L'histoire se situe entre la fin de Fascination et le début de Tentation. Bella et Edward sont sortis ensemble mais cette dernière est tombée sous le charme de Jacob avec qui elle entretient désormais une histoire d'amour, au grand dam d'Edward qui ne peut s'empêcher de vouloir la reconquérir.
Note de l'auteur : Pour certains, vous allez la redécouvrir car j'ai eu un problème d'internet pendant un moment ce qui fait que Cross The Line a été mis en hiatus. C'est pourquoi maintenant, j'ai décidé de la reprendre sous ce compte (problème d'adresse mail plus valide, bref). J'espère vous retrouver aussi nombreux et surtout bonne lecture. Un jour, je songerais à suivre une cure contre mon obsession des vampires mdr
En tout cas, très vite, j'actualiserai ma fanfic car mine de rien, ma petite Aurora me manque cruellement.
PROLOGUE
Débout fainéante ! Tonna une voix aussi grave que désagréable.
Hum encore cinq minutes Franck, lui répondit une autre plus ensommeillée.
Debout et barre toi rapidement de la maison, j'ai autre chose à faire. Quelle idée de récupérer cette gamine, je lui … rumina-t-il en quittant la chambre, sa voix diminuant par la même occasion, la privant de la fin de son sempiternel discours.
La pièce que venait de quitter le dénommé Franck pouvait s'apparenter à une chambre mais les murs décrépits, la fenêtre qui tenait par miracle, offrait à l'occupante l'apparence d'un taudis mal déguisé. Un soupire à fendre l'âme plus tard, la forme endormie s'assit sur son matelas, en se frottant les yeux. Voila une semaine qu'elle était arrivée dans cette ville : Forks. Un coin paumé, où il pleuvait 360 jours par an, si ce n'est plus. Aurora McAlister s'étira de tout son long avant de laisser échapper un gémissement de douleur. Son dos la lançait, n'appréciant que moyennement de dormi sur ce nid à ressorts. Cependant, elle remerciait le ciel d'avoir au moins un lit. Cet idiot de Franck, l'époux de sa tutrice pouvait se montrer aussi bête que méchant et elle se demandait encore par quel miracle, elle lui devait cette chambre. La pièce ne comportait pas beaucoup de meubles. Un lit, une table de nuit avec une petite lampe ainsi qu'une armoire. Le tout en chêne qui avait depuis le temps, perdu de sa splendeur. Un frisson la parcourut quand elle songea à sa vie d'avant. Ils lui manquaient tellement.
N'y pense plus, tu ne les reverras plus jamais, à quoi bon souffrir pensa-t-elle-même si malgré elle, une larme roula sur sa joue. D'un geste rageur, elle l'essuya avant de se diriger comme un automate vers la salle de bain qui se trouvait en face de sa chambre. Dix minutes plus tard, elle était de retour dans sa chambre, tremblante, des pieds à la tête. Étant la dernière à passer, il ne restait plus d'eau chaude et en ce mois de Novembre, prendre une douche froide la glaçait sur place. Rapidement, elle s'habilla en optant pour un pantalon et un large pull noir qui portant encore l'odeur de.. Non, restons simple. Il ne fallait pas qu'elle pense au passé. Aujourd'hui, une nouvelle vie commençait pour elle. Adieu sa douce Angleterre, bonjour l'humidité de cette ville. Elle ne perdait pas trop au change, il pleuvait autant à Londres qu'ici mais c'était tout. La voix de ténor de Franck résonna une nouvelle fois dans la maisonnée, la forçant à sortir de ses tristes pensées.
Bonjour Franck ! Bonjour Mélis salua-t-elle de sa voix monotone avant de prendre place derrière son bol de céréales.
Franck et Mélis Hegarts étaient ses tuteurs devant la loi. Aurora leur lança un regard vide, s'étonnant encore qu'une femme comme Mélis qui incarnait la beauté et la gentillesse puisse être la femme d'un homme aussi rustre que laid. Franck était le genre d'hommes à se vautrer dans le canapé devant un match de base-ball, attendant que sa femme fasse tout. La quarantaine bien tassée, le ventre bedonnant et une barbe qui lui mangeait le visage, il était le portrait type du bucheron de base, alcoolique. Mélis, elle, détonait dans cet environnement moisi. Rousse, les yeux bleus où la gentillesse se lisait clairement, elle possédait une silhouette élancée aux formes généreuses. Rien à voir avec son crétin de mari, songea rapidement l'adolescente de dix sept ans. Mélis était sa tante, la sœur de sa mère. Aurora avait perdu ses parents dans un accident de voiture, il y a de cela 16 ans mais elle n'avait appris l'existence de sa tante que depuis deux mois. Depuis ce fameux jour qui scella son sort. Loin des siens, loin de ce qu'elle appelait sa famille. Pour elle, ses tuteurs étaient des étrangers même si sous son apparente froideur, elle appréciait sa tante.
Tu m'écoutes quand je te parle gamine insolente ?! Gronda Franck en tapant du poing sur la table.
Je t'écoute, lui répondit Aurora plus que lassée de son cinéma.
C'est aujourd'hui que tu fais ta rentrée, tu as intérêt à ne pas te faire remarquer, je suis connu ici et je ne veux pas avoir une mauvaise réputation à cause de toi.
Bien, je n'ai pas envie qu'on sache que je suis sous ta garde, je tiens à la mienne aussi.
Qu'est ce que tu veux dire par là petite peste ?
Mais rien, Franck. Ne te mets pas martel en tête..
Il faudrait que tu es un cerveau pour ça pensa-t-elle rapidement en se levant pour laver son bol et son verre. Une fois fini, elle attrapa son sac de cours et se tourna vers Mélis qui l'attendait patiemment. C'était elle qui la conduirait à son nouveau lycée. La veille, les deux parentes s'y étaient rendues pour récupérer l'emploi du temps mais aussi visiter rapidement l'établissement pour que l'adolescente s'intègre le plus rapidement possible. Pour Aurora, rien ne serait facile. S'habituer à des étrangers, refaire sa vie, c'était mission impossible. Elle désirait tant retrouver les siens mais c'était impossible. Tout était fini. Connaissant sa nièce, Mélis ne chercha pas à faire la conversation. Elle comprenait le mal être de cet enfant mais elle n'avait pu se résoudre à la laisser à ces étrangers. Quelque part, elle ressemblait à sa petite sœur. La même chevelure châtain, aux reflets roux. Ses yeux verts tirant sur le marron. Au lieu de la douce malice de sa sœur Christina, l'adolescente affichait une mélancolie et une tristesse bouleversante mais sitôt qu'elle s'apercevait qu'on la fixait, son regard redevenait froid et impassible. Fermée comme une huître. Certes son geste envers elle avait été égoïste mais peut-être qu'avec le temps, elle se ferait à sa nouvelle vie, du moins, le temps qu'il lui serait accordé. Un soupire s'échappa de ses lèvres, cette enfant méritait d'être heureuse.
Tu sais, tu te feras peut-être de nouveaux amis, les gens sont très accueillants par ici et puis, les voyages forment la jeunesse parait-il tenta-t-elle pour la dérider.
Ouais lâcha simplement Aurora en regardant le paysage par la fenêtre.
Je suis sûre que tu finiras par te plaire ici, ce n'est qu'une question de temps, après tout, ça ne fait qu'une semaine que tu as quitté Londres. Il te faut du temps pour retrouver tes marques.
Il lui faudrait plus que temps, il lui faudrait sa famille. Aurora serra un peu plus la lanière de sa ceinture de sécurité, gardant obstinément le silence. Elle se savait injuste envers son aîné mais trop de rancœur obscurcissait son jugement. Elle ne voulait pas se faire des amis, elle désirait la solitude. Seulement la solitude. Finalement, elles arrivèrent au lycée et l'adolescente s'extirpa de la voiture avant que Mélis n'eut le temps de l'embrasser. Sa tante esquissa un triste sourire en regardant la silhouette de sa nièce se découper pour finir par disparaître dans la foule d'adolescents. Un doute s'immisça en elle : Et si elle avait fait une erreur de jugement ?
Aurora tentait par tous les moyens d'ignorer les regards qui se fixaient sur sa personne. Une nouvelle dans un bled pourri en plein mois de novembre ne passait que moyennement inaperçu et à cette pensée, son visage se ferma encore plus, avant qu'elle ne se sente violement bousculée, retombant lourdement sur ses fesses. Un peu sonnée, elle ne prit par garde dans un premier temps aux paroles de la lycéenne avant de lever la main en l'air pour la faire taire.
C'est bon rien de cassé ! marmonna-t-elle
Je suis vraiment désolée, je ne regardais pas où j'allais. Je ne t'ai pas fait mal ? Au fait je m'appelle Bella Swan, tu dois être la nouvelle.
Mouais
Je sais que ce n'est pas facile d'être nouvelle ici, je suis passée par là, l'année dernière. Si tu as besoin d'un coup de main, n'hésite pas.
Arquant un sourcil, elle l'observa intriguée. Pas très grande, la dénommée Bella était mignonne sans plus. Le genre de personne pouvant passer inaperçu dans une grande ville mais qu'on remarque dans une à la taille plus modeste. Se relevant souplement, Aurora récupéra son sac tout en toisant froidement sa camarade. Celle-ci ne cilla pas même si elle sentait le malaise gagner sa condisciple. Un petit jeu marrant qu'elle adorait pratiquer. Toutefois, l'adolescente se dit qu'il valait mieux la mettre dans sa poche histoire de ne pas être paumée dès le premier jour mais au fond d'elle, elle espérait qu'elle n'était pas du genre trop collante.
Aurora lança-t-elle sous les yeux surpris de Bella avant de reprendre, je m'appelle Aurora McAlister et rien de mal.
Tu es dans la même classe que moi si mes souvenirs sont bons.
Si tu le dis, je dois aller en Anglais.
Moi aussi, viens, je vais t'amener à la salle.
Sur le chemin menant à la salle de cours, Aurora écouta Bella lui parler du lycée et les deux lycéennes furent rapidement entourées par d'autres personnes que la première identifia comme les amis du danger public numéro un. Oui, elle avait rapidement compris que ce genre de mésaventure était monnaie courante pour Isabella Swan. Autour d'elles se trouvaient désormais une dénommée Jessica, et un autre qui s'appelait Mike. Très vite un certain Tyler et une certaine Angela arrivèrent, au grand dam d'Aurora qui se trouva rapidement envahie de question.
Alors tu viens de Londres ? C'est sympa la bas ? Je ne suis jamais allée. Tu as un petit ami ? Tu dois être triste de l'avoir abandonné s'exclama Jessica sans laisser lui laisser le temps de réagir.
Heureusement, elle fut sauvée par la cloche et Aurora s'engouffra dans la salle de cours tout en essayant de passer inaperçu mais le professeur l'appela pour qu'elle lui donne son papier de présence avant de lui demander de se présenter. Deux mots : Aurora McAlister. Voilà ce qu'elle lâcha à contre cœur à son public impatient de la voir en couverture du dernier magazine people du campus. Le visage fermé, elle alla s'asseoir à une table, seule, près de la fenêtre. Durant tout le cours, elle sentit le poids d'un regard mais Aurora n'y prit pas garde. Après tout, ce n'était pas nouveau, tout le monde la dévisageait depuis son arrivée. La journée promettait d'être très longue. Durant tout le cours, l'anglaise s'amusa à dessiner le portrait de la personne qui la hantait, sans s'en rendre compte. Durant toute la matinée, le même scénario se répéta. A chaque nouveau cours, elle se présentait à la classe avec toujours la même froideur sous le regard amusé de Bella qui semblait s'amuser à la voir si distante. Comme à chaque fois, le même regard pesa sur elle et elle n'y prit pas garde. L'heure de la pause déjeuner sonna et Bella se dirigea vers elle, un petit sourire aux lèvres.
Tu viens manger avec nous ? Tout le monde est d'accord pour te faire une petite place et puis ça serait sympa pour toi de ne pas rester seule.
Je n'ai pas très faim mais merci quand même répondit Aurora faisant visiblement un effort pour se montrer polie.
Si tu changes d'avis, n'hésite pas !
Y a aucun risque.
Bella la quitta sur un dernier sourire qu'Aurora lui rendit maladroitement. Elle appréciait le caractère plutôt calme de l'adolescente. Cette dernière avait été manifestement gênée de lui être rentrée dedans mais les choses s'étant tassées, elle s'adressait à elle plus normalement. Prenant son sac, elle quitta la salle de cours à sa suite, marchant dans les couloirs mais cette fois-ci, elle sentit nettement le regard lui picoter la nuque et elle se retourna brusquement mais personne ne se trouvait dans le couloir. Etrange, elle était certaine d'avoir eu l'impression d'être observée. Voilà qu'elle virait parano. Amusée pour l'occasion, elle secoua sa crinière châtain et sortit vers le parking où elle resta contemplative. Aurora ne mangeait jamais le midi, elle ne supportait pas de se retrouver enfermée dans une pièce avec autant de monde, alors elle fuyait pour s'isoler mais une nouvelle fois la pression d'un regard sur elle la fit se retourner. Là, une jeune femme la regardait étrangement et son cœur se mit à battre la chamade. L'inconnue avait plutôt l'air d'être une étudiante qu'une lycéenne mais ce qui la frappa c'était cette aura de beauté qui l'entourait même si elle dégageait un charme malicieux. Comme un petit lutin. Oui, c'est ce qui frappait en premier lieu. Mince, petite, les yeux dorés et la peau très pâle, elle donnait l'impression de croquer la vie à pleine dent même si une certaine zone d'ombre noircissait son regard.
Aurora la toisa de toute sa hauteur, se refusant à se laisser impressionner par cette inconnue qui lui semblait pourtant si familière. Son cœur ne cessait de tambouriner dans sa poitrine, comme s'il avait reconnu un chez soi. Ce n'était pas possible, elle devait se tromper, oui, surement. C'était impossible. Le petit lutin s'approcha d'elle, jusqu'à n'être qu'à quelques mètres d'elle.
Bonjour ! Tu es Aurora n'est ce pas ?
Euh.. Oui.. Bonjour bafouilla-t-elle un instant avant de se reprendre, j'ai loupé la pancarte qui annonce mon arrivée pour que tout le monde me connaisse ?
Hihi rigola-t-elle Non mais disons que ça fait un moment que je t'attends.
Vraiment ? Je ne savais pas que les Hegarts avaient publié mon arrivée dans le journal de la ville.
Tu n'as pas l'air impressionnée fit-elle songeuse, passant outre le sarcasme d'Aurora.
Je devrais ? répondit cette dernière en croisant les bras sur sa poitrine, la sensation d'un déjà vu se faisant plus grand en elle.
L'inconnue ne répondit pas, penchant juste la tête sur le côté sans se séparer de son sourire malicieux qui se fit l'espace d'un instant songeur avant qu'elle ne fasse demi-tour, la laissant seule avec ses interrogations. Drôle de numéro pensa-t-elle avant d'hausser les épaules. Finalement, elle ne venait juste que de rencontrer l'extravagante de la ville. Voilà, pas de quoi frôler l'arrêt cardiaque. Au fond d'elle néanmoins, elle ressentit comme un regret, comme si on lui arrachait une nouvelle fois une partie d'elle-même. Une quinte de toux la saisit alors et Aurora resserra sa veste autour d'elle, comme pour se protéger du froid qui la mordait de l'intérieur.
L'adolescente décida de se rendre à son prochain cours qui devrait normalement être sciences naturelles mais elle se demanda si sécher les cours ne serait pas plus mal. La rencontre avec cette fille l'avait secoué pour une raison obscure, et elle ne tenait pas trop à subir les regards des autres. Finalement, elle regrettait de s'être levée ce matin mais cette pensée déserta son esprit quand elle surprit ce regard. D'un doré intriguant, comme celui de l'inconnu, il ne quittait pas le sien, l'empêchant de faire un seul mouvement, comme la gardant prisonnière. Grand, musclé sans tomber dans l'outrance, un garçon la fixait et Aurora se sentit transpercée de part en part avant que le froid ne revienne en elle, brutalement, lui coupant le souffle. Son cœur se remit à battre violement dans sa poitrine et un gémissement sourd franchit ses lèvres alors qu'elle posant sa main à plat à l'emplacement de cet organe vital à sa survie. Son vis-à-vis s'approcha d'elle, restant tout de même à une certaine distance, dardant sur elle, un regard presque inquiet. Aurora lui tourna le dos avant de prendre dans son sac, un tube de comprimé dont elle en avala deux, respirant un peu mieux. Les émotions fortes n'étaient vraiment pas pour elle.
Se retournant vers lui, elle remarqua qu'il n'avait pas bougé, continuant de la fixer de son regard doré, regard qu'elle lui rendit, ne comprenant pas ses réactions, ou plutôt, les comprenant que fort bien. L'attraction qu'il provoquait en elle, elle l'avait déjà vécut mais pas aussi fortement. Pourquoi ? Comment ? Des questions dont elle se serait bien passée car la douleur renfloua en elle, la privant de ses moyens, lui ôtant toute force de maintenir son masque de froideur.
Qui êtes-vous ? demanda-t-elle d'une voix tremblante.
Edward, Edward Cullen.
Vous m'avez très bien comprise renchérit-elle, notant tout de même au fond de sa mémoire son identité.
Je ne peux pas t'entendre toi non plus, à croire que c'est une habitude des nouvelles lâcha-t-il dans un murmure, sans plus lui accorder d'attention.
Vexée d'être ignorée de la sorte, elle s'approcha de lui, le cœur battant mais déjà il se reculait, laissant passer une foule de lycéens qui s'arrêtèrent devant la salle de cours, dont Isabella Swan qui posa un regard triste sur Edward, qui le lui rendit. Une sorte de connexion se passait entre eux et Aurora se sentit brusquement de trop et cette sensation lui fit mal. Les deux heures suivantes passèrent très lentement pour l'adolescente qui ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil au couple et la même sensation la poursuivit si bien que quand la cloche annonça la fin des cours, elle sortit précipitamment sans faire attention à Bella qui souhaitait l'inviter en sport. Non, elle voulait fuir, ne plus ressentir cette souffrance, comme si quelque chose n'était pas à la bonne place dans cet univers. Aurora ne prit pas garde non plus au regard que lui lança Edward. Un regard inquiet et voilé par une autre émotion pour le moment indéchiffrable.
A Suivre…
