se sentir physiquement. Tout avait été si rapide, si brusque. Ils avaient été attirés l'un à l'autre tels de puissants aimants et ne pouvaient plus se quitter. Ils ne le voulaient plus.
Déjà dépourvu de sa casquette, l'amateur de jeux vidéos se blottissait presque désespérément contre son aîné, qui le serrait avec toujours plus de ferveur, avec pour seule limite de ne pas l'étouffer. Celui-ci en profita pour glisser son nez dans le cou de l'autre et y abandonner quelques chastes baisers, esquissant un mince sourire en sentant les frissons se hérisser sur la peau fragile. Le petit se mordillait la lèvre en inclinant sa tête sur le côté, laissant plus d'espace à son homologue. Puis il referma ses bras derrière la nuque de ce dernier et passa ses mains sous sa veste pour la lui ôter. Grisé, le Patron ne broncha pas une seule seconde et, une fois le vêtement retiré, il faufila ses doigts sous le tissu rouge que portait le Geek pour aller flatter le bas de son ventre et sa taille. Le cadet ne put retenir un léger couinement d'aise, emporté par une douce chaleur qui semblait couler dans ses veines et se propager dans tout son corps. Ce n'était pas tant que ça, au fond, mais ça le rendait déjà toute chose.
Ils ne se disaient même pas que ce qu'ils faisaient était contraire à l'éthique et aux règles de vie commune qui avaient été instaurées pour que tous vivent décemment sans se taper dessus ou se sauter dessus. Ils ne se disaient même pas que l'un, mature et expérimenté, ne pouvait se permettre d'agir ainsi avec l'autre, un gosse encore un peu naïf et maladroit. Ils ne se disaient même pas que c'était insensé, improbable, impensable. Ils se contentaient de faire, de ressentir, d'apprécier, de se laisser aller. Et le consentement mutuel aidait beaucoup. Car l'homme aux lunettes noires ne se serait jamais, absolument jamais permis de poser une seule main sur le jeune garçon sans sa permission. Jamais. Là, l'autorisation lui avait été clairement donnée, puisque c'était lui-même qui s'était jeté sur son aîné, le serrant et l'embrassant fébrilement, après avoir longuement discuté avec lui sur la relation qu'ils avaient à la base. Une relation pas toujours très claire ni très neutre.
Tous deux s'aimaient beaucoup et se l'étaient déjà plusieurs fois prouvé de façon assez particulière. Le Patron ne voulait pas être accusé de ne pas faire une distanciation – car il fallait voir le rôle qu'il avait dans l'émission – et d'abuser de la confiance et de la candeur du Geek, ni être en conséquence éloigné de lui, il n'avait donc jamais vraiment osé quoi que ce soit. Mais, à plusieurs reprises, ils s'étaient retrouvés dans les bras l'un de l'autre pendant de longues minutes, et le garçon à la casquette lui faisait des caresses sur le dos, passant ensuite sous les deux épaisseurs qui le recouvraient pour flatter directement la peau de ses doigts, dans des gestes de plus en plus clairement sensuels, et par moments, il allait même frôler ses flancs et remontait le long de ses côtes, sans en faire plus, mais tout ça était déjà beaucoup. Surtout pour l'aîné qui lui n'aurait jamais tenté ce genre de démonstration d'affection – était-ce resté au stade de l'affection pure et simple, d'ailleurs ? – au risque de se sentir indéfiniment coupable.
Alors, forcément, lorsque le petit lui avait carrément sauté dessus, indomptable et irraisonnable, il n'avait plus été capable de résister. Encore moins lorsque leurs lèvres avaient fini presque soudées, inséparables. Encore moins lorsque ses bras s'étaient serrés autour de ses hanches, avides de son étreinte. Encore moins lorsque son corps s'était collé contre le sien, à la recherche de toujours plus de contact. Encore moins lorsqu'il était venu lui mordiller l'oreille, le souffle court et brûlant. Encore moins lorsqu'il y avait chuchoté, d'une voix méconnaissable, suppliante et lubrique, ces quelques mots qui avaient achevé de lui faire perdre la raison. « Fais-moi du bien ».
L'homme en noir n'avait pu que céder à cette demande. Après tout, il voulait toujours être sûr qu'il était bien. Alors si là, il devait s'en charger, il n'en était que plus ravi. Surtout sous cette forme. Car s'il n'était pas un malade pervers et tordu, il avait des besoins et des pulsions, qu'il avait toujours contrôlées, notamment avec le gameur, même lorsque celui-ci le touchait de façon équivoque. Mais là, il lui avait été tout bonnement impossible de résister. Alors oui, il répondait à son étreinte, à ses baisers, il restait tout contre lui, le laissait le dévêtir, se cramponner à ses cheveux ou à ses épaules. Et oui, il lui ferait du bien. Le plus possible.
Alors que le Geek prenait l'initiative de déboutonner progressivement la chemise que portait le Patron sous la veste qu'il n'avait désormais plus, ce dernier glissa ses mains sous le T-shirt rouge et effleura les flancs et les côtes de son cadet, dans des gestes lents et doux empreints de sensualité, comme il le lui avait fait auparavant. Le petit laissa échapper de longs soupirs d'aise, parfois agrémentés d'un discret gémissement, il ferma machinalement les yeux et laissa des frissons de plus en plus prenants l'envahir petit à petit. Depuis qu'il s'était jeté dans les bras de son homologue, implorant, il n'avait pas regretté une seconde ses faits et gestes. Il se sentait compris, comblé, aimé.
Insatiable, il caressa de ses mains tremblantes le torse découvert de son vis-à-vis, dévoilé par les pans de sa chemise écartés sur les côtés, offrant une vision très...alléchante. Le cadet se rendait compte de cette attirance soudaine – ou peut-être pas si soudaine que ça, d'ailleurs – qu'il éprouvait envers son acolyte, de cette petite étincelle qui s'était animée en lui, de cette envie lubrique qui avait brusquement éclaté. Il le voulait près de lui, sur lui, contre lui. Il voulait ses lèvres frémissantes, ses mains curieuses, sa peau tiède. Il voulait sentir son corps se presser sur le sien, son souffle se mêler au sien, son bassin réagir au contact du sien. Il le voulait, il le désirait. Et voulait que lui le désire en retour. Ce qui manifestement était bel et bien le cas. Car, alors qu'il s'affairait à cajoler de ses doigts la peau mise à nu de son aîné, qui lui revenait couvrir son cou de baisers et de quelques douces morsures, il sentit une pression sur son entrejambe, signe que celui de son – soudain – amant avait augmenté de volume, lui apportant une excitation supplémentaire.
Le Geek abandonna donc momentanément ses caresses et descendit ses mains pour déboutonner et dézipper le pantalon de l'homme en noir, dans le but explicite de le lui retirer. Le Patron se laissa faire volontiers, surtout que cela le libérait partiellement d'une sensation d'inconfort. D'abord hésitant, puis plus confiant en le voyant ne pas broncher, il ôta à son tour le jeans délavé de son cadet et ne put retenir un fin sourire lorsqu'il vit l'effet qu'il lui faisait. Il lui faisait du bien au-delà de toute espérance. Il lui procurait un plaisir physique, tant et si bien qu'il lui avait provoqué une excitation sexuelle. Il se mordit la lèvre rien qu'en y songeant. Il...l'excitait. Bon dieu, rien que d'en prendre conscience, de le réaliser, lui faisait la même chose. Il était encore plus stimulé par la simple idée que lui, qui s'était souvent retenu ne serait-ce que de toucher son camarade de manière trop suspecte, qui ne voulait pas abuser de lui, qui avait peur de lui faire du mal, était à l'origine de cette réaction physiologique. Il l'excitait… Bon sang de bonsoir, c'était si agréable à penser !
Soudain, dans un geste presque brutal, le petit acheva de retirer la chemise qui était toujours seulement entrouverte, tout en se jetant sur les lèvres de son vis-à-vis, les dévorant de baisers avides. Surpris par tant d'ardeur, ce dernier lui planta ses doigts dans la peau, avant de la relâcher et de soulever à nouveau son haut rouge pour lui offrir de légères caresses d'une lenteur un brin provocatrice, lui arrachant toujours plus de soupirs et de gémissements d'aise. Puis, alors qu'il répondait toujours plus fiévreusement aux baisers de son cadet, il glissa ses doigts vers les pointes de chair plus foncée et commença par les flatter du bout de ses pouces, laissant le temps au gameur de s'habituer à ce contact. Celui-ci eut d'ailleurs tôt fait de réagir. Il commença à se tortiller sous lui, à soupirer plus fort, à se mordre la lèvre entre deux baisers. Enivré par ces réactions fort positives, l'aîné poursuivit ce simple effleurement pendant quelques secondes, puis il se saisit simultanément des deux zones sensibles pour les stimuler délicatement de ses doigts, soutirant à son homologue des petits couinements non dissimulés, presque suppliants.
- S'il te plaît… Encore…
Le Patron ne se fit pas prier plus longtemps et continua ses doux attouchements audacieux, inclinant la tête pour aller à nouveau embrasser son cou. En proie à un indescriptible plaisir, le Geek ne put retenir les sons qui s'échappaient de ses cordes vocales, témoignant d'à quel point il appréciait et savourait ce que lui faisait son homologue. Il se cramponna à ses cheveux et se mordit fortement la lèvre pour garder un minimum de retenue. Il avait des frissons partout et en même temps il crevait de chaud. Il avait l'impression qu'un brasier s'étendait en lui et se ravivait à chaque fois que son aîné le touchait, soit quasiment en permanence. Il profita de leur proximité pour croiser ses jambes autour des siennes et rapprocher encore leurs bassins, leur provoquant à tous deux un bref gémissement.
Emporté par la fougue et la passion de leur étreinte, l'homme en noir fit glisser sa bouche le long de la carotide de son cadet, puis il releva son T-shirt jusqu'en haut de son buste et déposa une série de baisers sur la peau dénudée, s'appliquant sur chaque centimètre carré, jusqu'à ce qu'il s'arrête au niveau de son nombril. L'autre avait toujours les yeux clos, les lèvres entrouvertes frémissantes, le souffle court. Il laissait partir des petits couinements évocateurs, s'agrippait toujours aux mèches courtes de son vis-à-vis qui s'affairait, encore et encore, à lui faire du bien, comme il le lui avait demandé, comme lui-même le voulait.
Au bout d'un moment, le Geek reposa une main sur l'épaule du Patron pour le pousser sur le côté et passer sa jambe par-dessus les siennes pour le faire basculer en-dessous. Ne sentant aucun geste de répulsion, il s'attaqua à son tour au cou de son vis-à-vis, laissant une multitude de baisers sur la peau sensible qu'il étendit ensuite le long de ses clavicules, puis en haut de son buste. Il le prit par les hanches et resserra la distance entre leurs bassins, à plusieurs reprises, les faisant se frotter l'un à l'autre. Entre deux soupirs, l'aîné prononça un juron étouffé, pris de court par toutes les sensations que tout cela lui provoquait. Il attrapa le petit par les épaules et l'attira à lui pour l'embrasser fiévreusement, ce qui dissimula quelque peu les gémissements de plaisir que lui soutirait la friction de leurs bas-ventres.
Tous deux étaient emportés par une rafale de désir et d'excitation, ne voyant rien d'autre, ne tenant compte de rien d'autre. Seul leur importait le moment présent, ce qu'ils étaient en train de faire. Et c'était bien trop plaisant pour qu'ils ne puissent ne serait-ce que songer à s'arrêter. Leurs corps frémissants se mouvaient l'un contre l'autre, se donnaient l'un à l'autre. Leurs bouches se cherchaient, s'effleuraient, se taquinaient, se dévoraient. Leurs souffles haletants se mêlaient, leurs gémissements et soupirs se confondaient. Le besoin de se sentir toujours plus proches animait leur étreinte. Et, alors que le petit se serrait avec toujours plus de ferveur contre son aîné, celui-ci se retenait de lui sauter dessus à son tour. Car son désir dont témoignait le relief dans son dernier vêtement ne faisait que croître, surtout en voyant cette même réaction chez son homologue.
Lorsque son cadet passa ses mains sous son corps pour se saisir de son postérieur, il se crispa et étouffa un grognement, puis se mordit la lèvre en sentant une pression répétée à cet endroit. Il était littéralement en train de lui peloter le fessier. Encore une fois, le fait même d'y penser était excitant, alors l'action en elle-même… Il avait l'impression de devenir comme fou, grisé par toutes ces sensations, par le fait que c'était lui qui les lui provoquait, par le fait qu'il lui en provoquait lui aussi. Car il avait toujours en tête de lui faire du bien. Et, à force de le sentir en phase avec lui, avide de son contact, désireux de son corps, il voulait passer à l'étape supérieure. Il avait envie de l'avoir entièrement contre lui, sans aucune barrière, sans aucune pudeur, sans aucune retenue. Cela ne faisait désormais plus aucun doute. Il avait envie de lui.
Brusquement, le Patron eut à ce moment comme un éclair de conscience, une subite réalisation. Nom de dieu, mais qu'est-ce qu'ils foutaient ? Tout cela n'avait aucun sens et n'aurait jamais dû se faire ! Il était en train de faire ça avec lui, avec le Geek… Un gamin ! Un gamin qu'il adorait, qu'il bichonnait, qu'il voulait protéger. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Pourquoi avait-il cédé, bon sang ? C'était insensé ! Il ne pouvait pas faire ça...lui faire ça. Et encore moins aller plus loin. Il ne voulait pas abuser de son affection, de sa candeur, de sa confiance. Et voilà maintenant qu'ils étaient à moitié dévêtus, en train de s'embrasser et de se tripoter à tout-va, déjà complètement excités. Ils ne pouvaient pas continuer ça, ils ne devaient pas !
Alors, même si la tentation était à son comble, même si le petit était toujours pelotonné contre lui, cherchant à le combler toujours plus, l'homme aux lunettes noires prit son courage à deux mains et repoussa son camarade, profitant pour se redresser. Ce dernier, arrêté brusquement dans son élan, avait les yeux embués, les lèvres tremblantes, et frémissait encore. Il le fixa longuement, le regard plein d'incompréhension et de frustration.
- Je suis désolé, gamin. Je peux pas faire ça…
- Quoi ? Mais...mais pourquoi ? balbutia le Geek, incrédule.
- Parce que je… On ne peut pas. Ne le prends pas pour toi, tu n'y es pour rien. Mais on ne peut pas.
Le Patron alla pour se rasseoir complètement, mais il fut bloqué par son cadet qui le retint contre le matelas, allongé de tout son poids sur lui. Il le regardait toujours, ne comprenant pas cette réaction totalement opposée à toutes celles qui s'étaient enchaînées jusqu'alors. Pourquoi les arrêtait-il tout d'un coup ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant ? Ou après… ?
- S'il te plaît, ne me laisse pas comme ça… Ne nous laisse pas comme ça, geignit-il d'une voix suppliante et déçue.
- Je ne peux pas te faire ça, gamin. Je ne veux pas !
- Ça, c'est ce que tu dis, rétorqua le Geek avant de se rapprocher encore de son visage et de presser son bassin contre celui du Patron, lui soutirant un gémissement étouffé, contenu. Et ça, c'est ce que tu veux vraiment.
- Arrête… On ne peut pas faire ça…
- Tu le veux autant que moi, alors bien sûr qu'on peut !
Sur ces mots, le gameur, plus sûr de lui que jamais, enlaça à nouveau son aîné et reprit ses mouvements de friction de leurs corps. Mais le Patron avait plus de force que lui et, rassemblant toute sa volonté, il le stoppa dans ses gestes et le regarda fixement, sans ciller.
- Je ne veux pas qu'on fasse ça. On risque d'avoir des emmerdes, surtout moi, parce que je suis plus susceptible de t'avoir forcé que l'inverse.
- Mais je sais que t'es pas comme ça, t'es jamais méchant avec moi, tu me ferais pas ça, n'est-ce pas ?
- Bien sûr que non, gamin. Jamais. Et c'est pour ça que je veux pas prendre de risque.
- Mais… C'est moi qui t'ai demandé…
- Je sais. Et je peux difficilement te le refuser, concéda l'homme aux lunettes noires, esquissant un mince sourire. Mais je ne veux pas que ça devienne dangereux. Je ne veux pas abuser de toi, ou qu'on m'en accuse. Que tu le veuilles ou non, gamin, c'est pas pour rien que je t'appelle comme ça.
Comprenant un peu mieux ce qui tracassait son amant de quelques minutes, le petit s'allongea à ses côtés et vint se lover contre lui, reprenant de douces caresses sur son torse découvert, qui se soulevait au rythme de sa respiration accalmie. Sa frustration était palpable, tout comme celle du Patron qui essayait tant bien que mal de ne pas craquer à nouveau sous les effleurements des doigts qui se promenaient sur sa peau. Après un long silence, il se redressa pour observer son homologue, dont les lèvres frémissaient encore discrètement. Il se pencha pour l'embrasser dans le cou, même s'il pensait qu'il se ferait de nouveau stopper. Or, ce ne fut pas le cas. L'aîné n'avait pas la force de lui résister. D'une part, parce qu'ils étaient déjà allés très loin dans leurs échanges charnels. D'autre part, parce qu'il ne pouvait plus que céder à ce genre d'initiative, après la discussion – et surtout la conclusion de celle-ci – qu'ils avaient eue.
De longues secondes s'écoulèrent ainsi, dans le silence interrompu seulement par le bruit de leurs respirations et le son des baisers du garçon au T-shirt rouge sur la peau frêle du cou de son vis-à-vis. Celui-ci soupirait d'aise, les yeux clos, resserrant sa main qui était venue se faufiler dans la sienne pour entrelacer leurs doigts. Au bout d'un moment, le Geek revint l'embrasser cette fois avec plus de tendresse, moins d'empressement. Il en profita pour se replacer entre ses cuisses et presser son corps contre le sien, recherchant à nouveau son contact. Il sentait bien qu'il n'y avait plus le même engouement de la part du Patron, mais avant qu'il ne risque de le repousser une autre fois, il glissa ses lèvres le long de sa mâchoire jusqu'à son oreille qu'il mordilla doucement, avant d'y murmurer quelques mots.
- Mais moi, j'en avais envie…
- Je sais, gamin, je sais… soupira son acolyte, ne sachant que dire de plus.
Le gameur se redressa pour le regarder à nouveau et vint agripper ses cheveux de ses deux mains, reposant de nouveau sa bouche contre la sienne, avec plus de ferveur cette fois. Puis il descendit ses doigts le long de son corps, jusqu'à ses hanches, attrapant celles-ci pour mieux l'étreindre. L'aîné, partagé entre le plaisir et la culpabilité, se laissa faire et passa ses bras autour de la taille du petit, sous le T-shirt, pour caresser la peau froide de ses pouces.
- Je veux rester avec toi… Je veux plus te lâcher, chuchota le Geek, de cette même voix suppliante teintée de déception.
C'était étrange comme se mêlaient ces innocents mots enfantins et cette situation qui l'était beaucoup moins. Le Patron ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire attendri et de serrer encore un peu plus son cadet dans ses bras lorsqu'il reposa sa tête contre son buste.
- Moi non plus, gamin. Je veux pas te laisser.
Il ponctua cet aveu par un baiser sur le front du petit, ne trouvant rien à faire de plus. Il ne pouvait que le rassurer, le conforter dans l'idée que, non, il ne le laisserait pas, quoi qu'il arrive.
- Mais… Tu ne veux pas de moi…comme ça ? se hasarda l'amateur de jeux vidéos, toujours sur le même ton un peu candide.
- C'est pas que je ne veux pas. C'est que je ne peux pas.
- T'as rien à te reprocher, rétorqua-t-il. J'en ai envie aussi, alors t'as pas à culpabiliser.
Le Patron soupira, ne sachant que faire. C'est vrai, s'il les avait stoppés dans leur élan, c'était pour une raison finalement égoïste, puisque tous deux voulaient la même chose, simplement lui avait peur de ce qui pourrait lui être reproché. Ou de ce qu'il se reprocherait tout seul. C'était probablement ça qui le retenait le plus de se laisser aller à l'étreinte de son camarade. Il ne voulait pas risquer de lui faire du mal, c'était encore un gosse, même s'il n'était pas totalement immature – notamment à ce sujet. Il avait déjà honte de s'être laissé aller si longtemps, alors aller encore plus loin serait pour lui un cas de conscience.
- Ne le prends pas pour toi. Ce n'est pas que je ne veux pas de toi. Mais j'aurais trop l'impression de faire une connerie, donc je ne préfère pas.
- Si tu n'essaies pas, tu ne sauras pas, justement ! répliqua le Geek en se redressant pour l'embrasser au coin des lèvres.
- Justement, je ne préfère pas ! se justifia l'aîné en le repoussant gentiment. Déjà, là, je me sens mitigé. Même si c'est toi qui le voulais. Même si jusque là j'ai laissé couler. Même si j'ai adoré…
Ses derniers mots se mêlaient à un léger soupir. C'était là le hic. Il avait adoré ce qu'ils avaient fait, il s'était senti bien, désiré, comblé. Mais voilà, s'il n'y avait eu que ça, il aurait laissé continuer, or il n'y avait pas eu que ça.
- J'ai adoré, moi aussi, lui confia le gameur d'une petite voix.
Un long silence plana, alors qu'il avait reposé sa tête juste sous la clavicule du Patron, avant qu'il ne rajoute quelques mots en un murmure.
- En fait, je me sens toujours bien avec toi.
Touché par ces mots, l'homme aux lunettes noires le serra encore contre lui et déposa un baiser sur son front. Visiblement, le débat était clos. Ils en resteraient là. Et ce n'était pas plus mal. Et puis, ils ne pouvaient peut-être pas se permettre de telles étreintes, mais l'affection qu'ils avaient l'un pour l'autre était et serait toujours là. Et si quelque chose entre eux pouvait être sans limite, c'était l'affection.
