Disclaimers : Les personnages contenus dans cette histoire ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété des créateurs/auteurs de la série Person of Interest.
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En revanche les fautes d'orthographes sont bien de moi…
Le rated M correspond à la violence de certaines scènes, rien de plus.
« Une armée sans agents secrets est un homme sans yeux ni oreilles. »
Sun Tzu. L'art de la guerre.
New York février 1778.
Sa « chambre de fonction » n'abritait que peu de choses.
Du pas de la porte, un « simple visiteur » apercevait ce lit imposant sur la droite, l'illustration parfaite de l'emploi de cette pièce dont les draps en coton grossier – certainement pas en soie, bien trop coûteux pour un tel établissement – rêches sous ses doigts longs, finissaient par irriter sa peau délicate.
Elle laissa ses yeux vagabonder sur les lambris composés d'un simple quadrillage de panneaux, d'une monotonie géométrique. Le sol constitué de parquet en bois de chêne ciré, et aux compartiments en équerres, craquait désagréablement.
La chambre avait été belle, la peinture qui s'écaillait ici et là, certainement de bonne qualité dans cet un ancien hôtel particulier, qui souffrait aujourd'hui du peu d'entretien si nécessaire à sa gloire passée.
Les murs ne comptaient plus, seule la clientèle importait. Cela pouvait paraître paradoxal, pourtant la maquerelle lui avait révélé que les hommes ne venaient pas pour le décor, mais pour tous les autres divertissements que permettait d'offrir cet endroit. Un bon coup de peinture de temps en temps faisait amplement l'affaire, un vague entretien bien moins précieux à ses yeux que de trouver du bon alcool à bas prix.
En face de l'entrée, à côté de la fenêtre à deux battants aux lourds rideaux en velours sombre, mangés par les mites et constamment tirés, se dressait la petite table ronde en érable où trônaient ses « ustensiles ».
Ces outils si nécessaires à cette mission : la poudre, pour blanchir son teint déjà hâlé par trop de voyages sous le soleil de ce nouveau monde, le rouge, afin de peindre ses lèvres, en vue d'aguicher cet homme qu'elle attendait, et pour finir ce parfum aux touches sucrées, collantes et musquées, trahissant la vulgarité qu'elle devait incarner dans ce lieu si déplaisant.
La cour de Londres lui manquait, la pluie et les odeurs, les monuments à pierre blanche criant leur supériorité et l'élégance de la capitale, refaisaient surface dans son esprit comme pour lui faire comprendre cette évidence : qu'elle n'appartenait pas à ce lieu.
Elle inspira pour se donner du courage, mais les effluves de rance, de linge sale, de moisissure et de poussière, si familières à cet espace autour d'elle, accrurent la haine qu'elle portait à cette colonie et cette rébellion.
Les sons vaguement étouffés par les murs, véhiculant un plaisir feint, une simulation exagérée au moins par un des deux acteurs, semblable à son oreille au cri désagréable et terrifiant d'un goret en train d'être égorgé, n'apportèrent aucun réconfort à son état d'agacement croissant. Elle repensa encore une fois à son pays natal au-delà de l'océan, dont même l'accent du bas peuple paressait distingué par rapport à celui d'ici, de ces paysans qui se croyaient bien nés, n'étant pourtant que des manants, de simples descendants de fermiers, fuyant la famine à leur porte cent ans plus tôt. Ou pire, la progéniture ignoble d'hommes et femmes, des condamnés à mort, jugés et rejetés par l'ancien monde, dans le but de se débarrasser au plus vite de cette gangrène, qui préférait se dérober, tenter sa chance sur une nouvelle terre plutôt que de finir dignement la corde au cou.
La lumière faible du chandelier à trois branches recouvert de cire fondue, adoucissait son expression dans le reflet que lui renvoyait le miroir piqué, et aux moulures en bois passées à la peinture dorée qui n'existait plus qu'à certains endroits.
La représentation réussie de son incarnation, de cette « belle-de-nuit » devant elle, la réconforta. Si Lambert se trouvait là à ses côtés, il ne la reconnaîtrait sans doute pas, en revanche, elle n'était pas certaine malgré ce déguisement convaincant, de passer pour une « courtisane, une fille de joie » auprès de son supérieur, le Comte du comté de Carlisle de la famille Greer. Cet homme étonnant et d'une intelligence à ne pas sous-estimer, possédait un œil aiguisé auquel rien n'échappait.
Elle vérifia à nouveau son allure dans la glace avant d'ajouter la dernière touche à cet accoutrement : le ruban de soie violette autour de son cou auquel pendait négligemment une améthyste, le seul bijou qu'elle se permettait. Un pendentif à bas prix déniché chez un bijoutier d'une des rues de cette ville, et dont elle s'était empressée d'oublier le nom.
La pierre était réelle mais de mauvaise qualité, taillée grossièrement ne mettant pas en valeur sa beauté cachée. Elle la caressa avec affection. Même si elle n'avait aucune valeur, elle la garderait en souvenir de ce rôle, certainement le plus grossier qu'elle ait dû incarner.
Devoir user de ses charmes ne la dérangeait pas, son « métier » l'amenait souvent à utiliser son corps pour obtenir les renseignements qu'elle désirait. Cependant, la chambre d'un Lord ou d'une Baronne dénotait par sa splendeur en comparaison de cette maison close New-yorkaise, de « bon goût », et une des plus prisées de cette ville.
Elle contrôla son décolleté. Le corsage mis en valeur par son corset, attiserait certainement celui qui arriverait bientôt. Ses jupons légers et transparents – pourquoi s'embarrasser d'une robe – trahissaient qu'aucune autre barrière de tissu ne se trouvait dessous, un spectacle qui l'achèverait.
Elle voyait déjà la petite lueur de désir apparaître dans ses yeux verts.
Elle le détestait, cet homme arrogant, si sûr de lui, persuadé d'être une pièce maîtresse dans tout ce conflit, alors qu'il n'était qu'un pion, un messager. Certes, un transporteur de missives dangereuses pour l'Angleterre, mais simplement un coursier, qui pouvait être remplacé à n'importe quelle occasion, un pantin qui allait mourir pour une cause qu'il ne comprenait sans doute pas. Une chimère qui n'existerait jamais. L'Angleterre gagnerait contre ces « patriotes » qui osaient signer dans le dos même d'un grand monarque, une déclaration d'Indépendance.
Le roi George III comptait sur elle, une des meilleures espionnes de la couronne britannique. Une orpheline recueillie par le Comte Greer lui-même, arrachée de justesse au périple d'un voyage incertain en direction des plantations de l'Australie, à bord d'un navire marchand à trois mâts…
La jeune femme s'empara du flacon de parfum et s'en appliqua dans le cou. D'abord presque discrètement, n'appréciant vraiment pas son odeur capiteuse, puis décida d'être plus généreuse, car il aimait ces touches accrocheuses et tenaces, persuadé qu'il s'agissait d'une grande composition. Elle ramena une mèche blonde derrière son oreille droite, et se leva pour descendre l'accueillir.
Aux bruits de voix dans le couloir se mélangeaient ceux de plaisirs, d'attente, mais aussi les rires hystériques ayant pour but d'aguicher le client, et enfin les variations de la musique du rez-de-chaussée.
Elle descendit les marches, laissant passer « un couple » impatient de se retrouver seul. Elle arriva dans une grande pièce, les cheveux relevés en une coiffure simple dévoilant sa nuque longue, sûre d'elle dans son déguisement, un costume qui lui valait déjà quelques coups d'œil lubriques d'hommes au teint rougeaud, au regard brillant trahissant un trop plein d'alcool dans leur sang, qui leur laisserait indubitablement un mal de crâne persistant le lendemain. Elle regretta de ne pas avoir apposée une mouche sur une de ses joues puis oublia ce détail en observant la foule bruyante, dans ce qui avait été un salon imposant.
Elle continua son chemin vers l'ancienne antichambre, accompagnée des rires gras et vulgaires qui lui portèrent sur les nerfs, pourtant les apostrophes de mauvais goût de certains clients à son égard ne la dérangèrent pas, au contraire, elles confortèrent la crédibilité de son rôle.
Elle attrapa un verre de vin sur un plateau d'argent, laissé à la merci des convives sur une console, dont le dessus en verre épais portait des traces de rayures sur toute la surface. Le whisky lui manquait. Cependant, il existait un alcool ressemblant dans cette colonie, un vague substitut crée en partie grâce au maïs, un dérivé qui promettait beaucoup, et élaboré à l'ouest de la Virginie, une de ces fameuses treize colonies qui réclamaient l'indépendance.
Elle avait aussi découvert le rhum, une étrange boisson au goût exotique, qui lui donnait envie de découvrir l'endroit où il était fabriqué, bien que ce soir elle décida de s'en tenir au vin, un sirupeux blanc plutôt agréable, qui lui laisserait les idées claires.
Elle inspira une nouvelle fois, et ferma un instant les yeux en buvant la boisson, l'incantation d'une image derrière ses paupières appartenant à son passé, celle de collines verdoyantes la rassura, puis elle tourna la tête vers eux en entendant les premières notes de musique.
Le groupe de musiciens engagé pour la soirée connaissait quelques classiques, mais cet air joué par un violon seul et sans accompagnement, ce rondeau tiré d'Abdelazer de Purcell, semblait être un message personnel à son égard.
Elle balaya du regard les hommes présents dans la pièce à l'affut d'un visage notoire.
Ses yeux s'arrêtèrent sur un inconnu assis un peu en retrait. Seul à une table, il ne paraissait pas vouloir se fondre dans le décor, et rejetait d'un simple signe de main les professionnelles attirées par ce client éventuel, en somme bien plus charmant à première vue que les bouseux habituels.
Tout de noir vêtu, ses longues jambes étendues et croisées devant lui, la paume posée sur la contre-garde peu ouvragée de son épée, soutenue paresseusement par une lanière en cuir visible sur son gilet en soie noire, il dessinait du bout des doigts des arabesques sur la garde de l'arme, appuyée sur sa hanche droite, stipulant qu'il était gaucher. Sa tête baissée, couverte d'un tricorne enfoncé sur son visage ne lui permit pas de distinguer ses traits.
Elle le fixa, parcourue par la sensation étrange de le connaître, son allure et une certaine désinvolture se dégageant de sa posture lui criaient qu'elle l'avait déjà rencontré.
Le corps derrière elle qui se plaqua contre son dos, et les mains fermes qui se posèrent sur sa poitrine, l'empêchèrent de prolonger ses réflexions sur cet impénétrable individu. Elle se raidit malgré elle, pendant que résonnait sa voix grave à son oreille.
– Alors mignonne, je t'ai manqué ?
Elle chassa le dégoût qu'il lui inspirait en fermant brièvement les yeux, et se tourna vers lui, un sourire de séductrice sur le visage.
– Mes nuits étaient bien tristes sans toi…, « Hercule ».
Un compliment faux et ridicule à l'encontre de l'entre-jambe de cet homme, un surnom qui le ravissait, persuadé d'être monté comme un étalon.
– Il serait fâcheux de le faire attendre, continua-t-il en l'attirant à elle pour l'embrasser.
« La courtisane » joua parfaitement le jeu en se dégageant subtilement, et l'attirant vers les escaliers. Juste avant de monter les marches, elle chercha une dernière fois des yeux l'énigmatique étranger aperçu plus tôt, pour découvrir avec déception une chaise vide à la place. Elle fût presque jalouse de celle qui avait certainement réussi à le prendre dans ses filets, avant de se rappeler que sa mission devait continuer, et que dans quelques heures, ce lieu autour d'elle ne serait plus qu'un « vague » souvenir.
Arrivée à sa chambre, elle poussa son « homme » sur le lit, et s'installa à califourchon sur lui.
– Dillinger, murmura-t-elle, le soldat indispensable de cette guerre, celui qui transmet les messages entre patriotes, que seul le général Washington ouvre… As-tu un de ces parchemins mystérieux ce soir ?
– Pourquoi ? Demanda-t-il suspicieux.
– J'aimerais voir à quoi ressemble ce code si particulier dont tu m'as parlé, dit-elle, adoptant une moue de jeune fille vierge, battant des paupières en souriant, tout en caressant d'une main experte le poitrail ferme et imberbe sous ses doigts fins.
Il lui attrapa les hanches, et ordonna d'un ton froid.
– Fais ton travail, femme ! Ton peuple nous aide dans cette guerre, mais la France que j'aime se situe entre tes cuisses, alors exécute-toi au lieu de t'intéresser aux affaires d'hommes qui te dépassent !
L'espionne afficha un sourire obéissant. Elle pensa que sans cette remarque, elle aurait presque pu lui accorder un dernier bon moment… Elle se pencha, et lui attrapa le visage des deux mains, dirigeant sa main droite vers l'arrière de son crâne en caressant doucement ses cheveux.
À quelques centimètres de ses lèvres, voyant dans son regard qu'il croyait l'avoir « ramené dans le droit chemin » – celui qui n'avait pour intention que de s'occuper de son propre plaisir rapidement, sans se soucier du sien – constata-t-elle une nouvelle fois avec désolation, elle reprit la parole, expliquant d'un ton pédagogique, donnant l'impression qu'elle s'adressait à un enfant :
– Mon travail, ou mon… devoir si tu préfères, est d'éliminer les traîtres à la couronne dans ton genre…
Comprenant ce que cette femme si séduisante, qui l'avait doublé les dernières semaines, était en train de lui dire, Dillinger écarquilla les yeux avant qu'elle ne lui brise la nuque d'un geste sec et maîtrisé, illustrant plusieurs années d'expérience en la matière.
Elle lâcha son visage qui tomba lourdement sur l'oreiller, d'où s'échappèrent quelques plumes d'oies sous la force de ce poids soudain, retombant gracieusement autour de la face inerte.
Elle contempla le cadavre sous elle, même si elle n'avait pas eu la confirmation qu'il possédait le parchemin, elle sut qu'il était dans ses affaires. La faiblesse de cet homme résidait dans ce besoin vitale, depuis quelques temps, de passer la nuit en compagnie d'une professionnelle, elle, avant de réellement accomplir sa mission – qui n'aurait dû souffrir d'aucun retard – et de livrer le message si précieux.
Toujours au-dessus de lui, elle se dit que vraiment elle aurait pu se délecter de ses cris de douleur pendant qu'elle le torturait, mais que son supérieur ne s'intéressait qu'à la lettre qu'il transportait, d'où cet acte de lui briser la nuque, trop rapide et clément à ses yeux.
Elle soupira, frustrée, au fond elle n'était pas contre l'entourage pour quelques heures, d'une personne dans « son lit », qui guidée savamment saurait l'amener où elle le désirait. Mais ce souhait n'aurait pas lieu ici. Il fallait qu'elle récupère le mot, et s'en aille de cet endroit sans trop tarder.
Elle se leva, se concentrant sur ce qu'elle devait faire. Elle fouilla la besace du mort, et dénicha le parchemin roulé, scellé par de la cire rouge, dont l'emblème d'aigle sculpté dans la graisse lui arracha un sourire de mépris.
Elle hésita à le décacheter, puis renonça sachant que le privilège revenait à son supérieur, luttant contre sa curiosité de découvrir ce langage secret appelé « Codex », qui révélait des renseignements précis sur l'évolution et l'avancée de l'armée des insurgés.
Les « Minutement », une troupe qui ne possédait même pas de véritables uniformes. Des miliciens sous les ordres de ce général Washington. De pauvres paysans formés par des instructeurs dépêchés sur l'ancien continent. Des hommes de guerres, des militaires des pays voisins de l'Angleterre, favorables à cette indépendance, réclamée par les anciens colons anglais, qui se proclamaient « Américains ».
Elle renifla toujours pleine de colère, en pensant que « ces anciens cousins » ignoraient la chance qu'ils avaient d'être les fils, même éloignés de l'Angleterre. Eux, ces bâtards que le roi acceptait, mais qui en fils rebelles, mordaient la main qu'il leur tendait.
Elle baissa les yeux sur ses vêtements, puis reporta son attention sur le gisant dans le lit. Elle s'approcha, et le déshabilla. Elle ôta son corset, se demanda si elle se débarrasserait de ses jupons, mais décida de les garder. Ils serviraient de barrière sous les culottes de sa victime, d'un tissu de mauvaise qualité, raidi par la boue et la saleté, une étoffe rude qui sans rien, agresserait ses jambes. Elle passa sa chemise en coton qui empestait encore l'odeur forte d'écurie, de cheval, de crasse et de transpiration. Elle revêtit les culottes bien trop grandes pour elle, qu'elle sécurisa autour de sa taille avec la broche de Dillinger, là encore l'emblème d'un aigle, qu'il portait tel un blason sur sa veste, une insulte à la couronne portée avec fierté. Au moins cet accessoire s'avérait utile entre ses mains, bien que fortement rabaissé de sa fonction de départ. Un symbole qui servait à maintenir des culottes... Une pensée qui la fit sourire.
Elle récupéra la veste tachée qui lui arrivait jusqu'à mi-cuisse, et le tricorne qu'elle bourra de tissu pour le faire tenir sur sa tête. Elle ramena ses cheveux en une queue simple, les nouant avec le ruban de soie utilisé plus tôt comme collier. Elle nettoya son visage, et glissa l'améthyste dans une des poches extérieures, ainsi que le fruit de sa mission dans la poche intérieure du veston, puis s'engagea dans le couloir, fermant la porte derrière elle, pour s'arrêter face à l'inconnu en noir du rez-de-chaussée.
L'homme appuyé au mur opposé du passage étroit, à moins de trois mètres d'elle, un couteau en main, jouant tranquillement avec celui-ci, ne daigna pas lever la tête tout en parlant.
– Dois-je en déduire, « Madame », que vous n'appréciez pas la compagnie des hommes ? Ou que ce quidam ignore à ce point les plaisirs féminins qu'il vous oblige à quitter sa couche ?
La meurtrière plissa les yeux, s'interrogeant sur cette voix à l'accent du coin, une voix qui ressemblait étrangement à une autre, qu'elle n'entendait pas pour la première fois, celle d'une femme qu'elle avait connue dans une autre vie…
Accaparée par sa méditation intérieure, elle ne capta que trop tard ses mouvements, et se retrouva plaquée contre le mur, l'acier sous la gorge, maintenue fermement par le corps de l'étranger, alors qu'il reprenait d'une voix glaciale, aux consonances et à l'accent si familier :
– Wren, donne-moi une bonne raison de ne pas te tuer.
La femme menacée, reconnaissant enfin cette voix, ferma les yeux, et prononça dans un souffle.
– Root…
– J'attends, continua sévèrement « son agresseur », dont une des mains s'emparait du parchemin qu'elle venait de subtiliser. Effleurant légèrement sa poitrine, ravivant quelques souvenirs dans leurs deux corps.
La femme contre le mur, réfléchit très vite sachant qu'elle n'aurait sans doute pas une autre chance.
– Furness, murmura-t-elle.
L'agresseur penchant légèrement la tête sur le côté, rencontra enfin son regard, amusé par cette réponse, il déclara :
– Furness, en effet, t'accorde le droit de vivre aujourd'hui. Dis à ce cher Greer ou « Lord Blackwood », qu'il est trop tard, ces colonies gagneront la guerre, et votre insistance à vouloir l'arrêter ne débouchera que sur un échec. Rappelle-lui ce qu'il nous a appris, un travail bien fait, qui se doit d'être réussi, est à exécuter soi-même… Lambert lui a menti, je suis là aujourd'hui, et combattrai aux cotés des patriotes.
– Samantha, s'il te plaît...
– Trop tard, Martine, « ton manque de soutien » à l'époque, ne te permet plus de te justifier maintenant... Au revoir, « mo éan beag daor»*, susurra « l'homme » à son oreille, avant de l'assommer avec le pommeau de sa dague.
Root observa Martine à ses pieds pendant quelques minutes, ferma les paupières, inspira profondément, puis tourna les talons, décidée à retrouver l'inventeur du Codex, persuadée qu'il s'agissait d'un riche terrien du Nord de la Virginie répondant au nom de… Lord Finch.
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N /A : Notes importantes.
A la lecture de ce premier chapitre, vous pourriez vous demander l'intérêt de transposer la série Person of Interest au XVIIIème siècle, et qui plus est, pendant la guerre d'Indépendance des États-Unis.
La réponse est simple : aucun.
Il s'agit d'un défi personnel, l'idée d'un récit historique m'a toujours attiré. Le seul souci réside dans le fait que je ne suis pas historienne, et ne connais pas grand-chose à toute cette période.
Par conséquent, et malgré plusieurs recherches, j'ai décidé de prendre au pied de la lettre le slogan de ce site « unleash your imagination », et donc, de m'autoriser quelques anachronismes dans cette histoire, ou de détourner un peu les évènements. Ainsi, même si les dates et les lieux sont véridiques, quelques « mensonges, ou plutôt inventions » jalonnent cette fanfiction. Cependant, je précise que les anachronismes seront toujours assez crédibles. Ne vous attendez pas à retrouver un micro-onde ou un téléphone portable ici…
Si vous êtes puriste, ne lisez pas cette histoire, car encore une fois, beaucoup de relations et évènements sont totalement inventés pour les besoins de l'intrigue.
Étant donné l'époque, j'ai essayé au maximum de faire en sorte que les personnages usent d'un langage plutôt soutenu pour mieux coller au contexte. Cela dit, n'ayant pas fait Français XVIIIème deuxième langue, il se peut qu'il y ait des incohérences.
Je me dois aussi de vous prévenir de deux autres choses. Le vouvoiement occupe une place très importante dans ce récit. En effet, le tutoiement appartenait plus « au bas peuple », et le vouvoiement était utilisé par les nobles, ou comme marque de respect entre époux, parents et enfants, amants etc... Ainsi nos deux héroïnes se vouvoient pendant toute l'histoire.
Je vous invite aussi à revérifier le genre sélectionné pour ne pas être trop déçu par un manque de… Romance entre elles.
Wren veut dire roitelet en anglais.
*Traduction de mo éan beag daor, il s'agit de gaélique irlandais et cela signifie mon cher petit oiseau.
Enfin, comme il s'agit d'un UA, à une époque différente de la série télévisée, les origines des personnages, leur âge, leur relation et parfois même leur caractère varient fortement.
Une bibliographie « en vrac » sera présente à la fin du dernier chapitre.
