Hé hé, c'est encore moi avec un nouvel OS bourré de FLight ! Vous allez le voir, la relation entre nos deux protagonistes est traité légèrement différemment ici. En fait, l'idée de cette évolution différente me trottait dans la tête depuis un moment déjà mais c'est après avoir lu Pétale de rose, de KiraKandra, où elle a su faire évoluer avec brio les deux jeunes femmes dans une relation assez inédite, que j'ai finalement décidé de me plonger dans cette petite nouveauté. Au départ, je voulais les faire évoluer lors de leur périple en temps de l'Cie mais, ayant finit le jeu depuis un moment, je ne me souviens plus très bien des points importants alors j'ai décidé d'utiliser New-Bodhum comme décor. Donc voilà voilà, j'espère que cette première partie vous plaira. En passant, je ne sais pas encore quelle longueur aura cet OS, je verrais bien selon mon imagination. Bonne lecture !


« - Je vais finir par croire que tu n'as plus de quoi payé ton appartement ronchonna une jeune femme aux cheveux blonds et aux étranges reflets roses à la vue d'une brune assise dans son canapé. »

Se tournant vers elle, l'intéressée lui offrit un grand sourire, prenant ainsi un masque d'innocence.

« - Ce n'est pas comme si je passais mes nuits ici répondit-elle en haussant les épaules.

- Tu y passe tes journées, c'est déjà de trop. »

Posant son arme et son sac sur la table basse, la blonde défit rapidement la petite sacoche accrochée à sa cuisse, ouvrit légèrement la fermeture éclair de son pull, laissant son cou à nu, et se laissa tomber sur le canapé, à côté de son amie. Depuis qu'elles étaient à Néo-Bodhum, cette dernière passait son temps dans sa maison, sans qu'elle n'en sache les raisons. Elle avait pourtant son propre domicile, avec Vanille, mais cela ne semblait pas suffire à son altesse.

Coulant un regard vers elle, Claire l'étudia un instant. Fang était une belle femme, c'était indéniable. Sa peau bronzé laissait deviner des origines étrangères, de contrées sauvages, et s'accordait parfaitement à ses cheveux corbeaux indomptables. Son visage aux traits espiègles laissait voir de fins sourcils, avec un grain de beauté près d'une de ses pupilles émeraude, telles des yeux de chats. Ses lèvres qui appelaient quiconque à les regarde d'y goutter s'étiraient généralement en un sourire moqueur. Son corps était finement dessiné, musclé sans trop l'être, et révélait arrogamment ses courbes féminines avec une sensualité qui ne devrait pas être permis. La pulsienne avait un aspect sauvage, indomptable et pourtant, elle appelait à prendre possession de son être. Depuis qu'elles se connaissaient, le soldat n'avait jamais nié qu'un certain charme se dégageait d'elle, même si elle l'avait toujours gardé pour elle. Ce n'était pas non plus quelque chose d'extraordinaire, il était normal d'affirmer la beauté d'une autre femme.

Se sentant observer, la brune détourna son regard de la télévision pour venir le poser dans les pupilles azurs de la blonde. Un nouveau sourire se dessina sur ses lèvres et elle haussa un sourcil, attendant une explication. Rapidement, les yeux bleus fuirent les siens pour se planter dans l'écran lumineux et Claire ignora royalement sa question muette. Elle savait très bien comme cela se finirait si elle prenait le risque d'ouvrir la bouche. Un bref rire s'échappa des lèvres tentatrices de Fang mais elle décida de laisser tomber pour cette fois, regardant à son tour l'écran.

La blonde, ne trouvant nullement intéressant l'émission qui passait sur la chaîne, vola la télécommande des mains de son amie avant de changer de chaîne, cherchant quelque chose de plus divertissant à son goût.

« - Hé, j'aimais bien moi ! répliqua la pulsienne en se redressant.

- Je te rappelle que tu es chez moi Fang. Donc, je décide. »

Elle avait bien insisté sur le « je », montrant qu'il n'y avait pas de matière à discuter. Mais la brune était têtue et était loin d'avoir dit son dernier mot.

« - Je me fiche complètement de tes règles répliqua cette dernière avec arrogance.

- Dans ce cas, je ne te retiens pas trancha Claire en lui désignant la porte d'entrée du menton.

- Trop facile Sunshine. Tu m'as prise pour une amatrice ? »

La dénommée « Sunshine » refoula un juron. Non, elle savait très bien que Fang jouait dans la cour des grands et ça, elle l'avait rapidement compris. Et c'était là tout le problème. Elle ne pouvait pas simplement laisser tomber et rentrer sagement chez elle, oh non. Trop têtue, trop fière.

« - Dans ce cas là, tu te plies aux règles. A moins que tu veuille finir avec un bras en moins.

- Tu as oublié à qui tu parlais ma belle. Dois-je te rappeler comment a finit notre dernier corps à corps ? »

Les images défilèrent devant les yeux du sergent et celle-ci grogna. Lors de ce fameux cors-à-corps, d'il y a quelques jours, Fang c'était permis de lui faire un beau coup bas, d'où la raison de sa défaite. La scène se déroula au ralentit dans sa tête et elle vit les lèvres de la brune se rapprocher dangereusement des siennes. Elle ressentait les mêmes bouffées de chaleur qui s'étaient emparées d'elle à ce moment là. Et son cœur battait plus vite que la normal. Elle ne comprenait toujours pas la raison de cet emballement. Serait-ce la honte ? La gêne ? C'était sûrement ça puisqu'elle ne voyait pas d'autre explication. Mais, alors qu'elle pensait que les lèvres de la pulsienne allaient se poser sur les siennes, cette dernière l'avait fait tomber au sol, lui bloquant le bras dans son dos, l'empêchant ainsi de se relever. Une défaite amère et complètement injuste. Fang ne savait pas se battre à la loyale de toute manière.

Un soupire d'agacement échappa des lèvres de la blonde alors qu'elle croisait les bras, mécontente que son amie lui remémore son échec. Néanmoins, elle n'avait pas peur d'une future bagarre avec elle. De toute manière, ces dernières étaient souvent inévitables. Puisqu'elles ne faisaient que se taquiner lorsqu'elles étaient ensemble, parfois, il fallait régler certaines affaires avec les poings, et aucune des deux ne pouvait tourner le dos face au défi. C'était idiot, Claire le savait, mais il lui était impossible d'ignorer la grande majorité des provocations de l'ancienne l'Cie.

Penchant la tête sur le côté, Fang observa le soldat avec amusement. Vu son air renfrogné, elle se souvenait parfaitement de leur précédent combat. Elle savait qu'elle avait usé d'un atout complètement déloyal mais elle s'en fichait royalement. Si cela permettait d'afficher une victoire de plus sur son palmarès, alors qu'il en soit ainsi.

« - Je ne commets jamais deux fois les mêmes erreurs finit par déclarer Claire, qui avait reprit un semblant de calme.

- Oh, vraiment ? la provoqua son vis-à-vis.

- Arrête de me sous-estimé grinça la blonde en tournant la tête sur le côté, évitant ainsi le regard de son amie.

- Je ne te sous-estime pas, j'aimerais juste que tu prouves tes dires.

- Tch, c'est bon, je te la laisse ta précieuse télécommande marmonna le sergent, vaincue. »

Elle se leva donc et laissa retomber l'engin sur le canapé avant de toiser Fang, les sourcils froncés. Comme à chaque fois qu'elle obtenait une victoire, cette dernière affichait un sourire victorieux. La modestie ne l'étouffait pas. En cet instant, Claire aurait adoré abattre son poing sur la figure de la pulsienne mais, serrant les poings, elle se retint. C'était puéril, elle le savait.

« - De toute façon, je dois prendre une douche et préparer le repas ajouta-t-elle en s'éloignant.

- Evidemment ricana son interlocutrice, qui savait pertinemment que sa victoire n'était pas due au hasard. »

Le rire si particulier de Fang poursuivit le soldat jusqu'à l'étage, et ce n'est qu'après être entrée dans la salle de bain que le son ce tut enfin. Appuyant ses mains sur le lavabo, elle s'observa dans le miroir. Malgré la grimace qui déformait ses traits fins, elle pouvait lire une pointe d'excitation dans ses pupilles azurs. C'était toujours pareil lorsqu'elle sortait d'une discussion avec Fang, ou même pendant. Ses yeux brillaient d'une lueur indéfinissable. Parfois, elle jugeait que c'était de l'excitation, d'autre fois de l'envie. Mais pourquoi ?

Soupirant, lasse de ses interrogations sans réponse, elle retira rapidement ses vêtements avant de plonger dans la cabine de douche. Lorsqu'elle actionna le jet, elle frissonna en sentant l'eau froide couler le long de sa peau nue mais se détendit au rythme où le liquide devenait chaud. Elle appréciait à sa juste valeur les instants qu'elle passait sous l'eau chaude. Ca lui permettait de se laver de ses journées, qui étaient le plus souvent éreintantes, et oublier Fang pendant un court instant. Le temps s'arrêtait et elle profitait de la simple caresse de l'eau et de la chaleur qui se propageait dans son corps.

Après plusieurs minutes à bénéficier des sensations de l'eau, elle s'extirpa finalement de sa transe en sortant de la cabine. Attrapant une serviette beige et douce, elle se sécha rapidement avant de l'enrouler autour d'elle et de quitter la pièce. Ce n'était pas prudent de sortir comme ça alors que Fang était dans les parages mais elle avait oublié de prendre ses vêtements avant d'entrer dans la douche. Elle passa donc devant les escaliers le plus discrètement possible, voulant à tout prix éviter d'attirer l'attention de la pulsienne en bas, et rejoignis sa chambre, qui n'était qu'à quelques mètres.

Une fois sa destination atteinte, elle pensait être sortit d'affaire mais à sa plus grande surprise, elle découvrit celle qui était sensée être en bas, devant la télévision, penchée sur sa bibliothèque, passant son doigts sur les différentes relieurs des livres présents. Elle l'avait entendu arriver et avait donc tourné son visage vers elle. En voyant la simple serviette qui ne couvrait que très peu le corps de la blonde, elle sourit sans vraiment se contrôler. Claire devrait pourtant savoir qu'il était dangereux de se balader dans une pareille tenue quand elle n'était pas loin.

Face au regard de son amie qui la dévorait littéralement, le soldat ne put s'empêcher de déglutir et le feu lui monta rapidement aux joues. Bon sang, elle y était presque ! Se raclant la gorge afin de reprendre de la contenance, elle se redressa et rejoignit son placard, ignorant la brune. Elle n'allait pas s'avouer vaincue, loin de là.

« - Sunshine, c'est mauvais pour mon cœur tout ça déclara Fang d'une voix terriblement sensuelle, qui était à présent tourné vers son interlocutrice qui lui faisait dos.

- Je ne t'ai pas forcé à entrer dans ma chambre répliqua froidement la blonde en piochant des habits au hasard.

- J'avais besoin d'une petite lecture. Mais maintenant, j'ai quelque chose d'autre en tête. »

Levant les yeux au ciel, le sergent ignora les sous-entendu de son amie et repartit comme si de rien n'était, avec ses vêtements dans les bras. De nouveau dans la salle de bain, elle s'habilla rapidement, n'appréciant plus d'être vêtue que d'une simple serviette. Encore une petite heure à tenir et la brune rentrerait chez elle. C'était surmontable, non ? Alors qu'elle allait sortir de la pièce, elle entendit son téléphone vibré dans le short dont elle s'était débarrassée quelques minutes plus tôt. Elle oubliait toujours de le sortir de la là. Lâchant la poignée de la porte, elle se pencha et fouilla les poches du vêtement pour tomber enfin sur l'engin. Ce dernier affichait le nom de Serah, montrant ainsi que cette dernière tentait de rejoindre son aînée. Claire ne se fit pas priée pour décrocher et porta l'appareil à son oreille.

« - Bonjours Serah.

- Coucou Claire ! Comment tu vas ?

- Oh bien, bien. J'ai juste une brune invivable qui squatte sans arrêt chez moi. Et toi ?

- Ah ah, Fang remet ça ? Soit elle veut te voler ta maison, soit elle est complètement accro à toi ! Moi ça va, j'ai passé une superbe journée à l'école. Et Snow est encore partit faire l'idiot dehors, un vrai bébé. »

Pendant que sa sœur lui faisait son bilan de la journée, la blonde avait quitté la salle de bain pour retourner au rez-de-chaussée. La pulsienne avait retrouvé sa place initiale, comme si de rien n'était.

« - Je dirais plutôt qu'elle veut jouer avec nerfs. Quand je t'avais dis que tu deviendrais très vite maman, tu vois à quoi je faisais allusion maintenant.

- Oui, ça me paraissait vraiment bizarre lorsque tu l'avais dis. Bref, ce week end on organise une petite fête avec tous les autres, tu seras là ?

- Oui oui, bien sûr. Pour quelle heure ?

- Aux alentours de 19h je pense.

- Très bien, je note. »

Actes suivant les mots, elle ouvrit le tiroir d'un petit meuble pour y récupérer son agenda et y nota l'heure de la fête à l'aide d'un stylo qui traînait par là.

« - Tu peux demander à Fang si elle est également disponible ? »

Eloignant l'appareil de son visage, elle se tourna vers Fang qui ne lui avait toujours pas prêté attention jusqu'à lors. Claquant des doigts, elle réussit à avoir son regard émeraude sur elle.

« - Serah organise une fête samedi soir, tu seras là ?

- C'est un rencard Sunshine ?

- Répond simplement à la question, idiote.

- Oui oui, je serais là. »

Lui lançant un regard assassin, la blonde ramena l'appareil à son oreille afin de formuler la réponse de la pulsienne à sa jeune sœur.

« - Super ! s'exclama cette dernière. J'ai vraiment hâte d'y être, ce sera grandiose ! Bon, il faut que je te laisse, j'ai encore du travail à faire.

- D'accord. Bon courage, je t'aime.

- Moi aussi je t'aime ! »

Et elle raccrocha. Claire reposa l'engin sur le meuble avant de partir dans la cuisine afin de commencer à préparer le repas. Malheureusement pour elle, son amie eut l'idée de la suivre. Qu'est-ce qu'elle manigançait encore ? La brune s'accouda au plan de travail, où elle avait déjà sortit ses ustensiles et les ingrédients, juste en face d'elle, avec son éternel sourire provoquant. Le soldat ne fit pas attention à elle, se concentrant sur son plat.

« - Pourquoi il n'y a que ta sœur qui a droit à des « je t'aime » de ta part ? demanda finalement l'ancienne l'Cie.

- Ca me parait évident.

- Alors moi tu ne m'aime pas ? fit-elle semblant de s'offusquer.

- Pas comme je l'aime elle.

- Comment alors ? »

A sa question, Fang obtint toute l'attention de sa blonde préférée. Cette dernière n'avait pas remarqué à quel point la discussion tombait en terrain glissant. Elle se mordit la lèvre, se traitant de débutante intérieurement. Mais voilà que la question lui semblait soudainement très intéressante. Comment aimait-elle Fang ? Il était évident qu'elle n'éprouvait pas la même affection qu'elle avait envers sa sœur, ni la même tendresse. Mais elle pouvait tout de même sentir au fond de son cœur qu'elle tenait à la brune. Pourquoi ? Parce qu'elle savait l'agacer au plus haut point ? Parce qu'elle ne pouvait s'empêcher de la provoquer sans cesse ? Comment pouvait-elle apprécier ce genre de choses ? C'était idiot et pourtant, c'était bel et bien le cas. Les raisons étaient obscurcies ce qui l'agaça.

Finalement, son regard quitta les yeux de la brune pour revenir sur ce qu'elle faisait.

« - Va savoir murmura-t-elle, plus évasivement qu'elle ne l'aurait voulu. »

La pulsienne rigola quelques secondes avant de reprendre son sérieux. La blonde était tellement prévisible.

« - Ca sent le mystère tout ça. Tu ne me cacherais pas quelque chose par hasard ? Que tu sois en réalité dingue de moi par exemple.

- Dans tes rêves trancha l'intéressée sans aucune hésitation, lui lançant un regard assassin.

- Mais c'est qu'elle mordrait ! s'exclama Fang en se reculant, faisant semblant d'avoir peur.

- Tch. »

Enervée, Claire coupa le poireau avec rage, imaginant que c'était la tête de Fang. Dieu, que cela lui faisait du bien ! La pulsienne ne se laissa pas impressionner par les mouvements de son amie et reprit place devant elle. Les coudes sur le plan de travail, elle posa son menton dans sa main gauche, ne lâchant pas du regard le soldat. Cette dernière sentait bien les yeux de la brune sur elle mais elle se fit violence pour l'ignorer et rester concentrer sur la concoction de son plat.

Les minutes s'écoulèrent dans le silence. Minutes où l'ancienne l'Cie ne quittait pas la blonde des yeux et où cette dernière faisait tout pour éviter le regard de la squatteuse. Lorsqu'elle laissa le plat cuir dans la casserole, Claire s'adossa à un plan de travail derrière elle en lâchant un long soupir. A quoi jouait donc son amie ? Cela l'amusait tant que ça de mettre ces nerfs à rude épreuve ? Si seulement elle pouvait la gifler, pour qu'elle arrête ses âneries.

« - Tu devrais rentrer chez toi lâcha-t-elle finalement, sans avoir levé les yeux sur elle.

- Ca a pourtant l'air bon ce que tu as préparé.

- Fang… »

Le timbre de sa voix laissait bien entendre qu'elle était à bout et que si la pulsienne insistait, ça allait mal finir. Et l'intéressée n'était pas dupe. Depuis le temps qu'elle côtoyait la blonde, elle savait quand celle-ci n'allait plus retenir ses poings. Néanmoins, elle lâcha un petit rire, ne pouvant s'empêcher d'être amusée face à la situation.

« - D'accord, d'accord, je m'en vais abdiqua-t-elle en levant les mains. Passe une bonne soirée Sushine. »

Pour toute réponse, l'intéressée grommela des paroles inaudibles tandis que son amie rejoignait la porte d'entrée. Lorsqu'elle entendit cette dernière se refermer, la blonde poussa un long soupir de soulagement. Miracle, c'était un miracle ! Elle se serait presque mit à chanter tellement ça la soulageait de se retrouver à nouveau seule. D'habitude, elle arrivait plus ou moins à supporter la brune lorsque celle-ci débarquait à l'improviste mais là, cela avait été extrêmement difficile. Sans doute parce que cette dernière n'avait cessé de lui lancer des insinuations à la figure. Elle ne pouvait pas aller embêter quelqu'un d'autre pour changer ? Et pourtant, elle savait être d'une compagnie très agréable parfois. Dommage que cela ne se produise pas plus souvent.

Chassant ses pensées de son esprit, Claire entreprit de sortir une assiette et des couverts qu'elle posa sur la table. Ensuite, elle rejoignit le salon où la porte fenêtre offrait une vue magnifique sur la plage. Voilà plus de deux mois qu'elle avait, avec ses compagnons, sauver Cocoon. Ce dernier était toujours maintenu à un pilier de cristal malgré la présence de Fang et Vanille parmi eux. C'était un véritable mystère pour tout le monde mais personne ne s'en plaignait. Plusieurs habitants de Cocoon décidèrent de descendre sur Pulse afin d'y vivre. C'est ainsi que New-Bodhum fut fondé. Claire avait décidé de rester ici, avec sa sœur, puisque le cadre lui rappelait son passé, avec lequel elle avait décidé de renouer. C'était une des raisons pour laquelle on l'appelait Claire désormais. Lightning n'avait plus de raison d'être.

La vibration de son téléphone la fit sortir de ses rêveries. Retournant à l'endroit où elle l'avait laissé, elle remarqua qu'elle avait reçut un message et déverrouilla l'écran pour voir de quoi il en retournait. Fang, bien sûr. Elle aurait dû s'y attendre.

La prochaine fois, tu me laisse dormir chez toi ?

Amusée, le sergent secoua la tête. Toujours autant d'audace. Il était définitivement impossible de la ramener sur le droit chemin. Elle pianota sur les touches pour lui répondre.

Par terre, dans la cuisine, oui.

Fière de sa répartit, elle l'envoya et retourna dans la cuisine afin de commencer son repas.


« - Unité treize, on nous signale une meute de Gorgonopside dans le Sud de la ville.

- Je m'en occupe. »

Sans plus attendre, le soldat enfourcha son chocobo avant de s'élancer vers la direction indiqué par son communicateur. Son travail à New-Bodhum déviait complètement de ce qu'elle avait l'habitude de faire sur Cocoon. Là, il n'était pas question de voleurs, de meurtriers ou autres mais de bêtes féroces. Ayant perdu ses pouvoirs de l'Cie, ces dernières étaient d'autant plus redoutables mais elle arrivait toujours à les terrasser. Ce n'était pas les plus dangereux qui osaient s'aventurer trop près de la ville, et heureusement.

Claire avait proposé à Vanille et Fang de joindre ses efforts aux siens durant ses missions mais les deux pulsiennes avaient refusées. Elles pourraient néanmoins être un grand atout pour la sécurité de la ville puisqu'elles ont grandit sur Gran Pusle. Le soldat n'avait tout de même pas cherché d'explication à ce refus. Elles devaient avoir une bonne raison qui ne la regardait pas.

Elle fit ralentir sa monture lorsqu'elle distinguant les Gorgonopside en question à l'horizon. Ils étaient seulement quatre, comme la plupart du temps, et semblait humé une odeur. Celle de la chair fraîche, sans aucun doute. Inutile de tenter de les pendre par surprises, ces bestiaux avaient une ouïe aussi fine qu'un aveugle. Ainsi, elle opta bon la stratégie préférée de Snow : foncer dans le tas. Le sergent se mit à genoux sur le dos de sa monture, maîtrisant parfaitement son équilibre. Elle avait appris à monter les chocobos alors qu'elle n'était encore qu'une l'Cie. Pour ça, elle pouvait remercier Fang, c'était un très bon professeur. Dégainant son pistolame de son étui, elle visa la tête d'une des bêtes et tira. Touché coulé. L'animal s'effondra au sol dans un râle tandis que ses compagnons grognèrent en direction de l'humaine. Cette dernière avait désormais toute leur attention. Sans hésiter une seconde, la meute se jeta sur elle. Ils étaient rapides mais pas autant que son chocobo. Réitérant son geste, elle tira dans un deuxième animal mais ce dernier ne s'écroula pas comme son camarade. Elle avait manqué son point sensible. Tant pis, elle les finirait au corps à corps. L'image de Fang lui traversa l'esprit un instant. Bon sang, ce n'était vraiment pas le moment pour penser à elle ! Descendant de sa monture, elle se réceptionna en une roulade. A quelques mètres d'elle, les trois bêtes se ruaient vers elle, prêt à n'en faire qu'une bouchée. Le premier qui vint à sa rencontre eut la gorge tranchée en une belle entaille grande et profonde. Le second fut envoyé valsé par un coup de pied puissant. Quant au troisième, une lame transperça son flanc, lui arrachant un grognement de douleur. Seul le deuxième tenait encore debout et, animé par la rage et l'instinct bestiale, il fonça de nouveau sur la jeune femme, ignorant le danger. Claire l'évita de justesse, s'en sortant avec une petite entaille sur le bras et acheva la bête en planta sa lame dans son œil. Bon appétit bien sûr.

Mais si cela s'était passé relativement vite, le soldat avait le souffle court. Elle l'avait retenu tout le long de ses actions, une mauvaise manie qu'elle avait prit il y a de cela quelques années. Rangeant son arme dans son étui, elle passa sa main dans ses cheveux afin d'y remettre un peu d'ordre et rejoignit sa monture qui l'observait un peu plus loin. Elle passa gentiment sa main dans les plumes de l'animal, que ce dernier accueillit de son « Kweh ! » habituel, et remonta sur son dos. Passant ses doigts près de son oreille, elle enclencha son communicateur.

« - Les Gorgonopsides au Sud ont été éliminé. »

Et elle coupa la communication. Son regard se perdit un instant dans l'immensité de la plaine qui s'offrait à elle. Grand Pulse était vraiment une terre sauvage, indomptable, où le danger rôdait à chaque recoin. Étrangement, le tableau qu'elle se faisait de cet endroit lui rappela Fang et elle ne put s'empêcher de rire. La pulsienne prenait sa terre trop à cœur. Sans s'attarder plus longtemps sur le paysage, elle rejoignit la ville.


« - Rah, j'en ai marre ! ragea Fang qui lança la manette un peu plus loin. »

Croisant les bras, la pulsienne fixait l'écran de la télévision qui affichait en grosse lettre « Game Over ». Comme si elle n'avait pas remarqué ! Serrant les poings, elle se retint de cogner la télévision. Claire n'allait pas vraiment apprécier si elle faisait ça. Plus tôt dans l'après-midi, elle s'était de nouveau faufilée dans la maison du sergent, à la recherche d'une occupation quelconque. Elle était partie chassé ce matin avec Vanille, afin de ramener quelque vivres mais cela avait été la seule source de distraction de la journée. Alors, comme à chaque fois, elle était venue ici. Même elle ne comprenait pas vraiment les raisons qui la poussaient à faire ça. Certes, elle adorait taquiner la blonde mais il était inutile de venir aussi tôt puisqu'elle finissait toujours le travail assez tard. Avait-elle peur de la rater si jamais elle rentrait plus tôt que prévu ? Ça se pourrait. Dans tout les cas, elle avait passé une bonne demi-heure à fouiller la maison, à la recherche d'une activité qui pourrait l'occuper, et elle était tombée sur cette vieille console de jeu qui prenait la poussière dans un des cartons reclus dans la buanderie. Un nouveau défi c'était ainsi imposa à elle et elle avait rapidement branché la machine afin de la faire fonctionner et d'y jouer. Malheureusement pour elle, elle était vraiment nulle pour ce qui était des jeux vidéos, d'où la raison de son énervement.

Toujours furieuse, elle se releva, asséna un coup de pied bien placé dans la boîte de métal qu'elle avait voulu refaire revivre et quitta la maison. Un simple échec réussissait à lui plomber le moral ! Elle aurait sa revanche mais pas pour le moment. Sinon, adieu la belle télévision de Claire et bonjour la grosse engueulade ! S'avançant vers l'eau, elle sentit le sable se faufiler à ses pieds, la chatouillant au passage. Ça lui faisait un peu penser à Oerba. Là-bas aussi, il y avait la plage, la mer. Cette simple pensée la calma et elle s'assit sur le sable, contemplant l'horizon. Les vagues bougeaient d'un rythme régulier et doux, l'invitant à la rejoindre dans leur danse. Evidemment, la brune un mourrait d'envie mais ce serait inapproprié de se mettre nue pour plonger alors qu'une trentaine de personnes se trouvaient aux alentours. Elle pensait comme quelqu'un de Cocoon maintenant !

« - Alors, on rêvasse ? »

A l'entente de cette voix grave familière, Fang releva la tête pour découvrir Snow qui la fixait avec un sourire.

« - Si on veut répondit-elle en haussant les épaules.

- Bizarre, je pensais que tu serais sûrement en train de t'amuser à mettre la maison de Caire s'en dessus dessous.

- C'est déjà fait ricana-t-elle .

- J'aurais du m'en douter répondit-il en joignant son rire au sien.

- Snow, arrête de lambiner tu veux ! »

Plus loin, Lebreau le fixait d'un air sévère, n'appréciant pas la petite pause qui avait jugé bon de prendre. Le blondinet afficha un air penaud avant de s'excuser auprès de Fang et de rejoindre la seconde brune. Snow passait ses journées à aider pour l'agrandissement de la ville. Cette dernière était plutôt grande malgré ces deux mois d'existence. On pouvait compter au moins cinq mille habitants. La technologie avait beaucoup aidé pour la construction des édifices, des routes et tout ce qui allait avec. Désormais, Gran Pulse n'était plus vu comme un parasite pour certains habitants de Cocoon. Mais ils en avaient toujours aussi peur. A cette pensée, Fang se rappela du jour où elle avait trois habitants, terrifiés devant un simple chocobo. C'était ridicule et pourtant, elle ne pouvait pas leur en vouloir. Après tout, elle-même était allergique à tout ces hologrammes, ces communicateurs à la noix et j'en passe. Bon, oui, elle avait un téléphone portable mais d'après les dires, c'était une antiquité. Et puis, l'envie de taquiner Claire à distance avait été plus forte que tout. D'ailleurs, cette dernière possédait également un engin semblable au sien.

Elle marqua un temps d'arrêt, retraçant le fil de ses pensées. Encore une fois, elle en était venue à penser à la blonde. C'était agaçant. A croire que cette dernière ne quittait jamais son esprit. Non, en fait, ce n'était pas si dérangeant que ça. Si ça pouvait lui permette de préparer des plans pour lui clouer le bec prochainement, ça ne pouvait pas être mauvais.

La pulsienne resta ainsi plusieurs heures, profitant de l'air marin et du soleil qui réchauffait sa peau. Elle était tellement sereine qu'elle n'entendit pas un chocobo s'approcher d'elle. Sur le dos de l'immense poulet, Claire détailla son amie. Un léger sourire étirait ses lèvres et ses yeux restaient clôt. C'était la première fois qu'elle le voyait aussi apaisée, aussi tranquille. Elle posa les pieds à terre sans se détacher de sa contemplation. Une voix lui intima de tendre la main pour venir toucher la peau de la brune mais elle se fit violence pour s'en empêcher. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez elle ?

Fang n'avait pas non plus entendu son amie mettre pied à terre mais sa présence se révéla grâce à son odeur, qui était devenue familière aux narines de la pulsienne. Son sourire s'élargit mais elle fit comme si de rien n'était, attendant de voir comment le soldat allait attirer son attention. Mais elle fut rapidement déçue lorsqu'elle reçut un coup de pied dans la cuisse. Grognant, elle ouvrit les yeux et les plongea dans ceux de son opposante. Aucune délicatesse ! La réaction de la brune fit sourire le sergent.

« - Tu sais ce que ça veut dire, être douce ? grommela Fang en se relevant et en s'époussetant.

- Avec toi ? Jamais.

- Je retiens Sunshine, je retiens. Bon, qu'est-ce que tu veux ?

- Hein ?

- Pourquoi es-tu venue me déranger ? »

La question sembla décontenancer la blonde. Pourquoi était-elle venue voir la brune ? Elle aurait pu simplement l'éviter de rejoindre sa maison afin de passer une fin de journée enfin au calme. Mais non, il avait fallut qu'elle se plante devant son amie. Était-elle devenue masochiste ?

Devant le mutisme du soldat, la mauvaise humeur de Fang s'envola et la taquinerie prit le relais. Sa blonde préférée était embarrassée, ça crevait les yeux. Rares étaient les fois où elle engageait la première une discussion entre elle. Pour tout dire, la pulsienne ne se souvenait même plus des fois où cela s'était produit.

« - Tu perds tes mots Sunshine ?

- Tch, la ferme grogna l'intéressée en détournant son regard du sien.

- Je te manquais tant que ça ?

- Je t'ai dis de la fermer.

- Vous entendez ? Son altesse a parlé ! »

Soupirant bruyamment face au jeu stupide de son amie, Claire croisa les bras et s'éloigna d'un pas rageur. Oui, elle aurait vraiment dû l'éviter. Elle qui était de bonne humeur, voilà qu'elle venait de tout gâcher sans raison.

Fang regarda son amie s'éloigner sans rien faire. Elle arrivait à supporter ses sauts d'humeur mieux que personne mais il y avait des moments où elle avait envie de la secouer pour lui faire se rendre compte de l'attitude désagréable qu'elle pouvait aborder. Ainsi, la pulsienne ne décida pas de la suivre et la laissa à sa mauvaise humeur. C'était son problème après tout. Pour une fois, ce n'était pas elle qui était venue cherche la confrontation.

S'étirant comme un chat, elle lâcha un long bâillement avant de regarder autour d'elle. Malgré le soleil qui déclinait, les gens étaient plus nombreux et s'entassaient devant le bar que tenait Lebreau. Cette dernière devait sûrement être en train de préparer ses cocktails, qu'elle seule savait faire. La soirée pointait le bout de son nez ce qui signifiait danse et alcool pour certains. Et Fang en faisait évidemment partit. C'était une fêtarde, rien ne pouvait changer ça.

Elle entra donc dans le bar, qui n'était qu'a quelques pas d'ici. Une vingtaine de personnes étaient présentes mais d'ici quelques heures, la pièce serait rapidement bondée. S'accouda au bar, elle salua Lebreau et lui commanda un Sex on the beach. Son cocktail favori. Allez savoir pourquoi. Une fois sa boisson prête, elle en but quelques gorgées et observa les personnes présentes dans la pièce. La grande majorité avait entre vingt ans et trente ans. Il fallait dire que les plus âgés et les plus jeunes avaient d'autre occasion et fréquentait seulement le bar, qui faisait également office de café, le matin ou dans l'après-midi. Fang remarqua plusieurs regards insistants posés sur elle et, dans toute son arrogance, elle y répondit par un clin d'œil. Elle avait bien l'intention de s'amuser ce soir, ne voulant plus de préoccuper du cas de Claire ou de tout autre chose pour le moment.


Claire observa un moment le cadavre, interdite. C'était le premier meurtre depuis que New-Bodhum avait été créé. Elle avait sincèrement pensé que ce genre de choses ne se reproduirait pas ici mais elle s'était lourdement trompée. La jeune femme au sol, la bouche ouverte d'où s'échappait un drôle de liquide blanc, en état la preuve. Visiblement, elle avait été empoisonnée. Aucune trace de coups ou de blessures n'était présente sur son corps légèrement dénudé. Elle était simplement vêtue d'un maillot de bain.

Les yeux bleus du soldat se posèrent sur son supérieur, Amodar, qui fixait le cadavre en se frottant le menton. Il réfléchissait. Ils se trouvaient en pleine rue, où des passants curieux passaient parfois par là pour voir ce qu'il se tramait. Evidemment, sur chaque individu la surprise se dessina puis l'horreur. Oui. Qui avait bien pu faire ça ?

Un collègue des deux membres des forces de l'ordre déjà présent les rejoignirent, légèrement essoufflé.

« - Visiblement, cette femme a passé la soirée au bar expliqua-t-il. Plusieurs témoins l'ont vu mais personne ne se souvient d'avec qui elle était. J'ai également appelé le médecin légiste qui devrait arriver dans peu de temps.

- Très bien répondit Amodar de sa voix forte et grave. Farron, va au bar et cherche à en savoir plus sur cette femme et sur ce qui a bien pu se passer. »

Pour seule réponse, l'intéressée hocha la tête et prit la direction du bar. Si un assassin courait les rues, elle était bien décidée à l'arrêté. Elle ne supportait pas l'idée que sa sœur ou un de ses compagnons puissent courir le moindre danger ici. Merde, ils s'étaient battus pour que la décadence revienne ? Furieuse, Claire serra les poings et grinça des dents. Ce tueur allait vite comprendre qu'il aurait mieux fait de commettre ces âneries ailleurs.

Arrivée au bar, le soldat s'accouda au comptoir où Lebreau était dos à elle, visiblement en train de ranger ses verres. Patiemment, la blonde attendit qu'elle ait terminé en observant la salle des yeux. Sans qu'elle s'y attende, ses yeux se fixèrent à des pupilles vertes qui lui étaient bien trop familières. Fronçant les sourcils, elle distingua la brune assise dans le fond de la salle en compagnie d'une femme rousse qu'elle n'avait jamais vue. Voyant que la blonde avait reporté son attention sur elles, elle glissa les yeux sur sa nouvelle amie en lui accordant un sourire et elle reprit la discussion là où elle l'avait laissé comme si de rien n'était.

Cette attitude eut le don d'énerver Claire. Bien sûr, qu'elle fasse comme si elle n'était pas là ! De toute façon, à la vue de sa compagnie, elle avait mieux à faire. Serrant les poings, elle se retourna vers Lebreau qui avait terminé sa besogne et la fixait avec un sourire amusé. Non, pitié, faites qu'elle n'ait rien vue de toute ça.

« - Un problème Claire ? demanda-t-elle d'une voix douce. »

L'intéressée se racla la gorge afin d'être le plus professionnel possible.

« - Oui mais avant de te le dire, promets-moi de le garder pour toi commença le soldat. Il vaut mieux éviter que cette histoire face écho.

- Oui oui, bien sûr, tu peux compter sur moi.

- Et bien, on vient tout juste de retrouver le corps d'une femme, en pleine rue. Il semblerait qu'elle ait été empoissonnée. »

Pour confirmer ses dires, la blonde lui montra une photo de la femme prise quelques minutes plus tôt par ses propres soins. Lebreau l'observa un instant, interdite.

« - Tu sais, j'en vois passer des clients chaque soirs déclara-t-elle alors en passant sa main dans ses cheveux. Je ne pourrais pas vraiment te dire avec certitude si cette femme était bien présente hier soir ou pas.

- Oui, je comprends.

- Essaye de demander aux clients mais je doute qu'ils aient vu quoique ce soit. A cette heure-ci, les habitués du soir ne sont pas présents. Ou alors reviens ce soir.

- Je penche plutôt pour la deuxième option. Merci pour ton aide en tout cas.

- Un café avant de partir ?

- Avec plaisir. »

Etant de mauvaise humeur, elle avait besoin d'un petit remontant afin d'affronter une journée qu'elle devina longue. Vu les maigres pistes qu'ils avaient, cette histoire de meurtre allait lui prendre tout son temps. Néanmoins, avec les futures analyses du médecin légiste, ils auraient de nouvelles pistes. Prenant la boisson chaude que Lebreau lui tendait, Claire la remercia d'un signe de tête avant de s'asseoir à une des tables la plus proche.

Sans qu'elle ne puisse contrôler quoique ce soit, ses yeux se posèrent sur Fang et l'autre femme. Elles riaient de bon cœur et semblaient bien s'amuser. A cette vue, le cœur du sergent se serra. Pourquoi cela lui était-il douloureux ? Fang faisait ce qu'elle voulait, non ? Mais c'était la première fois qu'elle la voyait seule avec une autre femme. D'habitude, elle traînait toujours avec les autres membres de leur ancien groupe ou avec d'autres habitants pour partir en chasse. Mais là, ça ressemblait fortement à une sorte de rencard. Claire avait presque envie de vomir à cette idée. Elle réagissait comme une enfant, elle le savait, mais elle ne pouvait rien faire contre. Elle n'avait pas à se monter jalouse de la sorte. Fang ne lui appartenait pas. Mais elle avait beau tenter de se convaincre, son cœur, lui, restait douloureux.

Lâchant un long soupir, elle bu quelques gorgées de café, tentant de trouver un peu de réconfort dans la boisson. Evidemment, il n'en fut rien. Sa frustration et sa peine était toujours là, grondant à l'intérieur d'elle. Elle aurait tellement aimé abattre son poing sur la figure de la rousse, lui intimant de ne plus s'approcher de sa pulsienne. Avait-elle dit « sa » ? Oui, elle devenait folle, c'était indéniable. Un rire s'échappa de ses lèvres face à son idiotie. Elle était ridicule.

« - Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? »

Relevant la tête, la blonde ne fut pas surprise de découvrir Fang en compagnie de sa nouvelle amie qui la fixait avec un air indéchiffrable. Evidemment, elle avait reconnut sa voix et son odeur particulière était venue lui chatouiller les narines. Le visage impassible de son amie lui apparut comme de la froideur ainsi, sa mauvaise humeur grimpa en flèche.

« - Ca ne te regarde pas répondit-elle, la voix dénuée d'émotion.

- Evidemment. Ne te sens pas obligée de déverser ta mauvaise humeur chaque fois sur moi.

- Je ne m'oblige même pas pour tout te dire.

- Bien sûr, je suis tellement désagréable. Sinon, ça y est, tu as finis ?

- C'est toi qui est venue me parler je te parle.

- Ouais, c'était une belle perte de temps. »

Et sans attendre une réponse, elle entraîna la rousse sur la plage, quittant ainsi le bar. Claire enfonça ses doigts dans le bois de la table jusqu'à lui arracher une grimace de douleur. Bien, elle voulait jouer à ça ? Et bien elle allait jouer ! Madame voulait se montrer désagréable ? C'était réussit.

Elle but d'une traite son café, quitte à se brûler la langue, et quitta rageusement le bâtiment, évitant tout contact visuel avec la plage. Ce n'était pas le moment pour venir se laisser déconcentrer par des sentiments futiles. Elle avait un meurtre à élucider.


Sentant le regard inquisiteur de celle qu'elle considérait comme sa sœur poser sur elle, la plus âgée soupira se tourna finalement vers elle, prête à affronter son courroux. Les bras croisés, Vanille lui faisait face, un air sévère sur le visage.

« - C'était quoi ça ?

- Quoi, ça ?

- Cette fille qui vient tout juste de sortir.

- Une connaissance.

- Depuis quand tu ramène des connaissances à la maison, hein ?

- C'est interdit peut-être ?

- Je n'ai pas dit ça, je cherche seulement à comprendre les raisons qui t'ont poussé à faire ça.

- A t'entendre, on dirait que je viens d'accomplir un des pires pêchers de ce monde !

- Ne te fiche pas de moi Fang. J'ai bien vu comment elle te regardait et toi aussi. Et Claire dans cette histoire ?

- Qu'est-ce que Claire vient foutre là ?

- Ne fais pas l'idiote s'il te plait.

- Je ne le fais pas.

- Rah, tu m'énerve ! Ce que tu peux être bornée ! »

La rouquine avait ponctué ses mots en tapant furieusement du pied. Malgré la tension bien présente entre les deux filles, la plus âgée ne pu s'empêcher de rire. Cette discussion était ridicule. Elle avait l'impression d'avoir sa mère en face d'elle, qui la réprimandait pour un rien.

« - Vanille, laisse tomber, ok ? Tu t'inquiète pour un rien là. Je ne sais pas ce que tu es en train de t'imaginer mais ça ne sert à rien de continuer. »

Et sans attendre une réponse de son amie, Fang sortit à son tour de la maison, voulant prendre un bol d'air frais. Ces dernières heures passées avec Blythe avaient été très sympathique mais désormais, elle réclamait son indépendance et ainsi un peu de solitude. D'autant plus que sa dispute avec Claire n'avait pas quitté son esprit. Devant la froideur de son amie, elle n'avait pas pu s'empêcher de se braquer et de lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle pensait que depuis hier, elle s'était calmée mais non, c'était tout le contraire. La blonde pouvait vraiment être épuisante quand elle le voulait.

La pulsienne décida de s'octroyer une petite ballade dans les plaines. Elle pourrait peut-être ramener un petit festin, qui sait. Elle passa devant l'écurie où se trouvait les chocobos mais se décida à ne pas en monter un. Marcher, ou même courir, lui fera le plus grand bien. Elle quitta donc la ville pour se retrouver entourée d'une herbe verte et fraîche, accompagné de gros roches et d'arbres ici et là. Certains habitants l'auraient certainement qualifié d'inconsciente mais elle connaissait les environs comme sa poche, ainsi que les créatures qui y rôdaient. Ainsi, elle ne risquerait pas de se mettre dans un sale pétrin, contrairement à une certaine militaire qui n'arrivait pas à éviter les ennuis. Ah, et voilà qu'elle était repartie ! Pourquoi fallait-il qu'elle ramène tout sans cesse à Claire ? D'autant que ce n'était pas en pensant à elle qu'elle allait trouver la sérénité, bien au contraire.

Entassant ses pensées parasites dans un coin, la brune se concentra sur la nature qui l'entourait en inspirant une goulée d'air. Elle pouvait sentir le parfum sauvage qui émanait de la terre et qui l'avait bercé pendant des années. Elle était née sur cette immensité vivante et avait apprit à la dompter, sans pour autant la contrôler totalement. Ses souvenirs de cette époque lui restaient flous mais elle les savait bien présent. Malgré leur manque de netteté, elle ne voulait pas les oublier. C'était ces origines, son passé, toutes ces choses qui l'avaient fait devenir ce qu'elle était aujourd'hui. Pourquoi oublier tout ça ? Ce serait ridicule.

Se retournant, elle constata que New-Bodhum était désormais loin derrière elle. Elle avait bien marché, si bien qu'elle ne distinguait plus que le toit de quelques bâtisses accompagnées de quelques lumières. Le ciel était teinté d'une touche orangée, indiquant que le soleil était en train de se coucher. Peut-être devrait-elle rentrer. Non, elle avait encore le temps de faire quelques pas.

Sereine, elle reprit sa marche mais fut interrompu quelques minutes après par des bruits qu'elle identifia tout de suite. C'était un chocobo. Non, pas un, ils étaient plusieurs. Immobiles, elle tendit l'oreille afin d'en savoir plus sur l'origine du bruit, telle une enfant. Plongée dans ses réflexions, elle ne remarqua pas que les bruits en question se dirigeaient droit sur elle. Les chocobos en l'occurrence. Ainsi, lorsqu'elle vit une horde de ces immenses poulets se détacher à l'horizon, seulement à plusieurs mètres d'elle, elle eut un hoquet de surprise. Si elle ne bougeait pas rapidement de là, elle allait finir écrabouiller. Sans plus attendre, elle se précipita sur la gauche afin d'éviter le troupeau. Ce dernier passa de justesse près d'elle. Il s'en était fallut de peu. Elle, Fang Yun, une chasseresse dans l'âme, venait de frôler la mort à cause d'un stupide troupeau de chocobos. Le ridicule de la situation la fit rire alors qu'elle se laissa aller dans l'herbe.

« - Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? »

Surprise, la brune ouvrit immédiatement les yeux et découvrit Claire qui la fixait du haut de son chocobo. Mais qu'est-ce qu'elle fichait là ? Tournant le regard vers l'endroit où le troupeau venait de prendre la fuite, la blonde observa un moment la fumée laissée par leurs pas avant de revenir sur la pulsienne.

« - Ne me dis pas que tu as faillis te faire écraser par ces chocobos. »

Dans le mille. Honteuse, Fang détourna rapidement le regard en se mordant la lèvre. Pourquoi avait-il fallut qu'elle tombe sur elle dans de pareilles conditions ? C'était atrocement humiliant. Mais en même temps, elle avait l'irrésistible envie de rire. Sentiments contradictoire.

Voyant que la brune n'avouerait pas sa faute, le sergent poussa un long soupir, lasse. Si elle s'était attendue à croiser cette dernière, elle ne se serait pas proposé pour tenter de ramener ces fichus chocobos. Elle avait pensé que ça lui changerait les idées et ça avait fonctionné. Jusqu'à présent. D'autant plus qu'elle n'avait rien de plus à faire en ville. Le médecin légiste étudiait le corps de la femme et il fallait attendre son diagnostic avant de pouvoir avancer dans l'enquête.

« - Tu devrais rentrée, la nuit va bientôt tomber se contenta-t-elle de lancer à son amie avant de s'éloigner.

- Quoi ? Tu ne me propose même pas de me raccompagner ?

- Tu te fous de moi j'espère ? »

Elle s'était arrêtée pour lui faire face de nouveau, les yeux chargés de colère. Fang, dont sa petite mésaventure l'avait calmé, se releva et lui offrit un petit sourire, tentant de calmer le jeu.

« - Ecoute Sunshine, je sais que je me suis emportée et ce matin et je n'aurais pas dû te parler comme je l'ai fais. Mais tu… Je ne crois pas que tu t'en ais rendu compte mais tu as été dure.

- Si, je m'en suis rendue compte.

- Pardon ?

- Je t'en prie, inutile de faire ton innocente devant moi. Alors, les rousses sont bonnes au lit ? »

Fang n'en croyait pas ses oreilles. Elle venait de s'excuser et tout ce qu'elle trouvait à faire c'était de lui reprocher… Lui reprocher quoi d'ailleurs ? Elle n'avait pas couché avec Blythe et n'en avait certainement pas l'intention. Mais qu'est-ce que cette dernière venait faire dans la discussion ? Son visage se teinta de surprise tandis que les morceaux du puzzle s'assemblaient petit à petit. Claire était jalouse ! Alors ça, ça mériterait une photo ! Néanmoins, le regard dur que lui lançait son vis-à-vis l'empêcha de prendre la voie de la taquinerie. Mais elle ne pouvait pas contenir son cœur bondir de joie. De joie ?

« - Quoi, tu as perdue ta langue ? continua la blonde, amère. Ah, excuse-moi, tu as dû certainement trop l'utilisé ces dernières heures.

- Oh Sunshine, doucement tenta de commencer Fang.

- Arrête de m'appeler par ce surnom ridicule ! Je suppose que tu lui en as trouvé un, à elle aussi, pas vrai ?

- Bon, tu vas te calmer là trancha Fang, dont l'agressivité de son interlocutrice avait déteint sur elle. Qu'est-ce que ça pourrait bien te faire que me la tape, hein ?

- Rien ! C'est clair ?! Ça ne me fait rien ! Maintenant retourne mettre ta tête entre ses cuisses ! »

Fang accueillit ses paroles craché avec une haine sans nom d'une grimace tandis qu'elle regardait la blonde s'éloigner, intimant à sa monture d'accélérer le pas. Passant sa main dans ses cheveux, la pulsienne pesta en tournant sur elle-même. Comment en était-elle arrivée à là ? Pourquoi Claire se montrait aussi agressive envers elle ? C'était incompréhensible. Elle était la victime dans cette histoire, pas la cause !

Furieuse, elle abattit son pied contre un rocher qui se trouvait là. Ignorant la douleur, elle réitéra l'expérience afin d'évacuer la colère qui grondait à présent en elle. Claire était une idiote. Une simple idiote. Une fois sa rage passé, après de longues bonnes minutes à s'acharner sur ce pauvre rocher qui n'avait strictement rien à voir avec cette histoire, elle s'excuse bêtement auprès de lui et prit la direction du chemin de retour. Elle parlait à un gros caillou maintenant, de mieux en mieux.

Tout le long du trajet, elle se cessa de lâcher des injures à l'encontre du soldat. Et elle pria pour ne pas se retrouver face à elle une nouvelle fois lorsqu'elle serait de retour en ville. Si c'était pour qu'elle crache une nouvelle fois sa haine qui n'avait pas lieu d'être sur elle, c'était strictement inutile. Lâchant un soupir, elle passa sa main dans ses cheveux. Il fallait qu'elle se change les idées et pour ça, elle ne voyait qu'une destination possible : le bar. L'heure y était propice. Elle reverrait peut-être Blythe tiens. Cette dernière avait beaucoup d'humour, ça lui changerait de l'autre indéridable (nouveau mot, et ouais).

Quelques minutes plus tard, elle se trouvait dans le bar, où l'ambiance était à la fête. Après avoir bu son premier cocktail, Fang s'avança sur la piste de danse et commença à se déhancher au rythme de la musique. Elle laissa ses instincts prendre le dessus et oublia tout le reste, laissant son battre pulser au rythme des basses. Elle avait toujours été une très bonne danseuse et elle profitait de chaque instant lui permettant de montrer son talent dans cet art. Rapidement, un jeune homme se joignit à elle dans sa danse sensuelle. La brune ne put qu'accueillir son audace avec un sourire. Elle était comme ça, elle aussi. Jamais peur de rien, toujours prête à tenter l'impossible. Elle en était très fière d'ailleurs. Rares étaient ceux qui avaient un courage et une détermination comme elle.

Après de longues minutes à danser, elle finit par s'accouder au bar, légèrement essoufflée. Elle allait attendre de reprendre un peu de son souffle avant de se jeter à nouveau sur la piste. Profitant de cette petite pause bien méritée, elle commanda un nouveau cocktail et laissa ses yeux glisser sur les visages présents dans la salle. Son attention fut rapidement accaparée par des cheveux blonds aux reflets roses inimitable qui venaient de passer entre deux personnes. Tout mais pas ça. Cherchant des yeux la source, elle trouva rapidement le soldat, qui discutait avec un jeune homme avant d'en aborder un autre. Que faisait-elle là ?

« - Elle mène une enquête. »

Lebreau, bien entendu. Rien ne semblait lui échapper à elle.

« - Vraiment ?

- Oui mais je ne peux pas en dire plus. Tu n'as qu'à lui demander.

- Sans façon grommela-t-elle en buvant une gorgée de cocktail. »

Elle se fichait pas mal de cette enquête. Finalement, elle but son verre d'une traite, appréciant l'alcool chaud qui s'insinuait en elle. La présence de la blonde n'allait pas l'empêcher de s'amuser, bien au contraire ! Déterminée, elle retourna sur la piste de danse et reprit ses mouvements sensuels, sous les yeux appréciateurs de certains. Elle aurait presque pu s'en offusquer mais seule comptait la musique en cet instant.

Plus loin, Claire n'avançait pas dans son recueil d'informations. Personne ne se souvenait d'avoir croisé la femme qui avait été tuée. C'était normal, elle était dans un bar après tout, mais quand même. Les gens manquaient vraiment de mémoire. Finalement, elle se retrouva accoudée au bar, agacée. La musique, qui lui avait fait mal aux tympans à son entrée, lui était devenue plus douce et plus aguicheuse. Si elle s'écoutait, elle serait déjà en train de danser sur la piste de danse. Mais elle n'était pas là pour ça.

N'empêche, elle ne pouvait s'empêcher de regarde les danseurs et les danseuses d'un air envieux. Ca lui ferait quand même du bien, de se laisser aller un peu. La pression avait été à son comble aujourd'hui et il fallait qu'elle se détende un peu. Quoi de mieux qu'un petit danse ? Laissant ses recherches pour le moment, elle s'avança sur la piste, bougeant déjà son bassin au rythme de la musique. Cela faisait combien d'années qu'elle n'avait pas dansé ? Elle ne s'en souvenait même plus.

Fermant les yeux, elle ravivant des sensations trop longtemps oublié, laissant son corps ondulé selon les intonations de la musique. Transportée dans un nouveau monde, elle oublia sa rage, ses doutes, ses craintes. Elle se sentait plus légère. Soupirant doucement, elle goûta l'air ambiant du bout des lèvres. Sueur, alcool, parfums. Tout cela mélangé dans une énergie explosive. Elle avait l'impression de retomber adolescente.

Soudain, elle sentit un corps chaud se coller à elle, dans son dos. Alors qu'elle allait ouvrir la bouche et se décoller de l'inconnu qui avait osé interrompre ce moment, une odeur familière la frappa. Fang. Pendant quelques secondes, elle resta immobile, indécise. Les mains de la brune s'étaient glissées jusqu'à son bassin et elle pouvait la sentir ondulé contre elle. Une bouffé de chaleur s'empara d'elle et, sans vraiment qu'elle ne comprenne pourquoi, elle reprit sa danse là où elle l'avait laissé, jouant avec le corps de son amie dans son dos. Levant lentement les bras, elle les passa derrière sa tête pour que ses doigts puissent venir à la rencontre de la crinière de la pulsienne. Elle se frotta délibérément contre elle en sentant un souffle chaud et saccadé coulé sur son cou. Elle ne pensait plus, elle se laissait simplement guider par les imputions de son corps. Ce dernier réclamait plus de contact avec celui de la brune, toujours plus.

Elles restèrent un long moment sur la piste, à sa mouvoir au même rythme avec une sensualité débordante. Chacune tenta de faire céder l'autre à ses envies qui devenaient de plus en plus tentatrices. Penchant légèrement la tête en arrière, Claire offrit son cou à la brune dans un soupir. Cette dernière, complètement prise par le feu de l'action, dévora avidement la chair qui s'offrait à elle, laissant sa partenaire échapper une petite plainte. Le corps en feu, Fang prit cela comme une invitation à aller plus loin.

Elle tourna donc la blonde vers elle, collant son corps contre le sien et plongea ses pupilles brillantes de désirs dans les siennes. Claire avait gardé les yeux presque clos durant tout cet échange mais elle leva tout de même le regard pour admirer le visage de son amie. Son cœur rata un battement lorsqu'elle découvrit les pupilles dilatées et brillantes d'excitation de cette dernière. Ses lèvres, représentant le pêcher originel, était légèrement entrouverte et laissant son souffle s'échapper difficilement. Son cerveau ne répondait plus. Les vagues de chaleur qui l'assaillait ne se calmait pas. Rapprochant encore plus son visage du sien, elle laissa ses lèvres glisser le long de se mâchoire avec de venir jouer avec son oreille. Un coup de langue bien placé sur son lobe, un ondulement de son bassin contre le sien, et la pulsienne soupira d'aise, à la limité du gémissement. Satisfaite de son effet, le sergent frotta de nouveau son bassin contre elle, telle une provocation.

Fang avait chaud, beaucoup trop chaud. A la recherche d'elle, elle leva la tête, inspirant et expirant avec difficulté. Comment son amie pouvait-elle lui faire autant d'effet ? C'est inimaginable et pourtant, cela se produisait bel et bien. A moins que ce ne soit qu'un fantasme de sa part. Combien de fois avait-elle rêvé de laisser ses mains se balader sur ce corps parfaitement sculpté ? En parlant de ses mains, ces dernières n'étaient pas restées inactives, loin de là. Une était partie se nicher sous le chemisier de Claire, découvrant se peau aussi douce que du velours. L'autre était partie plus bas et était en train de faire sienne la cuisse de celle qu'elle désirait tant. Ses mains, avec leurs caresses expertes, arrachèrent plusieurs frissons et soupires de la part du soldat.

Cette dernière ne tenait plus. Le désir l'empoignait, l'étranglais presque. Elle voulait qu'il soit assouvit, maintenant, et non plus tard. Ainsi, elle prit le visage de la brune entre ses mains et l'embrasse fiévreusement. Elle en avait besoin. Ses lèvres avaient un goût exquis, indéfinissable. Elles lui procurèrent des frissons de plaisir tout le long de son échine et un gémissement se perdit dans la gorge de sa partenaire alors qu'elle partait à la conquête de sa langue.

Gonflée par le désir, la puslienne n'hésita pas à rendre son baiser à la blonde, avec le même empressement. Elle voulait lui montrer à quel point elle la désirait dans cet échange, à quel point elle l'avait toujours désiré. Lorsque sa langue réclama le passage, elle ne put de l'accueillir les bras ouvert. Et, même si leurs corps étaient désormais immobiles, pressés l'un contre l'autre, leurs langues reprirent la même danse sensuelles, arrachant des soupirs et des gémissements incontrôlés à leurs maîtresses. Le cœur de Fang battait vite, beaucoup trop vite. Elle avait l'impression qu'il allait lâcher d'une minute à l'autre tellement son échange avec le sergent était intense.

A bout de souffle, les deux femmes durent briser le contact avec leurs lèvres mais Claire était loin de vouloir que les choses s'arrêtent alors qu'elles reprenaient leur souffle. Cette fois-ci, ses lèvres partirent explorer le coup de son amie, humant un passage son odeur. Elle goûta à sa peau, la dévorant littéralement à certains endroits, laissant ainsi sa marque et arrachant des gémissements terriblement sexy à la brune. Cette dernière n'avait plus du tout aucun contrôle sur la situation et s'offrait corps et âme à la blonde. Elle avait terriblement envie d'elle, de la sentir en elle, qu'elle lui fasse ressentir une plaisir inégalable. Elle voulait qu'elle lui fasse l'amour, à lui en faire perdre la raison, la voix, tout. Elle la voulait tout entière. Si elle n'assouvissait pas ses désirs maintenant, elle allait rapidement devenir folle. Plus qu'elle ne l'était déjà.

Mais la réalité les frappa lorsqu'elles constatèrent le changement d'ambiance autour d'elles. La musique était devenue moins turbulente, laissant place à une douce mélodie, et ils n'étaient plus une cinquantaine sur la piste de danse. Légèrement perdue, comme si elle venait de se réveiller, Claire regarda autour d'elle en clignant des yeux. Quelques personnes les observant avec un amusement non dissimulé. Oh non, elles venaient de se donner en spectacle. Le rouge lui monta rapidement aux joues et instinctivement, elle cacha son visage dans le cou de la brune. Comment avait-elle pu se laisser aller de la sorte ? Cela ne lui ressemblait pas, mais alors là pas du tout. Surtout qu'elle était sensée être furieuse contre Fang. Et qu'est-ce qu'elle faisait ? Elle l'embrassait de manière indécente ! Elle se traita mentalement d'idiote.

De son côté, la puslienne peinait à rependre son souffle. L'instant venait de se briser aussi vite qu'il n'était venue. Elle était vraiment déçue. Dieu, qu'est-ce qu'elle aurait aimé continuer ! Mais il était trop tard et elle le savait bien. Claire allait certainement s'énerver contre elle, l'accusant certainement de l'avoir manipuler et la laisserait en plan, au beau milieu de la piste de danse, avec son désir brûlant. Qu'avait-elle fait pour mériter ça ?

Finalement, la blonde s'éloigna légèrement de son amie son pour autant cessé de l'enlacer, et leva les yeux vers elle. Le vert rencontra le bleu et les deux couleurs se perdirent un instant.


Oui, je sais, je suis diabolique. Mais, hé, je me suis quand même bien démenée pour écrire ce très très gros pavé. Pour le coup, je suis plutôt fière de moi. Les idées fusent s'en problème, j'ai déjà de quoi écrire la suite. Bref, j'espère que ça vous a plus ! On se retrouvera pour la suite quand elle arrivera. :P