Heheheh.

J'avais dit que je réécrirais cette fic', c'est maintenant chose - partiellement - faite! ...

Pour ceux qui s'en souviendraient, j'avais déjà posté les premiers chapitres de cette fanfiction sous le même titre, avant de décider de tout recommencer puisque j'avais franchement bâclé le travail... Si vous ne vous souvenez pas, je vous pardonne, ça fait quand même un an et demi ...

Bref. Moins basée sur le boyxboy que sa première version, cette fanfiction reste quand même une fanfiction à contenu homosexuel. De plus, c'est une schoolfic, et vous n'y trouverez aucun plan cul, désolé D':

Les personnages principaux ne m'appartiennent évidemment pas: ils sont tirés de l'esprit merveilleusement tordu d'Hiromu Arakawa. J'ai toutefois pris la liberté de changer le nom de certains de ses personnages.

Driss et les jumelles sont mes créations, mais ils n'apparaissent qu'en tant que personnages secondaires, voir figurants.

Sur ce, bonne lecture, et un merci tout spécial à Yumi, ma correctrice!


J'ai toujours détesté la rentrée scolaire, mais jamais autant que cette année, allez savoir pourquoi … Attendez. Peut-être est-ce parce que j'ai dû endurer une session d'été d'une cinquantaine d'heures pour rattraper mes cours d'anglais ? À bien y penser, c'était probablement pour cela que je me sentais aussi froid à l'idée de recommencer les cours aujourd'hui. Pour ceux qui l'ignorent, une session de cent heures, ça signifie cinq heures par jours, pendant dix jours. Un peu moins d'un mois de vacances gâchées! Mon congé estival avait donc défilé sous mes yeux à une vitesse alarmante, presque réduit de sa moitié. Rien d'étonnant, donc, au fait que je me retrouve assis devant un bol de céréales toutes ramollies par le lait dans lequel elles baignaient depuis un quart d'heure, et auxquelles je n'avais pas encore touchées, cela pour deux raisons toutes simples; de un, la boule qui s'était formée dans mon estomac m'empêchait de ressentir quelconque faim, et de deux, je détestais le lait. Mais bon, ça, évidemment, mon père ne s'en souvenait pas. Ou alors il prenait comme acquis que, parce que nous étions frères, j'avais le même amour prononcé pour ce liquide écoeurant que ce veau d'Alphonse. Qu'importe, le fait étant que lorsque nous étions descendu en cuisine, nous avions trouvé deux bols remplis à pleins bords, et un message.

Bonne rentrée scolaire. Papa vous aime.

Mon frère l'avait lu, avait soupiré, puis s'était mis à avaler son déjeuner à petites bouchées, démontrant un manque d'appétit très peu habituel dans la famille. Je ne lui posai pas de questions pour autant, car j'étais au courant de la nature du problème. Plus que le retour à l'école, l'absence de notre figure paternelle l'avait déçue. Honnêtement, j'ignore à quoi est-ce qu'il s'attendait; à ce qu'il vienne nous reconduire? À ce qu'il nous accompagne jusqu'à la porte en nous tendant nos sacs à dos, avant de nous laisser partir avec un baiser sur le front? Peut-être pas autant, mais il avait espéré qu'il soit présent, tout au moins. Et secrètement, je l'avais espéré aussi. Mais depuis son retour dans nos existences, il y a de cela moins d'un an, le veuf passait la plus grande partie de sa vie au travail. Évidemment, il le faisait par nécessitée, car nous manquions d'argent, mais en bout de ligne, ces innombrables absences nous agaçaient plus que toute chose. Alphonse, car sa présence et son amour lui manquaient. Moi, car j'attendais avec impatience qu'il endosse enfin son rôle de père. Je finis par me relever et vidai mon déjeuner intact dans l'évier, avant de prendre une pomme que je me mis à grignoter avec lassitude, un bras croisé sur mon torse. Je finis de manger à peu près en même temps qu'Alphonse, et je le regardai nettoyer son bol à regret, en me disant que l'en débarrasser n'aurait pas été un mal. Je détestais le voir dans cet état, lui qui était normalement le boute-en-train d'entre nous deux. Nous n'avons pas échangé un mot, ni en achevant de nous préparer, ni en sortant de la maison. Il marchait quelques pas devant moi, son sac solidement hissé sur son dos, agrippant les lanières à deux mains, tandis que le mien ballottait librement, une unique sangle hissée par-dessus mon épaule droite le retenant. Il faisait frais, pour un premier de Septembre, mais pas assez pour que nous songions à nous couvrir plus chaudement, sachant très bien que la température augmenterait considérablement dans les heures à venir.

Arrivé au bahut, Alphonse s'était figé devant la porte de sa toute nouvelle classe, son regard vide indiquant qu'il n'était tout à fait mentalement présent. Il ne semblait pas de meilleure humeur, et l'idée de le laisser seul à l'instant me serrait le coeur. Je levai la main afin d'ébouriffer affectueusement les cheveux de mon frère, mais retint mon geste en croisant le regard d'un groupe de trois élèves de la même classe qu'Alphonse. Je me contentai en bout de compte d'une simple claque amicale dans le dos, et lui offrit l'un de mes sourire réconfortant et super menteur que je me faisais un devoir de lui sortir à chaque fois qu'il allait mal. Il esquissa à son tour une petite mimique à la sincérité pitoyable qui me peina plus qu'autre chose. Bien malgré moi, je restai figé, incapable de prendre l'initiative de quitter les lieux en le voyant dans un tel état.

« Alphonse! » appela une voix aigue, munie d'un agréable ton féminin et délicat.

Je me retournai en même temps que mon frère pour lancer un regard intrigué à la jeune fille qui s'approchait de nous, la démarche légèrement accentuée, mais élégante tout de même. Je n'avais dû la voir en tout et pour tout qu'à deux ou trois reprises, et je ne me souvins d'elle que grâce aux quelques mèches roses qu'encadrait une abondante chevelure sombre. De même, je me remémorai son nom que parce qu'il était celui de cette couleur artificielle qui teintait son toupet. Elle passa à côté de moi sans vraiment me voir, et sembla d'ailleurs légèrement surprise lorsqu'elle se rendit compte de ma présence. Elle salua timidement de la main, avant de prendre Alphonse par le bras, l'entraînant vers la porte.

« Tu viens? On va s'asseoir! » décida-t-elle, en lui adressant un sourire ravi.

Je le vis lui rendre ce sourire, déjà plus enthousiaste, et m'en senti rassuré. Lorsqu'elle tourna la tête dans ma direction, après quelques pas, je lui adressai un sourire reconnaissant, mais elle parut se tromper sur sa signification, car ses joues s'empourprèrent violemment. Elle se détourna vivement, afin de disparaître dans le cadre de porte en emportant mon frère avec elle.

« Alors, comment se sont passées tes vacances? » l'entendis-je questionner, sa voix s'éloignant progressivement.

Peu m'importait qu'elle n'ait pas compris le sens de mon sourire. J'étais tout simplement heureux qu'elle soit parvenue à chasser un peu sa nostalgie. Je fis finalement demi-tour, et parti à la recherche de ma propre classe, courant plus que marchant puisque je me savais en retard.

Le son agressif et brute de la cloche retentit au moment où mon regard se posait sur la porte de ma nouvelle classe, en train de se refermer. Malgré ma respiration légèrement haletante, j'allongeai le pas et me précipitai vers elle, bras tendu. Arrivé tout près, j'avisai les quelques centimètres qui la séparaient encore de son cadre, et tendis les bras afin de la retenir. Du coup, je perdis légèrement le contrôle de mes jambes et dérapai un peu. Incapable de m'arrêter, je m'écrasai bientôt flanc contre l'affreuse porte bleu, r'ouvrant cette dernière sur le champ, et constatai avec embarras que tout un chacun étaient déjà installés à leur place, me fixant, l'air surpris. Quelle bande de dominés, aussi! ... Je détournai rapidement le regard, agacé par la crise de toux qui, mystérieusement, s'était attaquée à chacun de mes amis au même moment très exactement, et me tournai vers le professeur, l'air piteux.

« Désolé du retard, je devais accompagner mon frère jusqu'à sa classe...»

« Tu sais, il n'était pas nécessaire de te presser autant, je suis certain que tu serais aisément passé sous la porte!... » me répondit une voix nasillarde et bien trop familière.

Incapable de se contenir, mes quelques amis éclatèrent de rire à la plaisanterie. Faux-culs. Mais à l'instant, le principal de mes soucis n'était pas leur prétendue infidélité mais plutôt le visage familier qui continuait de me couvrir d'un regard bien trop orgueilleux à mon goût. Qu'est-ce qu'il faisait là, lui? Qu'est-ce que mon imbécile de sale tête de monsieur-j'ai-le-monde-à-mes-pieds de professeur de sciences et technologie de troisième secondaire faisait ici? Dans l'hésitation du moment, je ne parvins pas à trouver mieux à répondre que:

« Euuh ... Je penses que vous vous êtes trompé de classe... »

Nouveaux rires étouffés que je ne remarquai qu'à peine, concentré uniquement sur le sourire désagréablement moqueur qui avait étiré les lèvres de Roy Mustang. Mal à l'aise, je tentais de déterminer ce qu'il signifiait, même si, au fond, j'avais déjà compris la situation.

« Tu crois? Pourtant, on m'avait bel et bien indiqué que j'étais le professeur titulaire de ce groupe, cette année ... Ah, mais tu dois être plus au courant que le directeur, non? »

Je sentis le sang me monter au visage, de colère, devant l'expression satisfaite qu'il affichait. Malgré quelques efforts, je ne parvins pas à mettre le doigt sur quelconque répartie impressionnante, et me contentai donc d'aller m'asseoir à la seule place toujours libre. Tête basse, j'évitai de croiser le regard de mes compagnons de classe, tout particulièrement celui de Winry, que je devinais pétillant d'un amusement malsain. Elle savait mieux que quiconque que je détestais ce professeur, et donc, que je me fasse ainsi démolir devait vraiment l'amuser. Pourtant, elle le détestait tout autant que moi. Néanmoins, quitte à devoir endurer une autre année en la compagnie de ce déplaisant personnage, j'espérais au moins pouvoir bénéficier de nouveau du soutien de ma presque soeur. Oui, parce que j'ai oublié de préciser qu'elle et moi nous étions embrouillés, suite à un accident, cet été. Légère mésentente concernant le fait que j'avais démoli son vélo qu'elle m'avait généreusement prêté, lors d'une course amicale avec quelques voisins. Tu parles, elle s'était certainement amusée comme une folle à passer son été à le remonter; elle adore ça.

Alors que le professeur Mustang se lançait dans un discours passionné, qu'il agrémentait de larges et brusques mouvements des bras afin d'ajouter de l'intensité à son monologue, je me penchai pour fouiller rapidement dans mon sac, duquel je sortis mon étuis à crayon; le même que l'an passé. Je le déposai sur ma table de travail et l'ouvrit, récupérant un quart d'une gomme vieille de trois ans, et dont la blancheur avait été depuis longtemps écartée par un mélange de teintes passant du gris presque noir au jaune crasseux. Je la serrai dans ma paume, et fit mine de m'intéresser à ce que Mustang disait, jusqu'à ce qu'il se décide à écrire quelques mots au tableau. Certain de ne pas être surpris en peine action, je me ramassai sur ma chaise et projetai mon bras vers l'avant, en tâchant de ne pas le faire passer trop haut, le but n'étant pas d'alerter tout le groupe. La gomme quitta ma paume et fondit à pleine vitesse en direction de la tête de Winry. Mais, alors que la collision me paraissait comme évidente, la garce eut la brillante idée de se pencher sur son propre sac pour en sortir son matériel de classe. Aussi observai-je avec impuissance l'objet dépasser la blonde, survoler lamentablement l'allée qui séparait les rangées de pupitres, et heurter violemment la tempe d'un étudiant avec un bruit étouffé.

Je me détournai vivement et accrochai mon regard droit entre les omoplates de Mustang, aussi embarrassé qu'amusé par le violent sursaut qu'avait fait l'élève, mais désireux de ne pas être reconnu comme étant le coupable. Celui que mon projectile avait atteint laissa entendre un glapissement de surprise. Un rire étouffé lui répondit, et il n'en fallut pas plus pour que Mustang se retourne et nous lance un regard courroucé. Profitant du sermon qui adressa aux trouble-fêtes, je lançai un regard à Winry, qui m'observait, une main plaquée sur les lèvres pour camoufler son sourire amusé, car, elle, avait très bien compris que la gomme lui était destinée. Mustang tapa dans ses mains à deux reprises afin de ramener l'attention de tous, et j'abandonnai Winry du regard, considérant ce rire que j'étais parvenu à lui arracher comme étant une preuve de réconciliation. Comme de fait, dix minutes plus tard à peine, c'était à son tour d'attirer mon attention, en me faisant passer une feuille de marque-page toute repliée. Je l'ouvris, et m'attarda un court moment sur le seul mot qui y était marqué :

Amis?

Je hochai la tête, ainsi que les épaules, et un léger sourire se dessina sur mon visage alors que je me demandais, sans trouver la réponse, pourquoi elle avait eu besoin de le demander. Ça me paraissait évident.

Le reste du cours se poursuivit sans plus d'événement marquant, au point que je faillis m'endormir le menton dans la main, faute de l'ennuyant professeur qui avait depuis longtemps perdu mon attention avec ses discours à rallonge. L'ennui se mêlant au réconfort qui m'habitait au souvenir de ma réconciliation toute récente avec Winry, même si je n'avais pas douté un seul instant que notre amitié tiendrait le coup. Nous nous connaissions depuis le berceau, après tout.

Après le cours de Science virent celui de Français et de Mathématique, donnés dans cet ordre par Mademoiselle Hawkeyes et Monsieur Bradley. Comme je ne connaissais pas la première, et le deuxième très peu, je parvins à m'intéresser à ce qu'ils disaient, et ces deux heures passèrent finalement plutôt rapidement.

Libérés pour le dîner, Winry et moi nous précipitâmes à la cafétéria, afin d'être les premiers à s'emparer de la table que nous monopolisions déjà l'an passé, avec nos autres amis qui, cette année, n'étaient pas dans notre groupe.

Lin et Driss s'y trouvaient déjà. Leur classe étant plus près de la cafétéria que la notre, ils n'avaient probablement même pas eu à se presser. Je m'assis à leur côté en les saluant distraitement, fondant d'ores et déjà sur mon repas : l'angoisse de la matinée avait disparu pour laisser place à une faim que l'unique pomme que j'avais avalé au matin n'avait pas suffit à combler. Driss m'envoya un coup de coude dans les côtes.

« - En voila des manières, petit sauvage! Persifla-t-il, en usant de sa si caractérielle voix de théatre.

- S'lut! »

Ma réponse m'occasionna un nouveau coup au flanc, qui ne m'empêcha pas d'engloutir le quart de mon sandwich en une bouchée. Les jumelles Jill et Aimee marquèrent leur arrivée d'un cri enthousiaste et se jetèrent toutes deux dans les bras de Winry, qui les y accueillit avec une grimace exaspérée. J'échangeai un regard avec Driss, qui fronça les sourcils et roula des yeux. Ces retrouvailles un peu trop affectives l'agaçaient, d'autant plus que les filles s'étaient vues la veille.

« Et moi alors? J'ai passé l'été aux Caraïbes, loin de vous, et j'ai même pas le droit à un calin?

- Pauvre bébé! »

Lui répondit Jill, en lui adressant une grimace courroucée. Puis, elle fit rapidement le tour de la table et l'enlaça, alors qu'Aimee s'installait aux côtés de Winry. Les jumelles étant davantage les amies de la blonde que les miennes, je me contentai de les saluer avant de retourner à mon repas, que j'achevai avant même que mon frère nous rejoigne. Il arriva alors que j'engloutissais ma dernière bouchée, et c'est la bouche pleine que je lui lançai un « Hey! » retentissant, auquel il répondit aussitôt.

« Ed, parle pas la bouche pleine, c'est impoli! »

Rose, qui marchait à côté de lui, gloussa. Je ne m'attardai pas sur elle, mais remarquai avec satisfaction qu'Al semblait de bien meilleure humeur. Je me tassai un peu afin de lui faire une place, et son amie, forcée, alla rejoindre les trois autres filles, qui l'accueillirent avec une sympathie vide de toute chaleur, attitude que Rose reproduit aussitôt.

La discussion reprit de plus belle, engageant tout le monde, cette fois-ci, si bien que personne ne remarqua l'arrivée d'un garçon à l'air fatigué – ou tout simplement ennuyé – qui s'était arrêté aux côtés de Winry. Cette dernière ne s'aperçut de sa présence que lorsqu'il présenta son poing juste sous son nez.

« C'est à toi? »

Ses doigts se déplièrent, révélant, au creux de sa paume, le quart d'une gomme à effacer salie par l'usure.


C'est un chapitre d'introduction à l'histoire, et je le trouve franchement mauvais, donc je posterai le suivant d'ici à Dimanche pour ne pas vous laisser sur une mauvaise impression. Ensuite, je posterai probablement aux deux semaines.

Merci à tous ceux qui se sont donnés la peine de lire!