Disclamer: Les personnages de MFB ne m'appartiennent pas.

Chapitre 1: Le monde autour de soi

Rapport n°1 sur l'expérience 301.

Professeur,

Je tenais à vous informer de l'évolution du projet 301. Mon équipe et moi-même ne l'avons pas encore mis en marche (il nous reste d'infimes détails que nous nous empressons d'achever), mais il dépasse déjà nos précédentes expériences: nous avons réussi à l'assembler complètement sans que des défauts majeurs se soient dévoilés. De plus, comme vous nous l'avez demandé, il est impossible à différencier physiquement d'un être humain. Il semble pour l'instant parfait. Il ne nous reste plus qu'à l'actionner pour voir s'il est digne de nos espérances. Je vous enverrai d'autres rapports pour vous faire part de son évolution.

Mes plus sincères salutations,

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Point de vue de Kyoya:

-Toutes ces années de travail vont enfin être récompensées!

-Il ne nous reste plus qu'un détail et il sera achevé. Vous rendez-vous compte qu'on a crée le premier humain artificiel de l'histoire?

-Mais nous ne sommes pas sûrs qu'il va fonctionner…

-Ne dit pas ça. Il est parfait. C'est même la première fois qu'on arrive à un tel niveau de perfection.

-Voilà. Il est enfin terminé.

Dès que cette voix eux fini sa phrase, e ressentis une puissance décharge d'énergie dans mon corps. Mes yeux s'ouvrirent automatiquement. Pour la première fois depuis que j'avais conscience de ce qui m'entourait, je pouvais voir le monde dans lequel je vivais. Il me déçu. Mon champ de vision se limitait au mur de verre teinté qui se trouvait devant moi. Je posai mes mains dessus et me rendis rapidement compte que j'étais enfermé. De surcroît, des fils glissés sous ma peau et reliés à des machines de l'autre côté du verre m'empêchaient de faire d'amples mouvements. Je refermai les yeux. Finalement, j'étais toujours prisonnier.

-Vous avez vu? Il a bougé!

-Nous avons réussi!

Les voix continuaient de s'exclamer tandis que j'essayais de sombrer à nouveau dans le sommeil dans lequel j'étais enfermé auparavant. Parce que, plongé dans cette torpeur, je ne ressentais rien.

Un cliquetis m'indiqua que mes créateurs s'activaient. Une lumière tamisée envahit ma cellule, m'offrant un peu de chaleur. Poussé par la curiosité, je rouvris les yeux. Un homme brun, plutôt grand, se tenait à côté de ma prison de verre qu'il avait ouverte. Derrière lui, il y avait trois autres personnes. Ils avaient tous les quatre une blouse blanche enfilée par-dessus leurs vêtements. Le brun approcha sa main de moi et défit délicatement les fils qui m'attachaient. Je grimaçais alors qu'il terminait sa tâche. Une fois que je fut libéré, il m'aida à quitter ma cage de verre. Dehors, je plissai les yeux tant la luminosité était forte. Je peinais à distinguer les traits des trois autres scientifiques.

-Il est incroyable. En le voyant comme ça, même moi j'ai du mal à me convaincre qu'il n'est pas vivant.

Ma vision s'étant adaptée à la clarté, je pus regarder la personne qui avait parlé. Ses cheveux châtains étaient rassemblés en chignon. Plutôt menue, sa blouse blanche flottait autour de son corps. Quand nos regards se croisèrent, elle m'offrit un sourire douceâtre, chargé d'hypocrisie.

-Salut, roucoula-t-elle. Je m'appelle Emily.

Ennuyé, je me mis à observer la pièce dans laquelle je me trouvais. Le tube de verre était au centre de la salle. Les murs étaient occupés par de nombreux ordinateurs qui possédaient une grande partie du laboratoire. À part des chaises éparpillées ci et là, il n'y avait rien d'autre. Occupé par mon observation, je sursautai violemment en sentant une pression sur mon épaule. Le brun l'avait touchée pour attirer mon attention.

-Ça va 301? Comprends-tu ce que je dis?

J'hochai la tête pour acquiescer. Il me sourit.

-Es-tu capable de parler?

-Bien sûr.

Ma voix me parut étrange. C'était la première fois que je l'entendais. Je voulus recommencer à parler pour l'entendre à nouveau mais je m'en empêchai parce que les chercheurs me semblaient suffisamment excités par leur réussite sans que j'en rajoute davantage.

-Tant mieux. Je te demanderai de me suivre.

L'homme brun se tourna vers son équipe qui me regardait avec fascination.

-Vous, étudiez les données sur 301 et faites-moi un rapport complet sur les différence qu'il a avec nos précédentes expériences. Je les lirai tout à l'heure.

Il posa sa main dans le bas de mon dos et me poussa vers la porte. Il me devança et l'ouvrit. Il m'invita à sortir d'un signe de tête. Je m'engageai alors dans le couloir blanc. D'un côté, il s'achevait sur des escaliers menant vers un étage supérieur. De l'autre, il bifurquait pour conduire vers d'autres couloirs. Des portes étaient placées à intervalles réguliers. Je fis quelques pas sur les dalles blanches avant de me retourner. Le brun voulait qu'on sortît et après? Je ne connaissais pas cet endroit donc je ne savais pas m'y orienter. Il ferma la porte.

-Je vais te conduire à ta chambre, d'accord?

-Il y a une pièce pour moi ici?

-Tu le mérites. Tu es très important.

Étrangement, son compliment ne me fit pas plaisir. Je le suivis tout de même à travers le labyrinthe de couloirs. Bien qu'ils se ressemblaient tous, je réussis à mémoriser notre itinéraire. Nous nous arrêtâmes devant une porte qui ne se différenciait des autres par aucun détails et nous entrâmes à l'intérieur. Un lit et une armoire occupaient la partie gauche de la pièce. À droite, il y avait un bureau encadré par deux chaises. Le brun s'assit sur l'une d'elle. D'un geste de la main, il m'invita à en faire autant. Je commençais à être agacé par cette manie de se faire obéir en utilisant seulement des gestes. Il savait parler tout de même! J'avançai vers lui quand j'aperçus un mouvement sur ma droite. En tournant la tête, je fis face à mon reflet. Je possédais de longs cheveux verts, des yeux bleus vifs ainsi que des marques en forme de croix sur mes joues. Je portais un vêtement noir moulant qui ne laissait aucune place à l'imagination. Après m'être détaillé, je m'installai en face du brun.

-Je suis désolé mais je n'ai pas eu le temps de me présenter: je m'appelle Jonathan.

Je hochai la tête, vaguement intéressé.

-Cela fait des années que mon équipe et moi travaillons sur ce projet. Tu vas devoir rester ici le temps que nous te fassions passer des examens.

-"Le temps"? Ça veut dire que je pourrai partir après? m'étonnai-je.

Un éclair de surprise traversa les yeux noisettes de Jonathan mais il reprit rapidement le contrôle de ses émotions.

-On en parlera le temps venu. Pour l'instant, tu vas rester dans cette chambre. Je viendrai te chercher quand nous aurons fini nos préparatifs.

-Quels préparatifs?

Il balaya ma question d'un geste. Il me montra un téléphone accroché au mur.

-Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu nous appelles.

Il partit sans me laisser le temps de répondre. J'entendis le cliquetis de plusieurs verrous et ses pas s'éloigner dans le couloir jusqu'à disparaître. Je me levai et m'approchais de l'armoire. Je l'ouvris. Elle était vide. Je refermai la porte puis m'allongeai sur mon lit pour attendre. Au bout de quelques minutes, je me mis debout et commençai à tourner en rond. Il n'y avait rien à faire pour briser l'ennui. L'attente allait être longue…

Plusieurs heures plus tard, j'entendis enfin les cliquetis annonçant que la porte s'ouvrait. M'étant rallongé sur mon lit, je me redressai vivement. Jonathan ne prit même pas la peine d'entrer. Il me conduisit vers une salle qui m'était inconnue. Celle-ci aussi était remplie d'ordinateurs sauf qu'au centre, il n'y avait pas de prison de verre. L'équipe de scientifiques se tourna vers nous lorsque nous arrivâmes. Ils me dévisagèrent longuement, de manière désagréable, me donnant l'impression d'être une bête de foire.

Pendant plusieurs jours ils me firent passer toute une batterie de tests, toujours plus ennuyeux les uns que les autres. Personnellement je n'y voyais aucun intérêt. D'une part, parce qu'ils m'avaient créé et qu'ils étaient censés savoir de quoi j'étais capable. Et d'autre part, j'avais conscience de mes limites, moins restreintes que celles des vrais humains.

Le neuvième jour, ils s'étaient attablés devant leurs ordinateurs pour analyser les données. Assis sur une table, mes jambes se balançaient dans le vide, signe de mon impatience. J'attendais bien malgré moi que Jonathan m'autorisât à partir. Ayant assez de m'ennuyer, je me levai d'un bond et me dirigeai à grands pas vers la porte.

-Qu'est-ce que tu fais? m'interrogea Jonathan.

-Je vais dans ma chambre, mentis-je.

-Reste ici, on a presque fini.

Mes dents se serrèrent. Je retournai m'asseoir à ma place tout en grommelant. Quelle perte de temps! Ce ne devais pas être si compliqué de lire ces trucs. En plus, ils n'en avaient certainement pas besoin.

-Parfait, déclara Emily. Ces données nous prouvent qu'il est tout simplement parfait.

-Tu t'extasies trop facilement Emily, répondit un autre qui ne s'était pas présenté. C'est vrai qu'on l'a mieux réussi que les précédents mais on ne sait pas encore s'il peut atteindre tous nos objectifs.

La blonde le fusilla du regard, furieuse de s'être fait rabrouer ainsi. Jonathan posa une main sur son épaule.

-Il a raison. Il nous reste un dernier test à lui faire passer…

En entendant ça, je ne pus m'empêcher de soupirer bruyamment. Encore une fois, le brun me regarda étrangement puis, il reporta son attention sur ses pairs. Il leur murmura quelque chose que je ne réussi pas à écouter. Ils acquiescèrent tous avant de quitter la salle.

-N'oubliez pas d'écrire vos rapports, lança Jonathan. 301, nous devons parler.

Je le suivis à contrecœur dans la pièce qui se trouvait en face du laboratoire. Nous nous assîmes face à face dans la pièce qui ne contenait qu'une table et deux chaises et qui était aussi blanche que le reste du bâtiment.

-Tu as passé tous les tests avec brio.

-Mais?

-Tu ressemble énormément à un être humain mais nous ne pouvons savoir avec ces tests si tu peux agir comme un véritable humain en situation réelle. Alors, pour le savoir, nous allons t'envoyer côtoyer des gens.

Il se tut, me fixant froidement.

-Si tu n'y arrives pas, nous devrons recommencer nos expériences. Peut-être pas depuis le début, grâce aux données que tu nous as fournis mais nous serons obligés de construire entièrement un autre H.A..

Mon corps se crispa lorsque je compris ses sous-entendus.

-Si j'échoue, vous me tuerez.

Jonathan me dévisagea, surpris pour ne pas dire choqué.

-Pour être tué, il faudrait que tu sois vivant. Or ce n'est pas le cas. Tu n'es qu'une machine. On ne peut pas tué une machine, seulement la désactiver.

Sans me laisser le temps de répondre, il se leva. Il marcha jusqu'à la porte.

-Viens.

Encore troublé par ses révélations, je le suivis sans discuter. Nous prîmes la direction de ma chambre.

-J'ai déjà tout organisé, dit-il. D'ici deux ou trois jours, tu iras vivre au milieu de personnes ordinaires. Il nous reste juste à te créer une existence. Je t'expliquerai ça en détail demain.

Nous arrivâmes devant ma chambre. J'entrai tandis qu'il resta de l'autre côté pour m'enfermer.

Rapport n°2 sur l'expérience 301

Professeur,

Le sujet 301 fonctionne parfaitement bien. Cela fait dix jours que nous l'avons allumé et il ne présente aucun signe de disfonctionnement pour l'instant. Mon équipe et moi lui avons fait passer de nombreux tests pour nous en assurer. Ses résultats sont concluants. Je vous enverrai les données pour que vous puissiez les examiner vous-même.

Malgré ses résultats, nous ne sommes pas encore sûrs qu'il puisse s'adapter à la vie quotidienne d'une personne ordinaire. Alors, nous avons décidé de l'envoyer vivre seul pour savoir s'il peut se fondre dans la masse. Mais ne vous inquiétez pas, nous le garderons à l'œil. Je veillerai personnellement à vous informer de l'évolution du projet. Un seul détail me gêne. Par moment, 301 semble croire être humain. Je veux dire par là qu'il se comporte comme si sa vie avait une quelconque importance. De plus, il semble qu'il ait un certain attrait pour la liberté. J'ai peur que ce surplus l'empêche d'obéir à nos ordre mais je m'inquiète sûrement pour rien.

Je vous écrirai prochainement un autre rapport sur ce projet.

Cordialement,

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